RAP -n° spécial 25 -2008, Alain Nice et alii -La nécropole mérovingienne de Goudelancourt-lès-Pierrepont (Aisne).
111 l’armement
Les armes découvertes sont toutes des armes offensives ; des armes offensives lourdes : épées, scramasaxes, haches, lances et des armes offensives
légères : javelines et flèches (fig. 144).
Aucun exemple d’arme défensive n’a été découvert et notamment aucun umbo de bouclier, élément pourtant assez courant dans les sépultures de «chefs » . Parmi ces sépultures de «chefs » , deux présentent une association de trois armes différentes, la sépulture 190i qui regroupe une épée, une francisque et une lance et la S. 235 qui regroupe une épée, un scramasaxe avec garde et décor, et un épieu.
Les épées
Au nombre de cinq, les épées ont toutes été découvertes dans le premier cimetière dans les
sépultures 20, 143, 190i, 235, 238C. Ce sont toutes
des épées longues à double tranchant de type spatha, simples, sans garde et avec probablement un fourreau en bois. Leur présence dans une tombe est bien souvent révélatrice du statut social du défunt, l’épée étant généralement l’apanage du
«chef » , du puissant bénéficiant d’un statut social élevé (fig. 145). Datation : 20 (fin MA3-début MR1), 143 (MA2), 190i (MA3), 235 (fin MA3-début MR1), 238C
(MA3). à l’exception de la tombe 190 qui a échappé aux pillards de sépultures, toutes ces épées ont été découvertes dans des sépultures, parfois doubles
(S. 20, 238) ou triples (143, 235) et qui avaient toutes
été pillées. Le chiffre de cinq épées donc de cinq «sépultures de chefs » ne correspond pas selon nous au chiffre réel des «sépultures de chef » . à plusieurs sépultures importantes auraient dû correspondre des sépultures de chef avec épée ce qui n’est pas le cas en raison de l’importance du pillage. Cette situation est particulièrement frappante pour le second cimetière où aucune tombe de chef n’a pu être localisée alors que nous avons noté la présence de riches sépultures en sarcophage de plâtre ou de pierre calcaire au coeur même de ce second cimetière. Pour quatre d’entre elles, ces épées étaient déposées à plat ou légèrement de chant (S. 190) dans l’alignement du corps sur le côté gauche, l’épée de
la S. 235 était déposée à droite du corps (fig. 146).
Trois d’entre elles ont logiquement le pommeau au niveau de la hanche et la pointe au niveau de la cheville, en position normale. Elles sont maintenues par le ceinturon, ce qui laisse supposer que le défunt a été inhumé l’épée dans son fourreau attachée au ceinturon. En revanche, les épées de la S. 190 et de la S. 235 ont été disposées le long du corps détachées du ceinturon, pommeau à hauteur du bras, pointe au niveau du genou. Sur la plupart des lames subsistaient les traces ligneuses des fourreaux de bois. Les radiographies n’ont laissé apparaître aucune trace de damassage.
F ig. 146 -épée déposée dans l’inhumation 235.