Sur quelques situles en bronze provenant de France

PAR W. KIMMIG *

Pendant des dizaines d'années, il appartenait aux doctrines incontestables de l'Archéologie préhistorique, que la plus grande partie de la vaisselle en bronze repoussé (martelé) des Champs d'Urnes et de l'époque hallstattienne avait été travaillée dans des ateliers italiens — par italien on entend en principe « méditerranéen » par opposition à l'Europe centrale. Cette doctrine faisait partie d'une solide conception selon laquelle on devait, a priori, attribuer la préférence aux ateliers italiens plutôt qu'à ceux de l'Europe centrale.

En 1952, Gero v. Merhart, a démontré dans une brillante étude, que le seau en tôle de bronze repoussée (martelée) — dénommé par Chirardini « situle italique » appartient à un ensemble d'œuvres toreutiques, qui proviennent toutes d'ateliers des Champs d'Urnes de la région du Danube moyen. Qu'il nous soit permis ici d'ouvrir une parenthèse en faisant remarquer que ces œuvres toreutiques appartiennent de leur côté, à une tradition du Mycénien tardif. Mehrart a réussi à démontrer que la situle a eu une longue évolution qui commence déjà à l'époque des C.U. anciens et n'a trouvé sa fin qu'à l'époque de la Tène. Pour démontrer les étapes de cette évolution, il nommait chronologiquement 3 types de situles qu'il désignait comme type Kurd, type Hajdu-Bôscômény et la situle à épaules côtelées. Mais déjà, Mehrart avait remarqué que ces trois types ne découlaient pas les uns des autres, mais qu'ils étaient plutôt utilisés ensemble pendant un temps assez long. On peut aujourd'hui ajouter à ces trois types une quatrième forme qu'on peut désigner comme situle à fond rapporté et qui est munie d'attaches en forme de bande.

Dans notre tableau est représentée la suite chronologique de ces types de situles.

Essayons d'insérer dans ce système chronologique les situles trouvées en France. La plus ancienne est sans doute celle du char cultuel de la Côte-Saint-André, que notre collègue Chapotat a redé-