Séance du 17 mars 2004

M. François Poplin, a.c.n., présente une communication intitu¬ lée : Numération et orientation des dés antiques et médiévaux 1 .

Au fil des années, il m'est devenu de plus en plus clair que ce qui manquait le plus à l'étude des dés était en premier lieu une appré¬ hension systématique et exhaustive de leur numération, faisant apparaître les différentes possibilités de combinaison des faces au lieu d'en rester seulement à la considération des deux cas les plus répandus et connus, l'un où la somme des faces opposées est 7 (1/6, 2/5, 3/4) et l'autre où les faces opposées sont remplies en suivant (1/2, 3/4, 5/6).

En second lieu, s'agissant très souvent de dés en os et, rarement, en ivoire, il est indispensable de considérer l'orientation anatomi-que de ces matières, subtile et raffinée, hautement distinctive, par rapport à l'orientation propre du dé, c'est-à-dire de sa composition numérique : dans quelles directions de la pièce osseuse ou dentaire regardent les différentes faces du dé ? Telle est la question élémen¬ taire à quoi cela se ramène.

Mon propos consiste donc à commencer par les agencements des faces, mais l'exigence didactique impose de donner d'abord une sorte de monographie du dé classique pour pouvoir accéder progressivement à des notions autres qu'il est nécessaire de mettre en place.

Numération du dé classique

On appellera «dé classique » celui dont la somme des faces vaut 7, qui traverse les millénaires jusqu'à nos jours où il est internatio¬ nal. Je le pose par la pensée sur la face du 1, comme je le centrerais sur un tour de potier par son point central ; le six est au-dessus. Cette image du potier peut être développée en disant qu'il vient de tourner un cylindre de la hauteur du dé, ayant pour diamètre la diagonale d'une de ses faces. Quatre coupes verticales disposées en carré permettent de dégager le cube désiré.

Je tourne le 2 vers moi. Il va y avoir deux variantes, l'une où le 3 sera à droite et que j'appelle dextre, l'autre où le 3 sera à gauche