CAHIERS ARCHÉOLOGIQUES DE PICARDIE 1960 -N" 7

LE SITE DU COQ GALLEUX ET DU HAZOY ACOMPIEGNE (Oise)

(Danubien, Chasséen, S.O.M. et Premier Age du Fer)

par Jean-Claude Blanchet et André Decormeille * (1)

avec la collaboration

d'Eric Huysecom, Etienne Mantel, Alain Decormeille et Georges-Pierre Woimant

I - Introduction

Dès 1977, la Mairie de COM PI EG NE nous informait de l'extension des travaux dans la zone industrielle Sud, au- delà du nouveau pont sur l'Oise. Le site en question, dit "du Hazoy" et du "Coq Galleux", était connu depuis le début de notre siècle grâce aux recherches de surface menées par un archéologue amateur compiégnois, Clément QUENEL (1904). Cet érudit a recueilli à cet endroit, sur une étendue de près de un kilomètre de longueur sur les bords de l'Oise, d'importantes quantités de silex taillés. Il indique même avoir pratiqué des sondages et avoir trouvé à 0,30 m de profondeur des foyers et du matériel archéologique. Il signale que l'instrument le plus commun dans la station de Royallieu est le tran- chet, suivi des grattoirs, des ciseaux et des gouges. QUENEL (1904, p. 3), ajoute : "le nombre de percuteurs que j'ai recueilli est tellement considérable, qu'un homme pourrait à peine les transporter sur une brouette, preuve certaine du long séjour des néolithiques à cet endroit. On rencontre fréquemment sur le sol des fragments de bracelets en schiste ardoisier, ainsi qu'en serpentine ; j'en possède deux fragments percés d'un trou". Au sud du Coq Galleux, sur les premières parcelles du lieudit "Le Hazoy", ce même prospecteur découvrit une sépulture collective qu'il explora rapidement en pensant un jour terminer la fouille. Il semblerait, d'après nos recherches récentes, que les fouilles n'ont jamais été achevées. Une armature de flèche en bronze, à pédoncule et ailerons a été trouvée sur le même site. A soixante mètres au sud- ouest de la sépulture collective, Clément QUENEL mit au jour en 1913, un petit dépôt de bronzes qu'un ouvrier agricole lui avait signalé après la découverte de deux haches à douille. Ce petit dépôt du "Port Varin" se composait de 14 haches à douille, d'une pointe de lance, d'un bracelet en bronze, d'une poignée d'épée à spirales et d'un petit culot (QUENEL, 6 avril 1913, Le Progrès de l'Oise).

Les nombreuses découvertes faites dans le sud de Com- piègne tombèrent pratiquement dans l'oubli après la mort de QUENEL, intervenue en 1920. Un autre archéologue compiégnois, Marcel H EMERY, fit apparemment peu de ramassages de surface à cet endroit. Il est possible que le gisement ait été largement épuisé par

les infatigables recherches de Clément QUENEL. Nous avions nous-mêmes effectué depuis 1969 des prospections sur les terrains indiqués par l'inventeur. Mais nous n'avions trouvé alors que quelques outils et déchets de taille de silex, peu nombreux et peu significatifs. Nous avons aussi entrepris des recherches pour savoir si la collection QUENEL avait été conservée ou vendue par les héritiers. Malheureusement, les petits-enfants n'en gardent aucun souvenir.

Comme ce site avait livré des témoins de la plupart des périodes protohistoriques, nous avions demandé dès 1976 et 1977, d'être prévenus par la Mairie de Compiègne des décapages qui seraient entrepris dans toute cette zone réservée pour l'implantation d'industries légères.

Grâce à la diligence du Conseil Municipal et des Services Techniques dirigés par monsieur DEWITTE, nous avons

HG. 1 - Plan général de situation.

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