GUIDES ARCHÉOLOGIQUES DU MALGRÉ-TOUT
La parure
de Cro-Magnon à Clovis
"Il n'y a pas d'Âge(s) pour se faire beau"
sous la direcion de
Pierre Catelain
Nathalie Bozet
et
Giuseppe Vincenzo Di Stazio
ÉDITIONS DU CEDARC - 2012
1
Bijoux et parures vestimentaires
à l’époque mérovingienne (Ve-VIIIe s.)
Constanin Pion*
Introducion
Les arisans du haut Moyen Âge ont produit
une quanité remarquable d’objets de parure
(bijoux et accessoires vesimentaires) que nous
transmetent, principalement, les sépultures.
Par une sélecion de pièces signiicaives provenant de trois ensembles funéraires encore inédits (Bossut-Gotechain en Brabant wallon, Quaregnon et Viesville en Hainaut), dont certaines
sont d’ailleurs exposées pour la première fois,
ainsi que quelques pièces issues des collecions
du Musée archéologique de Namur, nous proposerons au lecteur une introducion générale aux
objets de parure en Gaule mérovingienne, aux
modalités de leur port au sein des costumes féminin et masculin, ainsi qu’à leur évoluion (ig. 1).
Cete contribuion s’inspire amplement des nombreuses synthèses (aricles spécialisés, catalogues d’exposiion, etc.) consacrées à ces sujets1.
Le cimeière,
«miroir» du monde des vivants
Assez paradoxalement, les cimeières s’imposent comme la source privilégiée pour nos
connaissances de la vie quoidienne des populaions du nord de la Gaule mérovingienne (VeVIIIe s.). À cete époque, durant laquelle la praique de l’inhumaion a totalement supplanté
celle de l’incinéraion, le défunt est inhumé vêtu
de ses plus beaux efets, impliquant la présence
de bijoux pour les femmes (ig. 2). Il est accompagné d’un matériel funéraire varié comme de la
vaisselle (en céramique, en verre, en métal), des
objets usuels (couteau, pince à épiler, peigne,
forces, briquet, etc.) et, parfois, des dépôts alimentaires. Les hommes sont inhumés avec leurs
armes. Le cimeière mérovingien relète ainsi un
aspect de la vie des individus qui y reosent. De surcroît, le mobilier qu’il nous transmet autorise des
études poussées sur l’arisanat et le commerce.
Fig. 1 : Localisaion des sites présentés dans le texte.
1. Bossut-Gotechain ; 2. Bouvignes ; 3. Franchimont ; 4. Han-surLesse ; 5. Quaregnon ; 6. Samson ; 7. Viesville.
Il importe cependant de souligner que cete
praique de l’inhumaion «habillée» est surtout
représentée entre Seine et Rhin, là où l’impact culturel des populaions franques a été le
plus fort, ainsi que dans le monde germanique
d’outre-Rhin. Elle est moins fréquente au sud de
la Seine. De plus, la quanité et la qualité des mobiliers funéraires varient d’une tombe à l’autre.
Sur l’ensemble des tombes d’un cimeière, la
proporion de celles dotées d’un mobilier «riche»
est relaivement faible car elles sont le fait d’une
catégorie privilégiée de la populaion. Aux VIIe
et VIIIe siècles, notamment sous l’inluence du
chrisianisme, les praiques funéraires évoluent.
Les cimeières, qui se développaient à l’écart de
l’espace habité, vont progressivement se déplacer vers celui-ci, s’organisant dès lors autour
de l’église du village ou de la ville, future église
paroissiale dans bien des cas. C’est à ce moment
que l’on observe une diminuion du dépôt de
mobiliers dans les tombes, qui abouira à sa dispariion vers le milieu du VIIIe siècle au nord de
la Loire.
165
Objets de parure et modes
vesimentaires : sources et lacunes
Le port des bijoux et des accessoires vesimentaires, ainsi que leur évoluion, déterminent
pour une grande part l’image que l’on se fait du
costume mérovingien, avec ce que cela peut
engendrer parfois comme dérives «caricaturales». En efet, l’archéologie funéraire ne nous
livre quasiment pas de restes du vêtement et
de ses éventuels éléments de décor (broderies
ou galons polychromes pour les texiles, décors
estampés pour les cuirs), puisque dans la plupart
des cas les maières organiques sont enièrement
décomposées. Il arrive toutefois que des fragments de cuirs et de texiles soient pariellement
conservés par les produits de la corrosion des objets métalliques qui se trouvaient en contact avec
eux, mais ces vesiges sont trop ténus pour reconsituer l’habillement complet. La découverte
excepionnelle de ils d’or, comme à Quaregnon
par exemple (cat. 250f), témoigne des riches broderies que devaient arborer certains personnages
de haut rang.
Quelques rares sépultures ont bénéicié d’une
conservaion excepionnelle nous permetant
d’appréhender l’apparence du costume à l’aube
du Moyen Âge. Nous pensons aux exemples fameux des sépultures de la cathédrale de Cologne
(Doppelfeld & Weyres 1980 : 264-360) ou encore
de celles de la basilique de Saint-Denis (Périn
2009), telle la tombe d’Arégonde (ig. 3) dont
l’étude des restes organiques (texiles et cuirs) a
permis une reconsituion précise du luxueux vêtement funéraire de la reine (Périn & Calligaro
2005 ; Périn et al. 2008). D’autres vêtements plus
tardifs proviennent de reliquaires, comme ceux
de l’église de Chelles (Seine-et-Marne) qui contenaient entre autres le manteau et la chasuble de
la reine Bathilde († v. 680), ainsi que la tunique de
l’abbesse Berille († v. 704) (Laporte 1988). Toutefois, ces témoignages concernent des personnages de haut rang et ne relètent pas la mode
au quoidien.
C’est donc à parir des objets de parure et des
accessoires vesimentaires métalliques, parfois
en os, ainsi que des rares fragments de issus ou
de cuir conservés, que les chercheurs ont tenté
des reconsituions hypothéiques du costume
mérovingien et de son évoluion. L’emplacement
du matériel dans la tombe joue un rôle prépondérant puisque, dans la plupart des cas, les pièces
sont retrouvées à la place qu’elles occupaient sur
le vêtement (ceintures et ibules) ou sur le corps
(boucles d’oreilles, collier, bracelet et bagues).
Arts du métal et techniques
ornementales
Les arts du métal connaissent un véritable
épanouissement à l’époque mérovingienne. Bijoux, accessoires vesimentaires, armes et autres
Fig. 2 : Bossut-Gotechain, vue d’ensemble et bijoux de la tombe 413 (2e moiié VIe s.).
Photos O. Vrielynck & L. Baty © Service public de Wallonie (SPW).
166
du travail du bronze, esseniellement des moules
(ibules, épingles, boucles, etc.), ont été découverts à Huy, à Namur (ig. 4) et à Tournai (e.g. Plumier et al. 2005 ; Willems 1973 : 57-59, pl. 47). Il
convient d’évoquer la découverte récente d’une
fosse détriique liée à la producion d’un atelier
d’orfèvre datant du VIe siècle à Hames-Boucres
(Pas-de-Calais). L’ensemble, tout à fait excepionnel pour la période, se compose entre autres de
nombreux moules, de creusets et de fragments
de pierres semi-précieuses, dont des grenats.
Certains procédés décoraifs caractérisent les
styles ornementaux de la parure mérovingienne,
ainsi que leur évoluion2.
Fig. 4 : Namur, Grognon.
Fibules en bronze et leurs moules (VIe s.).
Photo G. Focant © SPW.
Les métaux moulés
Fig. 3 : Reconsituion du costume de la reine Arégonde († v. 580)
d’après A. Rast-Eicher et M. Volken.
Dessin © F. Vincent.
objets métalliques témoignent de la grande dextérité des arisans, des orfèvres et des forgerons.
L’abondante producion de ces derniers contraste
pourtant avec les maigres traces que laissent les
ateliers de fabricaion. En Belgique, des vesiges
Technique tradiionnelle de longue date, la
fonte des métaux à la cire perdue (bronze, argent,
parfois l’or) demeure la technique de fabricaion de base de la plupart des objets de parure
(ibules, bagues, etc.), des accessoires vesimentaires (boucles et plaques-boucles de ceinture ou
de chaussures, etc.) et d’autres objets usuels (garnitures d’aumônière ou de sacoche, accessoires
de toilete, etc.). Le décor obtenu par fonderie
peut être complété au burin ou au pointeau. Pour
accentuer les jeux de contraste au niveau des
surfaces, les arisans recourent à divers procédés
tels que la dorure au mercure, l’étamage pour les
alliages cuivreux (consistant à recouvrir le métal
d’une couche d’étain pour lui donner un aspect
argenté) ou encore la technique de l’émaillage et
celle du nielle (pâte noire obtenue par la fusion
167
Ce qu’on a pris coutume d’appeler le «style
coloré», ou «style polychrome», consitue l’un
des traits culturels les plus signiicaifs de l’Occident du très haut Moyen Âge. Deux techniques
décoraives le caractérisent : le «cloisonné» (style
couvrant) et les pierres isolées «montées en
bâtes».
D’origine orientale (Proche- et MoyenOrient), le «cloisonné» s’est difusé entre la in du
IVe et le Ve siècle en Occident, sans doute depuis
les régions danubiennes (Kasanski et al. 2000 : 16
; Scukin & Bazan 1995). Il consiste en l’inclusion
de pierres, esseniellement le grenat (pierre peu
uilisée durant l’Aniquité romaine), ou de verroteries colorées, dans un réseau plus ou moins
complexe de cloisons métalliques soudées sur
une plaine de même métal (or, argent, bronze,
parfois fer). Les grenats reposent habituellement
sur des paillons – feuilles d’or ou d’argent doré,
gaufrées par estampage – qui permetent la rélexion de la lumière (ig. 5). Ce style fut surtout
uilisé entre la deuxième moiié du Ve et le début
du VIIe siècle. Il décore alors plaques-boucles
de ceinture, ibules, chatons de bague, fermoirs
d’aumônière et pommeaux d’épée. La célèbre
tombe de Childéric († 481), découverte à Tournai
en 1653, en consitue l’une des plus anciennes
manifestaions pour l’Occident. Le décor cloisonné recouvre souvent la totalité de la surface
des pièces, en s’adaptant à leur forme. Par ailleurs, il paricipe au traitement ani-naturaliste
de certains objets à igures monstrueuses ou
animales stylisées. Des analyses scieniiques ont
récemment révélé que les grenats uilisés dans
l’orfèvrerie cloisonnée provenaient esseniellement d’Inde et du Sri Lanka, témoignant de voies
commerciales entre l’Orient et l’Occident (Calligaro et al. 2006-07). Vers 600, leur approvisionnement cesse pour des raisons encore diiciles à
ideniier. Ils sont alors subsitués par des grenats
européens provenant notamment de Bohême.
La peite dimension des grenats qu’ofrent ces
gisements aurait contribué en parie à la dispariion progressive, dans les premières décennies
du VIIe siècle, du style cloisonné couvrant (Calligaro et al. 2006-07 : 128). On lui préfèrera alors
la seconde variante du «style polychrome», celle
des pierres ou verroteries «montées en bâtes»,
c’est-à-dire series dans des boîiers métalliques
individuels de formes variées (carrée, triangulaire, ronde, en lunule) en tôle soudée (ig. 6). Les
grenats se font alors plus rares et leur uilisaion
se limite plutôt à des moifs décoraifs (animaux
stylisés ou entrelacs, par exemple). D’autres techniques de décoraion seront uilisées conjointement à ce style comme les feuilles de métal décorées au repoussé ou estampées, les grèneis, les
globules et iligranes d’or. Autant de techniques
que l’on retrouvera dans l’orfèvrerie médiévale
postérieure.
Fig. 5 : Fibule polylobée. Décor cloisonné. Argent doré et grenat.
Bossut-Gotechain, tombe 299 (dernier quart Ve-1ère moiié VIe s.).
Photo L. Baty © SPW.
Fig. 6 : Fibule ronde à umbo. Décor de cabochons montés en bâtes,
de grenats et de iligranes. Les grenats forment le corps et la queue
de trois oiseaux stylisés (la maière consituant la tête a disparu).
Or, âme en bronze, verre et grenat. Bossut-Gotechain, tombe 143
(1ère moiié VIIe s.). Photo L. Baty © SPW.
de cuivre et/ou de sulfure d’argent). Enin, le travail du repoussé et celui de l’estampage à parir d’une matrice décorée permetent d’obtenir
d’autres types de décors.
L’orfèvrerie cloisonnée
168
La damasquinure
L’art de la damasquinure consiste à plaquer
des feuilles de métal et/ou à incruster des ils
d’argent, de laiton, voire d’or, sur un support de
fer (ig. 7). D’origine orientale, cete technique
fut uilisée épisodiquement au Bas-Empire et au
début de l’époque mérovingienne (notamment
sur des boucles ovales et des peites plaques),
mais ce n’est qu’à la in du VIe siècle qu’elle réapparaîtra en Gaule pour connaître un incroyable
essor qui perdurera jusqu’au VIIIe siècle. Elle se
retrouve esseniellement sur les accessoires de
ceinture, de chaussures et de jarreières, mais
aussi sur certaines ibules, poignées et fourreaux
d’épée ou pièces de harnachement. La damasquinure peut être monochrome (ils ou feuilles
d’argent) ou, à parir de la seconde moiié du VIIe
siècle, bichrome (argent et laiton).
Fig. 7 : Plaque-boucle de ceinture. Fer damasquiné dont le décor,
bichrome (argent et laiton), représente des monstres entrelacés.
Bossut-Gotechain, tombe 335 (1ère moiié VIIe s.).
Photo L. Baty © Service public de Wallonie.
Dessin O. Vrielynck © SPW.
Évoluion du costume et des objets
de parure
Les bijoux et les ibules sont généralement
réservés aux femmes. Toutefois, certains de ces
atributs se retrouvent excepionnellement dans
des mobiliers masculins, mais leur présence répond alors à des moivaions autres que celles
liées à l’ornement, de portée plutôt symbolique
ou liée au statut.
L’évoluion typo-chronologique des objets de
parure en Gaule du Nord, grandement facilitée
grâce aux travaux de «permutaion matricielle»
(Legoux et al. 2009), ainsi que celle de leurs
combinaisons et emplacements sur le corps,
permetent de metre en évidence les grandes
phases du costume mérovingien, entre le milieu
du Ve et la in du VIIe siècle. La mode féminine, on
s’en doute, est mieux connue, en raison du grand
nombre d’objets de parure découverts.
Fibules, boucles d’oreilles, bagues,
bracelets et épingles
Contrairement à l’époque gallo-romaine, le
costume masculin mérovingien n’emploie plus
la ibule comme élément de ixaion. Cete dernière devient donc caractérisique du vêtement
féminin. Entre le milieu du Ve et la in du VIe siècle,
la mode féminine est caractérisée par le port de
plusieurs ibules (trois à quatre), scindées en deux
groupes disincts : une ou deux au niveau de la
poitrine, servant sans doute à fermer une pièce
du haut du vêtement (robe, manteau ou voile), et
une paire portée au niveau du bassin ou vers le
haut des jambes (ig. 8). Les premières sont des
ibules de formes diverses, rondes, polylobées,
zoomorphes (oiseaux [cat. 222a, 243], chevaux
[ig. 9], etc.) ou en forme de «S», et présentent
parfois un décor cloisonné (cat. 225-229, 240b,
241b, 242, 245). Les secondes, presque toujours
par paires, sont des modèles ansés asymétriques
en argent (parfois doré) ou en bronze moulé (cat.
230-233, 240c, 241a, 244), dont l’une des extrémités présente des digitaions pouvant être incrustées de grenats.
Le port muliple de ibules serait caractérisique des Germains occidentaux, notamment les
Francs et les Alamans. Il relète, a priori, l’adaptaion du costume de l’Aniquité tardive aux goûts
germaniques. En efet, les femmes vont adopter
la tunique. Le port des ibules ansées, qui ixaient
auparavant une robe au niveau des épaules, va
dès lors se détourner de sa foncion originelle et
s’adapter au costume local puisqu’on les trouve
désormais au niveau de la taille. Leur foncion uilitaire reste discutée.
Il n’est pas rare de retrouver au niveau de la
tête des défuntes des épingles intervenant dans le
mainien de la coifure et, au niveau des poignets,
169
Fig. 8 : Évocaion d’une femme habillée selon
la mode vesimentaire du VIe s. Dessin © B. Clarys.
Fig. 9 : Paire de ibules zoomorphes en forme de cheval.
Argent doré. Bossut-Gotechain, tombe 88 (2e moiié VIe s.).
Photo L. Baty © SPW.
un bracelet métallique (bronze ou argent). Ces derniers sont ouverts et présentent un décor incisé ou
moulé (cat. 223c, 235), zoomorphe dans certains
cas.
Au VIe siècle, se répand progressivement le
port des jarreières à boucles et à pendants métalliques qui connaîtront un plus grand succès
dans la seconde moiié de ce siècle et la première
moiié du suivant (cat. 223e).
Certaines femmes portent, suspendue à la
ceinture, une grosse perle en verre (cat. 249),
en ambre, plus rarement une boule en cristal de
roche, enserrée dans une monture métallique,
dont l’usage est diicile à cerner (Rajade 2009). Au
côté gauche des ceintures pouvait être suspendue
une châtelaine, ensemble composé de lanières et
parfois d’anneaux en bronze moulé décorés ou
non (cat. 222e, 240a), à laquelle étaient atachés
des objets usuels ou de toilete (peigne, clé, couteau, forces, etc.), voire des porte-bonheur (dents
ou canines d’ours perforées, coquillages, etc.).
Vers 600, sous l’inluence des mondes méditerranéen et byzanin, le port des ibules muliples sera remplacé par l’usage d’un exemplaire
unique de grand format, discoïde ou polylobé,
recouvert d’une feuille d’or rivetée sur un support
en argent ou en bronze, fermant le haut du vêtement à hauteur du cou (ig. 10, cat. 224a, 250b).
Au style «cloisonné» succède celui des cabochons
et des plaquetes de verre coloré montés en bâtes
et accompagnés de moifs en iligrane. Cete évoluion des styles décoraifs trouve également son
équivalent sur les bagues (Hadjadj 2007 : 94), les
têtes d’épingles et les boucles d’oreilles.
Complétant parfois la ibule, on retrouve sur
la poitrine une grande épingle ixant les pans d’un
vêtement ample ou ceux du voile que portent les
femmes mariées.
Au même moment se répand le port des châtelaines composées de chaînetes de bronze. Ces
dernières peuvent comporter une rouelle, disque
de bronze ajouré à décor varié (cat. no 251).
À parir du milieu du VIIe siècle, la mode vesimentaire voit la subsituion progressive des
grosses ibules par des types ansés symétriques
de plus peite dimension (cat. no 250a). Portées
par paires, ces ibules étaient fréquemment reliées par une chaînete.
La dispariion de l’inhumaion habillée, au
début du VIIIe siècle, ne nous permet plus de
suivre par le biais des sépultures l’évoluion des
170
bronze moulé, en fer ou, pour les exemplaires les
plus luxueux, en matériaux précieux voire rares
(or, argent, cristal de roche, ambre, ivoire). Sur
celles-ci s’aricule un ardillon, droit dans un premier temps puis à base scuiforme (en forme de
bouclier). Certaines boucles sont associées à des
rivets en bronze, scuiformes ou ronds. D’autres
sont pourvues d’une plaque décorée (cat. 238)
dont les exemplaires les plus sophisiqués sont
cloisonnés. À la in du VIe siècle, les cuirs des ceintures deviennent plus larges. En témoigne l’appariion de grandes boucles, ornées de plaques,
de contre-plaques et parfois d’une ou plusieurs
plaques dorsales, généralement de forme carrée
(cat. 237). Les ceintures deviennent de véritables
supports de décoraion et paricipent pleinement
à la parure du vêtement. Leurs surfaces sont inement décorées, notamment par la technique de
la damasquinure (décor géométrique ou animalier). Cet art décoraif se retrouve également sur
les boucles de chaussures ou de jarreières (cat.
223e).
Les perles
Fig. 10 : Évocaion d’une femme habillée
selon la mode vesimentaire du VIIe s. Dessin © B. Clarys.
modes vesimentaires. Toutefois, d’autres types
de sources exploitables, notamment textuelles
et iconographiques (manuscrits, fresques, etc.),
se développent, mais surtout à parir de l’époque
carolingienne.
Accessoires de ceintures
Hommes et femmes portaient la ceinture serrée par une boucle. Les boucles du VIe siècle sont
généralement assez simples, de forme ovale, en
Le dépôt de vaisselle en verre, fréquent
dans les tombes du Bas-Empire et du début de
l’époque mérovingienne, se raréie aux VIe et VIIe
siècles. Ce constat contraste avec l’abondance de
perles, principalement en verre, que nous livrent
les sépultures du nord de la Gaule. Jamais, auparavant, la perle n’avait connu un tel succès. À itre
d’exemples, les cimeières de Bossut-Gotechain
(436 tombes) et de Viesville (145 tombes) ont livré respecivement quelque 8300 et 2000 perles.
Les types (forme, couleur, décor, etc.) sont pariculièrement nombreux et variés, témoignant sans
doute le mieux du goût prononcé des populaions
mérovingiennes pour la polychromie (ig. 11).
Des relevés minuieux s’imposent lors de la
fouille pour permetre l’ideniicaion des types
de parure et tenter leur reconsituion. Les colliers se portent au niveau du cou et se composent
de perles aux dimensions variables et parfois de
pendenifs en métal (or, monnaies perforées,
etc.). Le nombre de rangs dans les assemblages
varie mais n’est que rarement supérieur à deux
(cat. 222c, 223d, 224b, 240d, 241c, 246a, 250c).
Certains ensembles, pariculièrement élaborés,
s’apparentent à des parures pectorales. Les bra171
Fig. 11 : Colliers de perles. Verre et ambre. Bossut-Gotechain. Photo L. Baty © SPW.
172
celets, portés au niveau des poignets, sont faits
de grosses perles (cat. 222d, 224c, 246b, 250d).
Des perles de peit format peuvent être brodées
sur le vêtement, ainsi que des monnaies percées
(cat. 224d, 247). Enin, des grosses perles, nous
l’avons vu, sont suspendues à la ceinture ou aux
extrémités de la châtelaine (cat. 249).
Contrairement à certains préjugés, il arrive de
retrouver des perles dans des sépultures masculines. C’est le cas, par exemple, des grosses perles
associées à l’épée, ainsi que des perles (colliers,
bracelets, parfois une perle ou un morceau) déposées auprès du défunt ou dans sa sacoche.
Le verre (translucide ou opaque) et dans une
moindre mesure l’ambre (probablement importé
depuis la mer Balique) dominent les ensembles.
D’autres matériaux, précieux ou non, peuvent
être uilisés : le quartz (améthyste, cristal de
roche), la sépiolite, le lignite, le jais, la terre cuite
et le métal (alliage cuivreux, fer, or). Menionnons, enin, l’uilisaion occasionnelle d’éléments
de remploi (romains, parfois gaulois) : perles,
monnaies perforées, éléments de verreries réuilisés comme pendenifs (anse «delphiniforme» –
en forme de dauphin –, fragment de lèvre ourlée,
pied annulaire perforé).
Comme pour le métal, peu de sites de producion verrière sont connus. Les seuls vesiges liés
à la fabricaion de perles en verre proviennent,
entre autres, de la vallée de la Meuse, à Namur,
Huy (Péters & Fontaine 2005) et Maastricht (Sablerolles et al. 1997).
Les perles en verre présentent souvent des
traces (reliefs, stries, impuretés, traces d’ouils,
etc.) qui nous renseignent sur la technologie de
leur fabricaion. Trois techniques principales, déjà
présentes durant l’Aniquité, peuvent être ideniiées (ig. 12) : la technique par enroulement, la
technique par éirement et la technique du verre
mosaïqué. La première consiste à enrouler une
masse de verre fondu autour d’une ige de fer
(le mandrin) en rotaion. Du nombre de tours et
de l’épaisseur du ilet de verre dépend le format
de la perle. Les perles «éirées» seraient, quant à
elles, fabriquées à parir d’une masse de verre, à
l’intérieur de laquelle est emprisonnée une bulle
d’air, éirée jusqu’à l’obtenion d’un mince tube
de verre creux. Ce dernier est ensuite découpé,
sans doute à froid, en peits fragments de forme
cylindrique. Il peut également être étranglé à
distance régulière avant d’être secionné en segments simples ou muliples. Certaines de ces
perles peuvent être recouvertes d’une feuille d’or
ou d’argent. Les perles «mosaïquées» sont réalisées, quant à elles, par soudure d’éléments en
verre polychrome préfabriqués, plats à l’origine
et présentant des moifs variés (leurs, ocelles,
etc.), enroulés autour d’un mandrin.
Si les perles éirées sont exclusivement monochromes, les perles enroulées présentent une
grande variété de décors (ig. 13). Les principales
techniques de décoraion sont les ilets de verre
monochrome appliqués (ondes, zigzags, spirales,
entrelacs, etc.), les ponctuaions et les ilets
polychromes torsadés ou non ; l’une et l’autre
techniques pouvant être combinées au sein d’un
même décor.
Malgré plusieurs études importantes pour
les régions allemandes (e.g. Koch 1977 ; Sasse &
Theune 1996 ; Siegmund 1998) ou britanniques
(Brugmann 2004), les perles sont encore peu exploitées dans le domaine des études typo-chronologiques pour le territoire de l’ancienne Gaule
du Nord. Cependant, des recherches actuelles
montrent qu’à l’instar des accessoires vesimentaires tradiionnels, ou autres mobiliers funé-
Fig. 12 : Exemple des principales techniques de fabricaion des perles en verre. a. Enroulée ; b. Éirée ; c. Mosaïquée.
Photos L. Baty © SPW & C. Pion © ULB.
173
Fig. 13 : Exemple des principales techniques de décoraion des perles en verre enroulées.
a-c. Filet de verre monochrome (spirale, onde et entrelacs) ; d. Ponctuaions monochromes ; e. Ruban polychrome ;
f. Filets polychromes torsadés ; g-h. Décor mixte. Photos L. Baty © SPW & C. Pion © ULB.
raires comme la vaisselle en verre, l’évoluion
typologique des perles devrait permetre une
dataion précise des tombes concernées.
Symbolisme religieux dans la parure
L’implantaion du chrisianisme en Gaule
mérovingienne marque un tournant capital dans
l’histoire de l’Occident médiéval. Toutefois, l’archéologie peine à apprécier sa difusion dans les
campagnes avant la in VIIe siècle. Certains symboles chréiens ou scènes chréiennes igurent
sur des objets de parure (cat. 253), mais la quesion de leur interprétaion est délicate, surtout
quand il s’agit de croyances religieuses (e.g.
Dierkens 1991). Les convicions du porteur sont
diiciles à évaluer sur base de ces symboles qui
ont simplement pu être portés à l’instar d’autres
moifs ornementaux. Certains objets, comme la
châtelaine de Franchimont aux extrémités de
laquelle sont suspendues trois croix à branches
égales, incitent davantage à y voir une convicion
religieuse de la part du défunt ou de son entourage proche (Dierkens 1991 : 118-119).
La parure : relet d’exogamie
et d’échanges culturels
L’archéologie funéraire montre qu’une parie
des accessoires des costumes féminins (objets
de parure et port de ceux-ci) et masculins (armement) sont caractérisiques de chaque groupe
germanique. Ce constat permet parfois de reconnaître, au sein des cimeières situés entre Seine
et Rhin, des tombes féminines dont la mode ethnique et les objets de parure atestent une origine
géographique «étrangère» : wisigothique, anglosaxonne, alamanique, thuringienne, voire danubienne, ostrogothique et lombarde (e.g. Kasanski
& Périn 2008). Ces témoignages illustrent sans
doute des cas d’exogamie, dont les sources écrites
nous suggèrent l’existence dans le cadre d’ambassades, d’expédiions militaires, d’échanges matrimoniaux, etc. (Bierbrauer 1997 : 172-175 ; Kasanski & Périn 2008 : 212). Il arrive également que
l’on retrouve des objets de parure féminine d’origine étrangère isolés (ibules, éléments de ceinture, etc.), qui témoigneraient plutôt de contacts
et d’échanges avec les groupes germaniques voisins ou encore de la circulaion des personnes.
174
Conclusion
Au delà de leur valeur esthéique, les bijoux et
les accessoires vesimentaires mérovingiens sont
riches d’enseignements sur les populaions qui
les ont produits et portés. Leur étude améliore
sans cesse nos connaissances sur l’arisanat et
le commerce. Les éléments de ixaion que sont
les ibules, mais aussi les pièces de ceintures et
les perles, témoignent d’une évoluion signiicaive des goûts, des styles décoraifs et des modes
vesimentaires féminines entre le milieu du Ve et
la in du VIIe siècle, moment de la dispariion des
dépôts funéraires dans les sépultures. De nombreux indices, notamment les issus et les cuirs,
manquent cependant pour autoriser des reconsituions précises et iables du vêtement et de ses
éventuels éléments de décor.
Notes
* Master en Histoire de l’Art et Archéologie, Aspirant du
F.R.S.–FNRS, Université libre de Bruxelles.
1
2
Pour les modes vesimentaires, nous renvoyons principalement le lecteur à : Périn 2007 ; Walton Rogers 2007 ;
Verslype 1997 ; Die Alamannen 1997 : 349-358 ; Die
Franken 1996 : 672-711 ; Martin 1991a et 1991b, où il
trouvera, par ailleurs, bon nombre de références bibliographiques supplémentaires ; plus généralement sur les
Mérovingiens : Catteddu 2009 ; Die Franken 1996 ; Vallet
1995 ; Périn et Feffer 1987 ; Salin 1950-59.
Sur les arts du métal, on lira : Die Alamannen 1997 : 359370 ; Dierkens 1997 ; Die Franken 1996 : 618-628 ; Périn
& Feffer 1987 : 417-426 ; Roth 1986 ; plus pariculièrement sur les métaux moulés : Vallet 1982 ; sur l’orfèvrerie cloisonnée et le «style polychrome» : Kazanski et
al. 2000 ; Calligaro et al. 2006-07 ; Arrhenius 1985 ; et
sur la damasquinure : Menghin 1994 (étude générale) ;
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176
CatalOgue
Le cimeière mérovingien de Bossut-Gotechain
Olivier Vrielynck
Service public de Wallonie, Direcion de l’Archéologie
Le cimeière de Bossut-Gotechain se situe en
contrebas des villages de Bossut et de Gotechain,
sur la commune de Grez-Doiceau, en province de Brabant wallon. Il occupe un replat sur un lanc de vallée
tourné vers le sud-est. Le sous-sol est consitué principalement de limon, sauf dans le quart sud-est du site
où le substrat teriaire argilo-sableux aleure. Le site a
été découvert en 2002 lors d’une campagne d’évaluaion du tracé d’un tronçon de la route N25 et fouillé
entre 2003 et 2006 par le Service public de Wallonie
et l’asbl «Recherches et Prospecions archéologiques
en Wallonie». Devant le caractère excepionnel de la
nécropole, les recherches ont été poursuivies au delà
des limites de l’emprise de la route. C’est donc l’un des
rares cimeières mérovingiens en Belgique à avoir été
fouillé enièrement et l’un des plus importants par le
nombre de tombes et la qualité des dépôts funéraires.
Le cimeière comprend 436 sépultures à inhumaion datées de la in du Ve au troisième quart du VIIe s.
ap. J.-C. Le nombre de tombes devait être plus grand
mais l’érosion en a détruit beaucoup. Une tombe sur
quatre environ a été pillée pendant ou peu après l’uilisaion du cimeière. Une occupaion antérieure, datée de l’âge du Fer, est atestée par un vaste fossé circulaire et des silos. Une parie du site a été perturbée
par l’acivité humaine après l’époque mérovingienne
(extracion de limon et exploitaion foresière).
Le plan du site présente un développement globalement centrifuge. Le noyau central comporte
les inhumaions de la in du Ve et du début du VIe
s., orientées ouest-est et sud-nord. Cete dernière
orientaion est abandonnée au cours de la première
moiié du VIe s. Les rangées de tombes orientées
ouest-est dévient, quant à elles, progressivement au
cours des VIe et VIIe s. vers une orientaion sud-est/
nord-ouest d’abord, sud-sud-est/nord-nord-ouest ensuite. Les rares recoupements de tombes s’expliquent
par l’oubli, à une période tardive, de l’existence de
tombes anciennes. À côté des tombes en rangées
plus ou moins régulières des sépultures isolées sont
présentes, appartenant souvent à l’élite. Une tombe
de cheval se trouvait à proximité du noyau ancien du
cimeière. Dépourvue de mobilier, la sépulture a été
datée au 14C (sur une dent) du Ve ou de la première
moiié du VIe s. (1580 ± 30 BP).
Tous les défunts ont été inhumés dans des contenants en bois, cercueils ou peites chambres funéraires. Les cercueils sont soit monoxyles (troncs d’arbre
évidés), soit consitués de planches assemblées. L’inhumaion en tronc d’arbre évidé est majoritairement
praiquée à la in du Ve et durant la première moiié du
VIe s. Les cercueils assemblés, plus grands et réservés
au début à l’élite de la société, deviennent la norme par
la suite. Ils étaient probablement construits au moyen
de chevilles ou de tenons, les clous et ferrures étant
praiquement absents. Leur forme est rectangulaire,
et ils étaient munis d’un couvercle plat ou en bâière.
Tous étaient posés sur une paire de traverses en bois.
Les peites «chambres» funéraires ne sont en réalité
que de grands cercueils munis d’un second contenant
pour le défunt. Ce mode d’inhumaion apparaît sur le
site dans la seconde moiié du VIe siècle. Il est très à
la mode durant les dernières décennies de ce siècle,
période durant laquelle il ne semble pas réservé à une
classe privilégiée de la populaion.
La nécropole a livré un mobilier pariculièrement
abondant : armes (13 épées, 2 angons, 16 boucliers,
57 haches, 52 scramasaxes et 87 lances), récipients
(plus de 300 céramiques, une douzaine de verres,
2 bassins en alliage cuivreux, 3 cofres ou cofrets
et 6 seaux), ustensiles divers (couteaux, hachoirs,
forces,…), boucles de ceinture et de sangles molleières, monnaies (dont 9 en or), etc. De nombreux
bijoux paraient les défuntes : le site a livré environ 130
ibules, 10 bracelets en alliage cuivreux, 20 paires de
boucles d’oreilles, 20 bagues et plus de 8 000 perles
en verre et en ambre montées en colliers, bracelets ou
cousues sur des vêtements.
Deux tombes féminines sont pariculièrement
riches. L’une d’elles, la «Dame de Grez-Doiceau»
comme elle a été surnommée lors de sa découverte,
était parée d’un ensemble remarquable de bijoux et
possédait une coife, peut-être un diadème, ornée de
28 appliques en or. Il s’agit de la plus riche tombe féminine mérovingienne exhumée en Belgique. Le mobilier
de ces deux tombes, ainsi que d’autres pièces parmi
les plus belles provenant du cimeière, sont exposé
dans les salles mérovingiennes permanentes des Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles.
Bibliographie : Vrielynck 2007a, 2007b et 2008 ;
Vrielynck & Vanmechelen 2009.
Sauf menion contraire, tous les bijoux sont conservés
au Service public de Wallonie, Direcion de l’Archéologie, à Jambes.
222. Ensemble de bijoux du VIe s.
Bossut-Gotechain, tombe 224
Mérovingien ancien 1/2 (vers 500-550 ap. J.-C.)
Biblio : Vrielynck 2007b : 60.
177
La défunte, de peite taille (entre 1,4 m et 1,5 m),
était inhumée dans un cercueil en tronc d’arbre évidé
équarri. Elle était parée d’un collier et d’un bracelet de
respecivement ± 200 et 7 perles, de boucles d’oreilles
à pendants polyédriques incrustés de grenats et d’une
ibule aviforme découverte au niveau de la poitrine.
Les grenats proviennent d’Inde. La tombe contenait
également un pot en céramique, une demi-perle galloromaine et un anneau bouleté.
222a. Fibule aviforme
Argent, grenat – H. : 3,3 cm
Inv. 224.172 - Photo R. Gilles © SPW
222b. Boucles d’oreilles
Argent, grenat – Ø : 3,7 et 3,4 cm
Inv. 224.191-192 - Photo R. Gilles © SPW
222c. Collier de perles
Verre et ambre
Inv. 224. 1-158, 161, 171, 174-190, 195-205
Photo R. Gilles © SPW
222d. Bracelet de perles
Verre, ambre et cristal de roche
Inv. 224.162-163, 165-168 - Photo R. Gilles © SPW.
222e. Anneau bouleté
Alliage cuivreux – Ø : 4,8 cm
Inv. 224.169 - Photo R. Gilles © SPW
223. Ensemble de bijoux et boucles du VIIe s.
Bossut-Gotechain, plan de la tombe 224 : 1. Boucles d’oreilles ;
2. Collier de perles ; 3. Fibule aviforme ; 4. Bracelets de perles ;
5. Anneau bouleté ; 6. Demi-perle en céramique siliceuse ;
7. Pot biconique en terre cuite.
Bossut-Gotechain, tombe 374
Mérovingien récent 1/2 (600/610-660/670 ap. J.-C.)
Biblio : Vrielynck 2007b : 25 (ig. 6), 46, 47, 51.
Bossut-Gotechain, plan de la tombe 374 : 1. Collier de perles ;
2. Grosse perle celte en verre ; 3. Fragments de paire de boucles
d’oreilles en alliage cuivreux ; 4. Bracelet ; 5. Paire de bagues ;
6a. Plaque-boucle de ceinture ; 6b. Ferret ; 7. Paire de plaques-boucles,
contre-plaques et ferrets de sangles molleières.
178
La défunte était inhumée dans un cercueil rectangulaire posé sur deux traverses. Elle était munie d’un collier de perles, d’un bracelet métallique au bras gauche,
de deux bagues sur le même doigt de la main gauche,
d’une ceinture avec plaque-boucle et terminaison de
lanière et de sangles molleières ixant bas et chaussures au moyen de boucles damasquinées. La tombe
contenait également un peit pot en céramique et une
perle celte.
223d. Collier de perles
Verre et ambre
Inv. 374.1-41, 43-44, 47-50, 66 - Photo L. Baty © SPW
223a. Plaque-boucle et ferret de ceinture
Alliage cuivreux – L. plaque-boucle : 7,4 cm ; L. ferret : 9,7 cm
Inv. 374.52 et 55 - Photo R. Gilles © SPW
223e. Ensemble de boucles de sangles molleières
223b. Deux bagues
Alliage cuivreux – Ø int. : 1,7 et 1,5/1,9 cm
Inv. 374.53 et 54 - Photo R. Gilles © SPW
Fer damasquiné d’argent et de laiton – L. plaques-boucles :
4,9 et 5,1 cm ; L. plaques : 3,1 et 3,3 cm ; L. ferret : 4,2 cm
MRAH, Bruxelles. Inv. 374.56-57, 59-61 - Photo L. Baty © SPW
223c. Bracelet
Alliage cuivreux – Ø : 6,9/7,3 cm
Inv. 374.51 - Photo L. Baty © SPW
224. Ensemble de bijoux du VIIe s.
Bossut-Gotechain, tombe 143
Mérovingien récent 1/2 (600/610-660/70 ap. J.-C.)
Biblio : Vrielynck 2007b : 49.
La défunte était inhumée dans un cercueil rectangulaire
posé sur deux traverses. Elle était munie d’une ibule
ronde ixant un vêtement au niveau du cou, d’un collier
de perles, d’un bracelet de trois grosses perles au bras
gauche et d’une plaque-boucle de ceinture à la taille.
La ibule, à umbo, est ornée de iligranes, cabochons et
grenats. Les grenats représentent le corps et la queue
de trois oiseaux stylisés. La maière qui remplissait les
têtes a disparu. Une quinzaine de perles (cousues sur
un vêtement ?) étaient alignées sur la colonne entre
179
le ventre et la poitrine. La tombe contenait également
un pot en céramique. Quelques dents consituent les
seules traces du squelete.
224a. Fibule
Or, alliage cuivreux, verre et grenat – Ø : 4 cm
Inv. 143.56 - Photo R. Gilles © SPW
224b. Collier de perles
Verre et ambre
Inv. 143.13, 22-52, 54-55, 57-58 - Photo R. Gilles © SPW
224c. Bracelet de perles
Verre
Inv. 143.9, 10 et 11 - Photo R. Gilles © SPW
224d. Perles de vêtement (?)
Verre
Inv. 143.2-8, 12, 14-21 - Photo R. Gilles © SPW
225. Fibule ronde cloisonnée
Argent, grenats – Ø : 2 cm
Bossut-Gotechain, tombe 21
Mérovingien ancien 1(470/480-520/530 ap. J.-C.)
Inv. 21.26 - Photo L. Baty © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 48 et 68 (ig. 2).
Bossut-Gotechain, plan de la tombe 143 : 1. Collier de perles ;
2. Fibule ronde à umbo central ; 3. Objet indéterminé en alliage
cuivreux ; 4. Plaque-boucle de ceinture en alliage cuivreux ;
5. Pot biconique en terre cuite.
Fibule ronde cloisonnée à huit grenats indiens. Elle se
trouvait sur le haut de la poitrine de la défunte.
226. Fibule quadrilobée cloisonnée
Argent, grenats, verre – H. : 2,8 cm
Bossut-Gotechain, tombe 91
Mérovingien ancien 1(470/480-520/530 ap. J.-C.)
Inv. 91.51 - Photo L. Baty © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 48.
Fibule quadrilobée cloisonnée à seize grenats indiens,
aux écoinçons ornés de quatre perles de verre blanc
opaque. Elle se trouvait sur la poitrine de la défunte.
180
Fibules polylobées cloisonnées à 12 grenats indiens (un
grenat manque sur une des ibules). Décor de iligranes
au milieu. Elles étaient situées à la base du cou et sur la
poitrine de la défunte.
229. Paire de ibules quadrilobées doubles
Alliage cuivreux – Ø : 2,9 cm
Bossut-Gotechain, tombe 328
Mérovingien ancien 2 (520/530-560/570 ap. J.-C.)
Inv. 328.2 et 3 - Photo L. Baty © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 49.
227. Fibule ronde cloisonnée
Argent, grenat – Ø : 3,8 cm
Bossut-Gotechain, tombe 12
Mérovingien ancien 2 (520/530-560/570 ap. J.-C.)
Inv. 12.78 - Photo L. Baty © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 48.
Ces deux ibules se trouvaient à la base du cou et sur la
poitrine de la défunte.
230. Paire de ibules ansées digitées
Alliage cuivreux – L. : 8,8 cm
Bossut-Gotechain, tombe 31
Mérovingien ancien 1(470/480-520/530 ap. J.-C.)
Inv. 31.160 et 161 - Photo L. Baty © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 49.
Fibule ronde cloisonnée à 32 grenats provenant d’Inde
et du Sri Lanka. Une seconde ibule idenique lui était
associée. Elles se trouvaient à la base du cou et sur la
poitrine de la défunte.
228. Paire de ibules polylobées cloisonnées
Argent, grenats – Ø : 2,8 cm
Bossut-Gotechain, tombe 299
Mérovingien ancien 2 (520/530-560/570 ap. J.-C.)
Inv. 299.88 et 89 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 48.
Fibules ansées à pied losangé et tête munie de cinq
digitaions. Elles se trouvaient à hauteur du ventre de
la défunte.
181
231. Fibule ansée digitée
Alliage cuivreux – L. : 7,2 cm
Bossut-Gotechain, tombe 78
Mérovingien ancien 1(470/480-520/530 ap. J.-C.)
Inv. 78.9 - Photo L. Baty © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 49.
234. Fibule ronde à umbo
Alliage cuivreux – Ø : 3,8 cm
Bossut-Gotechain, tombe 132
Mérovingien récent 1/2 (610/20-660/70 ap. J.-C.)
Inv. 132.82 - Photo L. Baty © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 49.
Fibule à pied droit et tête munie de cinq digitaions. La
maière qui ornait les digitaions a disparu. La ibule se
trouvait sous le fémur droit de la défunte.
232. Fibule ansée digitée
Alliage cuivreux – L. : 5,7 cm
Bossut-Gotechain, tombe 58
Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.)
Inv. 58.4 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 49.
Fibule ronde à umbo central. Décor incisé d’ocelles et
de traits. Elle se trouvait sur la poitrine de la défunte.
235. Bracelet
Alliage cuivreux – Ø : 6,8 – 7,5 cm
Bossut-Gotechain, tombe 266
Mérovingien récent 2 (630/640-660/670 ap. J.-C.)
Inv. 266.5 - Photo L. Baty © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 50.
Fibule à pied droit, à tête munie de cinq digitaions.
Elle était associée à une autre idenique, toutes deux
situées à hauteur du ventre de la défunte.
233. Fibule ansée digitée
Alliage cuivreux – L. : 6,7 cm
Bossut-Gotechain, tombe 53
Mérovingien ancien 1(470/480-520/530 ap. J.-C.)
Inv. 53.5 - Photo L. Baty © SPW
Biblio : inédit.
Fibule à têtes munies de cinq digitaions dont deux
en forme de têtes de rapaces. Elle était associée à
une autre idenique, toutes deux situées à hauteur du
ventre ou du bassin de la défunte.
Bracelet à tampons décoré de moifs géométriques
(croisillons et ocelles). Il se trouvait au bras gauche de
la défunte.
182
236. Bague
Argent – Ø : 2,1 cm
B o s s u t- G o tte c h a i n ,
tombe 111
Mérovingien
ancien
1/2 (vers 500-550 ap.
J.-C.)
Inv. 111.7 - Photo R.
Gilles © SPW
Biblio : inédit.
239. Boucle de ceinture
Alliage cuivreux – H. : 5 cm
Bossut-Gotechain, tombe 264
Mérovingien récent 2 (630/640-660/670 ap. J.-C.)
Inv. 264.4 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 46.
Bague ouverte, ornée de trois sillons parallèles. Elle se
trouvait au niveau de la main gauche du / de la défunte.
237. Ensemble de ceinture
Fer damasquiné d’argent et de laiton – L. plaque-boucle :
11,5 cm ; L. contre-plaque : 8 cm ; plaque dorsale : 4,4 x 4 cm
Bossut-Gotechain, tombe 335
Mérovingien récent 2 (630/640-660/670 ap. J.-C.)
Inv. 335.2, 3 et 8 - Photo L. Baty © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 47.
Boucle moulée, à anneau de secion tronconique, ornée d’une représentaion stylisée de monstre serpeniforme. Ardillon incomplet (il manque la base) décoré
de moifs géométriques.
La nécropole mérovingienne
de Pont-à-Celles/Viesville
Gaëlle Dumont
Service public de Wallonie, Direcion de l’Archéologie
Ensemble de ceinture comportant une plaque-boucle,
une contre-plaque et une plaque dorsale. Le décor damasquiné bichrome représente des monstres serpeniformes entrelacés. L’ensemble se trouvait en posiion
sur la taille du défunt.
238. Plaque-boucle de ceinture
Alliage cuivreux – L. plaque : 5 cm
Bossut-Gotechain, tombe 305
Mérovingien ancien 2 (520/530-560/570 ap. J.-C.)
Inv. 305.5 - Photo L. Baty © SPW
Biblio : Vrielynck 2007b : 46.
«Fausse» plaque-boucle (la plaque et la boucle ne sont
pas liées). Plaque et ardillon ornés d’ocelles. Elle se
trouvait en posiion sur la taille du défunt.
La nécropole a été fouillée par le Service public de
Wallonie et l’Université libre de Bruxelles entre août
2005 et décembre 2006, préalablement à l’installaion d’une zone d’acivités économiques. Installée sur
un versant orienté au sud, dominant le village actuel,
elle compte 145 sépultures à inhumaion, mais à l’origine ce nombre était supérieur, étant donné la forte
érosion qui a afecté toute la moiié sud du site. Le
cimeière, qui a été intégralement fouillé, couvre une
supericie de 2500 m² environ. Les sépultures sont
toutes orientées selon un axe nord-est/sud-ouest et
sont organisées en rangées irrégulières plus ou moins
parallèles. Elles ne se recoupent en aucun cas, ce qui
laisse supposer, d’une part, qu’elles étaient signalées
en surface, d’autre part que le site a connu une occupaion relaivement courte et homogène.
Tous les défunts ont été inhumés dans un cercueil
en bois, lui-même déposé dans une fosse. Deux types
de cercueils, représentés en proporions égales, se disinguent : les cercueils en troncs d’arbre évidés (monoxyles) et ceux formés d’un assemblage de planches.
Quel que soit leur type, les cercueils sont atribués
indiféremment aux hommes, aux femmes et aux enfants. Le choix de l’un ou l’autre semble plutôt relever
de critères chronologiques, puisqu’ils sont réparis
de manière assez signiicaive au sein du cimeière,
183
laissant penser que les cercueils monoxyles sont plus
anciens que les cercueils assemblés. Enin, dans quatre
cas, deux cercueils étaient emboîtés l’un dans l’autre,
disposiif qui semble réservé à une certaine élite.
L’acidité et l’humidité du sol ont eu raison des ossements, qui ne sont plus visibles que sous la forme
de négaifs argileux de couleur sombre. Toute analyse
anthropologique est par conséquent exclue, ce qui
nous prive d’informaions telles que l’âge, le sexe et
les pathologies. En l’absence de restes osseux, l’âge et
le sexe des défunts doivent être déterminés à parir
des observaions archéologiques : dimensions des cercueils et nature du mobilier.
Les hommes sont souvent équipés d’un armement plus ou moins abondant, pouvant aller d’une
seule arme à une panoplie complète. Le bouclier et
l’épée sont rares et réservés à une certaine catégorie
de défunts (trois cas à Viesville), tandis que les haches
et les lances sont très fréquentes. Dans la plupart des
cas, les hommes portent également une aumônière à
la ceinture, bourse dans laquelle ils déposent de peits
ustensiles tels que briquets et silex, pinces à épiler,
pièces de monnaies et débris divers (galets, morceaux
de verre ou perles romaines). Le signe disincif des
femmes est la parure, qu’il s’agisse de ibules en argent
ou en alliage cuivreux, parfois cloisonnées de grenats,
de boucles d’oreilles en argent, de bracelets et de colliers de perles en verre ou en ambre. Plutôt qu’une
aumônière, les sujets féminins portent parfois une
mulitude d’objets (anneaux, fusaïoles, clefs, couteaux)
suspendus à la ceinture par une ou plusieurs lanières
qui consituent la châtelaine. Certains accessoires de
vêtement sont mixtes, comme les boucles de ceinture,
qui peuvent se présenter sous des formes et des matériaux variés. Des ustensiles tels que les couteaux et les
forces sont également répandus tant chez les hommes
que chez les femmes. Enin, les défunts sont, la plupart
du temps, accompagnés de récipients qui contenaient
peut-être des ofrandes périssables : les plus rares sont
en alliage cuivreux, en fer ou en verre, tandis que les
céramiques sont extrêmement fréquentes, au nombre
de une à cinq par tombe.
Nous avons pu metre en évidence quelques inhumaions «privilégiées» qui répondent à des critères variés : soin apporté au cercueil (par exemple, deux cercueils emboîtés l’un dans l’autre), abondance et qualité
du mobilier. On constate également que ces sépultures
présentent des dimensions hors normes, tant en surface qu’en profondeur. Dans deux cas, des couples sont
aisément ideniiables, tant le mode de construcion
des sépultures et les ofrandes sont similaires, mais il
est impossible de déterminer les relaions entre ces
tombes privilégiées tant que le matériel n’aura pas été
étudié et daté avec précision.
En efet, nous ne pouvons, à ce stade de l’étude,
que proposer une fourchete chronologique assez
large, allant du Mérovingien ancien 1 au Mérovingien
ancien 3, soit une période qui couvre la in du Ve et le
VIe s. En outre, quelques indices plaidant pour la première moiié du siècle se dégagent : peites ibules ansées digitées ou rondes cloisonnées de grenats, verrerie et abondance de céramique pseudo-sigillée. Seules
trois plaques-boucles d’un modèle encore ancien nous
renvoient au milieu ou dans la seconde moiié du VIe
s., mais il faut signaler l’absence totale de mobilier
typique du VIIe s.
Bibliographie : Ansieau, Denis & Dumont 2006 et
2007 ; Ansieau & Dumont 2008 ; Dumont 2009.
Sauf menion contraire, tous les bijoux sont conservés
au Service public de Wallonie, Direcion de l’Archéologie, à Jambes.
240. Ensemble de bijoux de la in du Ve s.
Viesville, tombe 90
Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.)
Biblio : inédit.
Viesville, plan de la tombe 90 : 1. Collier de perles ;
2. Paire de ibules rondes cloisonnées ; 3. Quatre perles ; 4. Boucle de
ceinture en fer ; 5. Paire de ibules ansées digitées en alliage cuivreux ;
6. Couteau en fer; 7. Anneau bouleté ; 8 et 12. Pots en terre cuite ;
9-11. Pots biconiques en terre cuite ;
13. Fond de cornet apode en verre.
184
La défunte, adulte, reposait dans un cercueil monoxyle.
Une paire de ibules rondes cloisonnées en argent et
grenats (cinq quariers centrés sur une peite perle
blanche en verre) fermait un vêtement à hauteur des
épaules. Une autre paire de ibules ansées digitées portant un décor incisé remplissait une foncion similaire
au niveau de l’abdomen. Plus bas, entre les genoux, se
trouvait un anneau bouleté à huit nodosités et orné de
stries vericales. La parure est complétée par un collier
de perles en ambre et en verre et par un bracelet de
perles en verre. Un couteau en fer, un fond de cornet
en verre et cinq pots en céramique consituent le reste
de la dotaion funéraire.
240d. Collier de perles
Ambre, verre, verre doré, verre argenté
Inv. 090.019-036 - Photo R. Gilles © SPW
240e. Quatre perles
Verre
Inv. 090.012-015 - Photo R. Gilles © SPW
240a. Anneau bouleté
Alliage cuivreux – Ø : 4,8 cm
Inv. 090.007 - Photo R. Gilles © SPW
240b. Paire de ibules rondes cloisonnées
Argent, grenats et verre – Ø : 1,6 cm ; ép. : 0,35 cm
Inv. 090.016 et 017 - Photo R. Gilles © SPW
241. Ensemble de bijoux du VIe s.
Viesville, tombe 24
Mérovingien ancien 2/3 (520/530-600/610 ap. J.-C.)
Biblio : inédit.
240c. Paire de ibules ansées digitées
Alliage cuivreux – L. conservée : 5,5 et 7,7 cm ; l. max. : 4,2 cm
(tête) et 1,2 cm (pied)
Inv. 090.010 et 011 - Photo R. Gilles © SPW
Viesville, plan de la tombe 24 : 1a et b. Paire de ibules polylobées ;
2. Collier de perles. 3. Quatre perles en verre ;
4a et b. Paire de ibules ansées digitées ;
5. Boucle de ceinture à ardillon scuiforme en alliage cuivreux ;
6 et 7. Pots en terre cuite.
185
La défunte, adulte, était inhumée dans un cercueil
assemblé, déposé sur deux traverses. Elle portait deux
paires de ibules : la première à hauteur de la poitrine
(ibules polylobées cloisonnées en argent et grenats,
présentant huit quariers en forme de pétales et un
ornement central en iligrane), la seconde au niveau
des hanches (ibules ansées digitées portant un décor
incisé). Un collier de perles en verre, quatre perles isolées (un bracelet ?) et une boucle de ceinture à ardillon
scuiforme en alliage cuivreux composent également la
parure. Deux pots en céramique avaient été déposés
aux pieds du corps.
242. Paire de ibules rondes cloisonnées
Argent, grenats et verre – Ø : 2,2 cm ; ép. : 0,3 cm
Viesville, tombe 15
Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.)
Inv. 015.019 et 020 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : inédit.
241a. Paire de ibules ansées digitées
Alliage cuivreux – L. conservée : 4,8 et 6 cm ; l. : 3,4 cm (tête)
et 1,3 cm (pied)
Inv. 024.003 et 005 - Photo R. Gilles © SPW
241b. Paire de ibules polylobées cloisonnées
Argent et grenats – Ø : 2,6 cm ; ép. : 0,4 cm
Inv. 024.006 et 007 - Photo R. Gilles © SPW
Fibules rondes cloisonnées, à huit quariers. L’ornement central est consitué d’une peite perle blanche
en verre. Traces de dorure sur l’armature d’une des
deux ibules.
243. Fibule aviforme
Alliage cuivreux – L. conservée : 4,25 cm ; l. max. : 1,8 cm ;
ép. : 0,2 cm
Viesville, tombe 25
Mérovingien ancien 2/3 (520/530-600/610 ap. J.-C.)
Inv. 025.004 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : inédit.
241c. Collier de perles
Verre, verre argenté
Inv. 024.012-029 - Photo R. Gilles © SPW
241d. Quatre perles
Verre
Inv. 024.008-011 - Photo R. Gilles © SPW
Fibule aviforme. L’œil est iguré par un cercle en relief,
le plumage par un décor incisé recouvrant toute la face
de l’objet.
186
244. Paire de ibules ansées à plateau en éventail
Alliage cuivreux – L. : 6 et 6,5 cm ; l. : 2,5 et 2,7 cm (tête) et
1,8 cm (pied)
Viesville, tombe 50
Mérovingien ancien 2/3 (520/530-600/610 ap. J.-C.)
Inv. 050.005 et 006 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : inédit.
247. Monnaie perforée
Fibules ansées à plateau en éventail, présentant sept
protubérances. Décor incisé sur la tête et le pied.
Argent – Ø : 2,2 cm
Viesville, tombe 14
Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.)
Inv. 014.018a - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : inédit.
245. Fibule quadrilobée cloisonnée
Argent et grenats – L. : 1,8 cm ; l. : 1,8 cm ; ép. : 0,4 cm
Viesville, tombe 72
Mérovingien ancien 1/2 (470/480-560/70 ap. J.-C.)
Inv. 072.010 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : inédit.
Fibule quadrilobée cloisonnée. Traces de dorure sur
l’armature.
246a. Collier de perles
Philippe I, Rome, émission 1 : 244 ap. J.-C.
Avers : IMPMIVLPHILIPPVSAVG
Buste radié, cuirassé et drapé à dr., vu de dos
Revers : VIRTVS/A[V]G
Virtus casquée, le sein dr. dénudé, debout à g., le pied
dr. posé sur un casque, tenant un rameau et une lance
inversée
Antoninien : RIC 52 ; Eauze 780
(Ideniicaion : J.-M. Doyen)
248a. Collier de perles
Ambre, verre, verre doré, verre argenté
Viesville, tombe 14
Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.)
Inv. 014.039-092, 095-275 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : inédit.
Ambre, verre, verre argenté
Viesville, tombe 25
Mérovingien ancien 2/3 (520/530-600/610 ap. J.-C.)
Inv. 025.022-024, 026, 029-031, 033-073, 075-088, 090-100,
102-103 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : inédit.
246b. Bracelet de perles
248b. Bracelet de perles
Verre, céramique siliceuse, sépiolite
Viesville, tombe 14
Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.)
Inv. 014.008-017 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : inédit.
Verre
Viesville, tombe 25
Mérovingien ancien 2/3 (520/530-600/610 ap. J.-C.)
Inv. 025.007-013 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : inédit.
187
249a. Grosse perle «pendeloque»
Verre
Viesville, tombe 3
Mérovingien ancien 1 (470/480-520/530 ap. J.-C.)
Inv. 003.003 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : inédit.
249b. Grosse perle «pendeloque»
Verre
Viesville, tombe 9
Mérovingien ancien (VIe s.)
Inv. 009.001 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : inédit.
249c. Grosse perle «pendeloque»
Verre
Viesville, tombe 147
Mérovingien ancien 1/2 (470/480-560/70 ap. J.-C.)
Inv. 147.001 - Photo R. Gilles © SPW
Biblio : inédit.
menée en 2008 et 2009 sur la Grand’Place de Quaregnon (Hainaut). Les recherches de terrain et l’étude
des données furent réalisées conjointement par l’asbl
« Recherches et Prospecions Archéologiques en Wallonie » et le Service public de Wallonie.
Les tombes furent mises au jour à l’emplacement
même de l’église paroissiale Saint-Quenin qui occupait encore le site au début du XXe siècle. Une dizaine
d’inhumaions orientées faisant usage de cercueils de
planches assemblées en bois fut ideniiée. L’installaion de cete peite nécropole dut s’iniier au milieu du
VIIe siècle, avec l’inhumaion d’une sépulture féminine
privilégiée (F250). Cete tombe a livré un ensemble
complet de parure et d’accessoires vesimentaires qui
témoigne sans nul doute du statut pariculier qu’occupait la défunte au sein de sa communauté. L’uilisaion
du cimeière dût se poursuivre durant la in du VIIe et
la première moiié du VIIIe siècle avec l’appariion de
sépultures dépourvues de mobilier funéraire. La faible
ampleur de ce groupe est probablement moivée par
un rassemblement de type familial autour d’une sépulture fondatrice, à moins qu’il ne s’agisse d’une inhumaion rassemblant les membres d’un même manse en
un même lieu. L’étroitesse de l’aire funéraire observée
et l’occurrence de recoupements semblent indiquer un
espace structuré, probablement limité spaialement.
Ce sera chose faite au VIIIe ou au début du IXe siècle,
lorsque le traitement pariculier de ce secteur sera souligné matériellement par l’élévaion d’un premier édiice. Ces aménagements correspondent à un édicule
en matériaux périssables observé sur trois lancs du
groupe funéraire. Cet édiice, que nous pouvons sans
aucun doute ideniier comme memoria ou chapelle
cimétériale, posera les jalons de la première église
paroissiale menionnée par les sources historiques dès
le Xe siècle.
Bibliographie : Denis 2010a, 2010b et 2010c.
Sauf menion contraire, tous les bijoux sont conservés
au Service public de Wallonie, Direcion de l’Archéologie, à Jambes.
250. Ensemble de bijoux du VIIe s.
Quaregnon/Grand’Place, tombe F250
Mérovingien récent 2/3 (630/640-700/710)
Biblio : inédit.
L’ensemble funéraire mérovingien de Quaregnon/Grand’Place
Marceline Denis
Service public de Wallonie, Direcion de Hainaut-I, Service de l’Archéologie
La découverte d’un ensemble funéraire mérovingien eut lieu dans le cadre d’une fouille prévenive
La défunte était inhumée dans un cercueil de plan
rectangulaire posé sur deux traverses. Elle était parée
d’une ibule polylobée portée à hauteur de la poitrine,
de deux ibules ansées symétriques retenant un vêtement sur le côté droit du corps, d’un collier et d’un bracelet consitués de perles en verre et en ambre. Deux
épingles en alliage cuivreux et à tête sphérique furent
découvertes : l’une posiionnée au sommet de la tête
188
de la défunte, l’autre, disposée le long de la jambe
droite. Plusieurs dizaines de ines lamelles d’or torsadées furent découvertes à hauteur du cou et du torse
de la défunte. Elles témoignent probablement d’un
décor présent sur le vêtement dont l’organisaion est
trop perturbée pour en resituer le moif. Une ceinture
avec plaque-boucle damasquinée, contre-plaque et
plaque dorsale se trouvait à la taille. Une pendeloque
en ambre, présente à hauteur du bassin, était probablement suspendue à la ceinture. Enin, une boucle et
un ferret témoignent d’un ornement de sangle molleière portée à la jambe gauche.
250a. Paire de ibules ansées symétriques
Alliage cuivreux – L. : 3,9 cm ; l. : 1,8 cm
Inv. 250-02.264-002 et -011 - Inv. 014.018a
Photo R. Gilles © SPW
250b. Fibule polylobée en or
Or, argent, alliage cuivreux, grenat et pâte de verre
Ø : 5,6 cm ; ép. : 1,3 cm
Inv. 250-02.264-001 - Inv. 014.018a - Photo R. Gilles © SPW
Quaregnon, plan de la tombe F250 : 1. Épingle à cheveux ;
2a-c. Fils d’or ; 3. Collier de perles ; 4. Fibule polylobée en or ;
5. Paire de ibules ansées symétriques ; 6. Bracelet de perles ;
7. Plaque-boucle, contre-plaque et plaque dorsale de ceinture en fer
damasquiné ; 8. Grosse perle «pendeloque» en ambre ;
9. Épingle en alliage cuivreux ;
10. Plaque-boucle et ferret de sangle molleière en fer.
Fibule polylobée en or, maintenue sur une âme en
alliage cuivreux au moyen de 8 rivets en argent. Le plateau est orné de ils d’or iligranés et cerclé de deux
chaînetes de il d’or torsadé. Neuf cabochons en pâte
de verre sont montés en bâtes. Les 71 grenats qui
ornent la ibule proviennent de Bohême.
250c. Collier de perles
Ambre et pâte de verre
Inv. 250-02.264-021 à -093 et -089 à -100 - Inv. 014.018a Photo R. Gilles © SPW
189
250f. Fils d’or (ornement de vêtement)
Or
Inv. 250-02.264 - Inv. 014.018a - Photo R. Gilles © SPW
250d. Bracelet de perles
Pâte de verre, alliage cuivreux et ambre
Inv. 250-02.264-009, -12 à -20 et -101 - Inv. 014.018a - Photo
R. Gilles © SPW
250e. Épingle à cheveux
Alliage cuivreux – Ø : 1,6 cm ; L. : 2,8 cm
Inv. 250-02.264-094 - Inv. 014.018a - Photo R. Gilles © SPW
251. Rouelle
Alliage cuivreux– Ø : 6,3 cm (sans l'appendice de ixaion)
Franchimont, Tombois, tombe 7 (?)
Fin VIe-début VIIe s. ap. J.-C.
Musée archéologique de Namur, Collecions de la Société
archéologique de Namur - Photo M. Destrée © MAN
Biblio : Dierkens 1981 ; Renner 1970 : 152.
Rouelle en alliage cuivreux avec appendice rectangulaire de ixaion, ajouré. Moif central : «triskèle» animalier (tête et corps incisés). Cercle extérieur décoré
d'une frise de marches d'escalier, interrompue par un
zigzag au niveau de l'appendice de ixaion.
JLA
190
252. Épingle aviforme
Alliage cuivreux, grenat – L. : 13,3 cm ; l. de la tête : 0,9 cm
Samson, tombe 19
470/480-520/530 ap. J.-C.
Musée archéologique de Namur, Collecions de la Société
archéologique de Namur - Photo M. Destrée © MAN
Biblio : Marmol 1859-60 : 345-391 ; Dasnoy 1968 : 277-333.
254. Fermoir d'aumônière
Fer, laiton, grenat – L. : 10,7 cm ; l. centre : 2,2 cm
Han-sur-Lesse «Croix-Rouge», tombe 354
480-525 ap. J.-C.
Musée archéologique de Namur, Collecions de la Société
archéologique de Namur - Photo M. Destrée © MAN
Biblio : Dasnoy 1997 : 3-82.
Fermoir d'aumônière en fer recouvert d'une feuille de
laiton à décor gaufré et guilloché dans laquelle trois
alvéoles sont réservées avec grenats enchâssés. Les
extrémités évoquent des têtes d'équidés.
JLA
Bibliographie
Tête en forme d'oiseau à bec crochu où l'œil est marqué par une alvéole remplie de grenats. Décor moulé.
Moif central serpeniforme dans un double cadre rectangulaire dont le bord extérieur est guilloché.
JLA
253. Plaque-boucle à décor chréien
Alliage cuivreux – L. : 9 cm
Bouvignies, Bouyet, contexte indertéminé
Trois premiers quarts du VIIe s. ap. J.-C.
Musée archéologique de Namur, Collecions de la Société
archéologique de Namur - Photo L. Baty © SPW
Biblio : Oger 1900 : 80-83.
Plaque-boucle trapézoïdale en alliage cuivreux de type
aquitain. La boucle manque, ainsi que six des neufs
rivets de ixaion d'origine.
Au centre de la plaque, dans un cadre rectangulaire,
décor incisé représentant de manière grossière le
thème biblique du prophète Daniel entre les lions.
JLA
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