Bulletin de la SOCIÉTÉ
PRÉHISTORIQUE
FRANÇAISE
1990 /TOME 87 / 10-12
Les poteries des J onquies à I ortiragnes (riérault)
Données analytiques nouvelles
par J.-C. Echallier et J. Grimai
Introduction
En 1968, un labour profond révéla la présence d'un gisement archéologique au lieu-dit « Les Jonquiès » à Portiragnes (Hérault), commune proche d'Agde (fig. 1) (1). Les vestiges, bien localisés, occupaient la partie la plus haute de la parcelle qui descend en pente douce vers le sud (fig. 2). Une fouille de sauvetage (2) permit de mettre au jour, au moins partiellement, une structure d'habitat.
La mer se trouve actuellement à plus de deux kilomètres, mais il est vraisemblable que des étangs aient occupé la zone littorale entre le rivage de l'époque et les environs immédiats du site, qui est édifié sur une légère eminence. L'abondance des coquilles et la présence de plusieurs poids de filet (dont certains en cours de fabrication) permettent d'envisager l'existence en cet endroit d'un campement de pêcheurs. Des arguments archéologiques, tels que l'existence de couches bien individualisées, font par ailleurs penser à une occupation temporaire du site, comme cela a été mis en évidence pour d'autres régions littorales du Languedoc (3).
La fouille
La fouille dans le cadre d'un sauvetage urgent, bien que limitée à 10 m2 (fig. 3), mit en évidence une fosse formée de deux cuvettes coalescentes, manifes-
Fig. 1 - Carte de localisation du site des « Jonquiès » (Portiragnes) et des gisements Mailhaciens les plus proches : 1. Les Jonquiès ; 2. Portai Viel (Vendres) ; 3. Sauvian ; 4. Montloubat (Cers) ; 5. Vignes Vieilles (Bes- san) ; 6. L'île (Agde) ; 7. Montpenèdre (Mèze) ; 8. La Fangade (Sète).
Fig. 2 - Situation cadastrale du site des Jonquiès. L'étoile indique l'emplacement du sondage.