Bulletin de la Société préhistorique française, Tome LXIV, 1967.
Nécropole à incinération du 1er Age du Fer à Olonzac (Hérault)
PAR P. ABAUZIT
Les travaux des spécialistes du premier âge du fer languedocien, et en particulier de Mlle et M. Taffanel, ont eu, entre autres résultats, celui d'amener une surveillance accrue des défoncements en suite d'arrachages de vignes, d'où la découverte, au cours de ces dernières années, de plusieurs nécropoles à incinération de type Mailhac I - Le Moulin, Grand-Bassin I, ou mixtes, spécialement dans le département de l'Hérault. Quelques découvertes, néanmoins, passent inaperçues ou restent ignorées, pour des raisons diverses, dont certaines, pour aussi valables qu'elles soient, ne nous paraissent pas justifier le maintien du statu quo (1). C'est ainsi que la mise au jour d'une nécropole à incinération sur le territoire de la commune d'Olonzac (Hérault) ne paraît guère avoir attiré l'attention. Nous n'avons d'ailleurs que très peu de renseignements sur ce champ d'urnes que nous ne connaissons qu'à travers les quelques objets que nous publions, déposés dans une collection privée de cette commune et récoltés après des labours profonds, à une époque indéterminée, aux alentours des années 1964-1965, au lieu-dit « Les Ecluses d'Ognon » (2). Une enquête sur place, que la brièveté
(1) Nous touchons en effet ici au problème des collections privées, du moins celles qui ne sont pas, en quelque sorte, autorisées, parce que constituées d'objets dont, volontairement parfois, par ignorance souvent, la découverte n'a pas été signalée en temps opportun aux autorités compétentes. Elles peuvent être formées à partir d'achats ou d'échanges, être de constitution récente ou très anciennes, s'enrichir de documents récoltés à l'occasion de prospections de surface ou de fouilles — nul n'en ignore — pas toujours autorisées. Le plus souvent leur catalogue n'existe que dans la mémoire de leur possesseur, ce qui est d'autant plus dangereux que le point de départ de la collection est plus ancien. Les objets ne sont pas marqués, il n'y a aucune étiquette, etc.. En bref, on se trouve souvent en présence d'objets douteux à tous égards. Faut-il pour cela négliger ces collections ou même, fermant les yeux, nier leur existence ? Nous pensons qu'une telle attitude serait en définitive antiscientifique, d'autant plus que, pour ce qui est de l'origine douteuse des objets qui ont été, sont et seront publiés, point n'est besoin de s'en tenir aux collections privées et nous parlons par expérience, ayant passé plusieurs années à tenter de reconstituer le pedigree des objets en bronze de tel ou tel musée. Reste évidemment le risque — sur lequel certains de nos collègues ont attiré notre attention — d'officialiser, en la publiant, telle ou telle collection et, à travers elle, telle ou telle fouille plus ou moins clandestine. Cet inconvénient ne nous a pas échappé, mais nous croyons qu'il serait bien plus risqué d'attendre, pour les publier, que pes collections soient transférées dans un musée officiel ou un dépôt de fouilles qui, très souvent, n'existe pas encore ou dont les possibilités d'accueil sont limitées. D'autres avant nous sont d'ailleurs arrivés aux mêmes conclusions. (2) L'Ognon est un petit affluent de la rive gauche de l'Aude, qui se jette dans cette dernière à Olonzac. ! ■
