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Une restauration du Musée de Fer à Nancy (Chaudron de Feurs, Loire)

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R.A.C. 1979 - N°* 69-70

Chantai RANCHON et Robert PÉRICHON

UNE RESTAURATION DU MUSÉE DU FER DE NANCY

Les vieux musées de nos provinces contiennent souvent des vestiges provenant d'anciennes fouilles, voire d'anciennes trouvailles fortuites. Parmi ces vestiges, se rencontrent des objets métalliques qui, non seulement ont souffert de leur séjour dans le sol, mais aussi du manque de soins qui a présidé à leur découverte et d'un certain manque d'intérêt, tenant compte de leur état.

Dans un petit musée provincial forézien, nous avons eu la chance de « redécouvrir » un grand nombre d'objets en bronze, plus particulièrement de la vaisselle provenant de divers sites probablement très importants de la période gallo-romaine. Des objets en fer provenant soit de tombes gauloises ou de sites fortifiés, étaient également entreposés dans les réserves du musée de la Diana, à Montbrison 1.

L'un de nous ayant été chargé 2 de la conservation des collections d'archéologie de cette société, il nous a semblé intéressant, indépendamment des problèmes de présentation des vestiges, de faire restaurer le mobilier métallique dont l'importance en quantité et en qualité s'est révélée considérable.

Nous avons décidé pour d'évidentes raisons financières de procéder par tranches de restauration, en commençant par les vestiges les plus menacés. Ces restaurations sont effectuées au laboratoire d'archéologie des métaux au Musée du Fer de Nancy. Dans le cadre de cette petite étude, il nous a semblé intéressant de présenter la restauration de la pièce la plus importante faisant partie de la première tranche des travaux.

Il s'agit d'un chaudron en bronze, de facture assez primitive, ayant été découvert fortuitement à proximité d'une villa gallo-romaine en 1884 3. Ce chaudron contenait, au moment de sa découverte, des plats, des coupes, des casseroles en bronze ou bronze argenté et des céramiques. Ces dernières ont disparu. Deux plats argentés portaient des signatures en cursives 4, nous faisant connaître la position de l'une des propriétés d'une importante famille foré- zienne.

Le chaudron est de dimensions importantes : sa hauteur est de 300 mm, son diamètre maximum de 490 mm, le diamètre de l'ouverture de 480 mm. L'épaisseur moyenne du bronze est de 3/10me" de milimètres. Il est construit en deux parties : un fond embouti, avec carène et éléments restreints ; une partie cylindrique rapportée par rivure et construite de deux feuilles de bronze, minces, réunies entre elles en recouvrement. Le haut du chaudron est pincé dans un cercle de fer suivant un rayon de sa section. Ce montage, différent du roulé sur jonc habituellement rencontré, peut être considéré comme une réparation d'époque : le haut du chaudron

s'étant brisé, on a coupé le métal et rapporté la partie cylindrique supérieure afin de reconstituer l'ustensile. Une autre réparation d'époque est visible près du redan caréné, une pièce est rapportée par rivure. Cette réparation est parfaitement visible sur notre photographie n° 1. Sur les flancs de la partie cylindrique on remarque deux groupes de trois trous diamétralement opposés ayant jadis maintenu les pattes d'articulation de l'anse disparue. Tous les rivets d'assemblage et ceux de la pièce rapportée sont exécutés à partir d'une bande de bronze mince, roulée en forme de tube.

La restauration est effectuée par M. A. Thou- venin. Elle a consisté en un décapage de la pièce par élément, au redressage et au remontage de ces éléments fixés à l'aide d'araldite stratifiée. Teinture et cire complètent la finition (Photos n08 2 et 3).

Notre photographie n° 4 montre l'état de l'objet avant sa restauration et laisse imaginer le travail nécessaire à la remise en état de cette pièce.

Jusqu'à présent, il ne nous a pas été donné de rencontrer beaucoup d'éléments de comparaison. Nous connaissons un chaudron semblable au Grand- Duché de Luxembourg provenant de Goeblingen- Nospelt. Un autre chaudron, découvert à Chalon- sur-Saône a bénéficié d'un traitement de restauration à peu près identique 5.

Il en existe certainement d'autres dont la technique de fabrication est proche de celle du chaudron (le Saint-Sixte. Il semblerait que ces récipients soient élaborés en petites quantités par des artisans, plus ou moins nomades fabriquant de tels objets à la demande.

On voudra bien nous pardonner la brièveté de ce qui n'est même pas une étude, mais dont le seul intérêt est de faire connaître en un point déterminé l'existence d'une pièce assez exceptionnelle et la qualité de la restauration effectuée au Musée du Fer de Nancy.

Robert Périchon.

1. Ce musée est celui de l'une des plus anciennes sociétés savantes de France : La DIANA, à Montbrison (Loire), fondée à l'instigation de Persigny en 1862.

2. R. PÉnicHON.

3. Sur la commune de Saint-Sixte (Loire).

4. JULII BASILI.

5. Archéologia n° 67, février 107 i, p. 13.

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