antiquités nationales
2009, tome
40: pages 155 à
165
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A propos du « trésor de grenats de Carthage
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attribu é à l' époque vandale
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Cente de Recherche et de Restauation des Musées de France, UMR 171, Palais du Loure, 75001 Pris.
Musée d'Archéologie nationale, 75105 Saint-Gemain-en-laye cedex.
Conseruateur-restaurateu, Pôle Archéologique Interdépfftemental Rhenan (PAIR), 2, allée Thomas-Edison, Sélestal
À la mémoire d'Helmuth Roth (1941-2003)
1
a
Résumé: Découvert fortuitement à Carthage vers
1900, un lot de grenats a été traditionnellement considéré comme une cachette d'orfèvre de la période vandale (439-534). Dans le cadre d'une coopération scientifique avec le musée de Carthage, cet ensemble a pu
être confié en 2000 au musée d'Archéologie nationale
en rrue de son étude au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF). Si l'étude
typologique de ces grenats a conflrmé qu'une partie
d'entre eux correspondaient effectivement à des types
courants dans les régions danubiennes et le monde mérovingien aux \P et VI" siècles, leur examen tracéologique a montré que toutes ces geflrmes, usées et abîmées,
avaient été desserties sans soin de leurs supports, sans
doute en métal précieux, en vue de sa récupération. De
même que pour les grenats ornant des objets mérovingiens de la basilique de Saint-Denis,la méthode PIXE
(Particle Induced X-ray Emission) a été mise en æuvre
avec AGLAE (Accélérateur Grand Louvre d'Analyses
Élémentaires). On a pu ainsi vérifier que les grenats de
Carthage correspondant à des types <<archéologiques>>
de l'époque des Grandes Migrations offraient bien la
même composition chimique et provenaient également
d'Inde et du Sri-Lanka, d'autres grenats étant à l'évidence hétérogènes. L hypothèse d'une cachette d'orfèvre
d'époque vandale s'avère donc peu plausible. Il convient
ainsi d'envisager que ce lot de grenats, du fait de leur
dessertissage sans soin et de la présence d'un grenat
taillé en rose qui ne peut être antérieur au XVI" siècle,
ait pu provenir d'un ensemble de bijoux (volés ?) de
diverses époques en vue de la récupération de leurs mé-
taux précieux supports. Mais on ne manquera pas de
s'interroger sur la présence à Carthage d'une série de
grenats dont la découpe correspond à des objets cloisonnés qui ne se rencontrent pas en Afrique du Nord, mais
dans le monde mérovingien et les régions danubiennes
au cours de la fln du \Æ et du VI" siècle.
Mots-clés : Grenats - Carthage - Atelier d'orfèvre Vandales - Accél&ateur de particules - PIXE - Inde -
Sri-Lanka
-
Bohême
-
Portugal.
Abstract: A group of garnets discovered by chance
in Carthage around 1900 has usually been interpreted
as a hoard hidden by a goldsmith of the Vandal period
(AD 439-534). In 2000, the Museum of Carthage, in
accord wilh international agreements for scholarly and
scientific co-operation, confided this ensemble to the
Museum of National Archaeology (MAN) for further
study at the Center for Research and Restoration of the
Museums of France (C2RMF). The typological study
did indeed confirm that some of these gqrnets belonged
to types ofien found in the Danubian regions and the
Merovingian world of the fifth and sixth centuries.
However, the traceological analysis indicated that all
ANTTQUTTÉS NATTONALES, 40, 2009 : 155-165.
of these gems, many of them showing signs of wear and
damage, had been crudely extractedtrom their settings,
no doubt in order to recoÿer the precious metal of which
these were made. To carry out this study the PIXE (Particle Induced X-ray Emission) method was employed,
using AGLAE (Accélérateur Grqnd Louvre d'Analyses
Elémentaires). This confirmed that those garnets from
Carthage which belonged to the Migration Period types
shared the same chemical composition, and that they
came from Indiq and Sri Lanka. Since other garnets in
the assemblage were of diverse types, the hypothesis
that this was a goldsmith's hoardfrom the Vandal period
seems implausible. Given the evidence that these stones
had been so carelessly removedfrom their settings, and
the presence among them of a rose-cut garnet (a technique no older than the l6th century) it is more likely
that the collection was made up iewelry (probably stolen) of various epochs brought together in order to
recuperate precious metals. All the sqme one wonders
how to explain the presence, in Carthage, of a series
of garnets which are usually found ornamenting cloisonée objects like sword-hilts, belt-buckles or brooches
not in North Africa but along the Danube and in Merovingian regions further west in the late 5'h and 6'h
centuries.
Key-words: Grenats - Carthage - Atelier d'orfèvre Vandales - Accélérateur de particules - PIXE - Inde -
Sri-lnnka
-
Bohême
-
Portugal.
magnésium, type III). Dès les années 600, ceux-ci sont
remplacés par des grenats d'origine européenne proYenant de Bohême (pyropes riches en chrome; type V)s et
sans doute du Portugal (pyropes sans chrome; type
IV)6.
Déjà signalé auparavantT, ce fait a été définitivement
établi par les nombreuses analyses (plus de 3000) effectuées au C2RMF depuis 2000, en mettant en æuvre
I'analyse chimique par méthode PIXE (Particle Induced
X-ray Emission), en I'occurrence appliquée au moyen
de l'Accélérateur Grand Louvre pour I'Analyse Elémen-
taire (AGLAÉ;8. Néanmoins, cette rupture effective
d'approvisionnement de l'Occident en grenats d'origine
indienne ne bénéf,cie pas pour l'instant d'une interprétation historico-économique satisfaisante.
En 2000, Uta von Freeden avait proposé que la perte de contrôle de la Mer rouge par les Byzantins au
proflt des Sassanides, vers 570, était à l'origine d'une
interruption du commerce entre l'Océan Indien et la
Méditerranéee.Laréalité est sans doute plus complexe.
D'une part il importerait de vérifier - les sources écrites
manquant pour le VII" siècle - si d'autres biens précieux
d' origine orientale, identifi ables archéologiquement de
même que d'autres gemmes, (améthystes et saphirs par
exemple) ont bien continué à parvenir en Occident. Il se
pourrait également que la rupture d'approvisionnement
de I'Occident en grenats indiens ait étéla conséquence
des graves troubles politique que l'Inde connaît à la fin
du VI" siècle, à l'origine d'une désorganisation de son
économie et donc de ses possibilités d'exportations.
Quoiqu'il en soit, le recours aux grenats européens
s'avéra peu satisfaisant dans la mesure où les cristaux
extraits de ces gisements, de petite taille, ne permettaient
pas de produire des lamelles de dimensions sufflsantes
De nombreuses études ont été consacrées à I'orfèvrerie cloisonnée, style décoratif par excellence du début
de la période mérovingiennel. Outre des recherches sur
I'origine possible de ce style et sur les modalités de sa
très large diffusion, aussi bien dans les royaumes barbares d'Occident que dans I'ensemble du Bassin méditerranéen, notamment dans le monde byzantin et
naturellement les régions danubiennes et les territofues
limitrophes de la Mer noire et du Caucase, ces travaux
ont naturellement porté sur les grenats eux-mêmes,
indissociables de ce style2. En effet, comme des analyses chimiques de plus en plus nombreuses l'attestent,
le verre rouge n'a été que très exceptionnellement employé pour I'orfèvrerie cloisonnée, où prédominent les
grenats3.
Par comparaison avec la composition chimique de
grenats de référence géologique bien localisés, il a été
possible d' identifi er I'origine géographique probable des
grenats utilisés en Occident par les orfèvres de l'époque
des Grandes Migrations et des Royaumes barbaresa.
Jusqu'à la fin du VI" siècle, ils utilisent ainsi des grenats
importés majoritairement d'Inde (almandins, caractérisés
par leur teneur élevée en fer, appelés types I et II dans
notre classification) et, dans une moindre mesure, du
Sri-Lanka (pyraldins avec teneur équilibrée en fer et en
pour réaliser aisément un montage en cloisonné couvrant. On s'explique donc que le cloisonné ait été rapidement abandonné au profit d'un style décoratif à pierres montées en bâtes, avec désormais une prédominance
de plaquettes et de cabochons en verre de couleur bleuâ-
tre, verdâtre et jaunâtre, le verre rouge, comme nous
l'avons vérif,é, tÈs rare, n'ayant pu servir de substitut
systématique aux grenatslo.
C'est dans ce contexte qu'il convient de replacer la
découverte à Carthage, vers 1900, d'un ensemble de
grenats supposé dater de l'époque du royaume vandale
(439-534) et considéré comme le témoin d'un atelier de
lapidaire. On aurait ainsi taillé à Carthage, I'une des
étapes du grand commerce maritime entre l'Océan indien
et la Méditerranée, des grenats importés d'Inde et du Sri
Lanka qui auraient ensuite été redistribués, si l'on se
réfère à leurs formes caractéristiques, pour une part en
Afrique du Nord, mais majoritairement dans les royaumes barbares d'Occident.
Apparemment inconnu de Christian Courtoisll, qui
fut pourtant l'un des premiers à publier des bijoux << vandales >>, ce lot de grenats a été succinctement signalé par
Elisabeth Haevernick en 197312, puis étudié et partiellement publié par Helmuth Roth en 198013. Conservé au
musée national de Carthage, il aurait été découvert
À propos du « trésor de grenats de Carthage », attribué à l'époque vandale.
fortuitement vers 1900 lors des travaux de construction
de leur séminaire par les Pères Blancsla.
Elisabeth Haevernick avait à juste titre rapproché la
découpe de certains des grenats de Carthage (quadrilobée, en T, en S, en marches d'escalier, en fleuron) de
celle de grenats flgurant sur des objets cloisonnés des
régions danubiennes, tels ceux de la célèbre trouvaille
d'Apahida (Roumanie), ou du nord de la Gaule, comme
ceux de la tombe de Childéric à Toumai, tombes datées
du troisième quart du \Æ siècle15. Elle s'était demandée
si ces grenats avaient été importés tels quels ou taillés
sur place, optant pour la première éventualité.
Helmuth Roth fut amené, pour sa pafi, à élargir davantage encore la question des grenats de Carthage, en
les rapprochant typologiquement d'objets cloisonnés de
la fin du \P-début du VI" siècles d'Europe centrale (Szilagy-Somlyo, Pietroassa, Apahida), d'Italie ostrogothique
(Desana) et d'Afrique vandale (notamment avec des
grenats taillés en cabochons)16. Mettant en relation ce
dépôt avec un atelier d'orfèvre d'époque vandale, il
suggéra en définitive que son enfouissement avait pu
être lié à la reconquête de I'Afrique vandale par le généralbyzantin Bélisaire, en 533.
Grâce à I'amabilité de M. Abdelmajid Ennabli, à
l'époque directeur du site et du musée de Carthage, et à
la logistique de Christian Landes, alors conseryateur en
chef du musée archéologique Henri-Prades de Lattes
(Hérault), il fut possible en 2000 de transférer temporairement pour étude au C2RMF le lot de grenats de
Carthage. Alors que Elisabeth Haevernick n'avait pris
en compte que les grenats correspondant à des découpes
classiques pour le cloisonné mérovingien, Helmuth Roth,
comme il nous le conf,rma en son tempsl7, sélectionna
un ensemble d'environ 120 grenats, la plupart taillés et
quelques uns bruts, qu'il répartit en trois lots (A, B, C).
En fait, si les grenats transmis par le musée de Carthage
étaieît bien contenus dans trois sachets, selon le classement opéré par Helmuth Roth en 198018, nous avons eu
la surprise de constater que leur nombre s'élevait en
Éalité à289.
L'étude de ce lot de grenats a été réalisée au C2RMF
sous la direction de Thomas Calligaro par Christel Sudres, dans le cadre de sa maîtrise en conservation-restauration, et a bénéf,cié du précieux concours de JeanPaul Poirot, gemmologuele. Grâce à cette étude
dimensionnelle et chimique des grenats de Carthage, il
est permis aujourd'hui de réexaminer I'interprétation
générale de cette trouvaille. Tout d'abord, il convient
désormais d' exclure l' éventualité d' un dépôt susceptible
d'être mis en relation avec un atelier lapidaire, dans la
mesure où l'on n'est pas en présence d'un ensemble
cohérent de grenats bruts, et d'éléments à différentes
étapes du travail de taille et de polissage. Au contraire
il s'agit d'un lot de grenats pour la plupart usagés et
brisés, ce qui semble exclure une volonté de réutilisation.
D'autre part, si la présence de quelques éléments en
verre rouge teintées dans la masse ou en surface ne
soulève pas de problème chronologique particulier pour
l'époque des Migrations2o, tel nrest pas le cas d'un grenat
157
<<rose>>, procédé qui n'est pas antérieur au
siècle21. Questionné à ce sujet, Helmuth Roth nous
facetté en
XVI"
avait dit n'avoir aucun souvenir de ce grenat très particulier, discuté ici en annexe.
On peut également s'interroger sur la différence existant entre le nombre de grenats inventoriés par Helmuth
Roth, qui s'élevait à environ 120 individus, et celui que
nous avons constaté, qui totalise plus du double. Dans
la mesure où il est peu plausible d'envisager l'ajout de
quelques 160 individus au lot de grenats découverts par
les Pères Blancs à Carthage vers 1900 et toujours
conservés depuis à son musée de site, deux possibilités
doivent donc être envisagées : soit Helmuth Roth n'a
pas eu accès à l'ensemble du dépôt, soit il en a opéré
une sélection, ne retenant pour étude que les grenats
aux formes les plus significatives du point de vue
archéologique22.
Quoiqu'il en soit, la question de la date d'enfouissement du << trésor>> de grenats de Carthage, et donc de son
interprétation historique, demeure posée. Que ce dépôt,
comprenant à coup sûr des grenats archéologiques de
l'époque des Migrations, ait été enfoui après le XVI"
siècle, si l'on considère que le grenat taillé en rose en
faisait effectivement partie, où qu'il remonte bien à
l'époque vandale, si on admet que ce grenat a été rajouté au dépôt originel après sa découverte vers 1900,
son interprétation générale demeure de toute façon la
même. Dans les deux cas, nous sommes en effet en
présence de grenats dessertis brutalement de leur support
en métal précieux, vraisemblablement pour le récupérer.
Sinon, en vue de leur réutilisation, ces grenats auraient
été dessertis avec plus de soin.
Dans cette perspective, on ne peut manquer d'évoquer
ici, en tant que parallèle, le cambriolage opéré en 1831
à la Bibliothèque royale de Paris, où les voleurs firent
deux lots des objets précieux dérobés23. Ils fondirent
aussitôt ceux qui étaierlt en or ou en argent massifs mais,
poursuivis par la police, ils immergèrent dans la Seine
au Pont-Marie, dans des sacs de cuir, ceux qui étaient
ornés d'incrustations de gemmes, telles les garnitures
cloisonnées de l'épée et du scramasaxe du roi Childéric,
faute de temps pour les dessertir en vue de fondre 1'or
qui leur servait de support.
S'il n'est pas possible de décider ici de l'époque d'enfouissement du lot de grenats de Carthage, il n'en demeure pas moins cette évidence que des bijoux cloisonnés originaires du nord de la Gaule ou des régions
danubiennes ont été présents en Afrique vandale au \Æ
siècle. Il est possible que cet épisode ait eu lieu lors de
la reconquête byzantine de l'Afrique du nord, ce qui
expliquerait la présence de quelques grenats en cabochon
étrangers aux mondes rhénan et danubien, mais classiques pour la Méditerranée et l'Afrique vandale. Si cet
épisode s'est déroulé à une époque beaucoup plus récente, par exemple au XIX" siècle, il faudrait alors envisager la conséquence du vol d'une collection d'objets
précieux mêlant des objets européens et nord-africains
de l'époque des Migrations à des bijoux beaucoup plus
récents.
a
ANTIQUITÉS NATIONALES, 40, 2009 : 155-165
158
ANNEXE:
ANALYSE CHIMIQUE DES GRENATS DE CARTHAGEAU C2RMF
THOMAS CÀLLIGARO et CHRISTELLE SUDRES,
avec la collaboration de JEAN-PÀUL POIROT
CARACTÉRISTIQUES DES GRENATS
Les grenats appartiennent à une famille de minéraux
dont la composition chimique varie selon notamment
l'environnement géologique et leur condition de formation, ce qui constitue un marqueur très utile de provenance. Les grenats rouges de qualité gemme sont essentiellement composés de silice, d'aluminium, de fer et
de magnésium. Les teneurs en fer et en magnésium
permettent de différencier les almandins (gisements
d'Inde) des pyropes (gisements notamment situés en
Europe). Les teneurs en éléments mineurs tels que le
calcium ou le manganèse, et en éléments traces tels que
le chrome ou l'yttrium apportent des critères supplémentaires pour déterminer leur origine. D'autre part,
diverses inclusions microscopiques peuYent avoir été
englobées ou s'être formées au cours de la genèse des
cristaux de grenat sont aussi représentatives de leur
environnement géologique de leur formation et leur
inventaire fournit des renseignements complémentaires
sur leurs gisements d'origine.
MÉTHODOLOGTE
Une étude de provenance des grenats implique l'obtention de mesures de composition chimique particulièrement nombreuses et précises, ceci afin d'avoir une Yue
d'ensemble la plus large possible de chaque objet et que
les comparaisons, établies avec une statistique suff,sante, puissent être ûables. De telles analyses, comme
nous I'avons vu, ont pu être obtenues gràce à I'utilisation
de la méthode PIXÿ4, au moyen d'AGLAE, l'accélérateur de particules du C2RMF. Cette méthode présente
en effet l'avantage d'être rapide et totalement non-destructrice, les analyses permettant de doser un vaste
gamme d'éléments chimiques avec une bonne précision
(quelques 7o d'erreur) et une très haute sensibilité (de
l'ordre de la partie par million ou ppm).
PROCÉD[]RE
Le classement en trois lots opéré par H. Roth a naturellement été respecté, chaque grenat étant identifié par
son poids, un numéro d'inventaire et une photographie
numérisée et faisant I'objet d'un examen dimensionnel
et tracéologique. Les grenats de Carthage qui nous été
communiqués se répartissent en trois lots inégaux. Le
premier, noté A, comporte 45 éléments dont les plus
gros, avec des formes souvent arrondies etlou convexes
(fig. 1). Le lot B constitué de 116 éléments (frg.2a,2b,
2c), contient la plus grande part des grenats archéologiquement significatifs, taillés en lame. Onze grenats étudiés par E. Haevernick et H. Roth sont donnés figure 4.
On y trouve aussi quelques grenats non taillés, identifiés
par leur forme naturelle caractéristique. Le lot C regroupe 128 éléments de plus petite taille (fig. a, 3b).
D'emblée, le problème de l'authenticité archéologique
de cette trouvaille s'est posé. Ainsi, les pierres n'offrant
pas de correspondance avec les dessins de la publication
de H. Roth ont-elles été considérées cofllme non flables,
en l'occurrence l'intégralité du lot C (128 pierres), ainsi que quelques pierres des lots A (14 exemplaires) et B
(32 exemplaires), soit 60 Vo de l'ensemble. Cette distinction aété e,ffectuée dans l'hypothèse où le lot archéo-
logique originel de Carthage aurait été uniquemelt
consiitué des pierres dessinées par H. Roth en 19802s.
L'examen de cet ensemble a également révélé qu'il
contenait d'autres objets que des grenats (4
%o des
pierres) : des fragments de verre rouge ont ainsi été repérés (A001, A011, A036,4040, A043, C001, C002,
C003), de même qu'une calcédoine de couleur noire
(A004) et des objets indéterminés (C004, C005). Ceuxci ont été écartés de l'étude, même si certains d'entre
eux avaient été dessinés par H. Roth.
Le cas le plus problématique a été celui d'un grenat
(8067) de forme circulaire, taillé en <<rose>> avec des
facettes triangulaires régulières (en bas à droite dans la
fig.4), non mentionné par E. Haevernick et H. Roth.
Ce type de taille, inventé au milieu du XVI" siècle,
constitue donc en théorie vî terminus post quem polur
la date d'enfouissement du lot de grenats de Carthage.
En définitive, le nombre important d'objets douteux
quant à leur authenticité archéologique laisse soupçonner une pollution du lot par des apports extérieurs, pol-
lution dont ce grenat pourrait constituer le meilleur
exe.mple.
À la suite de ces premières observations, il est ainsi
apparu qu'une partie seulement des grenats de Carthage
s'avérait exploitable d'un strict point de vue archéologique. C'est donc sur ces derniers que les études typologiques et les analyses ont été concentrées.
TYPOCHRONOLOGIE
L analyse typologique des grenats détnis archéologiquement corlme authentiques a permis de les séparer
en deux groupes principaux selon leur forme : d'une part
des cabochons convexes ovalaires ou circulaires de taille
variable, et d'autre part des plaquettes taillées en table
a
À propos du trésor de grenats de Carthage », attribué
<<
à l,époque vandale.
plus ou moins épaisse et de formes diverses. Le premier
groupe offre des parallèles avec des bijoux des nomades
des steppes d'Europe Centrale à l'époque hunnique (styles 1 et 3 de I. Zasetskaya26, mais peut également correspondre à des bijoux de type méditerranéens souvent
attribués aux Vandales d'Afrique du nord. Le second
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groupe, davantage représenté, s'apparente aux productions que l'on trouve dans tout l'Occident barbare de la
seconde moitié du \Æ siècle au début du VII" siècle. À
l'intérieur de ce dernier groupe, on distingue des grenats
apparentés aux styles 4 et 5 de la classification de I.
Zasetskaya.
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Fig. 2b : Grenats de Carthage, lot B, numéros 8051-81 00.
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Fig.3b : Grenats de Carthage, lot C, numéros CO6O-C129.
Fig.4 : Onze grenats archéologiquement significatifs du
lot B. Le dernier grenat 8067, en cabochon rond, est taillé
en «rose», avec des facettes triangulaires régulières.
f1S. 6 ; Ptaque-boucle d'époque vandale (inv. MAN
32245) découverte à La Calle (Algérie) et portant
notamment des grenats convexe sur la boucle.
ANTIQUITÉS NATIONALES, 40,
2OO9
: 155-165.
Histogramme dea épaisgêurs des lames de grenat
Carthage grouPes A+B+C
0,4 û,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8
4,t 4'2
4,4 4,6 4,8
Épaisseur {mm)
Histogramme des épaisseurs des grenats de Carthage. La.valeur.moyenne
àe 1 ,2 mm èst plus du double de celle des plaques de grenats de Saint-Denis.
Fig.5:
étudiés jusqu'ici (fig. 5), tels ceux de Saint-Denis et
d'autres sites français (0,5 mm)27. Les grenats les plus
épais présentent des morphologies singulières' On note
la présence de fragments de cabochons tabulaires (avec
une surface plane sur le dessus) dont on trouve des exemples dans l'Antiquité tardive (A0 1 3, A0 1 8, A03 1, A04 1 ),
ou en foflne de goutte (8058, 8068, 8078, 8088). Par
contre,les éléments courbes (8031, 8043, B044,8075)
peuvent être interprétés comme des fragments de boucle,
comme dans la plaque vandale du MAN 322a5 (s5.6).
Enfin, quelques perles de grenats percées (8112, B115)
proviennent à l'évidence de colliers.
On a également observé que la plupart des grenats,
qu'ils soient authentifiés ou non, étaient abîmés. La
majorité d'entre eux était brisée ou ébréchée sur au
moins une des arêtes (70 Vo dtt total). Quant aux éclats
du lot C (44 Vo),leur forme initiale était illisible. La
Fig. 7 : Série de grenats de Carthage placés devant le faisceau
sontJixés dans de la plastiline@'
e>àrait d'AGLAE.-Les grenats
présence d'un grenat réniforme aYec de fortes traces
d'usure (8036) est particulièrement notable, ainsi que
celle de cinq petits grenats bruts (8101, 8103, B106,
8113, 8114), soit moins de 2 7o du lot. On a pu en
déduire que la plupart des grenats << archéologiques »
avaient été dessertis sans soin de leur support et qu'il
ne s'agissait donc pas de grenats fraîchement taillés par
un lapidaire et destinés à être insérés sur des bijoux
c.loisonnés.
PROYENANCE DES GRENATS
MORPHOLOGIE, TRACÉOLOGIE
On a tout d'abord pu établir que l'épaisseur moyenne
des plaquettes de grenat de Carthage (1,2 mm) était en
moyenne le double de celle des grenats mérovingiens
À l'issue de la détermination morphologique
des
grenats, la question de leur origine a été posée. Elle a
étémenée d'une part par le biais d'analyses quantitatives effectuées au moyen d'AGLAE avec la méthode
PIXE pratiquée directement et sans préparation avec le
tÀ p.opos du «trésor de grenats de Carthage», attribué à l'époque vandale.
163
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ceux de saint Denis. on distingue. les cin( ÿpes employéè : ÿpe I Rajalthan;
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(Andhra Pradesh?); type lll =-Sri Lanka; tÿ'pe tV eüropeiirortugafi);
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Fig.9: Diagramme CaO en fonction de MgO pour I'ensemble des grenats de Carthage, avec une sélection des éléments eÀ câbochons, en éclats, Éruts et en plaquettes. La majorité de ces derniers correspondent au type il de la figurè g.
plaquettes
autres
éclats
grenats bruts
ANTTQUTTÉS NATIONALES, 40, 2009 : 155-165.
164
faisceau extrait à l'air (fig. 7), et d'autre part à partir de
I'examen à la loupe binoculaire de leurs inclusions microscopiques. La grande majorité est cassée et présente des inclusions caractéristiques des grenats méro-
vingiens déjà étudiés, en particulier des aiguilles
courbes et transparentes de sillimanite et des inclusions
radioactives opaques.
Émde de la composition chimique
Les analyses par PD(E ont permis de déterminer la
composition élémentaire et en éléments traces des grenats
archéologiques et de préciser leur provenance par ré1érence à des grenats géologiques de provenance géogtaphique connue. En effet, l'analyse précédente dans les
mêmes conditions d'un corpus de grenats archéologiques
provenant des accessoires vestimentaires et des bijoux
de différentes tombes de la même ère chrono-culturelle,
comprenant en particulier ceux de la basilique SaintDenis, a montré qu'ils pouvaient être classés en cinq
types différents, que nous aYons nommés type I à V. La
fig. 8 illustre ce classement. Par comparaison avec des
grenats géologiques de provenance géographique connue,
1l a été possible de déterminer la provenance des deux
groupes d'almandins, les uns issus du Rajasthan (notre
type I) et les autres d'une autre source localisée en Inde,
prôbablement dans l'Andhra Pradesh (notre type II)28.
En premier lieu, on a noté que la composition chimique des grenats de Carthage était beaucoup plus variable
que celle des grenats archéologiques étudiés précédemment. Ainsi que l'étude descriptive avait pu le faire pres-
sentir, ils ne semblent effectivement pas constituer un
ensemble homogène. Néanmoins, des groupes plus ou
moins cohérents ont pu être distingués.
En effet, après discrimination typologique (cf. cidessus), on remarque qu'une large part des grenats
correspondant à des formes archéologiques répertoriées
sont des almandins (grenats riches en fer) et peuvent être
attribués à deux sous-groupes bien distincts : des almandins plus riches en fer (type I) et des almandins plus
riches en calcium (type II). La fig. 9 montre un diagrarnme de composition pour l'ensemble des grenats de
Carthage, et pour une sélection typologique des éléments
en plaquettes et en cabochons.
On observe les mêmes types de grenats dans ces deux
ensembles, mais dans des proportions inverses : les almandins de type I sont majoritaires sur les bijoux de
Saint-Denis, tandis que ce le type II prédomine dans le
lot de Carthage. Ces résultats apparaissent en accord
avec le schéma généra7 de composition des grenats déjà
étudiés; il est clair que la majorité des gemmes « archéologiques » du lot de Carthage est originaire d'Inde et du
Sri Lanka.
Enfin, en ce qui concerne les grenats bruts, ils présentent tous une composition chimique correspondant
au type I, groupe minoritaire parmi les grenats taillés de
Carthage.
Trop petites et présentant une composition différente,
ces pierres brutes ne peuvent pas constituer la matière
première des plaquettes.
L'exqmen au microscope
L'examen au microscope de 37 grenats « archéologiques» (13 7o dtlot) pour identifier les d'inclusions corrobore ces résultats, en soulignant la parenté entre les
almandins de Carthage et ceux étudiés jusqu'ici au
C2RMFee. On note la présence signiflcative d'aiguilles
orientées (rutile), de cristaux arrondis (apatite), du quartz,
du zircon (avec traces d'éclatement), de petits cristaux
transparents entourés de halo (monazite), d'inclusions
opaques radioactives (uraninite), qui conf,rme l'origine
indienne de ces grenats. D'autre part, une inclusion radioactive d'uraninite affleurant dans le grenat 8056 a pu
être analysée par micro-PIXE; sa composition en uranium et en plomb permet de dater sa formation a 1,5 Ma,
ce qui constitue une preuYe supplémentaire de son origine indienne3o.
CONCLUSION
Les observations typologiques et les résultats de
l'étude de provenance ayant porté sur le lot de grenats
de Carthage ne vont donc pas dans le sens de l'hypothèse de la présence d'un atelier de lapidaire à Carthage
à
l'époque du royaume vandale3l. En effet, des orfèvres
n'auraient sans doute pas recyclé des gemmes abîmées
(70 7o de grenats cassés et des grenats usés en surface
dans le lot de Carthage).
D'autre part, les quelques grenats bruts de la trouvaille ne peuvent pas être considérés comme susceptibles
d'avoir été utilisés par des orfèvres pour la réalisation
de bijoux cloisonnés. Leur dimension est en effet beaucoup trop réduite (leur diamètre n'excède pas 5 mm) et,
de plus, leur composition chimique, de type I, ne correspond pas à celle des grenats majoritaires parmi les
éléments taillés, qui sont de type II.
NOTES
1. CALLIGARO, PÉRtr{ et a1.,2008,p. 113 et s.
2. Ibid., p. 116 et s.
3. En français, le telme de « grenats est entendu dans un sens générique,
>>
>> désignent des familles de grenats
de composition chimique distincte. Mais en allemand, le ærme générique
alors qu'« almandins » ou
pour les grenats
e st
<<
pyropes
Almnndin (le terme Grandten
est
padois utilisé), ce
(ui peut être source de confusion si on le traduit littéralement.
4. CALLIGARO, PERIN er41.,2008, p.
124 et s.
5. Ibid.,p. l2:7.
6. Toujours associé aux grenats de type 5, nous n'étions parvenus à
déterminer l'origine européenne probable de notre type 4: Ibid.,p.126
et s. Nos collègues de Munich, après avoir analysé au C2RMF plus de
800 grenats, viennent de proposer que le type 4 soit originaire du PorÎlugal: cf. GILG, GAST er a1.,201D,p. 87-100.
7. QUAST et SCHUSSLER, 2000.
8. CALLIGARO, PERIN er al., 2008, p. 128 et s.
À propos du <<trésor de grenats de Carthage», attribué à l'époque vandale.
9.
Von FREEDEN,2000.
VALLET F., dans CALLIGARO, PÉRIN er a/., ZOOB,p. 142.
10.
11.
12.
13.
14.
COURTOrS,1955.
HAEVENICK,1973,
ROTH,1980.
Selon le témoignage d'un Père Blanc fort âgé, reçu par notre collègue et ami Helmuth Roth. Peu de temps avant sa disparition, celui-ci
avait spontanément mis à notre disposition (P.P.) la documentation qu'il
avait rassemblée à Carthage peu avant 1980, notamment les diapositives
prises alors.
1 5. HAEVERNICK,
197 3, p. 5 53 ; L' or de s princ e s barbare s. . ., 2000,
p. 172 et ss.
16. ROTH, 1980, p. 326 et s.
17. Information communiquée à PP.
18. Les trois sachets (conditionnement apparemment récent) renfermaient des étiquettes de la main-même d'Helmuth Roth.
19. SUDRES,2001.
20. CALLIGARO, PÉRn\f et a1.,2008,p. 142.
2 1. La taille en rose, comportatï 24 facettes triangulaires sur un cabochon a, comme Jean-Paul Poirot nous l'a signalé, été inventée au milieu
du XVI" s. Elle fut très employée dans les bijoux à grenats Victoriens du
XfX"
s.
165
22. Malheureusement, nous n'avons pas eu la possibilité d'évoquer ce
poirt avec Helmuth Roth avant sa disparition.
23. PERIN, 1980. p. 5 et s.
24. Le fonctionnement de la méthode PD(E utilise 1a réponse qu'émet la
matière lorsqu'elle est soumise à un faisceau de particules pour en déterminer la composition chimique. Des protons accélérés éjectent les électrons des couches intemes des atomes. Ces demiers, en revenant à leur
étât stâble, émetûent de l'énergie sous forme de rayons X. L énergie des
rayons X émis est représentative de chaque atome en présence. Après
fraitement des données, on peut donc connaftre la composition élémentaire de la matière et les quantités respectives de chaque élément.
25. ROTH,1980.
26. ZASETSKAYA, 1982, 1999.
27. CALLIGARO, PÉRIN e/ a/., 2008.
28. QUASTet SCHÜSSLER, 2000.
29. Tous alors de provenance française, pour des commodités évidentes
d'étude. Depuis, un important ensemble d'objets cloisonnés originaire
d'Allemagne du sud a pu être étudié au C2RMF, conf,rmant totalement
le résultat des analyses précédentes. Cf. GILG H.A., N. GAST et T.
CALLIGARO,20lO.
30. CALLIGARO, PÉRIN eral., 2008, p. 123 et s.
31. ROTH,1980.
Crédits photographiques
Fig. 1 , 2a, 2b,
:
2c,3a,3b, 7 : @ T. Calligaro, C2RMF;
fig. 4, 6 : @ D. Bagault, C2RMF.
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