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Année universitaire 2016-2017
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ESTARAC ET LES AUTRES AGGLOMERATIONS
DE LA FIN DE L’AGE DU FER DU TOULOUSAIN
A TRAVERS L’ETUDE DE L’INSTRUMENTUM
Présenté par Sam JOHN
Sous la direction de Pierre-Yves Milcent, Maître de conférence habilité à l’Université de
Toulouse Jean-Jaurès
et le tutorat de Matthieu Demierre, doctorant à l’Université Lumière Lyon II
3
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À gauche, Michel Labrousse (dir. de la DAH) et sa femme, à droite, Georges Fouet (CNRS) lors
des fouilles d’Estarac, 1961 (photo d’archive de Saint-Gaudens, La Dépêche)
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Remerciements
Mes remerciements les plus sincères s’adressent en premier lieu à Pierre-Yves Milcent, Maître de
conférence habilité à l’Université Jean-Jaurès Toulouse II, pour avoir accepté de m’encadrer durant
ces deux années consacrées aux Master 1 et 2.
Toute ma gratitude s’adresse également à Matthieu Demierre doctorant à l’Université de Louis
Lumière Lyon II pour son tutorat durant ces deux années de Master et pour m’avoir enseigné
plusieurs fondamentaux de l’étude du petit mobilier indispensable à l’aboutissement de ces travaux.
Mes remerciements s’adressent également Michel Vidal, pour son autorisation d’utiliser ses
rapports de fouilles et pour l’étude du mobilier issu des fouilles réalisées sous son contrôle, pour
nos échanges et les précieux renseignements qu’il a pu m’apporter tout au long de ces deux années
de Master.
Je remercie également le Musée Saint-Raymond et particulièrement Évelyne Ugaglia conservateur
en chef du patrimoine, pour son autorisation d’étude de mobilier conservé sous son autorité, ainsi
que Claudine Jacquet régisseur des œuvres, pour son temps, sa disponibilité et son grand
dévouement.
Je tiens à exprimer toute ma gratitude envers Marc Comelongue archiviste contractuel au service
régional de l’archéologie et à Toulouse Métropole, d’avoir eu la grande générosité de me faire
partager son important travail de recherche documentaire portant sur la restitution géographique
précise des structures découvertes à Estarac.
Merci à Alice Leguen qui m’a aidé pour des identification, pour son temps et ses disponibilités à
répondre à mes questions en matière d’étude de mobilier, ses connaissances portées par son
important travail réalisé sur le site de Vieille-Toulouse m’ont été bénéfiques et m’ont apporté un
point de comparaison important dans le cadre de mon étude.
Je remercie également Bernard Marty et Olivier Gaiffe pour leur accueil et la mise à disposition du
mobilier d’Estarac conservé au dépôt du SRA Midi-Pyrénées, ainsi qu’aux restauratrices du
laboratoire Materia Viva pour leur accueil, partages de connaissances et leur sympathie tout
simplement.
Merci aussi à Michel Feugère (CNRS) qui a su m’apporter de nombreux conseils dans l’étude du
petit mobilier archéologique, ainsi que pour sa disponibilité et sa sympathie.
Enfin, merci à tout mon entourage, ma famille et mes amis, s’intéressant de loin ou de prêt à
l’archéologie, à qui je suis fier de parler d’une science peu commune, qui suscite chez eux toujours
autant de curiosité et de passion. Enfin, pour tout, merci à mes parents.
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SOMMAIRE
Introduction ……………………………………………………………………………….. p. 12
1. Présentation du site d’Estarac et historique des recherches ……………….……. p. 15
1.1. Situation géographique ………………………………………………………….. p. 15
1.2. Historique des recherches ………………………………………………………. p. 19
1.2.1. Puits n°1, 2 et 3 ………………………………………………………… p. 20
1.2.2. Puits n°4 …………………………………………………………….…. p. 21
1.2.3. « Fosse Fouet » ………………………………………………………….. p. 22
1.2.4. « Fosse Soutou » ……………………………………………………….... p. 22
1.2.5. Puits non-fouillé (A. Soutou, 1963) ……………………………………….. p. 23
1.2.6. Habitat n°1 …………………………………………………………….. p. 24
1.2.7. Fosses n°5, 6, 7 et dépotoir………………………………………………... p. 25
1.2.8. Puits n°8………………………………………………………………... p. 25
1.2.9. Puits n°9 …………………………………………………..………….... p. 25
1.2.10. Puits non fouillé (Vidal 1971) ……………..........………………………....p. 26
1.3. Structures en présence.………………………………………………………….. p. 27
2. Etat de l’instrumentum et méthodologie ….….………………....…………………….. p. 28
2.1. Modalités de collecte et note sur la conservation des objets ……………………....p. 28
2.2. Approche méthodologique……………………………………………………… p. 31
2.2.1. Approche quantitative…………………………………………………….. p. 31
2.2.2. Approche qualitative ……………………………………………………... p. 35
3. Analyse, contextualisation et interprétation. Mise en perspective des faits
archéologiques et historiques des sites d’Estarac, Vieille-Toulouse et Saint-Roch..p. 39
Conclusion ………………………………………………………………………………… p. 47
8
ANNEXES…………………………………………………………………………..…… p. 51
1. Analyse des catégories fonctionnelles ……………………………………….…….... p. 47
1.1. Habillage et soin du corps ………………………………………………………. p. 51
1.1. Attache de vêtement ………………………………………………...……… p. 52
1.2. Parure annulaire ………………………………………………...………… p. 57
1.3. Parure autre …………………………………………………...….………. p. 59
1.4. Ustensile de toilette ………………………………………………....…….… p. 60
1.2. Guerre et prédation ……………………………………………………...……… p. 60
1.2.1. Armement défensif ……………………………………………………….. p. 60
1.2.2. Armement offensif ……………………………………………….……….. p. 64
1.2.3. Armement fourniment ……………………………………………………. p. 65
1.2.4. Pêche ………………………………………………………………….... p. 67
1.3. Transport – Harnachement ………………………………………………………p. 68
1.3.1. Harnachement ………………………………………………………….... p. 68
1.4. Mobilier et aménagement domestique ...………………………………………… p. 69
1.4.1. Ustensile culinaire ………………………………………………………... p. 69
1.4.2. Vaisselle métallique …………………………………………………….... p. 71
1.4.3. Polyvalent…………………………………………………….................... p. 77
1.5. Objets polyvalents ……………………………………………………………… p. 78
1.6. Mobilier / immobilier …………………………………………………………... p. 78
1.6.1. Huisserie ……………………………………………………………….. p. 79
1.6.2. Serrurerie ……………………………………………………………….. p. 79
1.6.3. Quincaillerie ..…………………………………………………………… p. 80
1.7. Outils spécialisés et objets de la production ……………………………………... p. 81
1.7.1. Outil de la métallurgie ……………………………………………………. p. 81
1.7.2. Outil du travail des textiles, vannerie et peaux ………………………………. p. 81
1.7.3. Outil polyvalent ………………………………………………………….. p. 83
1.8. Demi-produits et résidus de production ………………………………………… p. 84
1.8.1 Déchet lié à la métallurgie …………………………………………………. p. 84
1.8.2. Demi-produit ……………………………………………………………. p. 85
1.9. Outils liés à l’agriculture ………………………………………………………… p. 86
1.9.1 Outil agropastoral ……………………………………………………….... p. 81
1.10. Compte et mesure, jeu et symbolique ………………………………………….. p. 87
9
1.10.1. Écriture ……………………………………………………………….. p. 88
1.10.2. Compte ………………………………………………………………... p. 88
1.11. Indéterminée …………………………………………………………………... p. 89
1.11.1. Indéterminé ……………………………………………………………. p. 89
1.11.2. Indéterminable …………………………………………………………. p. 89
Bibliographie …………………………………………………………………...…………...p. 90
Archives (Fonds Fouet) ………..………………………………………………...…….. p. 106
Catalogue – Planches…………………………………………………………………….p. 112
Puits n° 1…………………………………………………………………………….p. 116
Puits n° 2…………………………………………………………………………….p. 117
Fosse n° 5…………………………………………………………………...……….p. 121
Fosse n° 6…………………………………………………………………...……….p. 127
Fosse n° 7…………………………………………………………………...……….p. 133
Puits n° 8…………………………………………………………………………….p. 137
Puits n° 9…………………………………………………………………………….p. 146
Dépotoir……………………………………………………………………………..p. 159
Habitat n° 1 …………………………………………………………………...…….p. 173
10
11
Introduction
Dans la continuité du Master 1 centré sur l’étude du mobilier de l’instrumentum de Toulouse
Saint-Roch1, le présent travail porte sur l’instrumentum du site de hauteur laténien de ToulouseEstarac (Haute-Garonne). Le site localisé sur une crête qui surplombe la Garonne au sud de la ville
de Toulouse actuelle, connaît une première occupation au Vème s. av. J.-C. avec deux habitats
repérés, dont un ayant pu être fouillé, ainsi que deux fosses recélant de la céramique de la même
période. Une occupation plus dense apparaît sur le site à la fin du Second âge du Fer (IIème et Ier s.
av. n. è.). Cette période à laquelle nous limitons notre étude est celle qui a laissé le plus de traces
archéologiques. Le site d’Estarac est évoqué pour la première fois en 1912 par l’archéologue Léon
Joulin et les premières fouilles débutent en 1961 avec Georges Fouet pour se terminer à la fin des
années 1970 avec Michel Vidal. Les opérations de terrain ont été menées principalement au
nord/nord-ouest du site en fonction des travaux d’urbanisme. Il s’agissait de fouilles de sauvetage
avant la construction d’un quartier pavillonnaire qui recouvre aujourd’hui l’ensemble du sommet
du coteau d’Estarac. Les textes, dessins et rapports de ces fouilles anciennes mettent en évidence
une série de vestiges caractéristiques de la fin de la période laténienne comprenant des puits, des
fosses et un dépotoir. Ces structures s’étalent sur une surface d’environ 6 hectares et sont les seules
fouillées en raison de leur creusement en profondeur. Les soubassements de construction (trous de
poteau, sablières basses…), les systèmes de voirie ou les niveaux de circulation n’ont quant à eux
pas pu être étudiés car ils ont été décapés avant la fouille. Outre les vestiges en creux, le site a livré
une grande quantité de céramiques campaniennes et régionales et d’amphores italiques.
L’instrumentum fait également partie des vestiges mobiliers du site. Notre étude est basée sur tout le
mobilier archéologique manufacturé hors vaisselle céramique, étant constitué de divers matériaux
(métal, verre, pierre, bois, matière osseuse, terre cuite ou matière organique fossilisée).
L’instrumentologie est une spécialité qui a souvent été délaissée lors des études de post-fouille. En
effet, les amphores et les céramiques campaniennes et locales ont été jusqu’au début des années
2000 au centre des analyses de sites de la fin de l’âge du Fer de Toulouse. Les anciens rapports de
fouilles en attestent avec de très longs chapitres traitant des différentes vaisselles céramiques
permettant aux auteurs d’évaluer l’importance des échanges et les datations des niveaux
stratigraphiques. Au contraire, l’étude de l’instrumentum de ces mêmes années se résume, à
l’exception des objets métalliques de grande taille, à de la « documentation de présence ». Ces faits
faisant partie de l’histoire de la recherche, l’instrumentologie des sites de Toulouse ayant
notamment évolué grâce aux Mémoires de recherches d’étudiants de ces dernières années2, font
désormais partie intégrante des confrontations des données matérielles archéologiques. Son
importance dans les apports de données est indéniable.
1
2
John 2015
Exemples : Thomas 2007, Leguen 2012, John 2015 ainsi que les importants travaux de M. Demierre.
12
Les fouilles réalisées à Estarac au cours de la seconde moitié du XXme s. ont permis de mettre au
jour un mobilier d’instrumentum relativement important de La Tène moyenne et finale. Ce dernier a
été conditionné au Musée Saint-Raymond et au dépôt archéologique du SRA et n’a jusqu'à présent
jamais fait l’objet d’une étude dans son ensemble. De manière plus générale, le site n’a bénéficié
que de rares études pour la période laténienne avec notamment les travaux d’E. Thomas qui a
rassemblé dans son mémoire le mobilier d’instrumentum du dépotoir d’Estarac 3 . La quantité
d’opérations archéologiques sur le site a quant à elle été impactée au profit du site de VieilleToulouse qui a suscité un plus grand intérêt de la part des chercheurs. Celui-ci possédant des
superficies bien plus étendues a en effet entraîné la mise en place de fouilles de sauvetage sous la
direction de M. Labrousse. Malheureusement, Estarac a continué d’être urbanisé avec une
surveillance archéologique insuffisante et force est de penser que certains vestiges ont été détruits
par les constructions pavillonnaire. Toutefois les fouilles successives du site dans les années 19601970 ont permis de sauvegarder quelques traces archéologiques avec 13 structures laténiennes
s’étalant sur 6 ha de terrain.
Concernant les sites voisins de Saint-Roch et Vieille-Toulouse, ils ont suscité de nombreux débats
notamment en ce qui concerne la fonction des puits. Les travaux d’A. Gorrgues et de P. Moret
constituent les premières recherches sur le thème des puits gaulois des années 20004. La question a
ensuite été étudiée dans plusieurs travaux, dont ceux de G. Verrier sur la gestion de l’eau sur le site
de Saint-Roch 5 , de F. Verdun portant sur l’approvisionnement en eau de différents sites du
centre/sud-ouest de la Gaule6, ainsi que lors de l’action collective de recherche (ACR) mise en
place par M. Vidal en 2004 portant sur les origines protohistoriques de Toulouse. Ce programme
de recherche qui accompagne la question de la localisation de Tolosa, ancienne capitale des
Volques-Tectosages, a été résumé en introduction du travail de Master 1. En vue de notre étude, il
est important de rappeler ici les dates de fondation et d’abandon de ces deux agglomérations
laténiennes de Toulouse, contemporaines pour un temps, d’Estarac. La fondation du site de plaine
de Saint-Roch est datée par les travaux de recherche archéologique menés entre 2009 et 2012 par la
société Archéodunum7 et l’étude du mobilier de l’instrumentum de Matthieu Demierre8 du début du
IIème s. av. n. è., au même moment que celle de Vieille-Toulouse. Les deux sites sont contemporains
durant le IIème s. av n. è. En 106 av. J.-C. la répression de Q. Servilius Caepius à l’encontre des
Volques-Tectosages qui succède à la révolte de ces derniers semble mener le site de Saint-Roch à
3
Thomas 2007
Gorgues, Moret 2010
5 Verrier et al. 2015
6 Verdun et al. 2012
7 Jud et al. 2013, p. 375
8 Demierre 2015
4
13
l’abandon dans le courant de LT D19. Vieille-Toulouse continue d’être occupée et se développe
jusqu’à la période augustéenne avec l’apparition de techniques de construction romaines (bâtiments
en briques et couverture en tegulae) et une organisation a priori orthogonale du plan urbain (axe
nord/nord-est et ouest/nord-ouest)10. Les datations fournies par les recherches les plus récentes
sur ces deux sites ont bénéficié pour la première fois d’une corrélation entre mobilier céramique
(ACR, fouilles récentes, publications…11) et mobilier de l’instrumentum12. Le site d’Estarac attend à
son tour une étude des données exploitables par la révision de l’étude de la céramique.
L’étude de l’instrumentum basée sur l’identification et la comparaison des artefacts permet outre la
datation, la caractérisation fonctionnelle des sites et apporte de nouvelles connaissances sur les
activités humaines à la fin du Second âge du Fer du Toulousain. En prenant compte des faits
historiques et archéologiques de la période latenienne de Toulouse, notre étude vise en premier lieu
à attribuer un statut à Estarac. Quelque peu tombé dans l’oubli des sites gaulois de la région,
Estarac mérite une meilleure reconnaissance scientifique. Les découvertes réalisées sur ce petit
coteau dans les années 1970 montrent à bien des égards que l’occupation se révèle être plus qu’une
simple occupation secondaire. Enclavés dans une période historique profondément marquée par
l’arrivée précoce des Romains au sein de la société des Volques-Tectosages, l’étude des sites du
Toulousain nous montre l’évolution de lieux dont les fonctions nous aident à comprendre leur
organisation. Si l’organisation interne d’Estarac semble difficile à connaître (niveaux de circulations
et soubassements décapés ou détruits par les travaux agricoles modernes), l’analyse typochronologique du corpus du mobilier de l’instrumentum nous permet de nourrir la question de la
fonction et la chronologie du site en le replaçant dans son contexte historique.
Les enjeux de ces travaux reposent donc en partie sur la description et l’analyse détaillée du
mobilier d’Estarac. En établissant un faciès typo-chronologique des objets, nous aurons accès une
meilleure compréhension des questionnements relatifs à l’occupation du site, lesquels s’inscrivent
dans la problématique de la place d’Estarac au sein des autres sites de Toulouse, dans un contexte
historique de transition entre IIème s. et Ier s. av. n. è. Cette période charnière dans l’histoire des
Volques-Tectosages apparaît éminemment importante. En effet la répression violente de Cacepio
lors du sac de Toulouse en 106 av. J.-C., puis l’abandon de l’agglomération de Saint-Roch sont
autant d’évènements qui laissent place à une période de grands changements au sein de la société
gauloise. Au tournant du IIème s. av. n. è. l’établissement Estarac s’inscrit précisément dans cette
période de changement et de déplacement.
9
Idem p. 177
Benquet et al. 2011, p. 324
11 Exemples : ACR 2005 ; Gorgue 2007 ; Benquet 2002 ; Benquet 2007, Ledreff 2015
12 Leguen 2012
10
14
1. Présentation du site de Toulouse Estarac et historique des recherches
1.1. Situation géographique
Situé à six kilomètres au sud la ville actuelle de Toulouse, le gisement archéologique
d’Estarac se développe sur une crête à proximité du hameau de Poupourville appartenant à la
commune de Toulouse (fig. 1). Distant d’environ 200 mètres, la crête surplombe le fleuve de la
Garonne situé en contrebas d’une falaise. Inséré entre deux profonds vallons débouchant à l’ouest
sur la Garonne et sur la vallée de l’Hers à l’est, le site d’Estarac est situé sur un point géographique
stratégique faisant partie d’un chapelet d’habitats protohistoriques de hauteur implantés sur
l’extrémité nord des coteaux du Lauraguais qui comprend de part et d’autre, les sites de VieilleToulouse et Le Cluzel et plus au nord, le site de plaine de Saint-Roch (Toulouse, Haute-Garonne)
(fig.2).
Fig. 1 Carte de localisation du site de Toulouse Estarac en France
(Fond de carte : Pacha Cartographie, modifiée
L’emprise des vestiges connus d’Estarac s’étale sur une surface d’environ 6 hectares à une altitude
comprise entre 180 et 225 m. La majorité de ces vestiges, creusée dans une molasse tertiaire,
occupent le sommet de la crête géologique située à 225 m. d’altitude ; soit les puits 1, 2, 3, 8 et 9.
Le dépotoir, les fosses 5, 6 et 7 sont situés dans la pente nord à une altitude de 200 m. Le puits 4,
la fosse Fouet et l’habitat 1 se situent dans la pente nord-ouest, à des altitudes de 190 et 200 m. (fig.
3 et 4). Le versant sud reste, en l’état des connaissances, vierge de tout vestige archéologique.
Cependant, le « vide archéologique » de cette zone traduit certainement un manque d’opération de
15
fouille dû au délaissement des archéologues du gisement au profil de celui de Vieille-Toulouse au
début des années 197013.
Fig. 2 Les sites des IIème et Ier siècles av. J.-C. au sud de Toulouse. Tracé de la Garonne et de ses
affluents d’après la carte de Cassini (1769-1771) et le plan de Dupain-Triel et Delalande (1772),
recalés sur le fond IGN actuel (d’après Moret 2008, fig 1, p. 305)
13
Notons cependant qu’un sondage de 7,8 m2 effectué en 2016 sur cette zone s’est révélé négatif (fouille INRAP).
16
Fig. 3
17
Fig. 4 Carte de localisation des entités
découvertes et fouillées par A. Soutou G. Fouet et M. Vidal – A. Muller à
Estarac (Fond de carte : géoportail.fr)
18
Aujourd’hui le sommet du coteau d’Estarac est recouvert par une zone pavillonnaire et la partie
centrale est occupée par une route de desserte qui se termine en impasse. Les derniers espaces
libres sont les jardins dont la plupart sont situés dans les pentes nord et sud de la crête et
constituent autant de réserves archéologiques.
1.2. Historique des recherches
Les premières sources écrites et iconographiques relative au le site d’Estarac remontent au
début du XXe siècle (fig. 5) ; en 1912, Léon Joulin (1838-1928) ingénieur de formation, directeur
de la Poudrerie de Toulouse et membre de la Société archéologique du Midi de la France est le
premier à évoquer le site en décrivant des ouvrages de terre qu’il qualifie de « tumulus » et des
fossés larges et profonds comblés de cailloux roulés, briques romaines et tessons d’amphores14. Il
est intéressant de noter que L. Joulin observe des vestiges sur le versant sud du coteau, une zone
qui n’a encore jamais été fouillée et reste vierge sur les cartes archéologiques d’aujourd’hui.
Fig. 5 Localisation du site d’Estarac (en rouge) sur le plan des vestiges observés par Léon Joulin
(d’après Joulin 1917, modifié)
14
Joulin 1912, pp.386-387
19
1.2.1. Puits n° 1, 2 et 3
Il faut attendre la seconde moitié du XXe s. pour que le site d’Estarac bénéficie d’une
première intervention archéologique de terrain. En 1961, à la suite de travaux d’aménagement d’un
établissement religieux de dominicaines, sont mis au jour trois puits gaulois au sud-est du coteau,
distant entre eux de 11,10m (P.1 > P.2) et de 14,10m (P.2 > P.3) (fig. 6 et 7). C’est alors que
débutent le 20 octobre 1961 au n°27 Impasse d’Estarac les premières fouilles de sauvetage du site
sous la direction de Georges Fouet et André Soutou qui entreprennent l’excavation des puits.
Fig. 6 Spatialisation des puits 1, 2 et 3. Au premier plan de la photo, Georges Fouet
fouillant le puits 3. (Plan d’après G. Fouet, 1961, document d’archives de Saint-Gaudens, modifié)
20
Fig. 7 Coupe des puits 1, 2 et 3 et des zones arasées par les travaux de terrassement
(S. John, d’après un croquis de G. Fouet fidèlement repris, 1961, document d’archives, SaintGaudens)
1.2.2. Puits n° 4
Le 19 septembre 1962, un nouveau puits est découvert lors du traçage d’un chemin de 8 m.
de large au bulldozer menant à deux futures maisons situées au nord-ouest du coteau à une dizaine
de mètres du ravin surplombant la Garonne (parcelle cadastrale n°111). Une amphore entière
soulevée par le terrassier marquait le haut de la structure. Le puits est fouillé le même jour aux
alentours de 11h le matin, sous le contrôle de Georges Fouet et André Soutou (fig. 8). Parmi le
mobilier collecté, cette structure n’a livré pour l’instrumentum qu’une fibule (non retrouvée),
découverte juste à côté de l’amphore entière (type Nauheim d’après les carnets de G. Fouet).
Fig. 8 Coupe et plan du puits n° 4 (extrait du carnet de G. Fouet p.164-165)
21
1.2.3. « Fosse Fouet » (non-comprise dans l’inventaire)
Le 20 septembre 1962, une fosse est reconnue à environ 4 m. au sud-ouest du puits n°4
toujours à la suite du traçage du chemin au bulldozer. Sa fouille est lancée sous le contrôle de
Georges Fouet vers 6h45 du matin et se termine vers 7h. La fosse se présente sous la forme d’une
poche de terre jaune compacte et dure, profonde de 30 cm et de 80 cm de diamètre (fig. 9).
D’après Georges Fouet (carnet personnel du Fonds Fouet), les tessons recueillis parmi des cendres
et charbons sont « caractéristiques des champs d’urnes ».
Fig. 9 Dessin de la « fosse Fouet » extrait du carnet de G. Fouet (p.166)
1.2.4. « Fosse Soutou » (non-comprise dans l’inventaire)
André Soutou fouille et publie une autre structure (fig. 10) sur le traçage au bulldozer du
même chemin, cependant sa localisation exacte reste imprécise15. Mais elle semble se situer dans le
secteur du puits n°4 et de la « fosse Fouet ». Il suppose qu’il s’agit d’une tombe, mais d’après la
coupe établie il s’agit plutôt d’un silo piriforme creusé jusqu'à la molasse ; cette fosse était remplie
d’un sédiment argileux et très charbonneux, livrant des fragments de céramiques semblables à ceux
découverts dans une couche du site du Cluzel tels que des fragments de vases attiques à figures
rouges 16. Y sont également découverts quelques fragments d’objets métalliques (morceaux de
bronze indéterminés et une fibule en fer de « La Tène I »), ainsi que des os de faune non brûlés et
d’os supposés humain calcinés.
Fig. 10 Coupe de la « fosse
Soutou » et dessin de la fibule
en fer (Soutou 1963)
15 Soutou 1963, p. 31 : « (…) flanc nord-ouest de la colline d’Estarac, en face de l’habitat du Cluzel. »
16
Soutou 1963, p. 31
22
1.2.5. Puits non fouillé (A. Soutou, 1963)
Enfin, on notera l’existence d’un autre puits repéré par A. Soutou en janvier 1963, noté
dans les carnets de G. Fouet, situé à l’extrémité nord-ouest du coteau d’Estarac, au bout du chemin
tracé au bulldozer (voir plan, fig. 4). Celui-ci n’a pas pu être fouillé, en raison du sol gelé.
Jusqu’à là, toutes les structures archéologiques d’Estarac avaient
été fouillées par Georges Fouet (attaché de recherche au CNRS
(Centre National de Recherche Scientifique) 1922-1993) et A.
Soutou. Il acquit une renommée nationale au sein de la
communauté scientifique archéologique, notamment grâce aux
importants travaux qu’il mène à partir de 1947 dans le Comminges
G. Fouet fouullant un puits à Estarac
(photo : La Dépêche)
(Haute-Garonne) sur la villa romaine de Montmaurin 17 . Il est
également reconnu pour les recherches qu’il a mené sur les puits gaulois du Toulousain. Outre la
documentation abondante et qualitative qu’il produit sur un grand nombre de sites en HauteGaronne, comme les autres chercheurs de son époque, Georges Fouet propose souvent des
datations très basses pour les mobiliers archéologiques qui comblent les structures qu’il fouille
(puits et fosses pour la plupart).
Les six fosses fouillées par Georges Fouet et André Soutou sur le coteau d’Estarac ont une
profondeur qui oscille entre deux et trois mètres. Leur comblement était constitué de mobilier local
(fibules, perles en verre, monnaies…) accompagné d’un riche mobilier d’importation italique
(situles en bronze, amphores, oenochoés, stylet…). Prenant pour référence les crânes et le
squelette humains découverts dans le puits n° 2 en 1961, les entités mises au jour par la suite ont
toutes été qualifiées de puits funéraires. Cette interprétation allait dans le sens des hypothèses de
l’époque. De ce fait, les numéros donnés aux structures ont systématiquement été précédés des
sigles « P.F. » pour Puits Funéraire et « FF » pour Fosse Funéraire. Ainsi les quatre premières
structures fouillées à Estarac ont été appelées P.F .1, P.F.2, P.F.3 et P.F.4.
Enfin, aucune publication n’a été publiée sur les résultats de fouilles de George Fouet à Estarac.
Cependant la documentation importante conservée aux Archives Départementales de SaintGaudens (Fonds Georges Fouet), nous ont fourni les notes des fouilles d’Estarac, les dessins des
17
Fouet 1985
23
puits n°1, 2, 3, 4 et de la « fosse Fouet » ainsi que quelques plans de restitution des structures,
accompagnées d’un reportage photo de la Dépêche du début des années 1960 durant les fouilles.
Le silo du Vème s. fouillé par A. Soutou a été mentionné dans un bulletin de Société préhistorique
française de 196318.
1.2.6. Habitat n°1
L’habitat n° 1 a été numéroté ainsi, car un second emplacement d’habitat a été découvert et
fouillé à Estarac par A. Soutou autour de la fin des années 1960, celui-ci ayant livré deux foyers
ainsi qu’un matériel de l’ « âge du Fer » (information issue du rapport de fouille de l’habitat n°1,
Vidal 1968).
L’habitat n°1 a été découvert par un exploitant agricole (M. Raymond) qui a averti la DAH
(Direction des Antiquités Historiques, dirigée par Michel Labrousse) le 15 mars 1968 de la
présence de tessons de céramique dans une zone bien délimitée de son champ qu’il labourait. À la
suite d’un sondage réalisé le 13 avril 1968 ayant révélé l’existence d’un lit de galet à 30 cm de
profondeur, une fouille fut menée
sous le contrôle de M. Vidal et A.
Muller.
Bien
qu’incomplète,
l’excavation a pu mettre en évidence
un solin de galets constitué d’une
seule assise, auquel sont associés un
foyer et un calage de poteau ainsi que
plusieurs objets datant de la fin du
Premier âge du Fer (fig. 11). En 2016
R. Gourvest a publié une synthèse sur
l’habitat n°1 dans l’Encyclopédie de
Protohistoire
en
(EPMP)19.
18
Soutou 1963, p. 31
19
Gourvest 2016
Midi-Pyrénées
Fig. 11 Relevé de l’habitat n°1. DAO S. JOHN, d’après Vidal 1968
24
1.2.7. Fosses 5, 6, 7 et dépotoir
À partir de 1968, de nouvelles opérations de fouilles sont lancées sous la direction de M.
Vidal et A. Muller sous l’autorité de la DAH. À la suite de travaux agricoles et de nouveaux travaux
d’aménagements de lotissement, d’autres vestiges sont découverts. Les deux archéologues fouillent
ainsi trois fosses (n° 5, 6 et 7), deux puits (P.F. 8 et P.F. 9) et un dépotoir d’atelier métallurgique
lors de trois campagnes de fouilles menées entre les années 1968, 1971 et 1978.
Les trois fosses et le dépotoir ont été découverts en octobre 1968, distants entre eux de
quelques dizaines de mètres seulement, et sont situés au nord-ouest des trois puits fouillés par G.
Fouet et A. Soutou en 1961. Ces quatre gisements ont été découvertes dans la pente nord du
coteau à l’actuel n°15 Impasse d’Estarac et on fait l’objet de rapports de fouilles conservé à la
DRAC de Toulouse.
On notera que le dépotoir qui a livré le mobilier le plus abondant a été fouillé en l’espace d’une
demi-journée seulement. Le matériel prélevé n’a donc pas été clairement spatialisé et le rapport fait
État d’un « épandage ». Il a cependant pus être analysé dans le Mémoire universitaire d’E. Thomas,
dont les travaux ont menés à identifier des types de déchets métallurgiques et à définir la chaîne
opératoire de fabrication de fibule de Nauheim grâce à des individus en cours de fabrication
retrouvée.
1.2.8. Puits n° 8
Le puits n° 8 a été fouillé entre le 8 et le 12 octobre 1971 à l’actuel n° 7 Impasse d’Estarac.
Celui-ci a été découvert sur le sommet de la crête du coteau à quelques mètres au nord de la route
de desserte principale. La fouille méthodique a permis d’identifier une stratigraphie de comblement
ce qui permet de visualiser le positionnement de certains objets inventoriés dans ce corpus.
1.2.9. Puits n° 9
Le puits n° 9 fouillé en 1978, à été découvert pendant les surveillances faites autour de
travaux de terrassement réalisés au n°21 Impasse d’Estarac. Le puits est situé à environ 50 m. au
nord-ouest des trois puits fouillés par G. Fouet et A. Soutou en 1961. Le puits 9 a également fait
l’objet d’une fouille assez méthodique et les couches de comblement et le positionnement d’une
partie du mobilier a pu être enregistré.
25
1.2.10. Puits non fouillé (Vidal 1971)
Lorsque M. Vidal fouillait le puits n° 8, il en repéra un autre situé à quelques mètres à
l’ouest (voir fig. 4). Mais le manque de temps ne lui a pas permis de le fouiller.
En 2010 une opération de diagnostic a été réalisée par l’Inrap dans le cadre d’un
aménagement sur un espace non bâti de la crête. Les trois sondages effectués au n° 9 Impasse
d’Estarac ont eu lieu sur haut de la pente nord de la colline, mais le résultat s’est révélé négatif20.
Enfin, en 2016 un nouveau diagnostic réalisé par Toulouse Métropole a eu lieu sur le coteau
d’Estarac ; comme le précédent, celui-ci s’est révélé négatif. Cette opération archéologique est la
dernière en date à ce jour.
Le site d’Estarac est loin d’atteindre les grandes superficies de Vieille-Toulouse et SaintRoch ; cependant, les fouilles menées n’ont certainement pas identifié tous les vestiges du site où
les travaux de construction ont bouleversé la quasi-totalité de la crête. Mais précisons qu’à
l’exception de l’habitat n° 1, les structures en creux sont les seuls types de vestiges pouvant être
bien conservés. En effet, les restes de construction architecturale, réseaux viaires et niveaux de
circulation ont semble-t-il été lessivées par l’érosion du sommet du coteau d’Estarac. Ces derniers
n’ont apparemment pas été observés durant les interventions archéologiques successives.
Les rares articles publiés sur le site de hauteur d’Estarac concernent surtout les oenochoés et les
situles en bronze 21 ainsi que sur le dépotoir de bronzier 22 , et force est de constater que la
documentation produite reste limitée et mérite aujourd’hui d’être complétée. L’ensemble du
mobilier découvert lors des fouilles des années 1960 – 1970 est encore conservé et accessible à
Toulouse notamment dans les réserves du Musée Saint-Raymond et au dépôt archéologique du
SRA.
20
Sergent 2010
Vidal 1977
22 Vidal 2002 b.
21
26
1.3. Structures en présence
Au total, quinze aménagements
répartis sur environ 5 hectares ont été
identifiés sur le site d’Estarac. Ils se
divisent en cinq types : puits, fosse,
dépotoir, silo et habitat. À l’exception de
l’habitat n°1 et du silo qui sont datés du
Premier âge du Fer, toutes les autres
découvertes sont datées de la toute fin du
Second âge du Fer. Elles sont situées à des
Fig. 12 Profondeurs des entités étudiées dans le corpus
altitudes comprises entre 180 et 225 m, et
leur profondeur conservée oscille entre
0,10 m et 7,10 m (fig. 12).
Ces vestiges pour la plupart des creusmements, possèdent
des sections et des diamètres
d’ouvertures variant selon les types (fig. 13).
Les puits ont des sections d’ouverture quadrangulaire et celles des fosses sont rectangulaires,
hexagonales ou octogonales. Le dépotoir se présente sous la forme d’un épandage.
Fig. 13 Tableau de synthèse des structures d'Estarac
En l’absence de niveaux d’occupation conservés, les seuls vestiges ayant livré du mobilier
sont à l’exception de l’habitat n°1). Grâce aux nouvelles méthodes de fouilles mises en œuvre par
27
Georges Fouet en 1961, l’observation des niveaux de comblement a permis d’identifier des
couches stratigraphiques.
Les entités archéologiques relevées à Estarac trouvent de nombreux parallèles dans le Toulousain.
Notamment, en marge d’Estarac, le site Vieille-Toulouse est le premier exemple pouvant être cité.
Bien qu’ils soient plus nombreux et souvent plus profonds, les puits découverts s’apparentent en
tout point à ceux d’Estarac. De section carrée, les puits sont implantés sur un site de hauteur
contemporain et leurs comblements incluent souvent un riche mobilier métallique et céramique.
Les puits des deux sites recèlent également des dépôts d’objets particuliers, composés
majoritairement de vaisselle céramique et métallique ainsi que de l’armement composé de casques
et de lances ; une particularité est cependant à noter pour Estarac, qui possède une fosse dont le
comblement est composé entre autres, de 26 restes (15 NMI) de balles de fronde en céramique
(fosse n° 5).
Les données matérielles collectées à Estarac vont nous permettre de proposer un phasage
chronologique des structures et de leur couche de comblements et d’identifier des catégories
fonctionnelles aux objets permettant de répondre aux questions liées la nature de ce site.
2. Etat de l’instrumentum et méthodologie
2.1. Modalités de collecte et note sur la conservation des objets
Nous avons constitué un catalogue se limitant au mobilier de l’instrumentum de la période de
la fin du Second âge du Fer du site de hauteur d’Estarac. Cette contribution traite de l’ensemble du
mobilier découvert sur la crête d’Estarac entre les années 1960 et 1970 23 . Cette approche
exhaustive va permettre de proposer ici quelques interprétations sur le statut et la chronologie du
site. Ce corpus d’instrumentum comptant 771 nombres de restes, réunis tous les types de mobilier
issu des activités humaines de l’époque laténienne que nous avons classé selon des catégories
fonctionnelles (fig. 18 et infra 3.2.2.). Pour répondre à notre problématique de départ, il faut
comparer les phases d’occupations et le statut d’Estarac avec les autres sites de la période
laténienne de Toulouse à travers
l’inventaire, l’analyse et la documentation du mobilier
archéologique de ce corpus. Le mobilier sélectionné est composé d’objets en métal, céramique,
pierre, matière osseuse et verre. Il s’agit donc ici de prendre en compte l’ensemble du mobilier
manufacturé, à l’exception de la vaisselle céramique et des monnaies qui constituent d’autres
disciplines, bien que ces derniers peuvent être traités en vue d’un complément pour corroborer des
23
Fouilles de G. Fouet, A. Soutou, M. Vidal et A. Muller
28
interprétations.
Le mobilier de ce corpus n’a encore jamais été
étudié dans son ensemble, mais il a cependant
fait l’objet d’études partielles dans les rapports de
fouilles de Michel Vidal et André Muller,
conservés à la DRAC de Toulouse ainsi que dans
le Mémoire de recherches soutenu par Édouard
(771)
Thomas24 portant sur le dépotoir du site. Nous
avons par ailleurs choisi d’intégrer à nos
planches, les dessins des rapports de fouilles de
M. Vidal, correspondant aux objets n’ayant pas
été retrouvés dans les dépôts archéologiques.
Le matériel du dépotoir d’Estarac ayant fait
l’objet d’un Mémoire de travaux universitaire en
2007 a été laissé de côté. Nous avons néanmoins
comptabilisé le poids du nombre de reste issu de
l’étude afin de rendre l’analyse pondérale du
(451)
mobilier du site exhaustive. Cependant des
objets en fer et certains en alliage cuivreux
provenant du dépotoir, conservés aux Réserves
du MSR (Musée Saint-Raymond), n’avaient pas
été pris en considération par E. Thomas, nous
avons donc pris le soin de les intégrer à notre
corpus. En résumé nous n’avons recensé dans
notre inventaire et notre tableau de catégorie
fonctionnelle, qu’une partie du mobilier du
dépotoir qui n’avait pas été étudié dans le
mémoire d’Édouard Thomas, faute de ne pas Fig. 18 Synthèse générale du corpus en nombre de restes (NR)
et en nombre minimal d’individus (NMI)
avoir eu la possibilité d’avoir l’ensemble du
mobilier du dépotoir en main. En revanche le
poids de l’ensemble du mobilier du dépotoir a
pu être mesuré grâce aux mentions laissées dans
le mémoire. Nous pointerons par une étoile
rouge les tableaux où nous avons pu utiliser les
24
Thomas 2007
29
données issues des travaux d’Édouard Thomas25 (★).
Les objets étudiés ici proviennent pour une grande partie
du dépôt archéologique du Service Régional de
l’Archéologie de Toulouse, impasse Bernard Délicieux,
l’autre partie est conservée au MSR. Les objets du MSR
ont tous été stabilisés et restaurés ; cependant certains
objets tels que la situle n° 74 et l’oenochoé n° 71 ne sont
pas encore totalement stabilisés et mériteraient un
nouveau traitement afin que la fine tôle dont ils sont
constitués ne se corrode pas plus. Les objets les plus
remarquables sont conservés au MSR. Il s’agit du casque,
Fig. 19 Pourcentage des objets
indéterminés et identifiés (en NR)
des situles, des oenochoés, et du fer de lance provenant des puits n°8 et 9. Le casque d’Estarac a
bénéficié d’une attention particulière. Bien qu’il soit en bon état de conservation, une fine couche
d’oxydation nous a empêché d’en observer tous les détails. Ce type de casque tout à fait singulier
comporte certaines particularités, dont le sommet de la calotte qui présente une dépression
circulaire. C’est pourquoi nous avons sollicité la bienveillance du Musée Saint-Raymond, afin d’en
faire réaliser une radiographie qui nous a permis de mener une étude détaillée de l’objet (infra
4.2.1.). Il représente le seul objet métallique d’Estarac radiographié à ce jour.
Le SRA conserve la majorité du mobilier. Il a été conditionné selon les structures dans lesquels il a
été découvert, dans des boîtes hermétiques et des sachets minigrip, mais n’a pas encore été restauré
ou stabilisé. Il s’agit là uniquement du mobilier provenant des fouilles de M. Vidal et A. Muller. Les
objets en fer ont constitué la principale difficulté concernant leur identification. Leur mauvaise
qualité de conservation, due aux raisons citées plus haut, a rendu la lecture de ces derniers difficile,
voire impossible. Au total (toutes matières confondues), nous avons un taux d’objet non identifié
de 6,6 % (fig. 19), soit 51 restes, composés principalement de fragments de plaque en fer.
Concernant les identifications, nous avons en partie concentré nos efforts sur les objets en fer.
Leur médiocre état de conservation nous a motivé à les identifier avant que ces derniers ne
disparaissent. Les objets archéologiques en fer, souvent poreux et fragiles, peuvent être rebutants,
mais leur identification et leur étude peuvent s’avérer déterminant pour la compréhension d’un site
et autorise notamment d’aborder des questions d’ordre sociologiques selon les types de mobilier
reconnus.
25
Idem
30
2.2. Approche méthodologique
L’étude du mobilier d’instrumentum d’Estarac est pour partie fondée sur un inventaire
constitué à partir d’une base de données informatique. Le catalogue est classé par entité
archéologique associée aux objets issus de leur comblement. Les planches regroupent ainsi le
dessin des structures et des objets y ayant été découverts rendant la lecture des associations
matérielles plus lisible.
Enfin nous avons sollicité des informations oralement auprès de Michel Vidal, responsable
d’opération des fouilles d’Estarac entre les années 1968 et 1978, qui ont permis de restituer
stratigraphiquement certains objets et, de manière plus générale, mieux connaître les
caractéristiques du site au moment des fouilles (datation, contexte, interprétation…).
2.2.1. Approche quantitative
La base de données du petit mobilier d’Estarac est constituée de 154 entrées. L’approche
quantitative a pour objectif l’analyse du dénombrement de tous les objets et matériaux liés à
l’artisanat correspondant à l’instrumentum et les déchets de production. Dans notre démarche, nous
utiliserons les procédures actuelles du comptage tel que le comptage en nombre de restes (NR), en
nombre minimal d’individus (NMI), et spécifiquement pour le mobilier de l’instrumentum, le nombre
minimal d’objets réels (NMO) (fig. 29). Ces procédés de comptage exposés dans plusieurs
publications telles que celles de J.-P. Guillaumet26 ou de M. Demierre27 nous serviront de méthode
pour rendre compte de la quantité du petit mobilier présent sur le site d’Estarac.
★
Fig. 20 Tableau de synthèse du NR, NMI, NMO et poids du mobilier découvert à Estarac
(le tableau prend en compte le mobilier du dépotoir étudié dans le mémoire d’E. Thomas 2007)
Le NR permet de connaître la quantité de mobilier recueilli sans prendre en compte la
catégorie de celui-ci. Chaque fragment est égal à 1 ; si un objet est cassé en plusieurs morceaux, le
NR sera égal au nombre de morceaux et non au nombre d’objet fragmenté. Ce comptage constitue
une donnée brute. Il représente le nombre total des restes d’objet, partie ou fragment d’objet
attestés sur un site, une entité ou une couche stratigraphique. Estarac comptabilise au total 1168
26
27
Guillaumet 2003, pp. 111-117
Demierre et al. 2013, pp. 10-14
31
NR.
Le NMI indique le nombre minimal d’individus d’une seule et même classe d’objets. Le
comptage du NMI est précédé d’éventuel recollage de fragments. Ce calcul est basé sur le nombre
de restes le plus représenté d’une classe d’objets particulière. L’exemple de la quantification d’un
nombre de fibules est applicable, car il s’agit d’un objet dont les éléments se fragmentent
fréquemment. Si l’étude se porte sur un ensemble fictif de 4 ardillons, 7 arcs et 3 ressorts, ce sont
les arcs qui indiquent le NMI ; les 7 arcs montrent en effet que l’ensemble comporte au moins 7
fibules au minimum.
Le comptage en NMI est le plus approprié pour le mobilier de l’instrumentum, car celui-ci
correspond à des objets aux formes connues et classables dans des typologies bien précises. Il
donne ainsi une idée du nombre d’individus d’une classe d’objet bien spécifique d’un site qui
contribuera à la caractérisation de ce dernier. À Estarac, le NMI est de 451.
Les déchets de production peuvent également être pris en compte dans ce type de comptage, car
certaines formes sont tout à fait identifiables et rattachables à une typologie d’objet (loupes de
fonte, creusets, moules…). Cependant le site d’Estarac n’a pas livré ce type de mobilier à
l’exception de scories en alliage cuivreux qui elles, ne peuvent être comptabilisées en NMI, mais
plutôt en NR.
Le site d’Estarac n’a livré qu’assez peu de mobilier. En effet, par comparaison, le site contemporain
de Vieille-Toulouse compte 2318 restes28 pour une série limitée de structures du site29 ; Estarac
comptabilise 1133 restes découverts sur l’ensemble du site, toutes opérations archéologiques
confondues. C’est pourquoi nous avons affiné le comptage du NMI afin de rendre compte de la
faiblesse quantitative du petit mobilier du site. Pour ce faire nous avons utilisé le comptage en
NMO (Nombre Minimal d’Objets réels) qui permet de mesurer le NMI des objets utilitaire et
fonctionnel par eux même, dans leur forme complète (parure, vaisselle, outil, arme…). Par
consensus, elle exclut les objets liés à la quincaillerie, des déchets de fabrication et des
indéterminés30.
Au total, le site compte 153 NMO. Ce nombre explicite montre qu’en l’état des connaissances, le
site est pauvre en quantité d’objets même si l’étendue restreinte des fouilles à pus oblitérer la
découverte d’autres objets. Il permet néanmoins d’observer les catégories de mobilier utilitaire et
fonctionnel circulant sur le site d’Estarac au cours de la fin du Second âge du Fer (fig. 21).
28
Leguen 2012, p. 25
L’étude s’est limitée aux structures mises au jour pendant les campagnes 1960-1980 et qui ont livré du petit mobilier.
30 Demierre et al. 2013, p. 12
29
32
Fig. 21 Quantification du NMO d’Estarac classé par catégorie fonctionnelle en ordre décroissant
Comme le comptage, le poids tient une place importante dans l’analyse quantitative du mobilier
archéologique. En effet, la masse, exprimée en gramme, permet de mesurer la part qu’occupe le
mobilier inadapté à la quantification en NMI. Les catégories de mobiliers liés aux déchets
artisanaux, la quincaillerie et les indéterminés seront ainsi mieux appréciés si leur analyse porte sur
leur poids.
★
Fig. 22 Quantification du poids des matières trouvées à Estarac (en g.)
Dans un premier temps nous avons constitué un histogramme permettant de visualiser l’ensemble
du poids des matières consommées sur le site d’Estarac toutes catégories d’objets confondus (fig.
22). Les alliages cuivreux sont largement représentés en termes de poids notamment grâce aux
deux oenochoés et aux deux situles qui à elles seules pèsent 2615 g. Le matériau le moins
33
représenté est l’argent, il correspond à un anneau/perle simple (3 grammes).
Si le précédent tableau ne donne pas réellement d’information exploitable pour la caractérisation
du site, une comparaison entre les poids de l’instrumentum (hors quincaillerie et indéterminés) et des
déchets de fabrication/demi-produits, nous permet d’observer une proportion pondérale
nettement plus importante pour l’instrumentum (11279,6 g.) que pour le mobilier lié à la production
artisanale (1872 g.) (fig. 23). Bien qu’un important lot d’objets liés au travail du métal eu été
découverts (objets du dépotoir), cela tendrait à traduire une activité artisanale relativement faible au
sein du site. Elle est en tout les cas restreinte en termes de spatialisation, car le mobilier provient
pour l’ensemble du dépotoir uniquement, avec un nombre total de 402 nombres de restes,
principalement composé de déchets de fonte (gouttes, coulures, chutes…).
Le poids de la céramique (vaisselle, amphore…) devra également être pondéré dans une étude
révisée de la céramique d’Estarac. Les résultats d’une telle analyse pourront donner de quoi
réfléchir sur les quantités de denrées alimentaires et de vin consommées à Estarac.
Pourcentage des masses
Instrumentum = 86,6 %
/
Déchets de fabrication/demi-produits = 13,4 %
★
3.2.2. Approche qualitative
Fig. 23 Quantification des poids du mobilier de
l’instrumentum et des déchets de production (en g.)
34
2.2.2. Approche qualitative
L’objectif de l’approche qualitative est d’identifier le mobilier du site et de le classer par catégories
fonctionnelles. Sauf indéterminé, chaque objet a été rattaché à une catégorie liée à son utilisation.
Les catégories fonctionnelles se divisent en sous-catégories fonctionnelles, elles-mêmes divisées en
classes fonctionnelles 31 . Cette méthode de classement est basée sur la publication de P.-Y.
Milcent32. Nous avons choisi, entre autres raisons, cette méthode d’analyse qualitative, car elle
permettra de confronter notre corpus à ceux établis par A. Leguen pour Vieille-Toulouse33 et ceux
du quartier Saint-Roch de Toulouse établi par l’auteur34 et une étude de M. Demierre portant sur
un corpus du même site issu de fouilles plus récentes35. Évidemment d’autres travaux ayant utilisé
la même méthodologie qualitative permettent de confronter les résultats (ex : sites de Lacoste
(Gironde), Feurs (Loire), Roanne (Loire), Corent (Auvergne)…
Dans la mesure où les contextes de découverte des objets sont réduits à des positions
secondaires dans des structures en creux, il n’est guère aisé de pouvoir affirmer avec certitude la
fonction du mobilier collecté. Si le casque d’Estarac (infra. 4.2.1.) avait été découvert dans une
tombe de guerrier, sa fonction aurait été claire ex-tempore. Cependant il a été découvert au fond du
puits n° 9 en position secondaire associé à des rejets détritiques et d’autres types de mobilier. On
peut néanmoins classer ce casque dans la catégorie fonctionnelle de « guerre et prédation », mais la
raison de son dépôt, rejet ou perte dans le puits, reste sujette à caution36. Nous avons donc décidé
de mettre de côté l’hypothétique « sacralisation » secondaire du mobilier découvert dans les puits et
fosses pour nous concentrer sur l’identification de son rôle d’origine. Cette analyse paraît
pertinente car elle révèle les différentes catégories de mobilier ayant été consommées sur le site à la
fin du Second âge du Fer, avant que ces derniers n’aient finalement été rejetés, déposés de manière
rituelle ou perdus dans les puits et les fosses du site. Pour rendre compte du corpus du mobilier
d’instrumentum d’Estarac nous avons mis en place un tableau de synthèse permettant de distinguer
tous les types d’objets découverts à Estarac, y compris les objets du dépotoir étudiés par E.
Thomas (fig. 24). Celui-ci nous a notamment autorisé à mettre en place des NR et NMI
précédemment vus (supra 3.1.).
31
Exemple : fibule (classe fonctionnelle) > attache de vêtement (sous-catégorie fonctionnelle) > Habillage et soins du
corps (catégorie fonctionnelle)
32 Milcent 2007
33 Leguen 2012
34 John 2015
35 Demierre 2015
36 Pour un état de la questions concernant les dépôts rituels et le fonctionnent des puits du Toulousain nous renvoyons
aux publications de Gorgues et Moret 2003 ; Gorgues 2005 ; Requi 2011 ; Boudartchouk et al. 2015 ; Verrier et al.
2015.
35
Afin d’affiner l’analyse, nous avons détaillé les proportions d’objets de différentes catégories
fonctionnelles issues des structures que nous avons étudié. La stratigraphie du mobilier n’étant
malgré tout que partielle à Estarac, nous avons choisi d’effectuer le comptage des NMI de chaque
strtucture (fig. 20).
Fig. 24 Tableau de synthèse des catégories fonctionnelles, du comptage des NR, NMI et des
poids
★
36
Fig. 25 Synthèse du NMI des catégories fonctionnelles par structures
37
La représentation des proportions de types d’objets rencontrés dans les entités concernées met en
évidence la dominance des objets liés au mobilier/immobilier tels que la quincaillerie (clous, rivets)
et les plaques de ferrure (fig. 25). Mais nous avons surtout noté une nette différenciation dans les
choix des structures d’abandons concernant les objets liés à la catégorie « mobilier et aménagement
domestiques ». En effet, cette catégorie d’objet a été retrouvée quasi exclusivement dans les puits.
Les fosses n’ont livré qu’un seul objet appartenant à cette catégorie ; il s’agit d’un pied d’amphore
réemployé en tant que broyon découvert dans la fosse n° 6. L’ensemble des puits étudiés (n° 2, 8 et
9) ont livré ce type de mobilier, caractérisé par des éléments de vaisselle métallique, meules et
ustensile culinaire.
Le mobilier de huisserie, serrurerie et quincaillerie ont été retrouvé dans l’ensemble des structures
en creux. S’agissant de mobilier utilisé sur l’ensemble des constructions, ils se retrouvent éparpillés
dans toutes les structures fouillées, étalées sur toute la surface du site.
Le puits n° 9 n’a livré que 5 catégories fonctionnelles d’objets se rapportant pour la plupart à la
sphère domestique (Fibule, bracelet, perle, oenochoé, situles, couteau, aiguisoir, broyon).
Cependant il a aussi livré un casque et un fer de lance, objets liés à la sphère militaire.
La fosse n° 7 est la structure en creux qui a livré le plus faible nombre d’objet (11). Profonde de
0,75 m, l’ensemble des objets ont été découverts au fond de la fosse. Elle a livrée la seule serpette
du site ainsi que le seul peson.
38
3. Analyse, contextualisation et interprétation. Mise en perspective des faits
archéologiques et historiques des sites d’Estarac, Vieille-Toulouse et Saint-Roch
Nos travaux entrent dans une série d’études portées sur l’instrumentologie de sites de la fin
du Second âge du Fer de la région Toulousaine dont nombres d’entre eux n’avaient jusqu'à là peu
ou prou bénéficiés d’analyses de ce type. Bien que de nombreux sites de cette période ont été
découverts au cours des 15 dernières années37, les sites d’Estarac, Vieille-Toulouse et Saint-Roch
représentent quantitativement et qualitativement les trois principaux gisements de mobilier
d’instrumentum de la région Toulousaine. Seulement fouillée ponctuellement, la superficie estimée du
site d’Estarac atteint les 6 ha. En comparaison, Vieille-Toulouse et Saint-Roch (dont les limites
demeurent mal connues pour ce dernier) font respectivement 100 et 75 ha environ (fig. 26). Notre
comparaison n’est donc pas basée sur l’extension des vestiges, mais plutôt sur les types et la
richesse du mobilier ayant été découvert.
Les types de mobilier sont globalement très ressemblants selon les trois sites (fibules,
vaisselle métallique, mobilier lié à l’artisanat, vaisselle céramique…) même si Saint-Roch se
distingue par l’important mobilier lié aux activités artisanales qu’il livre. Cependant ici nous
mettrons de coté l’aspect individuel de ces derniers38 pour nous concentrer sur les associations de
mobilier qu’on autorisé la fouille stratigraphique des puits. Cette question abordée au chapitre 4
(infra 4.2.) permet d’évoquer des supposés dépôts à caractère rituel dans des cadres domestiques. À
Estarac, hormis les 2 habitats datés du Vème s. av. n.è., les seuls vestiges identifiés sont les structures
fossoyées (puits et fosses) et un dépotoir. Ces puits ont livré un matériel archéologique qualifiable
de « riche » (vaisselle d’importation italique) dans des niveaux permettant de restituer des phases de
comblement et de dépôts.
À travers cette partie qui relate de la chronologie et la caractérisation des différents faciès
de mobilier du site, nous porterons un regard historique sur les faits qui ont marqué la société
gauloise des Volques-Tectosage puis des Tolosates lorsque ces derniers furent absorbés dans la
politique et l’administration de Rome. Ainsi, en superposant les faits archéologiques et les faits
historiques, l’archéologie et cette étude spécialisée consacrée au mobilier de l’instrumentum
permettront d’éclaircir la problématique liée à la question de la place d’Estarac dans son contexte
politique et historique.
37
38
ZAC de l’Agora (Cugnaux), ZAC Aéroconstellation, site de Ganelou (Blagnac), Raspide 1 (Blagnac)…
Partie dédiée à cette étude : ANNEXES
39
Fig. 26 Images comparatives des superficies des sites d’Estarac, Vieille-Toulouse et Saint-Roch
à même échelle (fond de carte : Géoportail.fr)
40
Sous forme d’un tableau comparatif nous avons présenté les pourcentages des différentes
catégories fonctionnelles des trois sites nommés, basé sur la classification de P.-Y. Milcent39 (fig.
27). Cette analyse comparative repose sur les résultats obtenus par les travaux d’Alice Leguen pour
Vieille-Toulouse 40 , de Matthieu Demierre pour la ZAC Niel (Saint-Roch) 41 et sur les travaux
d’Édouard Thomas42 avec nos présents travaux portant sur l’ensemble du mobilier découvert à
Estarac. Les résultats quantitatifs qui en découlent reflètent surtout la part de l’investissement
archéologique donnée aux différents sites. Saint-Roch a en effet bénéficié d’une opération
extensive et longue durant laquelle une importante masse de données a pu être collectée 43 .
Cependant Saint-Roch est plus étendu que les deux autres et il est donc peu étonnant qu’il livre
plus de mobilier, qui de plus, est une occupation artisanale et domestique ayant produit et importé
un grand nombre d’objets. On notera la relative faible différence du pourcentage d’objets liés à la
catégorie fonctionnelle « guerre et prédation » sur l’ensemble des trois sites et au contraire l’écart
du nombre d’objets lié à « l’habillage et soin du corps » avec peu d’occurrences à Estarac.
Fig. 27 Tableau comparatif du mobilier classé par catégories fonctionnelles des sites
d’Estarac, Vieille-Toulouse et Saint-Roch (en %)
39
Milcent 2007
Leguen 2012
41 Verrier 2016, p. 597 (M. Demierre)
42 Thomas 2007
43 Fouilles Archéodunum 2009-2012
40
41
À travers les études menées sur l’instrumentologie des trois sites en question, les
chronologies se sont précisées avec notamment l’aide des marqueurs chronologiques identifiés
(fibules, vaisselle métallique, perles, agrafes…) (fig. 28). Bien que certaines études manquent pour
Estarac (dendrochronologie, C14, ou étude de la céramique) notre analyse du corpus du mobilier
(en annexe) a permis de proposer une datation relativement précise de l’occupation du site (pour la
période de la fin du Second âge du Fer) qui paraît débuter vers 125 av. J.-C. et être abandonné
autour de 75 av. J.-C.44, soit après l’abandon de Saint-Roch et avant celui de Vieille-Toulouse (fig.
29). Le « pic » de l’occupation semble se situer autour des années 100 av. n. è., datable grâce à un
nombre plus élevé d’objets datant de cette période (fig. 28). L’importation de la grande vaisselle
métallique découverte sur le site (oenochoés et situles) traduisant peut être la période faste du site.
Ces objets suffisamment rares et se retrouvant souvent en contexte funéraire permettent de
qualifier ce mobilier de riche. C’est à ce même moment (vers les années 120-100 av. J.-C.) que
s’opèrent dans l’agglomération de Vieille-Toulouse des grands changements de structuration à
partir de la mise en place d’une série de voies carrossables autour desquelles s’alignent des
bâtiments sur poteaux associés à des murs en torchis et terre compactée45. Ce dernier quart du
IIème s. av. n. è. correspond aussi au pic de l’occupation de Saint-Roch. Cette période qui connaît
de nombreux faits historique pour la région dont nous parlerons plus bas, marque un moment de
changement structurel au sein de Vieille-Toulouse et permet peut être à Estarac de s’agrandir et de
devenir une « petite agglomération ».
Fig. 28 Synthèse des marqueurs chronologiques à Estarac
44
Estarac semble au total avoir été occupé pendant 75 ans avec une période de concentration ou de « pic » d’environ
30-50 ans.
45 Gardes, Requi 2010, p. 46
42
Fig. 29 Chronologie d’occupation des sites de Saint-Roch, Estarac et Vieille-Toulouse à la fin du Second âge du Fer
(les zones éclaircies correspondent aux occupations moins denses)
Estarac possède une superficie environ six fois moins importante que celles de Vieille-Toulouse et
Saint-Roch et pourtant le nombre d’objets découverts est conséquent. En effet, le tableau
comparatif des catégories fonctionnelles permet d’observer la relative faible différence
proportionnelle entre Estarac et Vieille-Toulouse. Vielle-Toulouse compte 2239 NR découvert
dans 49 structures (puits, fosses, habitats, citerne) et Estarac en compte 1088 pour seulement 10
structures (comparativement, Estarac a livré une moitié moins de NR par rapport à VieilleToulouse, réparti dans cinq fois moins de structures). Le taux de concentration d’objets est donc
relativement élevé et témoigne de la richesse des puits et d’une activité humaine environnante
relativement importante.
Cinq puits ont été fouillés sur le site, certains sont probablement passés inaperçus, tandis que
d’autres n’ont pas été fouillés. Au total on dénombre 8 puits sur le site, un nombre important qui
reflète un important investissement communautaire. Un nombre déjà important pour un coteau
dont les zones constructibles ne dépassent pas les 10 ha. Par ailleurs, dans l’hypothèse que toutes
les structures d’Estarac n’ont pas pu être fouillées et documentées, ces chiffres peuvent laisser
penser que le corpus d’instrumentum doit être plus étendu que ce que nous possédons.
Le mobilier recueilli à Estarac et Vieille-Toulouse se rapporte à la sphère domestique d’une classe
sociale relativement aisée, mais les sites se distinguent par leurs superficies. Si les deux sont des
sites de hauteur, Vieille-Toulouse est une véritable agglomération pourvue d’un réseau viaire,
d’habitations clairement identifiés et quelques ateliers de production. Le site livre une très grande
quantité d’amphores illustrant le commerce florissant du vin et un grand nombre de pièces de
vaisselle métalliques importé depuis l’Espagne et l’Italie marquant la richesse de l’établissement46.
Avec des types de mobilier similaire, en l’état des connaissances, Estarac semble n’être qu’une
petite agglomération avec des activités artisanales peu ou prou développées, sans habitations
conservées dont la durée de vie n’a pas dépassé les 75 ans.
46
Gardes, Requi 2010, p. 46
43
Il n’est cependant guère difficile de penser qu’Estarac pourrait finalement être un quartier détaché
de l’agglomération polynucléaire de Vieille-Toulouse. Les concordances du faciès matériel et
chronologique sont d’ailleurs des indices qui peuvent aller dans ce sens. Tous les indices
chronologiques indiquent que le développement du
pic d’occupation d’Estarac se produit
sensiblement au même moment que l’abandon de l’agglomération de Saint-Roch. Ce fait
s’accorderait ainsi avec la recomposition et le déplacement des populations Tectosages faisant face
à la volonté des Romains de démanteler l’organisation fédérale gauloise de Saint-Roch. Estarac
deviendrait ainsi un vestige-témoin de cette période de changements. En 2008, selon P. Moret47,
l’archéologie était la discipline qui se devait d’enregistrer les contrastes mesurables entre le déclin
de Saint-Roch et l’essor de Vieille-Toulouse. Avec ces nouvelles données, Estarac répond en partie
à ce manque d’information sur la question de transition et donne de quoi la mesurer en termes de
chronologie et de densité du bâti.
Jusqu’à son abandon à la fin du IIème s. et début du Ier s. av. J.-C., Saint-Roch est une
agglomération artisanale de plaine qui a pour vocation la production, l’import et l’export de
marchandises. Implanté en bordure de fleuve bénéfique aux échanges, des quartiers de production
et d’habitation ont été bien définis à l’occasion des fouilles préventives réalisées entre 2009 et 2012
par la société Archéodunum. À travers l’observation du mobilier de l’instrumentum et en s’appuyant
avec prudence sur l’hypothèse d’une concordance entre les changements structurels s’opérant à
Vieille-Toulouse et la phase de pic d’occupation d’Estarac, nous somme tenté de supposer
l’existence de liens étroits entre Estarac et Vieille-Toulouse.
Nous avons discuté jusqu’ici de ce que l’étude du mobilier avait apporté à notre recherche
sur la place qu’occupe Estarac au sein de l’organisation des sites de Toulouse. Elle nous a
notamment permis de poser les bases d’une phase d’occupation qui correspond grossièrement aux
années de passage entre le IIème et Ier s. av. J.-C. (125/100 - 75 av. n.è.). La quantité d’information
récoltée par la comparaison des catégories fonctionnelles des objets découverts sur les sites de
Saint-Roch, Vieille-Toulouse et Estarac nous a autorisés à attribuer des tendances fonctionnelles
aux sites tout en excluant une fonction agricole de ces derniers. La présence de vaisselle métallique
apporte aussi des points de comparaison avec Vieille-Toulouse et témoigne de la romanisation
précoce du site. De par la géographie et la chronologie, nous pouvons désormais supposer que le
site d’Estarac fut un quartier détaché de Vieille-Toulouse ou qu’ils furent du moins en relations. Si
Estarac ne semble pas être une occupation aussi étendue que celle de Vieille-Toulouse, elle n’en
demeure pas moins importante au regard des faits archéologiques. Avec un total de huit puits,
47
Moret 2008, p. 28
44
quatre fosses et un riche corpus de mobilier, l’occupation d’Estarac mérite pleinement sa place
dans la discussion portée sur les changements fondamentaux qui s’opèrent au sein de la
restructuration administrative et architecturale des sites de la région au début du Ier s. av. J.-C.
Il convient désormais de discuter de ce qu’il faut retenir des informations apportées par l’étude du
mobilier afin de les calquer avec les faits historiques connus, étant notamment richement
développés par P. Moret en 200848.
Si les deux sites fonctionnaient ensemble, la fondation et l’abandon d’Estarac ont certainement été
le fruit de la volonté de Vieille-Toulouse. Cette période de début de siècle marque le basculement
du statut de Vieille-Toulouse. Vers la fin du Ier s. av. n. è., sous la gouvernance d’administration de
la province romaine, le site se renforce et devient sur ces hauteurs dominantes de la région, le
centre de pouvoir, la civitas Tolosatium. Ce nouveau chef-lieu de cité instauré par les Romains devint
ainsi une cité où l’empreinte et la mémoire Tectosages se virent oubliés et effacés, restés dans la
plaine à Saint-Roch où le souvenir de l’ancienne puissance économique gauloise établie
s’estomperait. Ce nouveau fief de gouvernance devient un point de contrôle important en ce début
de siècle, où dans les textes antiques, les Tectosages sont désormais appelés les Tolosates49. En
parallèle, cette période marque le début des premières guerres civiles romaines (88 av. J.-C.). La
préoccupation défensive a certainement joué un rôle dans l’abandon de Saint-Roch et
l’établissement d’Estarac. Les hauteurs plutôt que la plaine pour assurer une meilleure défense et
contrôler les voies de communication qu’étaient la Garonne et la route des cols de l’Ibérie qui
passait de l’autre côté du fleuve. Si les débuts de ces guerres n’ont pas d’impact direct sur la région,
le conflit sertorien opposant Sylla dictateur de Rome, à une coalition de Romains et d’Ibères au sud
des Pyrénées concerne directement Tolosa. La route des cols pour passer en territoire Ibères
passait à proximité de la Garonne avec notamment un gué qui assurait la traversée du fleuve en
contrebas de Vieille-Toulouse50. Ce point de contrôle stratégique qu’offraient les positions de
Vieille-Toulouse et Estarac n’est sans doute pas anodin et apporte des éléments supplémentaires à
notre question sur le statut d’Estarac.
À la fin du IIème s. av. n. è. Rome semble s’immiscer de manière croissante dans les relations
politiques de la région toulousaine (taxations de Fonteius, arbitrage lésant des communautés par
rapport à d’autres). Ces décisions déboucheront sur l’entrée de la région Toulousaine au sein de la
province de la Gaule Transalpine romaine en 118 av. J.-C. À cet évènement fragilisant déjà l’entité
Tectosage, va succéder la dissolution totale de cette dernière en 106 av. J.-C. suite à la l’expédition
punitive de Caepio face aux Gaulois de l’agglomération de Tolosa qui se révoltaient en 108/107 av.
48
49
50
Moret 2008
Moret 2008, p. 28
Labrousse, 1968, p. 95, fig. 9
45
J.-C. contre la politique romaine51. Ces évènements de la fin du IIème s. av. n. è. vont marquer des
changements radicaux dans la structuration des lieux de pouvoir et d’économie au sein de
Toulouse. L’importante et la dirigeante agglomération artisanale et commerciale de Saint-Roch est
abandonnée à cet instant, tandis que Vieille-Toulouse est continuellement occupé et Estarac est
fondé. Avec des marqueurs chronologiques matériels plus abondants pour le début du Ier s. qu’à la
fin du IIè s. av. J.-C., Estarac semble connaître un essor du bâti ainsi qu’un potentiel
développement démographique. La fondation d’Estarac entre ainsi dans le processus de
changements et de déplacement structurant des pôles dirigeants de la région, mais dont il est
difficile d’en connaître le rythme tant ces modifications se sont étalées sur la majeure partie du Ier
s. av. n. è.
51
Moret 2008, p. 2
46
Conclusion
Au tournant du IIème s. la région toulousaine connaît des transformations à tout les
niveaux : religieux, économique et politique. Les opérations de fouilles et les recherches historiques
ont contribué à mieux comprendre les dynamiques de peuplement à Saint-Roch, Vieille-Toulouse
et Estarac. Les apports de ces importants travaux scientifiques doivent désormais être pris en
compte dans leur globalité. Les masses de données récoltées depuis les premières fouilles menées
par L. Joulin jusqu’à aujourd’hui ont apporté nombre d’informations. Il convient pourtant à
présent d’utiliser les connaissances que nous avons de chacun de ces sites pour comprendre
comment et dans quelles mesures ces derniers furent un temps liés que ce soit de façon directe ou
indirecte. Raconter l’histoire de Toulouse avant Auguste est une entreprise délicate, car l’évolution
des transformations s’est faite de façon non linéaire et a rendu la perception de celle-ci difficile.
Pourtant une telle quantité d’information, qu’elle soit issue de textes antiques d’auteurs grecs ou de
César, des niveaux archéologiques ou des faits historiques connus, permet déjà de percevoir une
certaine profondeur historique.
Les fouilles d’Estarac achevées à la fin des années 1970 ont permis de cartographier des vestiges
découverts sous la forme de structures fossoyées. Le riche et abondant mobilier extrait des
comblements des structures nous a permis de réviser les données scientifiques du site tout en le
replaçant dans un contexte historique. Cette étude de l’instrumentum montre l’évolution
chronologique d’un site, contemporain de l’agglomération de Vieille-Toulouse et qui s’établit au
cours de l’abandon de Saint-Roch. Avec quelques traces antérieures52, le petit mobilier montre
qu’Estarac est bien occupé à La Tène D1a jusqu'à la fin de cette période, vers La Tène D1b
évoluée. La concentration des marqueurs chronologiques indique une phase importante
d’occupation comprise entre 125 et 75 av. J.-C., avec un pic théorique autour de 100 av. J.-C. (renvoi
à la fig. 29). L’occupation d’Estarac se développe après la fondation de Vieille-Toulouse et de SaintRoch et semble s’interrompre avant la période augustéenne pour laquelle nous n’avons aucun
indice. Est-ce dû à un abandon au profit de Vieille-Toulouse ? Des indices pris dans les couches
stratigraphiques d’un niveau final d’abandon précisément datable malheureusement détruit avant
les fouilles, auraient sans doute aidé à répondre à la question. Cependant les faits historiques et
archéologiques de la fin du premier quart du Ier s. av. J.-C. apportent quelques éléments de
réflexion sur les causes de cet abandon. Peut-être est-ce dû aux guerres civiles romaines et à une
volonté de renforcer et regrouper Vieille-Toulouse pour mieux contrôler et asseoir un véritable
chef-lieu de cité ? En 72 av. J.-C. la fondation par Pompée de la cité de Lugdunum Conuenarum
52
Hormis les habitats 1 et 2 du Premier Fer
47
(Saint-Bertrand-de-Comminges) mène probablement à un regroupement des villes fortes
environnantes pour renforcer l’axe de la Garonne supérieure. Il se pourrait que ces fortifications et
la densification de l’occupation que connaît de Vieille-Toulouse à cette époque (75 av. J.-C.)
s’accompagnent aussi d’une volonté d’homogénéisation du paysage urbain et de fait, rassembler les
habitats, dont celui d’Estarac. En effet des fouilles menées en 2007 révèlent une régularisation des
façades des constructions par des alignements plus normés 53 . Ces éléments historiques et
archéologiques peuvent par consensus apporter des éléments de réponse à la question de l’abandon
d’Estarac.
Si les faits peuvent difficilement être prouvés, ils ne laissent guère de place au doute que l’abandon
de Saint-Roch et l’établissement d’Estarac ont un lien relatif. Ce lien est certainement indirect, mais
le début de l’occupation d’Estarac coïncide avec le début du processus de démantèlement de
l’organisation Tectosage de Saint-Roch coordonné par l’administration romaine, et la volonté de
cette dernière d’asseoir à Vieille-Toulouse le nouveau chef-lieu de cité qui connaîtrait une cohésion
entre Romains et Tectosages. La crainte d’une réorganisation gauloise et les instabilités politiques
de la République romaine de ce début de siècle étant sans doute l’une des multiples raisons de ce
renforcement sur les hauteurs de la Garonne.
L’implantation d’Estarac est un élément chronologique et structurel de plus dans le processus
complexe du transfert de la Tolosa de Saint-Roch organisée autour de la protection des dieux
indigènes, à la civistas Tolosatium puis l’oppidum Latinum des Tolosani de Vieille-Toulouse placée sous
le contrôle de l’administration de la province romaine. Mais doit-on réellement parler d’Estarac en
tant que site pleinement autonome ou devrions-nous repenser le site et admettre qu’il est une
extension de Vieille-Toulouse ? En outre, Estarac semble être le fruit d’une transition entre la fin
d’une grande agglomération gauloise de plaine et l’essor d’un site de hauteur se transformant en
oppidum tout au long de la première moitié du Ier s. av. J.-C.
Notre étude du mobilier de l’instrumentum montre que le site d’Estarac est bien occupé à la fin du
IIème s. av. J.-C., peut être déjà peu avant l’abandon de Saint-Roch. Notre discutions sur la place et
le rôle d’Estarac aura eu quelque utilité si elle a permis d’apporter à l’étude des sites du Toulousain
un témoignage supplémentaire dans le processus de mouvement et de déplacement entre SaintRoch et Vieille-Toulouse à la fin du IIème s. av. n. è.
Enfin, les connaissances du site pourront être développées avec de nouvelles études menées sur la
céramique. Encore vierges de constructions modernes, les terrains séparant les sites de VieilleToulouse et Estarac pourront également apporter des informations si des recherches
archéologiques venaient à y être faites.
53
Gardes 2015, p. 38
48
Vue d’ensemble des principaux sites de l’âge du Fer au sud de Toulouse depuis le sud toutes
périodes confondues
(Fond de carte GoogleEarth)
49
150 av. J.-C.
125 av. J.-C.
Après 100
av. J.-C.
75 av. J.-C.
Représentation schématique et théorique de l’évolution des dynamiques de peuplement des
agglomérations de Toulouse entre la fin du 2ème et le début du 1er s. av. J.-C.
50
ANNEXES
Analyse des catégories fonctionnelles
Ce chapitre est consacré à l’étude de l’ensemble des catégories fonctionnelles du mobilier
d’Estarac. Notre inventaire comptabilise 154 entrées dans la base de données pour un total de 771
nombres de restes (fig. 30) et un poids de 11297,5 g. Dans la continuité de l’étude qualitative (supra
3.2.2), cette analyse va mettre en œuvre des recherches de parallèles et de typologies du mobilier
inventorié afin de le recontextualiser chronologiquement et géographiquement.
(771)
Fig. 30 Synthèse générale du corpus en nombre de restes (NR)
1. Habillage et soin du corps
Cette catégorie représente 3,80 % du nombre total de restes (771 NR), soit 44 restes. Les
matières dont sont constitués les objets de cette catégorie varient beaucoup. On retrouve de la
pierre, du verre, des alliages cuivreux, de l’os, de l’argent et de la lignite (matière organique
fossilisée).
51
1.1. Attache de vêtement
Les attaches de vêtement découvertes à Estarac sont principalement composées de fibules
(17 NR/NMI). 14 d’entres elles proviennent du dépotoir ; 2 de la fosse n° 5 ; et 1 du puits n° 9. Le
reste de cette sous-catégorie se cantonne à une épingle et d’une agrafe.
Fibules
Les fibules du dépotoir sont en alliage cuivreux et en fer (50% 50%). Nous avons pu
identifier et dater plusieurs types différents, cependant nous ne pourrons donner ici qu’une
fourchette chronologique au dépotoir en raison de l’absence de niveaux stratigraphiques relevés
durant la fouille.
L’état de conservation de la plupart des fibules de ce corpus nous a autorisé à proposer des
identifications selon les trois parties habituellement utilisées pour leur étude : la tête, l’arc et le pied,
l’ardillon ne présentant pas de variations morphologiques exploitables. La typologie réalisée par M.
Demierre met en évidence une arborescence créant des groupes, des séries puis des types
distincts54. Nous nous sommes servis de cette méthode de classement qui utilise principalement la
constitution de la tête des fibules55 (fig. 31). Pour apporter d’autres informations, nous avons
également utilisé la typologie de M. Feugère56.
Fig. 31 Codification des
têtes de fibules (M.
Demierre)
Les 7 fibules en fer provenant du dépotoir ont été les plus difficiles à identifier en raison de leur
état fragmentaire. 4 fibules sur les 7 ont pus être rattachées à une typologie.
La fibule n°104 (fig. 32) apparaît assez singulière en raison du pied dans le prolongement de l’arc
filiforme qui comporte deux perles. Habituellement les perles servent à fixer le retour du pied sur
54
55
56
Demierre 2015, p. 159
Fouilles Archéodunum 2009-2012, Verrier 2016.
Feugère 1985
52
l’arc, ici elles semblent n’avoir qu'une fonction décorative. Cette observation reste toutefois sujette
à caution, car il pourrait s’agir d’une erreur de lecture due à la forte corrosion de l’objet. Seule une
radiographie permettrait d’en être sur. De plus, la fragmentation de la tête (1 spire restante) ne
permet pas de connaître la constitution du ressort (nombre de spires ; corde externe - interne /
basse - haute ?) pouvant aider à préciser la chronologie. Cependant la forme coudée de l’arc et du
pied formant un angle droit permet de rapprocher cette fibule d’un exemplaire découvert dans une
tombe à Saint-Georges-Les-Baillargeaux (Vienne)57, et d’un autre découvert au Chemin-Chevaleret
(Deux-Sèvres), ce dernier étant daté de LT moyenne58. D’après M. Demierre, la constitution du
pied formé dans le prolongement de l’arc et de la position
des deux perles plaide en faveur des premières fibules de
LT D. Cela nous orienterait ainsi vers une période de
transition entre les pieds de schéma LT moyenne (pieds
raccrochés à l’arc), et les pieds de schéma LT finale (pieds
ajourés), soit vers 100/75 av. n. è.
Fig. 32 Dessin de la fibule n° 104 (fer)
La fibule n° 105 est de type à tête couvrante. La tête de notre exemplaire étant absente, ne permet
pas de le rattacher à une série bien précise. Son matériau, le fer, ainsi que sa forme (arc triangulaire
et pied ajouré dans le prolongement de l’arc, de schéma LT D) permet de la classer dans le groupe
5 de Demierre. Dans son étude, il cite un exemplaire provenant de l’oppidum d’Entremont
découvert dans un contexte daté entre 150/125 av. J.-C. Ces types de fibules souvent découverts
dans des contextes légèrement antérieurs à ceux du type de Nauheim, semblent d’après M.
Demierre, avoir été abandonné autour de LTD1b, vers le début du Ier s. av. n. è., peut être en
raison de leur faiblesse technologique qui ne leur garantissait qu’une courte durée de vie (fragilité
de l’arc). Plusieurs exemplaires en fer ont été découverts à Roanne ; en raison de l’arc court qui
compose notre fibule, nous serions tentés de la rapprocher de la fibule n° 10 de la planche 111
datée de l’horizon 3 de Roanne soit LTD159.
La fibule n° 106 est, comme pour les deux précédentes, dépourvue d’une tête correctement lisible.
Les parties restantes sont constituées d’un arc en demi-cercle filiforme et d’un fragment du retour
du pied rattaché à l’arc par une perle. Les spires étant manquantes, il est difficile de pouvoir
l’attribuer à un type avec certitude. Le pied correspond néanmoins au schéma LT moyenne (Type 4
de Roanne) et l’arc en arc de cercle semblerait faire correspondre notre fibule à la série 72 du
Groupe 7 Demierre qui propose une datation pour une phase évoluée de LTD1b.
57
58
59
Petorin, Soyer 2003, p. 245
Cornec et al. 2000, p. 61-66
Lavendhomme, Guichard 1997
53
Fibule n° 107 : de cette fibule très corrodée ne subsiste qu’un tronçon de l’arc en fer qui apparaît
être en demi-cercle et de section circulaire. Si l’identification semble difficile, voire impossible,
nous sommes tentés de la rapprochée du Groupe 7 Demierre.
La fibule n° 108 peut être attribuable au Groupe 7 Demierre. Cependant l’absence du ressort
empêche de pouvoir écarter la probabilité qu’il puisse s’agir d’une fibule du Groupe 4. Les seuls
critères exploitables pour sa caractérisation sont l’arc et le retour du pied fixé à l’aide une perle qui
révèle un pied de type de schéma LT moyenne. La particularité pouvant être notée est le
positionnement de la fixation par la perle du retour du pied sur l’arc. Celui-ci est haut sur l’arc, très
proche de la tête. Ce détail ne semble pas pertinent d’un point de vue chronologique, mais semble
intéressant à noter.
La fibule n° 109 est la moins lisible, avec seulement un tronçon de l’arc triangulaire restant. Il nous
semble donc cohérent de l’attribuer au type à tête couvrante en raison de la rareté des fibules de
Nauheim en fer constitué de ce même type d’arc.
Les 7 autres fibules du dépotoir sont en alliage cuivreux. Six sur sept ont été identifiées, une reste
incertaine.
La fibule n° 97 est de type à nodosité. Elle est constituée d’un arc coudé de section rectangulaire
interrompu par une bague moulurée à pied ajouré et d’un ressort à 4 spires à corde interne haute.
Cette fibule possède un pied de schéma LT finale ; la mouluration de son arc et de la constitution
de sa tête la rapproche du type 8a1 de Feugère qui est daté de la 1ère moitié du 1er s. av. n. è. Cette
fibule correspond aussi au type 613 et 61460 dans le classement typologique d’A. Leguen61, qui
propose une datation à la transition LTD1 / LTD2. La mouluration des nodosités faiblement
prononcées nous oriente vers une phase intermédiaire précoce dans l’évolution de ce type, soit vers
100/75 av. J.-C., qui se poursuit jusqu’à l’apparition des fibules à ailettes naissantes à la période
augustéenne.
La fibule n° 98 nous pose plus de difficulté. Elle ne présente qu’un arc filiforme qui semble
quelque peu déformé, et le pied est manquant. Cette partie manquante nous empêche de pouvoir
connaître le type de schéma du pied. La tête est constituée d’un ressort à 4 spires (1 manquante) à
corde interne haute. Elle semble indiquer un type de schéma de LT finale.
60
61
Fibules n° 621 et 622 du corpus d’A. Leguen, découvertes dans l’habitat n° 6 de Vieille-Toulouse
Leguen 2012, annexes p. 36.
54
La fibule n° 99 appartient au Groupe 4 de Demierre et plus précisément au type 431. Le pied est
de schéma La Tène moyenne, mais cette série à huit spires est attribuée à une production tardive,
soit entre LTD1a et LTD1b. Une occurrence a été découverte dans un fossé de la caserne Niel
associé à une fibule de Nauheim à arc fin62.
La fibule n° 100 est également du Groupe 4 de Demierre, les seules différences sont l’arc qui est ici
en demi-cercle et le ressort qui compte plus de 10 spires. Cette fibule à pied de schéma LT
moyenne est par conséquent, attribuable à la série 45 de Demierre, donnée pour une phase évoluée
de LTD1, soit vers 100 / 75 av. n. è.
La fibule n° 101 semble être un fragment de fibule à tête couvrante avec une déformation de l’arc
qui est plié sur l’avant. Ce dernier est inorné et le pied est de schéma LT finale. La fibule serait
donc rattachable au Groupe 5 de Demierre malheureusement le nombre de spires étant inconnu, il
n’est pas possible d’en connaître le type exact. Néanmoins, les types à tête couvrante en alliage
cuivreux (à pieds de schéma LT moyenne), semblent connaître une phase de création à l’extrême
fin de LTC2 pour s’éteindre à LTD1b pour les raisons de faiblesse technologiques citées plus haut.
La fibule n° 102 est l’une des deux fibules de type Nauheim retrouvées dans ce dépotoir. Elle
présente un pied de type schéma LT finale, un ressort à 4 spires à corde interne et un arc coudé
décoré de bordures soulignées par une rainure. Ces caractéristiques la rattachent au type 611 de
Demierre qui se retrouve dans la phase stratigraphique finale de la zone du Rectorat du site de la
Caserne Niel63, soit LTD1b évolué.
La fibule n° 103 appartient aussi au type de Nauheim, cependant un problème de cohérence se
poser quant au nombre de spires de la tête ; celui-ci est en compte cinq. Le pied étant manquant,
nous qualifierons donc cette fibule de « Nauheim » en gardant toutefois une réserve. L’arc en
revanche est correctement lisible, et possède un décor composé de demi-cercle se joignant au
niveau six rainures tracées perpendiculairement à l’arc.
Enfin, le dépotoir a aussi livré quelques ébauches de fibule, toutes traitées dans le mémoire d’E.
Thomas qui en compte 19, sauf une que nous avons ici placée dans la catégorie fonctionnelle des
demi-produits et résidus de production. Il s’agit de l’objet n° 130 constitué d’une longue tige en
alliage cuivreux aplatie à sa mi-longueur, se terminant par des extrémités en pointe et cassées.
62
63
Demierre 2012, p. 21
Idem p. 26
55
Synthèse chronologique des fibules du dépotoir :
La synthèse chronologique donnée par l’étude des fibules non-ébauchées du dépotoir est assez
homogène. Grâce à la chronologie de M. Demierre qui en découle, nous sommes en mesure de
proposer une datation du dépotoir légèrement plus haute que celle que donnait M. Vidal (Ier tiers
du premier s. av. J.-C.) ; l’association des fibules étudiées indique une datation de la période de
fonctionnement de ce dépotoir (de bronzier ?) de la LTD1b, soit à partir de 125 av. J.-C. et ne
dépassant pas le premier quart du Ier s (LTD1b évoluée). Les fibules à tête couvrante en fer
semblent indiquer la phase la plus ancienne, tandis que les types de Nauheim indiquent la plus
récente.
Les fibules n° 20 et n° 21 proviennent de la fosse n° 5. Ces deux attaches vestimentaires en alliage
cuivreux nous sont connus seulement par les dessins de M. Vidal. Ces derniers ne permettent pas
des identifications certaines. La fibule n° 20 est indéterminée, celle-ci est trop fragmentaire avec
seulement une spire restante et l’ardillon qui ne peut rien nous montrer. Le dessin de la fibule n°
21 semble nous indiquer une fibule de Nauheim, avec un ressort à corde interne et un arc
triangulaire ( ?), mais ici aussi l’identification semble risquée avec notamment le pied manquant.
La fibule n° 67 provient de la couche H du puits n° 9, soit l’avant-dernière couche de comblement
de la structure. Il s’agit d’une fibule de Nauheim en alliage cuivreux à 4 spires et corde interne, à arc
triangulaire inorné et à pied de type schéma LT finale. Elle est rattachable au Groupe 6 de
Demierre et plus précisément à la série 610 qui caractérise les fibules de Nauheim inornées,
correspondantes à des parures typiques du Languedoc puisqu’elles sont principalement retrouvées
sur des sites de cette région (grotte rutène du Sargel et sites du Toulousain64) avec notamment une
occurrence à Vieille-Toulouse publiée par M. Feugère (Feugère 1985) dont la localisation de
découverte demeure imprécise65.
Pointe en bronze et agrafe
Les deux autres objets de cette sous-catégorie sont une pointe (d’épingle ?) en alliage cuivreux qui
pourrait aussi être une pointe d’aiguille à chas (objet n° 127) et une agrafe en fer (objet n° 90).
Leur état trop fragmentaire ne nous permet pas d’en tirer des d’informations fiables.
64
65
Demierre 2012, p. 26
Leguen 2012, planche 74, fibule n° 944
56
1.2. Parure annulaire
Les parures annulaires sont composées de 22 restes. Elles se divisent en 12 perles (alliage
cuivreux, os, verre, lithique et argent), 1 boucle d’oreille (alliage cuivreux), 8 bagues (alliage
cuivreux) et 1 bracelet (lignite).
Les perles
Les perles n° 114, 115 et 116, toutes en alliage cuivreux, ont été découvertes dans le dépotoir. Nous
sommes tentés de dater ces perles de sections lenticulaires, ovales et en « D », de LTD1b par
association aux fibules découvertes.
La fosse n° 5 a livré 2 perles en alliage cuivreux (n° 16 et 17) et 1 perle (ou anneau) en argent (n°
18). Ces trois éléments ont été découverts dans la couche C, associés à la fibule de Nauheim
incertaine (n° 21), peut-être datable de LTD1b. De cette couche provient la majorité du petit
mobilier inventorié de cette fosse, dont une série de balle de fronde en céramique que nous
verrons dans la catégorie consacrée (supra 2.2). La perle en argent n° 18 est l’unique objet fabriqué
en cette matière et constitue, de fait, un élément important du site. Son diamètre intérieur (14 mm)
ne permet pas de qualifier cet objet de bague. Comme sur beaucoup de sites, les objets en argent
laténiens restent très rares. Le site de Corent (Auvergne) dont l’importance n’est plus à démontrer
pour la période laténienne n’a livré que très peu de mobilier en argent, fibules comprises (rapport
de fouille de Corent 2015, p. 244). Les travaux d’A. Leguen sur le site de Vieille-Toulouse n’ont
pour leur part, livré aucun objet semblable à cette perle ni d’autres objets en argent. Le site de la
ZAC Niel livre 49 restes de mobilier en argent pour un nombre total de 47009 restes66.
La fosse n° 6 a livré 2 perles en verre et 1 perle en roche blanche (stéatite ?), le tout connu par des
dessins seulement.
La perle n° 28 est en verre jaune pâle de section circulaire. Une occurrence a été découverte dans le
puits n° 14 de Vieille-Toulouse dans une couche stratigraphique inférieure à une autre d’où
provient une fibule de Nauheim de LTD1b67. Les perles en verre jaune uni semblent indiquer une
chronologie plus haute que celle vue jusqu’à présent à Estarac, et sont attestées uniquement dans
des contextes de LTC268. Cependant, la nôtre étant d’après les documents de fouilles en verre jaune
pâle, celle-ci pourrait plutôt être datée de LT D69
La perle n° 31 est constituée d’un verre blanc avec des inclusions de cercle bleu de section en
« D ». Une occurrence similaire, de moindre taille, a été inventoriée provenant de la citerne n° 4 de
66
Verrier 2016, p. 597
Leguen 2012, pl. 6.
68 Demierre 2012, p. 38
69 Deberge 2007, p. 168
67
57
l’habitat n° 4 de Vieille-Toulouse70. L’habitat est daté de la transition entre le IIème et le Ier s. av.
J.-C.71.
Enfin, la perle en pierre blanche n° 27 est interprétée par M. Vidal comme un élément central de
collier. La section est lenticulaire et le trou de suspension est légèrement décalé vers la section la
plus fine.
Le puits n° 2 à livré 2 perles, une en alliage cuivreux l’autre en os. La perle n° 11 est fragmentaire et
est fabriquée à partir d’un fil en alliage cuivreux aplati mis en spirale. Nous n’avons pour le
moment trouvé aucune comparaison (âge du bronze/1er Fer ?). La perle n° 10 est la seule en
matière osseuse du site. Elle est de faible dimension (ø 17 mm) et sa section est en « D ». Plusieurs
occurrences ont été inventoriées à Vieille-Toulouse72 ainsi qu’une à Saint-Roch73. Si beaucoup de
site offrent des déchets lié à leur fabrication (plaquettes en os trouées, fragment de perles en cours
de fabrication…) comme à Corent (Auvergne), Saint-Roch et Vieille-Toulouse (Haute-Garonne),
les perles en os semblent assez rares en fouilles74, ce qui pose la question de leur manière d’être
utilisées.
Enfin, une seule perle (n°66) a été découverte dans le puits n° 9. Il s’agit d’après le dessin de M.
Vidal, d’une perle en alliage cuivreux de section lenticulaire. La couche stratigraphique est
inconnue.
Boucle d’oreille (?)
L’objet n° 150, est identifié comme étant une boucle d’oreille dans le rapport de fouille de l’habitat
n° 1. Il est constitué à partir d’un anneau à jonc interrompu de section losangique, dont les
extrémités se terminent en pointes. Les exemplaires figurant dans la thèse d’E. Dubreucq75 peuvent
faire penser au nôtre, à un détail près, et non des moindres, les occurrences y figurant sont
constituées à partir de tôle d’alliage cuivreux repliée sur elle même. Notre possible « boucle
d’oreille » est constituée d’une barre en alliage cuivreux pleine. La datation pourrait néanmoins
correspondre puisqu’il s’agit dans tous les cas d’individus découverts sur des habitats de la fin du
Premier âge du fer.
Bagues – anneaux moulurés
Au total, 8 bagues ou anneaux en alliage cuivreux ont été
inventoriés. 4 proviennent du dépotoir (n° 110, 111, 112, 113) ; 3
70
Leguen 2012, pl. 51
71 Vidal dans Pailler 2002, p. 109
Fig. 33 Photographie de l’anneau n° 110
72
Leguen 2012
John 2015, objet n° 193
74 Deberge 2007, p. 170
75 Dubreucq 2007b, p. 42
73
58
de la fosse n° 5 (n° 13, 14 ,15) et 1 de la fosse n° 6 (n° 29).
Nous proposons le terme de bague en raison de la taille de leur diamètre intérieur, cependant ces
objets peuvent aussi avoir été accrochés ou cousus sur un vêtement, suspendu à un collier ou
encore cloué à des murs ou autres supports. La fonction de ces anneaux moulurés reste assez
imprécise, les bagues de type alliance ne semblent pas vraiment exister ; à cette période les bagues
sont généralement composées d’un chaton fixé à un anneau. Si la majorité est constituée d’anneaux
simples de section circulaire, en « D » ou ovale, l’objet n° 110 provenant du dépotoir prête à
l’attention ; il possède une section élaborée à 4 cannelures moulurées et à renflement central (fig.
33). La finition très aboutie de cet anneau sans doute conçu par la technique de la cire perdue lui
confère un aspect soigné. La typologie d’H. Guiraud sur les bagues et anneaux romains découverts
en Gaule, ainsi que les sites gaulois de Vieille-Toulouse, Saint-Roch (Haute-Garonne) et Lacoste
(Gironde) ne donnent pas de parallèle à notre exemplaire.
1.3. Parure autre
Cette sous-catégorie est composée d’un seul module. Il s’agit d’une
Amulette, pendentif ou pendant de harnais (objet n° 30), constitué
d'un anneau de suspension sommital et de quatre arceaux
enserrant un galet noir. La partie distale est formée d’un
cylindre creux orné de deux bourrelets. Il a été découvert au sein d’une poche
cendreuse centrale
Photographie du
pendentif n° 30
avec les autres objets de la fosse n° 6. Ces objets semblent
relativement rares sur les sites de la période. Nous citerons un exemplaire de Corent
(Auvergne) retrouvé dans un contexte LTD2b 76 , de forme différente, mais dont le
Fig. 34
Photographie du
pendentif de
l’oppidum de
Montlaures
(source :
artefacts.mom.fr)
principe reste le même : une cage en alliage cuivreux enserrant un galet. M. Poux
propose une utilisation dans le domaine de la parure d’harnachement, en raison de leur
poids important ne permettant pas de les rattacher au domaine de la parure
personnelle77. Vieille-Toulouse compte un exemplaire très proche de celui de Corent
retrouvé dans le même niveau qu’une fibule de LTD278. Un autre exemplaire provenant
de l’oppidum de Montlaures (Narbonne, Aude) semble correspondre à notre type, cependant aucun
contexte ne permet de le replacer chrono-culturellement puisqu’il
provient du marché des
antiquités de Béziers (fig. 34).
76
Poux 2008, p. 387
Idem p. 386
78 Leguen 2012, pl. 17, n° 177
77
59
1.4. Ustensile de toilette
Cette partie n’est constituée que d’un seul objet. Il s’agit d’un rasoir en alliage cuivreux
(objet n° 117) découvert au sein de l’épandage du dépotoir. Cependant cet objet n’est sans doute
pas à mettre en relation avec le reste du mobilier laténien découvert dans cette entité puisqu’il s’agit
d’un rasoir beaucoup plus ancien. Il est constitué d’une lame à double tranchant de section
lenticulaire, solidairement prolongée par un manche de section rectangulaire. Ces types de rasoirs
se rencontrent au cours de l’âge du Bronze final79. À ce jour, les objets liés à la sous-catégorie des
ustensiles de toilette de la période laténienne sont donc inexistants à Estarac.
2. Guerre et prédation
Cette catégorie représente 3,08 % des NR du corpus, avec 32 NR pour 21 NMI. Elle se
divise en quatre catégories : armement défensif, armement offensif, armement fourniment et ustensile de pêche.
Les objets inventoriés dans cette analyse ont été découverts dans les fosses n° 5 (26 NR) et n° 6 (1
NR), et les puits n° 8 (1 NR) et n° 9 (2 NR). L’habitat a livré 2 NR, caractérisés par deux fragments
de lame en fer (épée ?) ; nous n’avons pas ouvert de sous-partie pour ces derniers pour une raison
d’uniformité chronologique de notre étude. L’ensemble de ce mobilier permet d’ores et déjà
d’envisager une occupation du site d’Estarac par des auxiliaires gaulois de l’armée romaine. Le
territoire des Volques-Tectosages étant passé sous l’égide romaine dès la conquête de la Gaule
transalpine en années 121-118 av. J.-C80
2.1. Armement défensif
Cette sous-catégorie est constituée de deux objets. Un casque en fer et un manipule de
bouclier reflétant la présence d’une classe guerrière ou d’auxiliaire gaulois à Estarac.
Casque
Conservé au MSR, l’unique casque du site d’Estarac (n° 72 ) a été découvert en 1978 au sommet de
la cuvette terminale du puits n° 9 en association stratigraphique avec deux situles et une oenochoé
de type Kelheim. Depuis sa mise au jour, peu de publications ont été dédiées à cet objet. En effet,
M. Vidal a inclu ce casque dans sa thèse de 197781 et l’a publié dans un article dédié à la vaisselle
Exemples : Grotte de Perte du Cros (Lot) ; Colle-Basse (Alpes-Maritimes) ; Grotte Murée (Alpes-deHaute-Provence)
79
80
Moret 2008, p. 296.
81
Vidal 1977a.
60
tardo-républicaine en Gaule du sud-ouest82 mais le reste de la littérature se cantonne à de simples
mentions et brèves analyses83.
D’après nos recherches bibliographiques et discussions avec M.
Vidal, L. Pernet et A. Gorgues, il semble que ce casque ne possède
aucun parallèle. En effet sa forme est singulière, mais pourrait
cependant être rapprochée de certains types plus connus.
Ce casque en fer de 1,3 kg est composé d’une épaisse calotte lisse et
d’un couvre-nuque débordant intégré à bourrelet bien marqué. Le
front du casque est constitué d’une baguette en alliage cuivreux
pincée sur la
visière ayant conservé son aspect doré ; cet élément présente un décor de doubles incisions
obliques imitant ainsi une torsade. La visière comporte un autre élément, plus singulier. Il s’agit
d’une épaisse barre en plomb grossièrement taillée, pliée et pincée sur l’avant du casque.
Légèrement décalés sur le côté gauche du casque, le décentrage et la finition grossière de la pièce
ne plaident pas en faveur d’une fonction décorative. Cette pièce inutile à la « fonction militaire » du
casque, semble trouver son utilité dans le réemploi de ce dernier. En effet, cet élément en plomb
aurait servi au rééquilibrage du casque lors d’une réutilisation pour le puisage de l’eau dans le puits.
Un seau en bois découvert dans un puits de Vielle-Toulouse conservé dans les réserves du MSR
comporte le même type de pièce rapportée. Même si aucune expérimentation n’a été menée,
l’hypothèse d’une pièce servant à équilibrer le casque lors de sa descente et sa remontée pour le
puisage dans le puits semble la plus pertinente. Au niveau des attaches, il n’est pas pourvu de
paragnathides, mais il possède sur chacun de ces côtés des restes d’anneaux en forme de 8 fixés par
une plaque circulaire riveté à l’intérieur du casque dont les perforations de fixation sont visible à la
radiographie (fig. 37).
Le détail le plus singulier du casque est sans doute la partie sommitale de la calotte. Elle présente
en effet une sorte de dépression circulaire créant un renforcement de 4 à 5 millimètres sur tout le
haut du casque. Ce détail nous interroge, et peut nous laisser penser qu’il s’agit d’un emplacement
réservé à une pièce disparue (cimier ?). Nous avions d’abord pensé à une réparation, mais nous
avons sollicité le Musée Saint-Raymond, plus précisément Claudine Jacquet (Régisseur des œuvres),
afin de faire radiographier le casque par le laboratoire Matéria Viva de Toulouse (fig. 36 et 37). Elle
révèle d’abord l’absence de traces de brasure et semble montrer que la dépression est solidaire du
casque, détail témoignant d’une fabrication en une seule pièce. Malheureusement la résine utilisée
lors de sa restauration en 1983 a littéralement rempli le casque et ne permet pas d’être certain de
cette observation. Même si notre exemplaire est constitué de fer principalement, son aspect général
82
83
Vidal 1991, p. 188
Gorgues 2005, p. 85 ; Pernet 2010, p. 220
61
rappelle les casques de type coolus-mannheim en alliage-cuivreux dont les caractéristiques sont
d’avoir un timbre lisse et un bord épaissi décoré d’incision oblique comme ceux découverts dans
certains puits de Vieille-Toulouse. Il se peut que ce casque soit un métissage entre les traditionnels
casque coolus-mannheim et certain casque romain dont des scènes sculptées sur la colonne Trajane
montre la présence d’un anneau sommital (fig. 35), celui-ci ayant disparu du casque d’Estarac. Il
semble en tout les cas que cet exemplaire soit issu d’une production tout à fait singulière et non
d’un atelier de fabrication de types standardisés.
Fig. 35 Image tirée de Feugère 2005, p. 88 illustrant les casques romains à anneau sommital
Fig. 36 Radiographie du sommet du
casque
62
Fig. 37 Radiographies du couvre nuque et des fixations des
attaches latérales
Manipule de bouclier
L’objet n° 39 découvert dans la fosse n° 6 est un renfort de manipule servant à tenir et manier le
bouclier. Ces tiges plates de section rectangulaire terminées par un élargissement perforé sont
rivetées derrière le umbo de bouclier et permettent de renforcer le manipule en bois (fig. 38).
Notre exemplaire fragmenté mesure 5,6 cm de
longueur et 2,2 cm de largeur. La longueur de ces
éléments de bouclier mesure en moyenne 14 à 15 cm84.
On peut donc considérer que seule la moitié de notre
objet nous est parvenu. Le site gaulois de Lacoste
(Gironde) en a livré six exemplaires85. Ils sont donnés
pour la période de La Tène Moyenne par comparaison
à ceux retrouvés sur les sites de Gournay-sur-Aronde
(Oise) et Levroux (Indre). Cependant une différence
morphologique de l’élargissement de l’extrémité entre
ceux de Lacoste et notre exemplaire est à noter.
L’utilisation de ces éléments de renfort de manipule a
pus perdurer pendant longtemps. Nous pouvons
néanmoins l’associer stratigraphiquement à une perle en
Fig. 38 Modes de fixation d'un manipule de
bouclier (Rapin, 1988, fig. 22)
verre jaune attribuable à LTD2b et découverte dans la
même fosse. Elle apporte à notre corpus un élément de
présence d’un bouclier à Estarac.
84
85
Derion 2006, p. 39
Derion 2006 et Sireix 2012
63
2.2. Armement offensif
Cette sous-catégorie regroupe deux types d’armes : un fer de lance et 26 restes de balles de
fronde en céramique. Le premier a été découvert au sein de l’avant-dernière couche de
complément du puits n 9 (couche H), soit la partie supérieure du puits. Les balles de fronde ont été
découvertes dans la couche C de la fosse n° 5.
Fer de lance / javelot
Le fer de lance n° 62 est constitué d’un système emmanchement à douille fermée de forme
tronconique et d’une flamme triangulaire à nervure centrale arrondie. Il a été découvert dans la
couche H du puits n° 9, soit l’avant-dernière couche de comblement, qui renfermait également la
fibule de Nauheim inornée n° 67. Sa douille particulièrement allongée, plus grande que la flamme,
semble indiquer un javelot plutôt qu’une lance. Cette observation semblerait orienter la
chronologie de ce type d’arme à longue douille vers LT C286. On notera le faible diamètre intérieur
de la douille qui ne dépasse pas les 17 mm. Si la fibule de Nauheim n° 67 pourrait rapprocher cette
lance de LTD1b, il faut prendre cette information avec caution car la couche stratigraphique en
question étant très proche de la surface, un brassage des niveaux et du mobilier datant s’y trouvant
n’est pas à exclure.
Balles de frondes
Nous avons regroupé les 26 restes de balles de fronde sous le même numéro d’inventaire (n° 26)
(fig. 39). L’ensemble pesant 430 grammes a été découvert dans la couche C de la fosse n° 5. Cette
unité stratigraphique composée de terre noire a par ailleurs livré l’ensemble du mobilier inventorié
de la fosse. De forme biconique, ces balles sont constituées de céramique cuite, sans dégraissant
sauf exception. Ce type de projectile en terre cuite semble assez rare en Gaule interne et
méridionale87 et, au contraire, beaucoup plus courant en plomb,
notamment en contexte de Guerre des Gaules88. Par ailleurs,
nous avons pris le soin de peser une balle en plomb provenant
de Vieille-Toulouse. Il se trouve ainsi que le poids correspond
assez justement aux individus en céramique d’Estarac (environ
42 g. pour la seule balle intacte), dont la taille est de fait plus
grande (environ 2,5 fois plus grande). Les parallèles en Fig. 39 Photographie de l’une des balles
découvertes dans la fosse n° 5 d’Estarac
céramique sont rares, on citera les exemples de la balle de la
86
Brunaux et al. 1999, p. 245
Feugère 1992, p. 140
88 Poux 2008, p. 365, Deberge et al. 2014, p. 39 ; Exemples : région de Gondole et Gergovie
87
64
Rallongue (Hérault)89, ou encore les balles de Bragny (Saône-et-Loire) issues de contexte Premier
Fer90. Comme mentionné, les balles de Bragny sont datées de la fin du courant du Premier âge du
Fer, tandis que la balle de la Rallongue est datée du Hallstatt Moyen. Cependant la morphologie
des balles de frondes d’Estarac rappelle davantage celle des balles en plombs en « noyaux d’olive »,
utilisées au cours de la fin du Second âge du Fer en Gaule. Cette différence morphologique ainsi
que l’équivalence des poids avec les balles en plomb nous incite à croire que les balles d’Estarac
sont des armes de chasse ou de guerre laténiennes en dépit des parallèles plus anciens. Le site de
plaine du « Marais des Dourges » à Dourges (Pas-de-Clais), nous apporte un parallèle concret. Il
s’agit de trois balles de fonde en céramique aux dimensions similaires aux nôtres, trouvées dans le
fossé de l’enclos « en agrafe », daté de la phase 2 du site soit entre LT C1 et LTC291. Nous
signalerons un moule de balle en céramique retrouvé dans la rue Saint-Martin à Paris (Ile-deFrance) 92 . De façon plus convaincante, le niveau stratigraphique dont sont issues les balles
d’Estarac à livré un poids de pêche (n° 23), et d’une agrafe de ceinture datée de la fin de LT C2 et
de LT D1. De plus, ce niveau recouvre une couche d’amphores (couche B), donnant un argument
supplémentaire de datation pour la fin du Second âge du Fer.
La présence d’un tel attirail dans la fosse n° 5, regroupant au moins 15 individus (NMI) d’un type
d’objet assez rare soulève des questions. Mais comme nous l’avons vus en première partie de cette
étude, Estarac est fondé dans un contexte politique instable où nombre de changements au sein
des communautés locales sont opérés. Ces projectiles pourraient alors avoir un lien avec cette
période de tumultes. Nous serions néanmoins également tentés d’y voir un acte de dépôt
volontaire tant certaines de ces balles sont peu fragmentaires et devaient sans doute être encore
fonctionnelles au moment de leurs abandons. Leur rareté s’explique peut-être par une certaine
fragilité de leur matériau qui ne leur garantissait qu’une courte durée de vie. En outre, le groupe de
balles de fronde en céramique
d’Estarac constitue un exemplaire important de ce type de
projectile. D’un point de vue chronologique, nous pouvons admettre que leur utilisation est
attestée au moins jusqu’à La Tène finale.
2.3. Armement fourniment
Cette sous-catégorie fonctionnelle regroupe les objets liés à l’équipement militaire. Elle ne
concerne ici cependant qu’un seul type d’objet pour Estarac.
89
Py 1990, doc. 82 / n°12
Feugère, Guillot 1986, p. 188, fig. 30
91 Blancquaert et al. 2003, p. 128
92 Poux 2008, p. 367
90
65
Agrafes
Les objets n° 22 et n° 57 sont des agrafes de ceinturons en fer liées au port de l’épée qui succèdent
au système à chaîne métallique de LT C193. Nous appuierons cette analyse sur les travaux de G.
Bataille 94 qui prose un classement typologique des 80 agrafes de ceinturon découvert sur le
sanctuaire de la Villeneuve-au-Chatelot (Aube).
L’agrafe n° 22 (fig. 41) provient de la fosse n° 5. Il semblerait d’après le rapport de fouille qu’elle
fut découverte dans la couche C, en association avec les balles de fronde en céramique, cependant
la description du positionnement stratigraphique reste quelque peu sujette à caution. Quoi qu’il en
soit notre agrafe est rattachable au type 1A2 de Bataille (fig. 42). Celui-ci est caractérisé par un
anneau circulaire prolongé d’une partie intermédiaire filiforme, se terminant par un coude formant
le pied (ou le bouton), ce dernier étant manquant sur notre exemplaire. G. Bataille date ce type ente
la fin de LT C2 et LT D1 par comparaison à deux exemplaires retrouvés dans deux tombes de la
nécropole Wederath Belginum en Allemagne. Une occurrence assez semblable a été découverte
dans une couche inférieure de la fosse n° 40 de Vieille-Toulouse95. Cette couche (couche A) semble
être située sous le creusement de la fosse. A. Leguen date cet objet de LT C2 d’après un exemplaire
trouvé dans ce contexte chronologique à Ribemont-sur-Ancre (Somme). Selon les parallèles, notre
agrafe est datable de la fin de LT C2 et de LT D1.
L’agrafe n° 57 (fig. 40) est issue de la couche A du puits n° 8, soit le premier niveau de
comblement dans lequel à aussi été découvert l’oenochoé n° 61. Ce type d’agrafe est constitué d’un
anneau triangulaire qui surmonte une base très large donnant naissance une partie intermédiaire
filiforme se terminant par un coude formant le pied. Ce dernier est manquant sur celui-ci aussi.
Cette agrafe correspond au type 2A1 de G. Bataille (fig. 42) qui l’attribue à la période de LT
D1/D2 par comparaison à un parallèle découvert dans une tombe de la voie Galilei à Verdello
(Italie, Lombardie) ayant livré de la céramique tardo-républicaine et deux fibules de Nauheim d’un
type évolué. Le site de Roanne (Loire) a livré une agrafe se reprochant de la nôtre. Il s’agit de
l’agrafe n° 4 de la variété 1 qui compte quatre exemplaires dans le
catalogue du site, l’auteur propose une datation pour LT D196.
Fig. 40 L’agrafe de ceinturon n°57 de type
2A1 (dessin M. Vidal)
Fig. 41 L’agrafe de ceinturon n°22 de type
1A2
93
Brunaux et al. 2009, p. 128-129
Bataille 2001 et 2004
95 Leguen 2012, p. 27
96 Lavendhomme, Guichard 1997, p. 160
94
66
Fig. 42 Chronologie
des agrafes 2A1 et 1A
(d’après Bataille 2001,
modifié)
2.4. Pêche
Les objets reflétant une activité de pêche sur le site sont représentés par deux poids en
céramique et un hameçon en alliage cuivreux.
Hameçon
L’hameçon n° 135 découvert dans le dépotoir semble être un fragment d’aiguille recyclé. Il se
présente sous la forme d’une tige de section circulaire recourbée formant un simple crochet pointu
dépourvu de barbillon. L’autre extrémité pliée forme une boucle de suspension. Le choix du
matériau de l’alliage cuivreux ne semble pas anodin et devait rendre l’hameçon brillant et attirant
pour le poisson qui ne distingue qu’une gamme réduite de couleurs97. L’utilisation de différents
matériaux brillants s’utilisant toujours aujourd’hui pour la confection de ces objets. Bien que sa
forme évoque assez clairement un hameçon, il n’est guère possible de lui attribuer de type
particulier en raison de sa fabrication très « artisanale » et le manque de détails tel que la barbelure.
Poids de pêche (?)
Les objets n° 23 et 118 respectivement découverts dans la fosse 5 et le dépotoir ont été définis en
tant que poids de pêche ou de filet. Cette identification reste néanmoins sujette à caution en raison
du manque probant de parallèles. Ces éléments sont constitués de fragments de tessons de
céramique taillés perforés à deux reprises en leur milieu permettant hypothétiquement le passage et
l’accroche du fil de pêche. Le poids n° 23 comporte l’ébauche de deux perforations sous les deux
autres réussies.
97
Cleyet-Merle 1990, p. 148
67
3. Transport – Harnachement
Cette catégorie fonctionnelle représente une très faible partie du corpus (0,04 % du NR du
corpus) avec un seul objet lié au harnachement. Il s’agit d’un mors de cheval dont la découverte
tendrait à illustrer la présence d’une élite montée à Estarac. De prime abord, la vocation guerrière
de cet objet est à prendre avec précaution. Cependant, l’hypothèse d’une utilisation du cheval à des
fins agricoles semble peu crédible, d’autant que le mobilier lié à l’agriculture est très peu représenté
à Estarac (1%). Le pendant (de harnais ?) n° 30 et le manipule de bouclier n° 39 retrouvé dans la
même fosse pourrais ainsi faire converger cet ensemble vers un équipement militaire. Dans la
continuité de ce plaidoyer, la présence d’une élite guerrière à Estarac est très bien représentée à
travers le mobilier lié à l’armement de ce corpus (supra 3.2.). Concernant le domaine du transport,
aucun artefact n’est pour l’instant attesté sur le site.
3.1. Harnachement
Mors de cheval
L’objet n° 44 est un mors de cheval découvert dans la couche cendreuse de la fosse n° 6. Il est
constitué de deux grands anneaux latéraux de 51mm de diamètre et d’un canon brisé articulé. Ce
dernier mesure environ 87mm (une partie est manquante) et est constitué d’un anneau écrasé
laissant un œillet ouvert de chaque côté relié à une tige ajourée. Les deux éléments étant raccrochés
ensemble sont eux-mêmes reliés aux grands anneaux latéraux. Le canon mesure environ 87mm
(une partie est manquante). Une occurrence identique constituée d’un canon à anneau écrasé a été
recueillie dans le comblement médian de l’installation d’une palissade de l’enclos du site d’habitat
de Kerven Teignouse de Inguiniel (Morbihan)98. Ce dernier est daté du début de LT C1, période de
fortification du site caractérisé par la construction d’une enceinte quadrangulaire. Si les similitudes
avec notre individu sont fortes, nous pouvons néanmoins avoir des doutes concernant leur
contemporanéité et penser que les variations morphologiques de ces éléments de harnachement
ont été relativement faibles au cours du Second âge du Fer. Le mors n° 776 de Manching99 pourrait
être rapproché de notre exemplaire, mais la corrosion de l’objet nous empêche de lire correctement
la morphologie du canon. Un mors de cheval a également été trouvé sur le site de VieilleToulouse100, mais son état trop fragmentaire ne permet aucun rapprochement.
98
Tanguy et al. 2000, p. 170
Jacobi 1974, pl. 50, n° 776
100 Leguen 2012, Pl. 6, PF 14, n° 43
99
68
4. Mobilier et aménagement domestique
Cette catégorie rassemble le mobilier lié à l’usage domestique du quotidien. Elle est
constituée de 91 restes pour un nombre minimal de 39 individus représentant 8,13 % du NR du
corpus. À l’exception d’un seul objet provenant de la fosse n° 6, l’ensemble de ce mobilier provient
exclusivement de puits (n° 2, 8 et 9). La présence de ce mobilier d’utilité quotidienne dans les puits,
situés majoritairement sur le sommet de la crête, n’est pas anodine. Elle pourrait en effet
démontrer que les habitats d’Estarac se situaient à proximité de ces structures correspondant aux
points les plus hauts du site, donnant ainsi un accès direct à l’eau.
L’habitat n° 1 a livré 2 objets, cependant daté du Premier âge du Fer (dévidoir n° 153 ; et un
broyon).
4.1. Ustensile culinaire
Nous avons inventorié ici le mobilier destiné à être utilisé pour des fins culinaires, servant à
transformer, cuire ou consommer les denrées alimentaires. Ces objets sont le reflet direct du
quotidien de la population occupant le coteau d’Estarac, car ils devaient être journalièrement
utilisés.
Broyon et aiguisoir
L’objet n° 69 découvert dans le puits n° 9 est un aiguisoir lié à l’affûtage d’objets tranchants. Il est
constitué d’une pierre naturelle dure allongée de section quadrangulaire sut laquelle de multiples
traces d’affûtages et de plans facettés apparaissent (fig. 43). La densité du grain très fin et la petite
taille de cet aiguisoir qui tient dans une main (112 mm de long ; 27 mm de large), permettent de lui
attribuer une fonction d’aiguisage de petites lames (couteaux, rasoirs).
Fig. 43 Photographie
de l’aiguisoir n° 69
Fig. 44 Photographie du broyon n° 70
L’objet n° 70 est un broyon issu du même puits que l’aiguisoir (fig. 44). Il est constitué d’un galet
sphérique à grains de tailles moyennes (granit ?), présentant une face arrondie par usure (face A) et
une face opposée marquée par plusieurs impacts (face B). La face A est très lisse semble
69
caractériser une fonction de broyage culinaire (céréale ?) par un mouvement semi-circulaire dans
un mortier. La face B correspond peut-être à une phase préliminaire du broyage ; les traces de
percussion pourraient être le résultat d’un préconcassage des denrées avant la mouture.
Meules
Au total, 33 meules rotatives étudiées entre autres dans les travaux de Master d’Emilie Thomas en
2006101, majoritairement constituées d’un grès conglomératique provenant de la Marèse (nord
d’Albi en territoire Rutène)102 ont été découvertes dans les structures laténiennes d’Estarac (16
métas et 12 catillus (fig. 45) – et 5 meules du puits n° 2 qui n’ont pas été identifiées faute de
documentation). En fonctionnement, la méta (partie fixe) et le catillus (partie mobile) sont assemblés
par une pièce de bois ou de métal fixée par la perforation centrale. La rotation du catillus est
actionnée par un manche fixé dans un emplacement situé sur le flanc de la meule. Si nous n’avons
pas eu la possibilité de les étudier en main, la grande majorité semble avoir été abandonnée entière.
L’origine de ces types de meules semble être le monde ibérique. Elles apparaissent au sud de la
Gaule en Languedoc au VIème s. av. J.-C. et se diffusent en Gaule interne au IIème s. av. n. è103.
Certaines meules découvertes à Estarac ont été déposées soigneusement de manière à être
empilées ; c’est le cas des meules provenant de la couche F du puits n° 2 (fig. 46) et de la couche E
du puits n° 9. Cette observation témoigne d’un dépôt des meules plutôt que d’un rejet. Il est
possible que cet « abandon soigné » soit le résultat d’une volonté d’économie de l’espace dans le
puits servant alors de dépotoir, cependant l’hypothèse d’un dépôt rituel n’est pas à exclure. Un cas
similaire à été observé sur l’oppidum du Fossé des Pandours à Saverne (Bas-Rhin), où quatre meules
(deux couples) recouvraient quatre haches à douilles en fer et un pic (talon ?) disposé dans le fond
du puits n° 3104. Ces meules datées de LTD1-D2 semblent avoir été déposées et non jetées,
témoignant d’un dépôt rituel. Les meules d’Estarac ont toutes été retrouvées dans des puits
uniquement, signifiant peut-être une utilisation en contexte d’habitat.
Fig. 45 Tableau de synthèse du nombre de meules découvertes à Estarac
101
Les meules rotatives du deuxième âge du Fer sur la bordure sud-ouest du Massif Central
Thomas 2006, p. 23
103 Thomas 2006, p. 15
104 Jodry, Feliu 2008, pp. 275-282
102
Fig. 46 Meule in-situ lors du
dégagement du puits n° 2 (cliché
G. Fouet, 1961)
70
D’un point de vue chronologique, trois meules (2 métas et 1 catillus) ont été découvertes sur le haut
de la première couche de comblement du puits n° 8 (couche A). Elles recouvraient l’oenochoé n°
61 et l’agrafe n° 57 datés de LT D1 (supra 2.3.).
4.2. Vaisselle métallique
Cette sous-catégorie fonctionnelle rassemble deux types d’objets : Oenochoé (ou cruche) et
situle, découverts dans les puits n° 8 et n° 9. Ces objets métalliques importés de tradition italique
sont les plus volumineux découverts sur le site et bien que leurs surfaces portent les stigmates
d’une longue durée de vie, leur état de conservation est très bon. Cette vaisselle métallique fait
partie du service à vin et peut témoigner de la pratique du symposium. Cependant il n’est guère
possible d’être certain qu’elle fut pratiquée à Estarac avec pour seuls éléments deux situles et deux
oenochoés, qui peuvent aussi bien être donnés pour de simple récipient à eau105. Cependant les
puits les contenant pourraient appartenir à un ou
plusieurs
propriétaires
au
statut
particulier.
Si
l’hypothèse est à prendre avec beaucoup de précautions,
la découverte du casque n° 72 et du fer de lance/javelot
n° 62 provenant des mêmes structures peut témoigner
d’une appartenance à un auxiliaire gaulois de l’armée
romaine106.
Situles
Contexte et interprétation :
Les deux situles n° 73 et n° 74 en tôle d’alliage cuivreux
ont été retrouvées dans la même couche de
comblement du puits n° 9 mais sont situées à des
niveaux différents (fig. 47). Cette couche (B) qui a
également livré le casque n° 72 et l’oenochoé n° 71
constitue le niveau stratigraphique le plus riche du site.
Les objets n° 74, 72 et 71 ont été découverts sous un
Fig. 47 Dessin en coupe du puits n°9, en rouge
la couche ayant livrée la vaisselle métallique ainsi
que le casque en fer (dessin M. Vidal)
niveau vierge de tout autre vestige formant un ensemble
105
106
Perrin, Schönfelder 2003, p. 44
Pernet 2010, p. 222
71
clos d’objets relativement rares. Leur position de découverte pourrait indiquer que ces objets ont
soigneusement été déposés, à une certaine distance les uns des autres. À l’instar du puits 16 du
quartier Saint-Roch à Toulouse, A. Gorgues démontre que certains puits ont bénéficié d’une
attention particulière107. Il observe des dépôts d’objets complets dans le fond de structures, qui
d’après les données stratigraphiques, y ont été placés peu de temps après leur creusement et avant
leur mise en service (les dépôts étant souvent scellés par une chape de marne ou de sable, et parfois
de planches en bois108). Il en va de-même pour un puits inventorié et fouillé par G. Fouet en 1958
découvert dans un éboulis sur une pente du site de Vieille-Toulouse109. Dans la stratigraphie qu’il
décrit et dessine, une situle du même type à été placée dans le fond du puits sous une épaisse chape
de marne très dure et compacte scellant donc ce qui apparaît être un dépôt.
Le puits 9 d’Estarac reproduit exactement ce schéma de dépôt. Il est composé d’une situle
cabossée (n°73), d’une oenochoé en tôle de bronze (n°71) et d’un casque en fer (n°72), l’ensemble
placé sur la cuvette terminale du puits, par-dessus laquelle un « énorme bloc de marne dure »
basculée volontairement sur le dépôt scellait l’ensemble110, ayant par ailleurs certainement été à
l’origine des marques visibles sur la situle et de la cassure de l’anse de l’oenochoé. Ce même puits a
livré une deuxième situle, découverte cette fois sur le bloc de marne, séparant ainsi cet objet du
reste du dépôt (situle n°74). Cette dernière n’ayant pas été destinée à la déposition sous la chape de
marne a connu une autre utilité avant d’être perdue ; en atteste la réparation faite du fond qui a été
remplacé pour servir de seau à puiser111.
Fig. 48 Constitution
des dépôts
découverts au fond
des puits du
centre/sud-ouest de
la Gaule
(Verdin et al. 2012,
p. 403)
Une interprétation plus poussée que celle d’un sacrifice matériel de fondation serait illusoire tant
les schémas de constitution des dépôts au sein des puits du sud-ouest sont variables (fig. 48)
107
Gorgues 2003, p. 138
Vidal 2001, p. 124
109 Fouet 1958, p. 117
110 Vidal 1978, rapport de fouille du puits n°9
111 On notera que le nouveau fond a semble t-il augmenter la hauteur de la situle et donc sa contenance.
108
72
(vaisselle métallique/céramique, seaux, casques, militaria et même un cas de pot ovoïde contenant
un mulot dans le puits n°10 de Saint-Roch à Toulouse). Les exemples montrent que le rituel
semble bien attesté, mais il n’en reste pas moins difficile à démontrer et interpréter bien que
certains cas s’apparentent bien à des dépôts de fondation112.
Il faut néanmoins mesurer la véracité de l’hypothèse des dépôts de fondation de ces puits. Dans le
sud-ouest de la France, et notamment en région Midi-Pyrénées, les études portant sur l’utilisation
des puits gaulois s’accompagnent d’une histoire de la recherche tournée vers des interprétations
funéraires puis cultuels. Ce n’est que très récemment qu’une étude menée par G. Verrier a
contribué à replacer l’utilisation des ressources en eau au centre du débat et à définir le temps
d’utilisation de ces derniers. Si dans notre étude les blocs de marnes peuvent s’apparenter à des
éléments de scellement de dépôts, ils peuvent tout aussi bien être le résultat de l’effondrement des
parois des puits en question. Les objets retrouvés sous les blocs ayant été simplement perdus avant
l’effondrement.
Typologie :
Ces deux situles comparables à certaines retrouvées à VieilleToulouse 113 appartiennent à une série de types à laquelle une
appellation générale comme « situles de types Egger 21 à 23 » peut
être utilisée 114. En effet, d’après des observations réalisées par F.
Perrin et M. Schönfelder faites sur des situles complètes dites
« petites situles à attaches en fer », il n’y pas de séries qui se
distinguent les unes des autres. La typologie qu’avait réalisé H.-J.
Egger115 de ces situles était basée sur des assemblages bien définis de
Fig. 49 Situle à crochets d’anse
fixée dans un cerclage en fer
(Perrin, Schönfelder 2003)
forme de crochets d’anse et de profil de corps. Or, les exemplaires
découverts depuis montrent que ces petites situles possèdent des
formes d’anse et de corps qui se combinent et varies en fonction des
ateliers de production. Pour ces objets la standardisation paraît
finalement être absente ou très secondaire. L’anse peut être attachée
par deux anneaux formés aux extrémités d’un cerclage en fer qui
étrangle le col (fig. 49) comme pour nos deux exemplaires d’Estarac,
mais elle peut aussi être attachée par une plaque rivetée sous le col Fig. 50 Situle à crochets d’anse fixés
(fig. 50). Ce critère morphologique des anses peut se combiner avec
sur une plaque en fer rivetée
(Perrin, Schönfelder 2003)
des profils de panse à carène douce ou anguleuse, haute ou basse.
112
Verdin et al. 2012, p. 505
Leguen 2012, pl. 12, puits 16 et pl. 21, puits 23.
114 Perrin, Schönfelder 2003, p. 45
115 Eger 1951
113
73
Les combinaisons sont multiples comme le montre ce tableau de répartitions de critères
morphologiques des petites situles à attache en fer (fig.51). Ces situles n’indiquent pour le moment
aucune variation typo-chronologique mais laissent entrevoir des perspectives de recherche si
d’autres découvertes venaient à être réalisées.
Fig. 51 Variations de
critères morphologiques de
situles complètes
(Bolla In : Feugère 1991)
Chronologie :
Comme à Vieille-Toulouse, nos situles ont été retrouvées dans le premier comblement du puits,
signifiant qu’elles sont antérieures ou contemporaines du reste du mobilier des couches
supérieures. L’oenochoé de type Kelheim (n°71) provenant de la même couche, constitue un bon
marqueur chronologique de LT D1 (150-75 av. J.-C.). Le puits n° 41 de l’oppidum de l’Ermitage
d’Agen (Lot-et-Garonne) a livré une situle du même type, découverte dans une couche renfermant
également une fibule de Nauheim donnant une datation de la fin du IIème s. av. n.è.116. Le puits 16
de Vieille-Toulouse livre également une fibule de Nauheim prise dans la même couche que les 3
situles si trouvant117. Le niveau supérieur de ce même puits a livré
un bracelet en verre bleu daté de LT C2 – D1. Les exemples cités
orientent vers une datation de ces situles qui converge vers la
transition entre le IIème et le Ier s. av. J.C., mais peut s’étendre
jusqu’à la fin du premier quart du Ier s. av. n.è.
Oenochoés
Contexte et interprétation :
Les oenochoés n° 61 et n° 71 sont des cruches dites de type
Kelheim. Elles proviennent toutes les deux des niveaux inférieurs
des puits n° 8 et n° 9 (fig. 52 et 53). De manière récurrente, elles
ont été retrouvées dans les premières couches de comblement des
116
117
Fig. 52 Puits n°8, l’oenochoé
n°71 provenant de la couche A
Verdin 2004, p. 39
Leguen 2012, p. 52
74
deux puits et font partie d’un hypothétique dépôt de fondation des structures (supra. 4.2. Situles).
L’oenochoé n°71 a été découverte avec le mobilier de dépôt du puits n°9 sous la chape de marne
évoquée précédemment (fig. 53). L’oenochoé n° 61 a été découverte en association avec l’agrafe
n°57 datée de La Tène D1 (supra. 2.3). Cet ensemble était isolé des autres couches de comblement
du puits, scellé par trois meules rotatives posées à plat sur ce niveau (fig. 48) suggérant là aussi le
schéma d’un dépôt de fondation scellé, sauf qu’ici il prend place dès le niveau de la cuvette du puits
(couche A).
Avec le casque et les situles, la découverte de ces oenochoés peut
suggérer la présence d’une population gauloise relativement aisée.
Ces cruches de Kelheim font partie des types classiques de vases
importés d’Italie en Europe centrale à La Tène D1, elles sont dites
tardo-républicaine et sont des objets relativement rares. Souvent
découverts en contexte funéraire seulement, les habitats ne livrent
que de fragments de pieds ou d’anses118 (ex : oppidum de l’Ermitage
d’Ales, Gard119).
Fig. 53 Puits n°9, l’oenochoé
n°61 provenant de la couche B
Typologie :
Décrite dans l’article de M. Vidal120, la forme des oenochoés de types Kelheim varie principalement
au niveau de la panse. Celles-ci peuvent être bicontronique, piriformes ou renflées. Ces cruches se
caractérisent par une panse renflée vers la base et sont richement ornés au niveau de l’anse par un
masque barbu et des motifs végétal stylisés. Toutes sont datées par des contextes particulièrement
homogènes compris entre la fin du IIème s. et le premier tiers du Ier s. av. n. è121. Cependant, si une
provenance italique semble être acceptée dans les différentes études, les deux exemplaires d’Estarac
se distinguent entre eux au niveau du style du masque, de même pour la taille des cruches (200 mm
de hauteur pour l’oenochoé 61 contre 217mm pour l’oenochoé 71), les cols diffèrent aussi au
niveau de l’épaisseur, l’une est nettement plus massive (n°61) que l’autre qui présente un col en tôle
très fine. Cela permet d’entrevoir voir des ateliers de production différents.
Datation :
Dans la sépulture de Mouriès (Bouches-du-Rhône) a été découverte une anse de cruche de
118
Perrin, Schönfelder 2003, p. 49
Dedet, Salles 2013, p. 29
120 Vidal 1977b
121 Boube 1991, p. 23
119
75
Kelheim caractérisée par l’ornementation d’un masque de visage portant une barbe aux traits
souriants et aux yeux marqués par une arcade sourcilière proéminente. Cet élément de cruche de
Kelheim a été découvert avec une épée de type gladius hispaniensis datée avec le reste du mobilier
issu de la tombe de la fin du IIème et du tout début du Ier s. av. n. è. La céramique relativement
abondante et courante dans les sépultures de la fin du Second âge du Fer a permis de dater
l’enfouissement de cette sépulture dans le premier quart du Ier s. av. J.-C. 122. L. Pernet fait de cette
tombe celle d’un auxiliaire gaulois et petit noble local, ayant servi dans l’armée romaine, en raison
notamment de la date d’enfouissement et de la présence de l’épée de tradition romaine123.
L’oppidum de l’Ermitage d’Agen (Lot-et-Garonne) a livré deux oenochoés découvertes dans des
contextes similaires à celles d’Estarac ; à savoir le fond du puits Z1 fouillé en 1990 au lieu-dit
Donnefort et le fond du puits 41 situé dans la zone 21 de la fouille de 1992 à 1995. On notera la
récurrence de l’association oenochoé-casque des puits n° 9 d’Estarac et du puits Z1 de l’oppidum de
l’Ermitage qui en font des associations similaires (de fondation ?) similaire. L’oenochoé de
Châtillon-sur-Indre (Indre) a été découverte dans une tombe en association avec un poêlon de type
Aylesford et un poignard anthropoïde. L’enfouissement est daté vers le milieu du Ier av. n. è124.
Cependant L. Pernet remonte légèrement la chronologie à LT D1b évolué soit vers 100/75 av. J.C.125.
La vaisselle métallique tardo-républicaine semble être composée de onze types de mobilier se
rapportant à des modèles italiques liés au banquet et à la consommation du vin (recevoir, laver,
puiser/versé,
mélanger,
filtrer et consommer) 126 .
Les éléments de vaisselles
métalliques
d’Estarac
(oenochoés et situles) et
des
autres
sites
du
Toulousain
sont
déterminants
dans
l’analyse
des
axes
de
circulation et d’échanges
commerciaux en Gaule
122
Marcadal, Féménias 2001, p. 194
Pernet 2010, p. 213
124 Ferdière, Villard 1993, p. 99
123
125
Fig. 54 Carte de répartition quantifiée en NMI des
vaisselles métalliques tardo-républicaine (Omer et
al. 2013, p. 482, fig. 14)
Pernet 2010, p. 234
126
Omer et al. 2013, p. 681. Exemples : Bassin, plat, situle, cruche, poêlon, simpulum, passoire, gobelet, coupe… et
Poux 2004.
76
Transalpine. Ils permettent de mettre en évidence l’approvisionnement en ustensiles destinés à la
consommation du vin et de fait, à certains lieux de pouvoir contrôlés par les élites peu ou prou
romanisées (fig. 54).
4.3. Polyvalent
Cette sous-catégorie concerne l’unique reste de seau en bois. Il s’agit d’un fragment de
cerclage métallique encerclant les planches constituant le seau (fig. 55) (diamètre inconnu). L’objet
n° 12 a été découvert dans la couche F du puits n° 2, soit la partie supérieure de la structure. Il se
présente sous la forme de plusieurs fragments de tôle en alliage cuivreux ornés de décors en "s"
horizontaux se chevauchant entre deux bandeaux, le tout formé par la technique du métal
repoussé. Certains de ces fragments faisant partie d’un seul cerclage comportent les perforations de
fixation au seau. Ce type de seau à cerclage est bien connu dans le Toulousain avec plusieurs
exemplaires découverts à Vieille-Toulouse127, mais aussi à Agen (Lot-et-Garonne) dans le puits 41
associé à un riche mobilier dans la couche la plus profonde du puits128. Le puits 26 de VieilleToulouse a livré un seau à cerclage à décors certes plus complexe que notre exemplaire, mais s’en
rapprochant tout de même
129
. Celui a été
découvert dans la couche B du puits (avant
dernière couche en partant du fond), au-dessus de
laquelle, la couche H livre une agrafe de ceinturon
datée entre La Tène D1 et Auguste130. Un autre
cerclage très similaire avec la même iconographie
de « esses », somme toute assez courante sur ces
supports,
provient du seau d’une sépulture
(tombe 16) de Thugny-Trugny au lieu dit Le Mayet
Fig. 55 Fragment du cerclage à décors de esses
en alliage-cuivreux n° 12 provenant du puits 2.
(Ardenne)131.
127
Leguen 2012, puits 16, 26, 42, 65
Verdin 2004, p. 58
129 Objet n°227 de l’inventaire d’A. Leguen (2012). Les motifs de esses sont plus élaborés
130 Bataille 2008, p. 31
131 Metzler, Gaeng 2009, p. 302
128
77
5. Objets polyvalents
Nous avons regroupé ici deux types d’objets relativement courants sur les sites laténiens :
couteaux et anneaux. Cette catégorie représente 0,88 % du nombre de restes du corpus.
Les couteaux d’Estarac sont tous en fer et ne possèdent pas de dimensions singulières permettant
de leur attribuer une fonction particulière. Destinés à couper, comme nos couteaux modernes, ils
peuvent avoir eu des fonctions multiples (cuisine, artisanat, chasse, armement…). Les fragments de
couteau n° 36 et 37 ont été retrouvés dans la même fosse. Le fragment n° 37 apparaît être une
lame de couteau à dos convexe relativement épais. En revanche il est moins aisé de caractériser
précisément le manche n° 36. En effet, il s’agit d’un manche de section rectangulaire fortement
courbé à œillet de suspension terminal dont la lame est manquante. Cette forme courbe du manche
semble singulière et celle-ci nous questionne encore quant à la véritable identification de l’objet.
Les anneaux n° 47, 49 et 68 sont tous en alliage cuivreux et sont au nombre de trois. Il s’agit ici
d’anneau simple de section circulaire de faible diamètre (ø 18mm, 20mm et 42 mm), ne pouvant
être rattaché à une fonction particulière.
6. Mobilier / immobilier
Cette catégorie représente le plus grand nombre de reste avec 43,86 % du corpus. Nous
avons regroupé trois sous-catégories se rapportant aux objets étant uniquement fonctionnels et
non décoratifs, liés au bâti. Ce mobilier découvert dans l’ensemble des structures (puits et fosses)
met en évidence la présence de constructions architecturales en bois à Estarac. Il peut ainsi donner
quelques indices sur l’importance de ces structures sur le site. Avec 468 NR et un poids total de 2,6
kg, Estarac présente une proportion assez faible de ce type mobilier (surtout des clous) 132 .
Cependant la faible superficie du site semble relativement s’accorder sur ce nombre de restes, on
peut néanmoins également supposer qu’un certain nombre de ces objets, étant ferreux et souvent
très corrodés, ont pus passer inaperçus, voire ne pas être prélevés lors des fouilles.
Nos identifications et réflexions ont été pour le plus grand nombre basé sur l’étude de J.-P.
Guillaumet, Paléomanufacture métallique. Méthode d’étude, 2003.
132
En comparaison le site de Vieille-Toulouse compte environ 900 NR (Leguen 2012) et Saint-Roch 11000 NR
(Demierre 2015)
78
6.1. Huisserie
Dans cette sous-catégorie, nous avons inventorié les objets se rapportant à l’assemblage de
pièces de bois de charpente, de portes ou de meubles. Ils se composent de plaques, ferrures,
crampons, pitons et pitons ouverts. Si ces types d’objets restent peu représentés à Estarac133, la
présence de crampons et de clous semble bien indiquer la présence de construction en bois.
Les plaques et les ferrures sont des bandes de fer plat pouvant être clouées ou rivetées sur des
supports en bois, comme l’attestent les quelques rivets restants. Ces éléments peuvent être
considérés comme des renforts ou des pièces de fonctionnement de portes, de fenêtres ou de
meubles (objets n° 4, 38, 41, 51, 52, 54, 56, 86, 89, 143, 144).
Les crampons n° 43 et 60 découverts respectivement dans la fosse 6 et puits 8, caractérisent sans
doute au mieux la présence de pièces de bois architecturale bâti. Ce sont des pièces en U de section
rectangulaire, aux extrémités pouvant être en pointes ou arrondie. Elles sont destinées à maintenir
des pièces de charpente entre elles.
Le piton n° 65 découvert dans le puits 9 est constitué d’un anneau fermé de section circulaire qui
surmonte une tige fragmentée destinée à être fixée dans le bois. Il sert de partie femelle à une
charnière ou aire passé un lien134.
Le piton ouvert n° 76 découvert dans le dépotoir se compose d’une sorte de clous dont la tête en
crochet se termine en pointe. Les pitons ouverts servaient à suspendre des outils, des ustensiles
culinaires ou de la nourriture carnée. Étant issu du dépotoir, nous serions tentés d’y voir un
crochet de suspension d’outils peut être liés à la métallurgie dans l’hypothèse où un atelier de fonte
aurait existé dans ce secteur du site. De par leur fonction multiple, ces objets se retrouvent
fréquemment sur les sites laténiens, comme à Lacoste (Gironde) 135 , l’oppidum du Titleberg
(Luxembourg)136 ou l’oppidum de Corent (Puy-de-Dôme)137.
6.2. Serrurerie
Les objets liés à la serrurerie d’Estarac indiquent la présence de portes ou de meuble
comportant un système de fermeture à clé. Les verrous étant des pièces complexes constituées de
133
Seulement 16 NR au total sur le site pour cette sous-catégorie fonctionnelle
Guillaumet 2003, p. 53
135 Derion 2006, p. 70, objets n°542, 543, 544
136 Metzler, Gaeng 2009
137 Poux 2015
134
79
plusieurs éléments, il est fréquent de retrouver certains fragments du système. Ici, il s’agit d’un
foncet et d’une gâche de serrure découverts dans la fosse 6 et le dépotoir.
Le fragment de couverture, ou foncet de serrure n° 42 se présente sous la forme d’une plaque
rectangulaire en fer ajourée d’une entrée de clé rectangulaire. Elle présente plusieurs perforations
aux angles permettant la fixation de celle-ci à un panneau en bois. Sa taille relativement modeste
(73 mm x 81 mm) le rattacherait à un verrou de coffre plutôt qu’à une porte.
L’objet n° 75 découvert dans le dépotoir est une gâche de serrure par glissement. Souvent
confondue avec les crampons de menuiserie avec sa forme en U, elle se distingue par son profil
épais et sa largeur. Cet objet situé dans la tranche d’une porte sert à empêcher le verrou de sortir138.
Il atteste donc ici, de la présence de porte à fermeture par verrou à Estarac.
6.3. Quincaillerie
Cette
sous-catégorie
regroupe les clous, les rivets et les
rivets à contre-plaque. La très
mauvaise conservation des clous
d’Estarac n’a pas permis d’étude
poussée, permettant d’identifier
plusieurs types de clous distincts.
Ils sont au nombre de 468 NR
pour 235 NMI. Si la répartition
Fig. 56 Répartition par structures du nombre de restes de clou
spatiale des restes de clous est
assez homogène (fig. 56), la fosse n° 5 est la structure ayant livré le plus de clous (161 NR ; 103
NMI). Faut il peut être y voir la présence d’une construction dans cette zone ? A contrario, le puits
n° 9 n’en a livré aucun, cependant nous doutons de ce constat et pensons qu’ils n’ont simplement
pas été conservés lors de la fouille de ce dernier. Le dépotoir a livré deux clous de taille supérieure
à l’ensemble des autres du site, permettant de les rattacher au type V de la typologie de F. Blondel,
utilisé pour la construction et l’assemblage de grandes pièces de bois139.
138
139
Guillaumet 20à3, p. 135, fig. 96
Blondel 2007, p. 26
80
7. Outils spécialisés et objets de la production
Avec 18 NR, cette catégorie-fonctionnelle représente 1,6 % du corpus. Elle rassemble les
outils et objets liés à la production artisanale d’Estarac (métal, textile et autres). Les outils liés au
travail des textiles, vanneries et peaux sont assez bien représentés. En revanche, on observe une
très faible proportion d’objets liés au travail de la métallurgie qui ne se composent que d’un seul
objet, qui plus est, provient de l’habitat n° 1, et ne rentre donc pas dans notre période d’étude.
Dans l’hypothèse d’un atelier de fonte et de travail des alliages cuivreux se trouvant à proximité du
dépotoir140, ce « vide » d’objet lié au travail du métal peut paraître surprenant. En effet le dépotoir
n’a livré aucun outil permettant de caractériser le travail du métal. En revanche il livre un grand
nombre d’objets ébauché141 (infra 3.8) et d’autres, liés au travail des textiles (pesons, aiguilles à chas
et fusaïoles). Les proportions d’outils de la métallurgie contrastent fortement avec le site de SaintRoch. Ce dernier comptabilise dans une analyse des objets issus des fouilles anciennes 9% du total
d’un corpus constitué de 643 restes142. Le site de Vieille-Toulouse compte aussi plusieurs vestiges
de la fonte d’alliage cuivreux et de dinanderie, mettant par ailleurs en évidence la présence de
plusieurs pôles de fabrication de la chaîne opératoire de l’artisanat des alliages cuivreux143.
7.1. Outil de la métallurgie
Comme mentionné au-dessus, les outils de la métallurgie sont absents pour la période de
La Tène finale à Estarac. Un seul objet provenant de l’habitat n°1 daté du Premier âge du Fer,
caractérise la possible fonte d’alliage-cuivreux avec un fragment de moule en céramique (objet n°
149).
7.2. Outil du travail des textiles, vannerie et peaux
Nous avons rassemblé ici les outils utilisés pour la confection de textiles. Aucun objet lié au
travail de la vannerie ou des peaux n’a été recensé à Estarac.
140
En raison du grand nombre d’objet métallique ébauchés et fragmentés découvert dans cette entité
21 fibules et 25 tiges non-identifiées + des barres martelées, plaques…
142 John 2015, p. 49
143 Leguen 2012, p. 45
141
81
Aiguilles à chas
Nous avons référencé ici les aiguilles à chas n° 124, 1265,
126, 128 et 131 provenant toutes du dépotoir, découvertes
avec les autres objets de la structure classés dans « demiproduits et résidus de production » (infra 8.2.). Nous avons
préféré retenir leur fonction de base, la couture, mais leur
utilisation en tant que telle à Estarac reste incertaine car elles
ont justement été trouvées avec tout un ensemble d’objet issu
provenant vraisemblablement d’une production métallique
(infra .8.2.).
Sur les cinq inventoriées, une seule nous est parvenue
complète (n° 125, fig. 57) et le bon état de conservation des
Fig. 57 Dessin de l’aiguille à chas
n°125
autres nous permet d’en restituer leur forme d’origine.
Elles se présentent par de longues aiguilles de section circulaire terminée par une pointe. L’autre
extrémité plus épaisse est ajourée par un chas très effilé précédé d’une petite gorge, surmonté d’un
segment restant massif et grossièrement coupé à son extrémité. L’exemplaire le plus complet
mesure 56 mm de long tandis que d’autres mesurent jusqu’à 107 - 112 mm. Les sections varient
entre 3 et 7 mm de diamètre.
Sur le site de la ZAC Niel, M. Demierre recense 44 aiguilles en alliage cuivreux, à chas-circulaire
pour la plupart d’entre elles. Leurs dimensions sont plus faibles et oscillent entre 25 mm et 35
mm144 à l’exception de deux aiguilles, qui possèdent les dimensions de nos exemplaires d’Estarac.
Le site de l’oppidum de Manching (Allemagne) a livré des aiguilles dont les formes rappellent
quelque peu celles d’Estarac (fig. 58). Les aiguilles n’apportant aucune information chronologique,
les fibules issues de la même structure permettent de proposer une datation pour ces types
d’aiguilles à chas entre 125 et 75 av. n. è. (supra 4.1.1.).
D’après M. Demierre, la rareté de ces grandes aiguilles en alliage cuivreux s’explique peut être par
Fig. 58 Planche
comparative des aiguilles
à chas découverte à
Manching (d’après Van
Endert 1991)
144
Demierre 2015, p. 84
82
la non-identification des grandes aiguilles dont la plupart étaient en fer et trop corrodées pour être
reconnues145. La grande taille et la certaine robustesse de ces types d’aiguilles à chas laisse à penser
qu’elles devaient être destinée au travail de matières épaisses et dure comme le cuir.
Fusaïoles
Les fusaïoles sont au nombre de huit, sept sont en céramique formées à partir de tessons de
céramique, et une est fabriquée dans un disque en plomb perforé aux bordures relevées (n° 59 :
puits n° 8, couche D). La fusaïole n° 48 provenant de la couche B de la fosse n° 7 est
particulièrement bien travaillée et a été taillée dans le fond d’un petit vase ou de gobelet. Les
fusaïoles et les jetons percés ont été mis ensemble dans cette sous-catégorie, car hors contexte
clairement parlant, leur distinction fonctionnelle reste difficile à établir. Les pourtours lisses des
objets n° 33, 34, 48, 58 et 152 nous incite à les définir de fusaïole. Les autres possédant des
bordures facettées favorise l’hypothèse de simples jetons percés destinés aux comptes (n° 121, 122,
123). La répartition spatiale et l’association des objets des structures ne mettent en valeur aucun
lieu particulier lié à l’activité du textile.
Pesons
Un seul peson a été découvert à Estarac (objet n° 46) provenant de la couche B de la fosse n° 7
d’où provient également la fusaïole n° 48. Ce peson pesant 540 g. est de forme pyramidale, percé
en son milieu et son aspect est très massif. La partie inférieure de l’objet semble être manquante.
Ces objets placés sur des métiers à tisser dits verticaux permettaient de maintenir les fils servant à
la création des toiles de tissus vers le sol. Vieille-Toulouse livre un grand nombre des pesons146
dont beaucoup sont marqués sur le sommet par des incisions géométriques permettant, selon V.
Guichard et L. - O., de repérer les types de fil de trame des toiles complexes147. Cependant le seul
peson d’Estarac ne porte aucune marque et ne donne pas de datation particulière exploitable.
7.3. Outil polyvalent
Nous avons dédié cette sous-catégorie à trois objets dont l’identification reste sujette à
caution. Les objets n° 1 et 3 découverts dans le puits n° 2 et l’objet n° 81 découvert dans le
dépotoir sont peut-être des limes ou des râpes. Chacun des objets présente le reste de la soie
permettant de les fixer dans un manche. Malheureusement le détail permettant d’être sûr de leur
identification est manquant. En effet la forte corrosion du fer ne permet pas d’observer les dents
parallèles obliques ou droites de la « lame » permettant d’enlever par frottement de la matière sur
145
Demierre in Verrier 2016, p. 668
Notamment dans les puits 59, habitat 4 (citerne), habitat 5 « fanum » et habitat 7.
147 Lavendhomme, Guichard 1997, p. 163
146
83
des objets métallique, lithique, en bois ou osseux. Seules les sections rectangulaires des « lames »
surmontant une soie nous ont permis de proposer l’hypothèse de limes ou de râpes.
Ces objets attestés dès LT moyenne148 se retrouvent sur beaucoup de sites laténiens comme ceux
de Lacoste (Gironde), Manching (Allemagne), et la Tène (Suisse)149…
8. Demi-produits et résidus de production
Cette catégorie fonctionnelle représente 32,39 %.. Nous renvoyons le lecteur à l’étude
Edouard Thomas portant sur ces objets dans son analyse réalisée en 2007 dans un travail de
mémoire universitaire portant sur le dépotoir d’Estarac150. Nous avons néanmoins additionné à ce
corpus cinq objets n’ayant pas été étudiés dans l’analyse évoquée ci-dessus.
8.1 Déchet lié à la métallurgie
E. Thomas signale la découverte 402 restes de déchets en alliage cuivreux (gouttes,
coulures, chutes de tôle…) dans le dépotoir pour un poids total de 1739 g. À cela nous ajoutons
une coulée en plomb de 15 g. provenant de la même structure (objet n° 120). Les importants
déchets en alliage cuivreux posent la question de leur provenance et de la raison de leur présence
sur le site d’Estarac. En effet, la fouille du dépotoir a rassemblé un important ensemble d’objets
ébauchés ou fragmentés type aiguilles à chas, plaques coulées et découpées, tiges, barrettes
martelées, fibules ébauchées151, tôle découpée, anneaux… Ces derniers évoquant une activité de
métallurgie ont laissé des déchets et des objets non terminés ou ratés d’un atelier d’artisans. Tous
ont été retrouvés dans un épandage constituant le « dépotoir ». Cependant le terme de dépotoir
serait peut-être ici inadéquat. Un dépotoir ou poubelle est une structure recyclée ou creusée à cet
effet, destinée à recevoir des déchets anthropiques domestiques ou issus d’une activité de
production manufacturée pouvant souvent être considérés comme ceux d’un atelier de production.
Cependant, la présence d’une quantité aussi importante de restes en alliage cuivreux (1739 g.) dans
un « dépotoir » peut poser question lorsqu’on sait que les techniques de LT finale autorisent
facilement la refonte de ce métal. Dans la continuité de ce postulat, les déchets de fonte et ratés de
fabrication produits dans les ateliers de métallurgie sont en théorie destinés à être refondus et
148
Derion 2006, p. 58
Idem, pp. 127-129 ; Jacobi 1974, pl. 5, n°50
150 Thomas 2007, p. 24
151 Mais aussi des fibules complètes ou fragmentées que nous avons analysé plus haut (supra 3.1.1.)
149
84
permettent de localiser des zones d’atelier de fonte152. Par consensus, le terme de dépôt ou de
cache serait alors mieux adapté à cette concentration de métal en alliage cuivreux. Bien qu’elles fut
très ponctuelles, les fouilles n’ont mis en évidence aucun atelier de métallurgie à Estarac. L’absence
de structure dédiée à cette activité n’est pas la preuve qu’il n’y en avait pas153, et l’absence de moule
en céramique et la très faible quantité de scories retrouvées (30 g.) peuvent être le résultat de
fouilles trop clairsemées. Cependant les fragments de moules en céramique nous arrivent
généralement dans un état bien identifiable (possibilité de connaître les types d’objet ayant été
moulés) et sont aisément repérables à la fouille par leur forme spécifique et leur pâte claire. Le site
de Saint-Roch a fourni une importante quantité de déchet de ce type découvert dans les puits en
position secondaire après avoir été abandonné dans ces structures, recyclées en véritables
dépotoirs154. Ici les structures fossoyées les plus proches sont les fosses n° 5, 6 et 7 dans lesquelles
aucun objet lié à la production de métal n’a été découvert. Et selon G. Hamm, la seule présence
d’ébauches et de déchets ne suffit pas à établir la présence d’un atelier de métallurgiste155. Une
structure adéquate type four, lié à ces objets est indispensable à une telle affirmation.
En l’état des connaissances des structures et des données recueillies à Estarac, rien ne semble
permettre d’affirmer la présence ou l’absence d’ateliers de métallurgie.
8.2. Demi-produit
De façon globale, tous les objets provenant du dépotoir analysé dans les sous-catégories de
cette analyse fonctionnelle (chapitre 3) ont été découverts avec le mobilier « demi-produit et résidu
de production » et donc peuvent être théoriquement classés en tant que « demi-produit », car ils
ont été retrouvés en association dans la même structure. Nous avons cependant choisi de les
classer selon leur catégorie fonctionnelle de base, car ils étaient en état fonctionnel ou seulement
fragmentés et ne présentaient pas de trace de travail évoquant des objets ébauchés ou non
terminés.
Nous avons ainsi classé dans cette sous-catégorie quatre objets portant des traces de travail ou non
terminés, auxquels il faut ajouter les demi-produits du dépotoir inventorié par E. Thomas.
L’objet n° 130 est une ébauche de fibule constituée d’une longue tige en alliage cuivreux aplatie à
mi-longueur. Une extrémité pouvant former l’ardillon se termine en pointe, l’autre extrémité est
cassée.
152
Hamm 2005, p. 70 et 71
Le dépotoir se situe dans la pente nord du site et a pu être détruit par ravinement et érosion.
154 Demierre 2015, p. 165 ; John 2015, p. 52
155 Hamm 2005, p. 72
153
85
Les objets n° 132, 134 et 136 sont des tiges pliées indéterminées de section circulaire dont une
comporte un enroulement à une spire sur une extrémité.
9. Outils liés à l’agriculture
Cette classe d’objets est assez bien représentée avec 7 objets (NR) pour la période
laténienne et 1 objet du Premier âge du fer découvert dans l’habitat n°1 (objet n° 148), donnant un
total de 0,44 % du corpus. Ces outils attestent d’une activité agricole sur le site.
4.9.1 Outil agropastoral
Quatre objets se rapportent au domaine de l’agriculture. Il s’agit d’aiguillons, de
forces et d’une serpette.
Serpette
L’objet n° 45 (ci-contre) est une serpette à dos rectiligne et à lame très large
recourbée au quart supérieur dont la douille semi-ouverte conserve le clou de
fixation de l’emmanchement. Les caractéristiques plastiques robustes des ces objets leur confèrent
une certaine solidité et les prédisposes à des travaux agricoles tels que la taille de branches
relativement épaisses (arbres, vignes ou entretient des végétaux)156. Associée stratigraphiquement
au peson n° 46 et à la fusaïole n° 48, cette serpe provient de la couche B de la fosse n° 7 profonde
de 75 cm. Malheureusement le mobilier de l’instrumentum ne permet pas de datation. Cependant de
nombreuses serpes figurent dans le matériel de site de LT moyenne et finale. Le site de Lacoste
(Gironde) a livré une serpe à croc dans la zone 6 datée de LT C2b157. Sur le même site, dans une
publication différente, trois serpes semblables en tout point à la nôtre y ont été découvertes158, mais
les localisations et la datation des structures de provenance ne sont pas précisées. Le site de Vienne
Sainte-Blandine a également livré ce type de serpe. 159 Deux autres occurrences semblables
proviennent de la phase 2 du site de Saint-Estève (Var) datée par la céramique de la fin du IIème et
Ier s. av. n. è.160.
156
Chapotat 1970, p. 73
Sireix 2012, p. 159
158 Derion 2006, p. 48. Serpes n° 304, 305 et 306,
159 Chapotat 1970, p. 264, fig. 14, n° 9.
160 Brun 1984, p. 14
157
86
Aiguillon pique-bœuf
L’objet n° 80 est aiguillon pique-bœuf constitué d’une bande de fer de section rectangulaire
enroulé sur trois spires, découvert dans le dépotoir. La pique qui prolongeait originellement la
spirale en fer est manquante ; l’objet était fixé à l’extrémité d’une hampe en bois et servait à
maîtriser et conduire les animaux d’élevage ou un d’attelage. Quatre occurrences sont recensées sur
le site du Cul-du-Breuil (site de Nasium, Meuse) provenant de contextes datés de LT D2161, une
autre provient de l’oppidum de Corent découverte dans le comblement d’une fosse ayant livré de la
céramique laténienne162. Attesté dès LT C2 163, les aiguillons pique-boeuf semblent être utilisé
jusqu’à l’époque romaine, en passant par le début du Ier s. av. n. è. puisque notre exemplaire a été
découvert dans le dépotoir associé des fibules de cette période (infra 4.1.1.).
Forces
Ce corpus rassemble les restes d’un nombre minimum de 2 forces provenant du puits n° 8 (objet
n° 58) et du dépotoir (objet n° 96). Il s’agit seulement de fragment puisque seuls les ressorts nous
sont parvenus. Ces ressorts servaient initialement à fermer et ouvrir la paire de lames triangulaires
qui les surmontait employée pour la tonte des moutons, mais pouvant également être utilisées pour
la toilette164 ou d’autres types de découpes. Les forces possédant un ressort en oméga comme en
sont pourvus nos deux objets apparaissent au milieu du Second âge du Fer tandis que les ressorts
en arc de cercle existent depuis le début de l’époque protohistorique165. Une fois de plus, les fibules
associées provenant du dépotoir permettent une datation, notamment du ressort n° 96 de LT D1b.
10. Compte et mesure, jeu et symbolique
Cette catégorie rassemble de deux types d’objets liés au domaine de la comptabilité et au
matériel d’écriture (1,28 % du corpus).
161
Rodriguez 2013, p. 62
Poux 2015, pl. 9
163 Guillaumet 2000, fig. 4 - 6
164 Lavendhomme, Guichard 1997, p. 160
165 Schendzielorz 2006, p. 32
162
87
10.1. Écriture
Stylet
Le stylet n° 32 est à ce jour le seul découvert à Estarac. Il est os et composé d’une extrémité en
pointe séparée du corps par une incision circulaire et d’un corps conique s’effilant vers la tête
habituellement bouletée ou facettée mais est ici manquante. Il fut découvert dans la fosse n° 6 au
sein de la poche cendreuse renfermant la majorité du mobilier de cette structure en creux.
L’ensemble de ce mobilier indique une période légèrement plus tardive de la fosse par rapport aux
autres entités avec notamment le pendentif à galet et la perle en verre jaune pâle pouvant être datés
de LT D2. Bien que les stylets en os conique apparaissent au IIème s. av. J.-C., ils perdurent tout au
long du Ier s. av. n. è. et sont remplacés par les types biconiques à la période augustéenne jusqu’à
l’époque flavienne166. Le site de Vieille-Toulouse compte 99 stylets majoritairement retrouvés en
contexte LT D2 avec seulement deux occurrences datées de LT D1b167. Ce seul stylet apporte le
témoignage d’une relative acculturation romaine de la population d’Estarac possédant des contacts
avec le monde méditerranéen. Les nombreux exemplaires notamment découverts à VeilleToulouse et Saint-Roch (Toulouse) sont autant d’exemples qui incarnent ce phénomène encore
peu marqué dans le reste de la Gaule au cours de la seconde moitié du Ier s. av. J.-C168.
10.2. Compte
Jeton
Nous avons classé ici les jetons découverts sur le site. Au total seulement 13 jetons taillés dans des
tessons de céramique aux bords facettés de dimensions et poids différents ont été découverts
(entre 20 et 76 mm de diamètre et entre 3 et 80 g.). Huit ont été retrouvés dans le dépotoir, 4 dans
la fosse n°5 et 1 dans le puits n°2, aucune stratigraphie n’est connue, mais les jetons du dépotoir
semblent pouvoir être associés au reste du mobilier de la structure, notamment aux fibules,
permettant de les dater de LT D1b.
11. Indéterminée
Cette classe regroupe le mobilier n’ayant pas pu être classé dans une catégorie
fonctionnelle. Elle représente 4,50 % du total de nombre de restes du corpus soit 51 restes.
166
Leguen 2012, p. 31
Idem
168 Demierre 2015, p. 175
167
88
11.1. Indéterminés
Les indéterminés sont composés d’objets n’ayant pas pu être rattachés à une catégorie
fonctionnelle. Il s’agit de mobiliers possédant encore certaines formes proches de leur état
d’origines auxquels nous n’avons pas réussi à donner de fonction de base ou seulement une
proposition incertaine. Souvent très fragmentés, mais éventuellement identifiables, ces objets
restent dans l’attente de regards extérieurs pouvant leur redonner une fonction originelle.
Numéros des objets :
2 : Arc de fibule ?
8 : Applique ?
50 : Outil ?
53 : Fragment d’outil ?
56 : Pontet de fixation ?
93 : Élément de char ?
94 : Longue plaque.
95 : Crochet de chaudron ?
133 : Tôle perforée.
137 : Tige de section carrée.
79 : Arc de fibule ?
84 : Tige de sect. ronde.
89 : Plaque en fer + oxy. all. cu.
91 : Obj. bimétallique.
92 : Plaque repliée sur elle-même.
146 : Plaque repliée sur elle-même.
151 : Pendeloque ?
11.2. Indéterminables
Les indéterminables sont les objets ayant une fragmentation et une corrosion si forte
qu’elles ne permettent pas l’identification des objets. Ces derniers composés principalement de
fragments de plaques de fer informes nous sont arrivés en trop mauvais état de conservation pour
en tirer des informations.
Objets n° 5, 6, 8, 24, 25, 55, 82, 83, 85, 142 et 145.
89
BIBLIOGRAPHIE
Liste des abréviations
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Verdin, Bardot 2007 : VERDIN (F.), BARDOT (X.). - Les puits de l’oppidum de l’Ermitage (Agen,
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Verdin et al. 2012 : VERDIN (Fl.), COLIN (A.), BEZAULT (S.) - L’approvisionnement en eau
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usages, risques et représentations, dans le Sud-Ouest de la Gaule et le Nord de la péninsule
Ibérique, de la fin de l’âge du Fer à l’Antiquité tardive (IIe siècle avant J.-C. – VIe siècle après J.C.), Actes du 5è colloque Aquitania (Dax, 25 et 26 septembre 2009), Aquitania Suppl. 21,
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Verrier 2012 - VERRIER (G.). - L’agglomération gauloise de Saint-Roch, les fouilles de la caserne
Niel, Archéothéma, 21, 2012, p.49.
Verrier et al. 2015 - VERRIER (G.), DJERBI (H.), LATOUR (C.), LEMAIRE (A.). – Toulouse
ZAC Niel : Gestion de l’eau dans une agglomération du IIème s. a. J.-C. In : Les Gaulois au fil de l’eau.
Actes du XXXVIIe Colloque international de l’AFEAF, Montpellier mai 2013, pp. 349-374.
Verrier 2016 : VERRIER (G.). - Rapport d’Opération d’Archéologie Préventive de Toulouse ZAC
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Vidal 1977 a. : VIDAL (M.). – Rites funéraire Gaulois et Gallo-Romains dans la région Toulousaine au 1er
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Narbonnaise, Tome 10, 1977. pp. 77-106.
104
Vidal 1991 : VIDAL (M.). - La vaisselle tardo-républicaine en bronze en Gaule du sud-ouest.
Étude chronologique et fonction dans les contextes clos. In : FEUGERE (M.), ROLLEY (C.)
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Vidal 2002 b. : VIDAL (M.). – Les fibules et le dépotoir de bronzier d’Estarac. In: PAILLER J.M., Tolosa : nouvelles recherches sur Toulouse et son territoire dans l’Antiquité, Rome : Ecole Française de
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Vidal 2003 : VIDAL (M.). - Les puits funéraires des Volques Tectosages et les puits cultuels des
Nitiobriges : éléments de réflexion". In : Peuples et territoires en Gaule méditerranéenne. Hommage à Guy
Barruol, RAN Suppl. 35, 575-586.
Vidal et al. 2004 : VIDAL (M.), Arramond (J.-C.), Izac-Imbert (L.), Requi (C.), Ugaglia (E.),
Vaginay (M.), Verdin (F.). – Gaulois des pays de Garonne, IIè – Ier s. avant J.-C. Guide de
l’exposition présentée au Musée Saint-Raymond organisée à l’occasion du XXVIIIè colloque de
l’AFEAF, Toulouse, 92 p.
105
Archives (Sélection du Fond Fouet, Archives départementales de la Haute-Garonne, Saint-Gaudens)
M. Labrousse et sa femme, G. Fouet à droite. Puits n°2,
1961
G. Fouet, puits n°2, 1961
Puits n° 1, 1961
106
Les trois premiers puits fouillés à Estarac. G. Fouet au premier plan dans le puits
n°3, 1962
Meules du puits n°3, 1962
107
Le puits n° 2 en cours de fouille, 1961
Jarre / dolia découverte en morceau dans une couche
supérieure du puits n°2. Recollée en post-fouille.
Le puits n° 2 en cours de fouille, 1961
Jarre / dolia. Détails du bandeau décoré.
108
Dessins de la jarre, G. Fouet, 1961
109
Photographie aérienne du coteau d’Estarac, 1964 (crédit
photo : métropole de Toulouse)
110
- Détail du masque de l’oenochoé n°71 (puits 9) -
111
CATALOGUE
-----------------------------------------------------------------
PLANCHES
112
Liste des abréviations
L. : Longueur
l. : Largeur
h. : Hauteur
ép. : Épaisseur
mm : Millimètre
ø : Diamètre
ø perf. : Diamètre perforation
g. : Gramme
inv. : Inventaire
S.R.A. : Service Régional de l’Archéologie
M.S.R. : Musée Saint-Raymond
----------------------------------------------------------------Les objets grisés aux points indiquent que le matériau est en fer :
113
LISTE DES PLANCHES
Planches I, II : Puits 2
Planches III, IV : Fosse 5
Planches V, VI, VII : Fosse 6
Planche VIII : Fosse 7
Planches IX, X, XI : Puits 8
Planches XII, XIII, XIV, XV, XVI, XVII : Puits 9
Planches XVIII, XIX, XX, XXI, XXII, XXIII, XIV, XV : Dépotoir
_
Planche XVI : Habitat n° 1 (Premier Fer)
114
PUITS 1 (Puits Funéraire n° 1)
1961 - George Fouet.
Comme pour les puits 3 et 4, aucun mobilier du puits 1 fouillé en 1961 ne nous est parvenu. Seuls
un dessin et une photographie (en annexe) réalisés par G. Fouet nous permettent de connaître les
principaux éléments du comblement de cette structure. Ils montrent notamment la présence d’un
squelette humain disposé dans une couche située à environ plus de la moitié de la profondeur du
puits. Celle-ci recouvre le premier niveau de comblement dans lequel des vases visiblement
complets ont été retrouvés.
115
116
PUITS 2 (Puits Funéraire n° 2)
1961 - George Fouet.
001.
Fragment de lime (?)
Fer. 3,7 g.
L. 31 mm ; l. 11 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
002.
Fragment d’agrafe (?).
Fer. 0,6 g.
L. 32 mm ; l. 8 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
003.
Fragment de lime (?)
Fer. 2,3 g.
L. 31 mm ; l. 9 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
004.
Ferrure avec un rivet.
Fer. 6 g.
L. 13 mm ; l. 5 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
005.
Plaque indéterminée.
Fer. 3,7 g.
L. 22 mm ; l. 20 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
006.
Plaque indéterminée.
Fer. 0,9 g.
L. 12 mm ; l. 7 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
007.
Rivet à contre plaque.
Fer. 11 g.
L. 41 mm ; l. 12 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
008.
Plaque indéterminée.
Alliage cuivreux. 1 g.
L. 45 mm ; l. 19 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
009.
Jeton.
Céramique. 14 g.
Ø 45 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
010.
Perle en os.
Matière osseuse. 0,1 g.
Ø 17 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
011.
Perle spiralée fabriquée à partir d’un fil de
section plate enroulé sur lui même.
Alliage cuivreux. 1,6 g.
L. 15 mm ; Ø 7 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
012.
Cerclage de seau en tôle à décors de « esses »
se chevauchant entre deux bandeaux.
Technique de la tôle repoussée / ciselure.
Certains
fragments
comportent
des
perforations de fixation (sept au total).
Alliage cuivreux. P. total : 24 g.
L. totale cumulée : 407 mm ; l. moy. 27 mm ;
ép. 1 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
✚
- Fragments de plaque de sole foyère
régulière sur une face et irrégulière sur l’autre,
(Céramique, 302 g.).
- Sept têtes de rivet hémisphérique creuses
(Fer, 18 g.).
- 5 meules (lithique, P. inc.)
117
118
119
120
Fosse 5 (Fosse Funéraire n° 5)
1968 - Michel Vidal.
013. inv. Vidal n°1.
Bague à deux annelures.
Alliage cuivreux. Poids inc.
Ø 24 mm ; l. 7 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
014. inv. Vidal n°2.
Bague de section ovale.
Alliage cuivreux. Poids inc.
Ø 25 mm. l. 5 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
015. inv. Vidal n°3.
Bague de section en D.
Alliage cuivreux. Poids inc.
Ø 14 mm. ; l. 5 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
016. inv. Vidal n°4.
Perle de section ovale.
Alliage cuivreux. Poids inc.
Ø 17 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
017. inv. Vidal n° 5 .
Perle de section ronde.
Alliage cuivreux. Poids inc.
Ø 11 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
018. inv. Vidal n° 6.
Perle/anneau en argent de section ronde
irrégulière.
Argent. 3 g.
Ø 18 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
019. inv. Vidal n° 8.
Rivet ( ?).
Alliage cuivreux. Poids inc.
Ø 7 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
021. inv. Vidal n° 7.
Fragment de fibule de Nauheim à corde
interne haute.
Alliage cuivreux. Poids inc.
L. 31 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
022. inv. Vidal : C.
Agrafe de ceinturon dont le bouton a disparu.
Anneau de forme ronde et de section
circulaire, légèrement incliné vers l’avant par
rapport l’appendice qui le prolonge formant
l’extrémité (fragmenté) de l’objet.
Fer. 13 g.
L. 51 mm ; l. 34 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
023.
Poids de pêche ( ?). Jeton en céramique
irrégulier ajouré de deux trous circulaire en
son centre. Plus décentré se trouve deux
autres perforations non terminées côte à côte.
Céramique. 5 g.
Ø 30 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
024. inv. Vidal : A
Plaque indéterminée allongée et fine.
Fer. 8 g.
L. 71 mm ; l. 36 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
025. inv. Vidal : B
Plaque indéterminée allongée, étroite et fine.
Fer. 10 g.
L. 142 mm ; l. 16 mm.
Plaque indéterminée allongée et fine
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
020. inv. Vidal n° 9.
Fragment de ressort et d’ardillon de fibule
(Nauheim ?).
Alliage cuivreux. Poids inc.
121
026. inv. MSR 25B-C54.
26 Fragments de balles de fronde en
céramique (NR) pour un total de 15 NMI, de
forme ovoïde et de section circulaire. La terre
cuite qui les compose est assez friable, et le
dégraissant et quasi-inexistant.
Céramique. P. total : 629,3 g. P. moyen d’une
balle : 50 g.
L. moy. 59 mm ; l. moy. 32 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
✚
- 157 fragments de clous (103 NMI), (Fer,
1200 g.).
- 4 jetons. Ø entre 38 et 70 mm, (Céramique,
127 g.).
122
123
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125
126
FOSSE 6 (Fosse Funéraire n° 6)
1968 - Michel Vidal.
027. inv. Vidal n° 94.
Perle en stéatite (couleur blanche) de section
lenticulaire. Le trou de suspension est
légèrement décalé vers le haut.
Lithique. Poids inc.
Ø 35 mm. ép. inc.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
028. inv. Vidal n° 97.
Perle en pâte de verre jaune pâle translucide
de section circulaire. Fêlure dans la section.
Verre. Poids inc.
Ø 25 mm. ép. inc.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
029.
Bague de section en D.
Alliage cuivreux. 11 g.
Ø 26 mm ; ép. 7 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
030. inv. Vidal n° 92.
Pendant de harnais ( ?) composé d'un anneau
de suspension sommital et de quatre arceaux
enserrant un galet rond noir se terminant par
un cylindre à deux bourrelets.
Alliage cuivreux / lithique. 23,6 g.
L. 54 mm ;
Localisation : Musée Saint-Raymond.
031. inv. Vidal n° 93.
Perle en pâte de verre blanc avec des
inclusions de cercles bleus coulés. Section en
D.
Verre. Poids inc.
H. 25 mm ; l. 30 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
032. inv. Vidal n° 95.
Fragment de stylet avec une extrémité en
pointe interrompu du corps par une incision.
La tête pouvant être bouletée ou facettée est
manquante.
Os. Poids inc.
L. 65 mm ; ép. inc.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
033. inv. Vidal n° 13.
Fusaïole très régulière.
Céramique. 16 g.
Ø 43 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
034. inv. Vidal n° 12.
Fusaïole très régulière.
Céramique. 14 g.
Ø 38 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
035. inv. Vidal n° 89.
Broyons fabriqué à partir d'un pied
d'amphore.
Céramique. 140 g.
Ø 61 mm ; ép. 35 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
036.
Long manche d’outil / de couteau (?) courbé
de section rectangulaire, possédant un œillet
de suspension à son extrémité.
Fer. 33 g.
L. 148 mm ; l. 12 mm
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
037. inv. Vidal n° 98.
Fragment de lame de couteau de taille
relativement importante à dos convexe.
Fer. 56 g.
L. 120 mm ; l. 34 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
38.
Fragment de ferrure courbée de section
rectangulaire avec un rivet de fixation.
Fer. 13,5 g.
L. 44 mm ; l. 10 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
39.
Fragment de manipule de bouclier. Poignée
de section rectangulaire prolongée d’un
empâtement doté d’un trou de fixation.
Fer. 23 g.
L. 56 mm ; l. 22 mm ; Ø perf. 5 mm.
127
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
40.
Tête de rivet hémisphérique creuse.
Alliage cuivreux. 3 g.
Ø 18 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
41.
Ferrure en U de section rectangulaire.
Fer. 8 g.
L. 15 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
42. inv. Vidal n° 99.
Couverture de serrure. Plaque rectangulaire
ajourée d’un évidement rectangulaire avec
deux perforations dans chaque angle restant.
Fer. Poids inc.
L. 73 mm ; l. 81 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
43. inv. Vidal n° 100.
Fragment de crampon de charpente de
section ronde.
Fer. Poids inc.
L. 89 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
44. inv. Vidal n° 103.
4 fragments faisant partie d'un mors de
cheval composé de deux grands anneaux
latéraux à canon brisé.
Fer. Poids inc.
Ø anneaux 51 mm ; L. mors 87 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
✚
- Objet volumineux composé d'une sorte de
manche qui se prolonge par une cuvette,
(Fer, 220 g ; L. 175 mm.).
- 25 fragments de clous (11 NMI), (Fer. 180
g.).
128
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132
FOSSE 7 (Fosse Funéraire n° 7)
1968 - Michel Vidal.
45. inv. Vidal n° 17.
Serpette à douille semi-ouverte ayant conservé le clou de fixation d’emmanchement de section
carré. La pointe est repliée perpendiculairement à la lame fragmentaire.
Fer. 120 g.
L. 136 mm ; l. lame 56 mm ;
Ø max. douille 20 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
46. inv. Vidal n° 18.
Peson trapézoïdal fragmenté très massif. Vierge de toute marque.
Céramique. 540 g.
H. 72 mm ; l. 75 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
47. inv. Vidal n° 19.
Anneau irrégulier de section ronde.
Alliage cuivreux. 3,6 g.
Ø 18 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
48. inv. Vidal n° 13.
Fusaïole faite à partir d’un petit fond de vase.
Céramique. 21 g.
Ø 37 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
49. inv. Vidal n° 18.
Demi-anneau massif de section ronde.
Alliage cuivreux. 5,7 g.
Ø 20 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
✚
- 7 fragments de clous (6 NMI), (Fer. 55 g.).
133
134
135
136
PUITS 8 (PUITS Funéraire n° 8)
1971 - Michel Vidal.
50.
Longue tige indéterminée de section
rectangulaire se terminant par une pointe.
Fer. 28 g.
L. 16 mm ; l. 11 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
51.
Ferrure coudée se section rectangulaire
concevant son rivet.
Fer. 22 g.
L. 79 mm ; l. 19 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
52.
Ferrure courbée concevant son rivet.
Fer. 6 g.
L. 55 mm ; l. 13 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
53.
Objet indéterminé très corrodé composé
d’un manche de section rectangulaire
surmonté d’une « lame » courbée.
Fer. 13 g.
L. 68 mm ; l. 15 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
54.
Ferrure ? Barre pliée de section rectangulaire.
Fer. 6 g.
L. 49 mm ; l. 13 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
55.
Plaque fragmentaire légèrement pliée.
Indéterminée.
Fer. 2,8 g.
L. 65 mm ; l. 35 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
56.
Plaque allongée formant un « S » avec une
extrémité empâtée. La forme générale peut
se rapprocher d’un pontet de fourreau, mais
les arrêtes semblent trop arrondis.
Fer. 7,5 g.
L. 48 mm ; l. 10 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
57. inv. Vidal n° 100.
Agrafe de ceinturon dont le bouton a disparu.
Anneau de forme triangulaire et de section
circulaire prolongé par un appendice court
formant le pied, mais celui est cassé au niveau
du bouton terminal.
Fer. Poids inc.
L. 41 mm ; l. 38 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
58. inv. Vidal n° 96.
Ressort de forces dont subsiste le départ des
lames.
Fer. Poids inc.
L. 79 mm ; l. 39 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
59. inv. Vidal n° 99.
Fusaïole en plomb. Les bords relevés
prodiguent à la section un aspect singulier.
Plomb. 71 g.
Ø 46 mm ; ép. 14 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
60. inv. Vidal n° 97.
Crampon de charpente composé d’un corps
de section rectangulaire prolongé de deux
pointes coudées.
Fer. Poids inc.
L. 57 mm ; l. 11 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
61. inv. Vidal n° 11. inv. MSR D-78-1-1
Oenochoé - Cruche de type Kelheim. Vase
piriforme en tôle d’alliage cuivreux composé
de trois parties : la panse, l’anse moulurée, et
le pied constitué de trois supports, ces
derniers étant manquant.
Alliage cuivreux. 920,6 g.
H. 200 mmm ; Ø col : 105 mm ; Ø fond :109
ép. tôle : 1-4 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
137
✚
- 84 fragments de clous (23 NMI). (Fer. 200
g.)
- 22 fragments de plaques indéterminées (1
NMI). (Fer. 112,5 g.)
- Monnaie en bronze indéterminée (pas d’ill.).
- 2 petits galets sphériques sans traces
apparentes d’utilisation. (Lithique. 37 g. ; l. 34
mm / 50 g. ; l. 38 mm.)
- 18 meules rotatives, dont 8 couples.
8 catillus et 10 méta.
(Lithique, non pesées).
- 2 galets plat et circulaire lissés sur une face.
Lissoir ? (Lithique. 180 g. ; Ø 98 mm / 11 g. ;
33 mm.)
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PUITS 9 (PUITS Funéraire n° 9)
1978 - Michel Vidal.
62. Vidal n° 4 / inv. MSR 19C-C4
Javelot – lance. Emmanchement à douille fermée de forme tronconique et flamme triangulaire à
nervure centrale arrondie de section losangique.
Fer. 128 g.
L. 274 mm ; l. 20 mm.
L. douille 133 mm ; L. flamme 141 mm.
Ø douille 18 mm
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
63.
Couteau à soie de section quadrangulaire. Le dos semble être droit, mais la lame trop
fragmentaire ne permet pas d’en être certain.
Fer. 20 g.
L. 32 mm ; l. 21 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
64.
Rivet à contre-plaque.
Corrosion importante.
Fer. 12 g.
L. 20 mm ; l. 9 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
65.
Piton ? Anneau de section circulaire prolongé d’une tige de section rectangulaire.
Fer. 16 g.
L. 23 mm ; l. 33 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
66. inv. Vidal n° 77.
Perle de section lenticulaire.
Alliage cuivreux. 3,4 g.
Ø 10 mm ; H. 7 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
67. inv. Vidal n° 78.
Fibule de Nauheim à ressort à 4 spires et corde interne haute. Arc triangulaire courbé et pied
trapézoïdal ajouré. Le porte-ardillon et l’ardillon sont manquants.
Série 610 Demierre.
Alliage cuivreux. Poids inc.
L. 49 mm ; l. 9 mm (ressort) ; l. 6 mm (arc).
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
146
68. inv. Vidal n° 76.
Demi-anneau de section en « D ».
Alliage cuivreux. 5,8 g.
L. 42 mm ; L. 3 mm (section).
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
69. inv. Vidal n° 72.
Aiguisoir de forme rectangulaire, facetté sur les quatre côtés par l’affûtage d’objets. Une face
comporte des rainures parallèles.
Lithique. 110 g.
L. 112 mm ; l. 27 mm ; ép. 17 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
70. inv. Vidal n°71.
Broyons comportant une face de travail très arrondie. La face opposée est marquée par des traces
de percussions.
Lithique (granit ?). 400 g.
H. 67 mm ; l. 64 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
71. inv. MSR 19C-C12.
Oenochoé - Cruche de type Kelheim. Vase piriforme en tôle d’alliage cuivreux composé de trois
parties : la panse, l’anse moulurée, et le pied constitué de trois supports, ces derniers étant perdus.
Alliage cuivreux. 635,40 g.
H. 217 mmm ; Ø col : 126 mm ; Ø fond :107 ép. tôle : 1-4 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
72. inv. MSR 19C-C4
Casque de type inconnu se rapprochant du type Coolus-Mannheim. Casque en fer à calotte
hémisphérique lisse et couvre-nuque débordant à un bourrelet. Le « front » du casque présente
une baguette de section en « U » pincée sur la visière, incisée de traits parallèles en épis. Une pièce
rectangulaire en plomb a été rajoutée sur la baguette. Chaque côté est pourvu des restes
d’anneaux d’attache en forme de « 8 ». Le sommet de la calotte présente une dépression circulaire
profonde d’environ 4-5 mm due à une réparation.
Fer et alliage cuivreux. 1383 g.
L. 235 mm ; l. 200 mm ; H. 17 mm ; ép. 5-8 mm (calotte).
Localisation : Musée Saint-Raymond.
73. inv. Vidal n° 6. inv. / MSR 19C-C4.
Situle de type Egger 22.
Situle inornée en alliage cuivreux à bord oblique, col étranglé cerclé d'une tige de fer dont les
extrémités en anneaux sont rivetées entre elles. L’épaule est arrondie. L’anse en fer fixée à
l’origine aux anneaux est manquante. L’objet est marqué par de nombreux impacts sur le
pourtour de l’épaule principalement.
Alliage cuivreux et fer. 216,5 g.
Ø 109 mm (bord) ; H. 145 mm ; circ. panse 500 mm ; ép. moy. tôle 1 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
147
74. inv. Vidal n° 5.
Situle de type Egger 22.
Situle inornée en alliage cuivreux à bord oblique. Col étranglé cerclé d'une tige de fer dont les
extrémités en anneaux sont rivetées entre elles. L’épaule est arrondie. L’anse en fer fixée à
l’origine aux anneaux est manquante. Forte corrosion de la tôle au niveau de la panse. Le fond a
été entièrement remplacé et fixé à l’aide de quatre rivets.
Alliage cuivreux et fer. 743 g.
Ø 170 mm (bord) ; H. 205 mm ; circ. panse 620 mm ; ép. moy. tôle 1 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
✚
- 7 meules, dont 3 catillus et 4 méta.
(Lithique, non pesées).
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158
DÉPOTOIR
1968 - Michel Vidal.
75. inv. Vidal n° 108.
Gâche de serrure.
Fer. 25 g.
L. 55 mm ; l. 21 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
81. inv. Vidal n° 96.
Fragment de lime ? Bande de fer plat de
section rectangulaire prolongée par une soie
de section rectangulaire.
Fer. 3,3 g.
76. inv. Vidal n° 105.
Piton ouvert. Sorte de clou de section
quadrangulaire à la tête en crochet, terminé
par une pointe manquante.
Fer. 12,5 g.
L. 13 g.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
L. 42 mm ; l. 12 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
77. inv. Vidal n° 40.
Arc de fibule ? Tige de section losangique.
Fer. 2,5 g.
L. 58 mm ; l. 6 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
78.
Clou coudé de section quadrangulaire.
Fer. Poids inc.
L. 91 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
79.
Arc de fibule ? Tige fragmentée de section
rectangulaire arrondie et quadrangulaire à son
extrémité.
Fer. 1,3 g.
L. 39 mm ; l. 5 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
80. inv. Vidal n° 107.
Aiguillon pique-bœuf constitué d’une bande
de fer plat de section arrondie enroulée de
manière hélicoïdale sur trois tours. La pique
est manquante.
Fer. 19 g.
Ø 39 mm ; H. 20 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
82.
Plaque indéterminée allongée de section
rectangulaire.
Fer. 1,4 g.
L. 38 mm ; l. 11 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
83.
Plaque indéterminée triangulaire de section
rectangulaire.
Fer. 0,8 g.
L. 26 mm ; l. 10 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
84. inv. Vidal n° 97.
Tige coudée de section circulaire dont
l’épaisseur varie d’une extrémité à l’autre.
Fer. 3,7 g.
L. 44 mm ; ép. 8 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
85.
Plaque de forme plus ou moins circulaire de
section plate. Possible reste de perforation en
son centre.
Fer. 4,1 g.
L. 47 mm ; l. 41 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
86. inv. Vidal n° 106.
Élément d’huisserie constitué d’une plaque
de section rectangulaire perforée sur un côté.
Fer. 3,9 g.
L. 37 mm ; l. 23 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
159
87. inv. Vidal n° 110.
Longue tige de section quadrangulaire.
Ciseaux ?
Fer. 31 g.
L. 161 mm ; l. 9 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
88. inv. Vidal n° 99.
Plaque en fer plate de section rectangulaire.
Indéterminé.
Fer. 3,3 g.
L. 31 mm ; l. 18 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
89.
Plaque en fer plat semi-perforé comportant
des oxydes d’alliage cuivreux.
Fer. 2,2 g.
L. 22 mm ; l. 21 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
90. inv. Vidal n° 33.
Tige en fer coudée de section quadrangulaire.
Agrafe de vêtement ?
Fer. 1,3 g.
L. 17 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
91.
Objet indéterminé composé d’une tige en fer
soudée dans une plaque en alliage cuivreux.
Fer / alliage cuivreux. 6,4 g.
L. 46 mm ; l. 32 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
92.
Plaque repliée sur elle même en « U ».
Indéterminée
Fer. 5,7 g.
L. 29 mm ; l. 19 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
93. inv. Vidal n° 36.
Fragment de tige de section circulaire se
divisant en deux branches. Élément de char ?
Fer. 1,4 g.
L. 24 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
94. inv. Vidal n° 104.
Plaque indéterminée en fer allongée de
section rectangulaire.
Fer. 5,3 g.
L. 68 mm ; l. 8 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
95. inv. Vidal n° 41.
Crochet à chaudron ? Tige de section
quadrangulaire dont l'extrémité donne
naissance à deux branches de sections
circulaires.
Fer. 6,4 g.
L. 57 mm ; ép. section tige 6 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
96.
Fragment de forces dont ne subsiste que le
ressort en forme d’arc outrepassé, la largeur
de la section rétrécie au départ des lames
restantes.
Fer. 14,3 g.
L. 36 mm ; l. 22 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
97. inv. Vidal n° 73. inv. MSR 99.1.147.
Fibule à nodosité.
Ressort à 4 spires et corde interne haute, arc
cambré de section rectangulaire interrompu
par une nodosité moulurée au sommet. Pied
trapézoïdal ajouré. Le porte ardillon et
l’ardillon son manquant. Type 613 Leguen.
Alliage cuivreux. 7 g.
L. 70 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
98. inv. Vidal n° 71. inv. MSR 99.1.151.
Fibule à arc filiforme.
Ressort à 4 spires (1 manquante) à corde
interne haute. Type du Groupe 8 Demierre
( ?). Le pied et l’ardillon sont manquants.
Alliage cuivreux. 2,4 g.
L. 46 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
99. inv. Vidal n° 60. inv. MSR 99.1.152.
Fibule à arc filiforme.
Arc courbé prolongé par le pied formant le
porte ardillon rattaché par une griffe sur le
sommet de l’arc. Ressort à 9 spires à corde
externe basse. Ardillon complet.
Type 431 Demierre.
Alliage cuivreux. 2,9 g.
L. 45 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
160
100. inv. Vidal n° 66. inv. MSR 99.1.148.
Fibule écrasée. Arc filiforme courbé prolongé
par le pied formant le porte ardillon rattaché
par une griffe sur le sommet de l’arc. Ressort
à 10 spires à corde externe basse.
Série 45 Demierre.
Alliage cuivreux. 2,9 g.
L. 52 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
101. inv. Vidal n° 68. inv. MSR 99.1.143.
Fibule à tête couvrante.
Arc inorné en tôle replié au niveau de la tête
se combinant à l’origine avec le ressort
(disparu). Pied ajouré formant le porte
ardillon (disparut).
A rapprocher du type 542 Demierre ( ?).
Alliage cuivreux. 1,8 g.
L. 43 mm ; l. 16 mm (arc).
Localisation : Musée Saint-Raymond.
102. inv. Vidal n° 75. inv. MSR 99.1.146.
Fibule de Nauheim.
Arc triangulaire large cambré à bordures
soulignées par une rainure. Ressort à 4 spires
à corde interne haute et pied ajouré formant
le porte ardillon (disparut).
Type 611 Demierre.
Alliage cuivreux. 2 g.
L. 48 mm ; l. 13 mm (arc).
Localisation : Musée Saint-Raymond.
103. inv. Vidal n° 74. inv. MSR 99.1.154.
Fibule de Nauheim.
Arc triangulaire fin légèrement cambré à
décors complexe formé de lignes incisées
perpendiculairement à l’axe de l’arc et de 2
demi-cercles se rejoignant en « V ». Ressort à
5 spires et corde interne haute.
Groupe 6 / Série 62 Demierre.
Alliage cuivreux. 3 g.
L. 42 mm ; l. 7 mm (arc).
Localisation : Musée Saint-Raymond.
104. inv. Vidal n° 38.
Fibule en fer.
Arc filiforme coudé au niveau de la partie
proximale prolongé par le pied. Deux perles
sont fixées sur la partie proximale et distale
de l’arc. Le porte-ardillon fragmenté forme
un angle droit avec l’arc. Le ressort à une
seule spire restante ne permet pas de
connaître la nature de la corde (externe ?).
Fer. 4,9 g.
L. 75 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
105. inv. Vidal n° 37.
Fibule à tête couvrante en fer.
Arc triangulaire tendu, le pied comporte le
départ d’un porte-ardillon ajouré. Le ressort
est manquant.
Fer. 2,8 g.
L. 51 mm ; 12 mm (arc).
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
106. inv. Vidal n° 43.
Fibule en fer.
Arc filiforme en demi-cercle sur lequel
subsiste la perle de fixation du retour du pied
disparu. Le ressort à une seule spire restante
ne permet pas de connaître la nature de la
corde (externe/interne ?). Série 72 du
Groupe 7 Demierre.
Fer. 1,5 g.
L. 43 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
107. inv. Vidal n° 42.
Fragment de fibule à arc filiforme en demicercle. Groupe 7 Demierre (?).
Fer. 1,5 g.
L. 37 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
108. inv. Vidal n° 39.
Fibule en fer.
Arc filiforme en demi-cercle. Une perle de
fixation du retour du pied subsiste sur la
partie proximale de l’arc. Le pied est
manquant. Le ressort à une seule spire
restante ne permet pas de connaître la nature
de la corde (externe/interne ?). Groupe 7
Demierre.
Fer. 0,9 g.
L. 29 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
109. inv. MSR 99.1.159.
Fragment de fibule à arc triangulaire (fibule à
tête couvrante ?).
Fer. 0,6 g.
L. 29 mm ; l. 0,8 mm (arc).
Localisation : Musée Saint-Raymond.
161
110. inv. Vidal n° 1. inv. MSR 99.1.164.
Bague - anneau ( ?) à quatre cannelures
moulurées et épaississement central.
Alliage cuivreux. 8,4 g.
Ø 26 mm ; H. 9 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
111. Bague de section en « D ».
Alliage cuivreux. 7,9 g.
Ø 25 mm ; H. 7 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
112. inv. MSR 99.1.165.
Bague de section lenticulaire.
Alliage cuivreux. 4,7 g.
Ø 22 mm ; H. 9 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
113. inv. MSR 99.1.163.
Bague de section en hémisphérique.
Alliage cuivreux. 5 g.
Ø 21 mm ; H. 5 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
114. inv. MSR 99.1.160.
Perle de section lenticulaire.
Alliage cuivreux. 4,8 g.
Ø 17 mm ; H. 12 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
115. inv. MSR 99.1.162.
Perle de section ovale.
Alliage cuivreux. 2,1 g.
Ø 18 mm ; H. 3 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
116. inv. MSR 99.1.161.
Perle de section en « D ».
Alliage cuivreux. 2,1 g.
Ø 10 mm ; H. 6 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
117. inv. Vidal n° 51. inv. MSR 99.1.156.
Fragment de rasoir à emmanchement à soie
de section rectangulaire et à lame à double
tranchant de section lenticulaire.
Alliage cuivreux. 13 g.
L. 75 mm ; l. 26 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
118. inv. Vidal n° 380.
Poids de pêche (?). Constitué d’un jeton en
céramique percé de deux trous côte à côte au
centre de l’objet.
Céramique. 2,2 g.
Ø 25 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
119. inv. Vidal : A.
Fragment de bracelet en matière organique
fossilisée de section ovale.
Lignite. Poids inc.
L. 34 mm ; H. 12 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
120. Coulée en plomb comportant une face
plane.
Plomb. 15 g.
L. 30 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
121. inv. Vidal n° 369.
Fusaïole fabriquée à partir d’un fragment de
céramique.
Céramique. 7 g.
Ø 37 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
122. inv. Vidal n° 372.
Fusaïole fabriquée à partir d’un fragment de
céramique.
Céramique. 11 g.
Ø 45 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux
123. inv. Vidal n° 367.
Fusaïole fabriquée à partir d’un fragment de
céramique.
Céramique. 17 g.
Ø 36 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux
124. inv. Vidal n° 61.
Fragment d’aiguille à chas pliée et cassée au
niveau du chas. Chas de forme lenticulaire.
Alliage cuivreux. 2,6 g.
L. 107 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
162
125. inv. Vidal n° 59. inv. MSR 99.1.138
Aiguille à chas tordue qui semble complète.
Chas de forme lenticulaire.
Alliage cuivreux. 5,3 g.
L. 56 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
132. inv. MSR 99.1.153.
Demi-produit. Tige de section circulaire
enroulée sur un tour à son extrémité.
Alliage cuivreux. 1,5 g.
L. 58 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
126. inv. Vidal n° 62. inv. MSR 99.1.141
Aiguille à chas. La partie proximale a été
coupée à la pince. La pointe est cassée.
Alliage cuivreux. 2,5 g.
L. 112 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
133. inv. Vidal n° 44. inv. MSR 99.1.145.
Tôle de forme triangulaire perforée à une
extrémité et pliée de l’autre.
Alliage cuivreux. 5 g.
L. 85 mm ; l. 12 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
127. inv. Vidal n° 2.
Fragment aiguille de section circulaire pliée
au niveau de la partie proximale.
Alliage cuivreux. 3,5 g.
L. 118 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
128.
Fragment de tête d’aiguille à chas.
Alliage cuivreux. 0,5 g.
L. 23 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
129. inv. Vidal n° 54. inv. MSR 99.1.155.
Aiguille à chas très fine cassée au niveau du
chas et à la pointe. Légèrement tordue.
Alliage cuivreux. 2,5 g.
L. 97 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
130. inv. Vidal n° 53. inv. MSR 99.1.137.
Ébauche de fibule constituée d'une longue
tige aplatie à sa mi-longueur se terminant en
pointe à une extrémité et cassée à l’autre.
Alliage cuivreux. 3,5 g.
L. 67 mm (déroulé).
Localisation : Musée Saint-Raymond.
131. inv. Vidal n° 7. inv. MSR 99.1.136.
Aiguille de section quadrangulaire au niveau
de la partie proximale seulement, puis ronde
jusqu'à la pointe. Aiguille coupée ?
Alliage cuivreux. 2,7 g.
L. 102 mm (déroulé).
Localisation : Musée Saint-Raymond.
134. inv. Vidal n° 3. inv. MSR 99.1.139.
Demi-produit. Tige de section circulaire pliée.
Alliage cuivreux. 2,4 g.
L. 91 mm (déroulé).
Localisation : Musée Saint-Raymond.
135. inv. Vidal n° 6. inv. MSR 99.1.150.
Hameçon ? Tige de section circulaire pliée
formant un crochet et un anneau ouvert.
Alliage cuivreux. 1,4 g.
L. 47 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
136. inv. MSR 99.1.149.
Demi-produit. Tige fine de section circulaire
enroulé à son extrémité formant un anneau
ouvert.
Alliage cuivreux. 0,7 g.
L. 63 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
137. inv. Vidal n° 55. inv. MSR 99.1.142.
Fragment de tige de section quadrangulaire.
Alliage cuivreux. Poids inc.
L. 120 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
138.
8 jeton en céramique.
Céramique. P. total 196 g.
Ø entre 19 et 76 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
163
✚
- 107 fragments de clous (48 NMI). (Fer, 480
g.)
- Galet sphérique comportant une face
légèrement lissée par abrasion. (Lithique, Ø
60 mm ; 340 g.)
164
165
166
167
168
169
170
171
Planche XXV
138 - Photo
ddùzldd
(Cér.)
0
SITE DE HAUTEUR TOULOUSE ESTARAC
2016
5 cm
DÉPOTOIR - JETONS
172
HABITAT n° 1
1968 - Michel Vidal
139. inv. Vidal n° 13.
Épée/poignard ?
Tronçon de lame à double tranchant.
Fer. 15,2 g.
L. 88 mm ; l. 29 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
140. inv. Vidal n° 15.
Épée/poignard ?
Tronçon de lame à double tranchant.
Fer. 9,4 g.
L. 51 mm ; l. 24 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
141. inv. Vidal n° 14.
Fragment de lame de couteau.
Fer. 10,9 g.
L. 53 mm ; l. 27 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
142.
Fragment de plaque indéterminée.
Fer. 3 ?6 g.
L. 21 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
143.
Fragment de ferrure conservant son rivet.
Fer. 4,6 g.
L. 33 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
144.
Fragment de ferrure conservant son rivet.
Fer. 4,5 g.
L. 31 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
145.
Fragment de plaque indéterminé.
Fer. 2,2 g.
L. 23 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
146. inv. Vidal n° 24.
Fragment de plaque repliée sur elle même.
Fer. 1,2 g.
L. 10 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
147. inv. Vidal n° 12.
Fragment de lame de rasoir courbé.
Fer. 17,7 g.
L. 87 mm ; l. 24 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
148.
Fragment de scie égoïne. 7 dents sont
conservées.
Fer. 3,5 g.
L. 31 mm ; l. 23 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
149.
Fragment de moule en céramique. Pour la
production d’anneau ou de bracelet ?
Céramique. 5,3 g.
L. 32 mm ; l. 20 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
150. inv. Vidal n° 10. inv. MSR 99.1.167.
Anneau à jonc interrompu de section
losangique, dont les extrémités se terminent
en pointes. Boucle d'oreille ?
Alliage cuivreux. 3,9 g.
Ø 27 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
151. inv. Vidal n° 11. inv. MSR 99.1.144.
Pendant à bélière constitué d’une plaque
triangulaire fragmentée à décors de croix
entourée d’un carré incisé et une gorge
perpendiculaire à l’axe de l’objet. La partie
proximale est constituée d’une bélière et de
du départ de deux tiges de chaque côté.
Alliage cuivreux. 5,8 g.
L. 54 mm ; l. 25 mm.
Localisation : Musée Saint-Raymond.
152. inv. Vidal n° 6.
Fragment de fusaïole en céramique.
Céramique. 5 g.
Ø 42 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
173
153. inv. Vidal n° 9.
Dévidoir. Percée au centre et dans l'axe des
branches permettant le passage d'un axe
principal et de quatre rayons.
Pâte marron clair, dégraissant abondant de
sable et de mica.
Céramique. Poids inc.
Ø 61 mm ; Ø perf. 5 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
154. inv. Vidal n° 19.
Manche de couteau fabriqué à partir d'une
cheville osseuse d'une petite corne de bovidé
(Rap.Vidal 1968). L'intérieur a été creusé
pour recevoir une soie. Le négatif restant de
la soie présente une section rectangulaire.
Os. 28 g.
L. 102 mm ; l. 26 mm.
Localisation : Dépôt SRA Bernard-Délicieux.
174
175