La tombe à char de Verna (Isère)
Témoignage de l'aristocratie celtique en territoire allobroge
Franck Perrin et Martin Schönfelder (dir.)
Éditeur : Alpara
Lieu d'édition : Lyon
Année d'édition : 2003
Date de mise en ligne : 2 juin 2016
Collection : DARA
ISBN électronique : 9782916125404
Édition imprimée
ISBN : 9782951614543
Nombre de pages : 156
http://books.openedition.org
Référence électronique
PERRIN, Franck (dir.) ; SCHÖNFELDER, Martin (dir.). La tombe à char de Verna (Isère) : Témoignage de
l'aristocratie celtique en territoire allobroge. Nouvelle édition [en ligne]. Lyon : Alpara, 2003 (généré le 06
juin 2016). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/alpara/1921>. ISBN :
9782916125404.
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© Alpara, 2003
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1
En 1818, à une trentaine de kilomètres à l’est de Lyon, fut fouillé près du château de Verna un
tumulus qui livra un exceptionnel ensemble du début du Ier s. av. J.-C. (100 à 80) alors décrit par
François Artaud : un char à quatre roues, des vases italiques en bronze, plusieurs panoplies
militaires dont des épées volontairement pliées, ainsi qu’un bassin étrusque daté, pour sa part,
du IVe s. av. J.-C.
Cette collection appartient aujourd’hui à la commune de Hières-sur-Amby (Isère). À l’initiative de
Franck Perrin, universitaire spécialiste de l’âge du Fer, elle est ici publiée près de deux siècles
après sa découverte. Le mobilier métallique est étudié avec précision par Martin Schönfelder, du
Römisch-Germanisches Zentralmuseum de Mayence. Des fragments brûlés d’os humains et
animaux, des traces manifestes d’un "sacrifice", des objets permettent d’interpréter cet ensemble
comme une sépulture fastueuse, probablement celle d’un aristocrate allobroge de haut rang
qu’acompagnaient sur le bûcher funéraire ses biens les plus précieux, à l’image des cérémonies
"magnifiques et somptueuses" décrites par Poséidonios d’Apamée, auteur grec contemporain de
ces princes gaulois, qui trouvent ici leur plus spectaculaire illustration archéologique.
Das Wagengrab von Verna (Dép. Isère), einige Kilometer südwestlich der befestigten Höhensiedlung von
Larina gelegen, ist eine der ältesten archäologischen Ausgrabungen in Frankreich. Der Grabhügel mit den
verbrannten Beigaben wurde bereits 1818 ausgegraben und im selben Jahr durch François Artaud, den
Archäologen und späteren Direktor des Museums von Lyon, in der Presse publiziert. Das
Originalmanuskript und eine Reihe heute noch erhaltener Tafeln bilden eine bewundernswerte
Dokumentation, einerseits aufgrund der Exaktheit der Befundbeobachtungen, andererseits aufgrund der
Schlussfolgerungen, zu denen der Autor gelangte. Wenngleich die Erinnerung an diese Entdeckung von
einigen Gelehrten weitergegeben wurde, ist es der Ankauf der Sammlung 1995 durch das Maison de
patrimoine de Hières-sur-Amby gewesen, der es bewirkte, dass eine Restaurierung in den Werkstâtten des
Römisch-Germanischen Zentralmuseums in Mainz und eine wissenschaftliche Aufarbeitung der Funde in
die Wege geleitet wurde. Es handelt sich um einen der reichsten Fundkomplexe vom Ende der keltischen
Epoche, aus der Zeit um 100 bis 80 v. Chr. Er beinhaltet unter anderem Schmuck, Waffen, zahlreiche Gefäβe,
vor allem aus Bronze, und einen Wagen. Dieses Fahrzeug, einer der seltenen Vierrädrer dieser Zeit, ist ein
wirklicher, keltischer Prunkwagen mit bronzenen Nabenringen, bronzeverzierten Achsnägeln und einem
mit Blechen und Ringen verzierten Wagenkasten ; in Teilbereichen belegt er trotzdem die Übernahme
technischer Neuerungen aus der römischen Welt. Die Kriegerausstattungen sind ungewöhnlich reich : fünf
Schwerter, sechs Lanzenspitzen, drei Schildbuckel ; hinzufiigen muss man noch einen Helm, der in den
Originalhandschriften erwähnt wurde, der aber heute fehlt. Die Mehrzahl der Bronzegefäβe - eine Kanne,
Griffschalen, Becken, ein Becher und Situlen - wurde im Rahmen des Bestattungszeremoniells zerstört ; es
sind die republikanischen Gefäβtypen. die im Reinigungsritual und beim Trinken von Wein verwendet
wurden. Sie fallen durch ihre besondere Gröβe auf, die die anderer Stücke übersteigt ; u.a. daraus wird auf
einen sozial sehr hochgestellten Status des Bestatteten geschlossen. Das Bronzegeschirr beinhaltet auch
einzigartige und sehr seltene Gefäβtypen, darunter ein etruskisches Becken des 4. Jhs. v. Chr. - wohl ein
Familienerbstück, das ebenfalls mit verbrannt wurde. Diese Untersuchung mit all ihren Unsicherheiten, die
der Bearbeitung von Altfunden anhaften, führt zur Hypothese, dass zu Beginn der Romanisierung ein
Adeliger der Allobroger im Grenzgebiet seines Stammes einen Grabritus gewählt hat, der in der frühen
Eisenzeit verankert ist ; überdies liegt sein Bestattungsplatz inmitten eines Grabhügelfeldes vom Ende der
Bronzezeit.
2
SOMMAIRE
Les Auteurs
Remerciements
Avant-propos
Jean Guibal
Chapitre 1. Historique de la découverte
Franck Perrin
La « collection de Verna »
Une sépulture mégalithique campaniforme et une tombe à char de la Tène finale
La documentation écrite : publication et archives
Conclusions
Chapitre 2. Le contexte de la découverte
Franck Perrin et Robert Royet
Les allobroges à la fin de l’âge du Fer
Choix de textes antiques sur les allobroges (fin IIe-milieu Ier s. av. J.-C.)
L’Isle Crémieu : géographie et données archéologiques
Chapitre 3. Le dépôt funéraire
OSSEMENTS HUMAINS ET ANIMAUX. Fr. Blaizot, D. Lalaï
L'ÉTAT DE CONSERVATION DU MOBILIER MÉTALLIQUE. B. Herbold
LES PARURES VESTIMENTAIRES. J.-P. Guillaumet, M. Schönfelder
LA VAISSELLE EN BRONZE. M. Schönfelder, avec une contribution de A.-M. Adam
LES PANOPLIES GUERRIÈRES. M. Schönfelder avec une contribution de B. Herbold
LE CHAR. M. Schönfelder
LES ÉLÉMENTS DU HARNACHEMENT. M. Schönfelder
L'OUTILLAGE. J.-P. Guillaumet, M. Schönfelder
LES OBJETS MÉTALLIQUES DIVERS. M. Schönfelder
LE MOBILIER CÉRAMIQUE. V. Guichard, F. Olmer
Synthèse
La cohérence des données archéologiques
Interprétation du dépôt à la lumière des connaissances modernes : sépulture ou dépôt ?
Sélection et traitement du mobilier déposé dans la tombe
Datation de la tombe
La tombe de Verna parmi les sépultures aristocratiques de la fin de l’âge du Fer
Annexes
Catherine Bellon et Stéphane Carrara
Bibliographie
Crédits illustrations
3
Les Auteurs
1
A.-M. Adam : Professeur, Université Marc-Bloch, Strasbourg.
2
C. Bellon : INRAP Rhône-Alpes/Auvergne.
3
F. Blaizot : Anthropologue, INRAP Rhône-Alpes/Auvergne.
4
S. Carrara : Doctorant Université Lyon 2.
5
V. Guichard : Directeur général, Centre Archéologique Européen du Mont Beuvray.
6
J.-P. Guillaumet : Directeur de Recherche CNRS, UMR 5594, Dijon.
7
B. Herbold : Römisch-Germanisches Zentralmuseum, Mainz.
8
D. Lalaï : Archéozoologue, INRAP Rhône-Alpes/Auvergne.
9
F. Olmer : Chercheur CNRS, UMR 5594, Dijon.
10
F. Perrin : Maître de Conférences, Université Lyon 2, UMR 5138 Lyon.
11
R. Royet : Conservateur, Service Régional de l’Archéologie, Lyon.
12
M. Schönfelder : Chercheur associé UMR 5594, Dijon ; Römisch-Germanisches
Zentralmuseum, Mainz.
4
Remerciements
1
Nous tenons à remercier ici MM. Jean-Pascal Jospin et José Dias, respectivement
Conservateur au Musée dauphinois de Grenoble et Directeur de la Maison du Patrimoine
de Hières-sur-Amby pour l’intérêt qu’ils ont bien voulu porter à l’étude de la collection de
Vema ; ils ont su, l’un et l’autre, faciliter l’accès au mobilier archéologique et par là-même
son étude.
2
Nos remerciements également à M. Ulrich Schaaff, ancien directeur du département
protohistorique du Römisch-Germanisches Zentralmuseum de Mayence et à son équipe
pour la restauration des objets métalliques et pour leur accueil et soutien.
3
L’étude sur le mobilier métallique a été réalisée par l’un d’entre nous grâce à une bourse
post-doctorale du Conseil Régional de Bourgogne en 2000/2001. L’équipe, qui a assuré un
accueil très chaleureux et très motivant pendant une année, était celle de Jean-Paul
Guillaumet (UMR 5594/3), basée au Centre Archéologique Européen du Mont Beuvray. Un
grande merci à celui-ci et à tous les étudiants et étudiants-chercheurs, qui nous ont
soutenu, aidé et inspiré. C’est également au CAE du Mont Beuvray, et grâce à son
directeur Vincent Guichard, que l’illustration photographique de ce volume a été en
grande partie réalisée.
4
L’illustration graphique quant à elle a pu être effectuée par Marion Baudrand au Musée
de la Civilisation Gallo-Romaine de Lyon, grâce à l’amabilité des Conservateurs Jacques
Lasfargues et Hugues Savay-Guerraz.
5
Nous exprimons toute notre gratitude à M. et Mme Huon de Kermadec pour nous avoir
confié les manuscrits originaux des archives en leur possession.
6
Gérard Bruyères, Conservateur des Archives Municipales de la ville de Lyon a su, par sa
connaissance de François Artaud, témoigner de son attention pour cette étude, alors que
la consultation des diverses archives a été effectuée à l’Académie des Sciences Belles
Lettres et Arts de Lyon.
7
Plus largement, nous exprimons notre reconnaissance à l’ensemble des collègues qui ont
su faire don de leur temps et nous apporter leur aide grâce à leurs connaissances ou à leur
soutien technique, avec une mention spéciale à Catherine Bellon pour sa relecture du
manuscrit, notamment pour les chapitres écrits dans “le français d’un étranger”, et pour
avoir assuré la coordination du volume avec le secrétariat des DARA.
5
Avant-propos
Jean Guibal
1- La plaine où a été mise au jour la tombe à char de Verna, au pied du plateau de l’Isle Crémieu
1
Au moment où l’on s’interroge sur le devenir de l’archéologie, au moment où l’on tente
quelques timides expériences de décentralisation dans le domaine de la gestion du
patrimoine, cet ouvrage vient consacrer de précieuses et exemplaires collaborations. Un
musée municipal, la Maison du Patrimoine de Hières-sur-Amby, a littéralement sauvé le
mobilier de la tombe celte de Verna, promis à la dispersion lors d’une vente à Drouot en
1995 : que son conservateur d’alors, Patrick Porte, et la maire de la commune1, Madame
Dominique Blanc, en soient vivement remerciés. Il a fallu ensuite attendre plusieurs
années pour trouver une solution face à la très onéreuse opération de restauration que
6
réclamait la centaine d’objets métalliques qui composent ce mobilier. La générosité du
laboratoire de restauration du Romisch-Germanisches Zentralmuseum de Mayence
(Allemagne) a permis cette intervention : nous exprimons notre gratitude au docteur
Ulrich Schaaff, alors directeur du laboratoire, et à Martin Schönfelder, spécialiste des
tombes à char, qui a bien voulu conduire cette restauration et co-diriger la présente
publication. Collaboration également de Jean-Paul Guillaumet, chercheur au CNRS
(Archéologie, cultures et sociétés en Bourgogne et en France orientale) qui a rendu
possible l’accueil de Martin Schönfelder et l’acquisition d’une bourse délivrée par le
conseil régional de Bourgogne. Et enfin, celle d’un enseignant-chercheur de l’Université
Lumière-Lyon 2, Franck Perrin, qui a accepté de conduire la recherche sur cet ensemble
et son contexte. Mais il fallait encore l’engagement d’une association spécialisée dans ce
type de publications archéologiques (l’Alpara), le soutien du Service régional de
l’archéologie (relevant de la Drac Rhône-Alpes, ministère de la Culture) et celui de la
Conservation du Patrimoine de l’Isère (service du Conseil général) pour que la publication
voit le jour dans les meilleures conditions.
2
Malgré son caractère exceptionnel, la tombe de Verna était tombée dans l’oubli.
Découvert en 1818 par la famille Dauphin, le mobilier qui la composait avait été conservé
dans la bibliothèque du château familial. Seul François Artaud, conservateur chargé de
l’archéologie au Musée des Beaux-Arts de Lyon, fit dès la découverte une première et
unique description des objets. Le manuscrit de son rapport fut heureusement conservé
par la famille de Verna qui a bien voulu nous autoriser à le reproduire et permettre ainsi
au lecteur de mesurer la qualité et la pertinence de ses analyses.
3
La protohistoire de cette région du nord de l’Isère (fig. 1), délimitée par une large boucle
du Rhône, s’enrichit ainsi d’une nouvelle somme de connaissances. Après l’ouvrage
consacré, dans la même collection, à l’énigmatique dépôt cultuel du Camp de Larina
étudié par le même Franck Perrin ; après la fastueuse tombe du Ville s. av. J.-C., fouillée en
1987 par Jean-Paul Guillaumet et Stéphane Verger ; ou encore le véritable palais rural de
Saint-Romain-de-Jalionas dont les origines gauloises sont désormais attestées par les
recherches en cours de Robert Royet, le savoir accumulé par l’archéologie régionale
s’avère prestigieux. En témoignent les collections des musées, mais tout autant la
production éditoriale, complément indissociable de la conservation, et notamment celle
que permet la présente collection.
4
Le caractère exceptionnel du mobilier de la tombe de Verna a déjà justifié l’exposition de
quelques éléments au Musée de la Civilisation celtique du Mont-Beuvray, en 1999 (Les
tombes des derniers aristocrates celtes), sous la direction de Vincent Guichard et Franck
Perrin ; sa présentation complète a eu pour cadre la grande exposition consacrée aux
Allobroges, au Musée dauphinois de Grenoble, en 2003, conduite sous la direction de JeanPascal Jospin. Et l’ensemble du mobilier retournera par la suite, pour exposition
permanente, à la Maison du Patrimoine de Hières-sur-Amby, dont la muséographie et
l’ensemble de l’aménagement intérieur doivent être rénovés.
5
Loin d’être une fin en soi, les projets culturels présentent aussi pour intérêt de permettre
aux chercheurs de réaliser de nouvelles investigations et de plus larges synthèses ; et
surtout engagent les institutions culturelles à les publier. C’est donc avec plaisir que la
Conservation du Patrimoine de l’Isère s’est associée à cette édition, qui vient compléter et
prolonger l’exposition du Musée dauphinois et la publication qui l’accompagne. Et qu’à ce
titre, je suis heureux d’en remercier tous les collaborateurs, avec lesquels il faut
désormais tenter d’approcher et de comprendre ce personnage et la culture à laquelle il
7
appartenait, ce « prince » inhumé avec faste dans la plaine du Rhône, il y a plus de deux
mille ans…
NOTES DE FIN
1. La commune de Verna s'écrit avec ou sans (s), la collection de Verna s'écrit sans (s) en
référence à l'ancien propriétaire du site, le comte de Verna.
AUTEUR
JEAN GUIBAL
Directeur de la Conservation du Patrimoine de l’Isère
8
Chapitre 1. Historique de la découverte
Franck Perrin
2- Vues des tumulus et de la sépulture mégalithique, planche IV de la collection privée
La « collection de Verna »
1
En 1995, une collection composée d’une centaine d’objets archéologiques fut mise en
vente par un particulier à l’Hôtel Drouot à Paris et acquise par la Maison du Patrimoine de
Hières-sur-Amby (Isère) qui en connaissait l’origine. En effet, quelques années
auparavant, en 1986, ce mobilier avait été prêté par les anciens propriétaires (la famille
9
de Verna) à la Maison du Patrimoine pour être photographié ; à cette occasion, un lot
d’archives manuscrites et de gravures fut partiellement photocopié et cliché, puis
transmis à différents chercheurs (J.-P. Guillaumet, S. Verger, F. Perrin) travaillant sur la
protohistoire de l’Isle Crémieu. En 1997, sur nos recommandations, le mobilier entra au
Laboratoire du Romisch-Germanisches Zentralmuseum de Mayence (Allemagne), pour y être
restauré et étudié sous la direction du Dr. U. Schaaff.
2
Cette collection privée, que nous appellerons par commodité « collection de Verna », était
connue depuis longtemps, dès le début du XIXe s. en fait, époque à laquelle elle était
apparue dans la littérature archéologique. Plusieurs chercheurs avaient eu le privilège de
l’examiner, envisageant même de la publier : Ernest Chantre, alors directeur du musée
d’Histoire naturelle de Lyon, Gabriel Chapotat, chercheur au CNRS, Aimé Bocquet,
directeur du Centre de Préhistoire et de Documentation Alpine de Grenoble… Dès les
années 1970, G. Chapotat avait mentionné l’existence de cette tombe à char d’un type
nettement différent de celui de La Côte-Saint-André, alors en cours d’étude ; le chercheur
avait eu l’opportunité d’examiner le mobilier et connaissait, semble-t-il, l’emplacement
de la nécropole1 ; en 1986, lors du colloque de l’AFEAF de Yenne-Chambéry, P. Porte,
conservateur au service régional de l’Archéologie de Rhône-Alpes et J.-P. Guillaumet,
chercheur au CNRS, présentèrent une brève communication non publiée2 (Guillaumet,
Porte 1986) sur la collection de Verna interprétée comme une tombe à char de La Tène
finale découverte au début du XIXe s., puis peu à peu oubliée de la communauté
scientifique, malgré quelques mentions dans le célèbre Manuel de Joseph Déchelette.
Une sépulture mégalithique campaniforme et une
tombe à char de la Tène finale
3
Afin de faciliter l’exposé de cette découverte, il faut, avant toute chose, en préciser le
contenu et la nature. En effet, comme toute collection privée, celle de la famille de Verna
était susceptible de rassembler des objets de provenances variées, des pièces trouvées
localement, mais aussi des acquisitions extra-régionales. Néanmoins, la collection
comprenait deux ensembles archéologiques de provenance locale.
Une sépulture mégalithique campaniforme réutilisée
4
On doit à Aimé Bocquet d’avoir le premier observé que la collection de Verna regroupait
deux lots d’objets chronologiquement distincts, mais découverts à peu de distance l’un de
l’autre. En 1970, lors d’une visite au château de Verna, alors en la possession de M. Gailly
de Taurine, il identifia un poignard chalcolithique et plusieurs tessons d’un vase
campaniforme. L’examen des dessins et des annotations conservés à l’époque avec les
objets apporta les précisons suivantes : le poignard avait été trouvé « dans le tombeau
germain » ; quant aux tessons contemporains, ils figuraient dans une restitution
graphique sous la légende « trouvés au Mas du Charnier ou des Trois Pierres ». Cette
localisation permit, par la suite, de situer près du lieu-dit « Le Charnier »3 les vestiges de
ce qui s’avère une sépulture mégalithique réutilisée à la fin de l’âge du Bronze (Bronze
Final IIb). Ces travaux furent publiés en 1976 (Bocquet 1976 : 23-32), illustrés par une
gravure provenant des archives de la famille de Verna, figurant une illustration ou une
reconstitution de la sépulture mégalithique. Cette tombe mégalithique (fig. 2) avait fait
l’objet d’une communication le 14 juin 1825, devant l’Académie des Sciences, Belles
10
Lettres et Arts de Lyon, par François Artaud alors directeur du musée et de l’école royale
des Arts de Lyon. Lors de cette intervention concernant les mégalithiques de Carnac, Fr.
Artaud précisa avoir
« eu l’occasion d’examiner des monuments analogues au château de M. de Verna,
dans le département de l’Isère » :
5
le texte figure dans les archives de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Lyon 4
. Dans son ouvrage posthume Lyon souterrain, publié en 1846, l’auteur notait à propos des
tumuli des environs du château de Verna que
« A une distance assez rapprochée (du dolmen) nous avons distingué une sépulture
circulaire formée de pierres debouts, dans le genre de celles de Stonehenge, que
l’on attribue à des Germains ou plutôt des Saxons. Celles de Verna qui, à notre
persuasion, ont eu la curiosité de la fouiller (sic), y ont trouvé des vases grossiers,
des squelettes rangés les uns à côté des autres, recouverts par de grandes briques
(sic) inclinées… ».
6
Pour être complet, il faut signaler la présence d’un bracelet datable du Bronze final ;
compte-tenu des résultats des travaux d’A. Bocquet, il faut attribuer cet objet à une tombe
secondaire de la sépulture mégalithique. Ainsi, le dolmen de Verna fut fouillé avant 1836,
année de la mort de Fr. Artaud. En 1894, cette découverte fut mentionnée par François
Gabut, sous le nom du « tombeau du Général Romain », une appellation née, selon ses dires,
d’une tradition locale narrant le siège, par César en personne, du Camp de Larina voisin. A
son époque, le dolmen était situé entre deux fermes appartenant au comte de Verna.
Fouillé en 1972 par A. Bocquet, le monument est parfaitement localisé à proximité du
croisement des routes D65 et D65b (altitude 204 m) (fig. 10 n° 22).
7
Ainsi, en résumé, c’est à l’initiative de Fr. Artaud que des fouilles archéologiques furent
pratiquées dans la nécropole tumulaire des environs du château de Verna, notamment
sur ce site funéraire campaniforme-Bronze final5, mais aussi dans un tumulus voisin
fouillé au cours de l’hiver 1818 et dont le mobilier constitua l’essentiel de la collection de
Jean-Marie Victor de Verna (1776-1841).
Une tombe à char de la fin du second âge du Fer
8
Outre ces quelques pièces de la fin du Néolithique, la collection de Verna est constituée de
plus d’une centaine objets ou fragments d’objets, en large majorité en métal (bronze et
fer, parfois incrustés d’émail) que l’on désignera, en préalable à toute étude, du nom de
« sépulture à char de La Tène finale de Verna ».
La documentation écrite : publication et archives
L’article du moniteur en 1818
9
En fait, immédiatement après sa découverte6, la tombe à char de Verna avait été publiée
anonymement dans le journal Le Moniteur Universel, daté du 24 décembre 1818 7. L’auteur.
de l’article – « un ami des Arts… de Lyon » rapportait la fouille d’un tumulus renfermant les
restes « d’un guerrier gaulois qui a vécu à l’époque des colonies romaines », une sépulture
tumulaire appartenant à une nécropole plus vaste, à cette date, non explorée et
dénommée « Les Quatre Molards » (dans le parler régional « les quatre monticules »). Un
inventaire sommaire de la trouvaille était alors exposé : casque, deux épées dont l’une
11
pliée, « marmite », « aiguière » de bronze, fragments de « casseroles », boucles, fibules,
mors en fer et ferrures d’un char (moyeux, clavettes, « accoudoirs »), faux et grenouille
en bronze… Cette liste d’objets correspond au contenu de la collection de Verna décrit par
les différents visiteurs et aujourd’hui à la Maison du Patrimoine de Hières-sur-Amby,
exceptés le casque et quelques objets observés en 1986 par J.-P. Guillaumet.
Les manuscrits : fonds public, collection privée
10
La question s’est posée de savoir qui était l’auteur de ce texte.
11
Deux manuscrits de l’article du Moniteur sont déposés aux archives de l’Académie des
Sciences, Belles Lettres et Arts de Lyon (Ms 101/3 et Ms 357)8. Ils diffèrent quelque peu de
l’article publié puisqu’ils comportent des références à des planches, absentes (chiffres
romains, suivi de lettres alphabétiques, parfois redoublées : AA, BB…). Dans le manuscrit
357, intitulé « Extrait du Moniteur », les références ont été rajoutées. Manifestement le
texte a été, a posteriori, accompagné des illustrations, précisément de cinq planches
figurant les pièces les plus significatives du mobilier funéraire. Le manuscrit a été signé «
Artaud », mot qui a été biffé, pour des raisons de place, l’auteur se limitant à écrire
l’initiale de son nom de famille.
François Artaud (1767-1838)
Fr. Artaud, né à Avignon le 17 Avril 1767 dans une famille de drapiers, arrive à Lyon
en 1787 afin de se former au métier de dessinateur de soie. Suite à un voyage en
Italie, en 1803, où il découvre Pompéi et Herculanum, il renonce à son métier pour se
vouer à sa passion : l’archéologie. En 1804, la ville de Lyon acquiert l’abbaye de Saint
Pierre, qui devient musée, réunissant les antiquités de la ville. En 1806, Fr. Artaud est
nommé inspecteur général du Conservatoire des Arts et antiquaire de la ville
(1806-1812), puis sera successivement directeur du Conservatoire des Arts
(18121824), puis directeur du musée et de l’Ecole royale des arts de Lyon (1824-1830).
Créateur du musée lapidaire, il forme aussi son cabinet particulier, racheté en 1835
par la ville. Le docteur A. Comarmond lui succédera pour la section archéologique du
musée. Les ouvrages imprimés, monographies, articles dans la presse locale et
régionale, revues scientifiques de Fr. Artaud concernent essentiellement
l’archéologie : corpus de mosaïques, fouilles, excursions archéologiques, objets
antiques et protohistoriques. De plus, son oeuvre manuscrite est elle aussi
importante. Ses carnets, conservés à l’Académie des Sciences et Belles Lettres et Arts
de Lyon rassemblent ses observations de fouille. L’ouvrage posthume Lyon souterrain,
édité en 1846, est un recueil d’observations archéologiques et géologiques effectuées
entre 1794 et 1836 (Bruyère 1986).
C. Bellon
12
3- Planche I de la collection privée
4- Planche III de la collection privée
13
5- Planche VIII, rectifiée II de la collection privée
12
Si aucune des planches citées n’est associée au texte, y figure une illustration d’une tombe
de cavalier sarmate découverte, sans précision, « sur les bords de la Mer Noire » (preuve
supplémentaire de l’intérêt porté par Artaud aux tombes antiques de cavaliers et à chars).
13
Le Ms 101/3, sans titre et sans signature, est légèrement différent dans son introduction
et possède quelques mots supplémentaires « ossements animaux » « enseveli avec ses
chevaux », des notes, des appels d’illustrations insérés dans le texte. De plus, il contient
une liste d’objets numérotés avec leurs dimensions (cf. annexe 1).
14
Si les planches sont absentes de ces deux manuscrits, par contre deux d’entre elles (III, V)
figurent à la fin du manuscrit du Lyon souterrain de Fr. Artaud (Ms 104), associée à une
planche supplémentaire particulièrement intéressante (D)9. Il s’agit d’une vue générale du
tumulus (TVMVLVS en capitales latines) (cf. quatrième de couverture) en fin de fouille sur
laquelle celui-ci apparaît à proximité de 3 ou 4 autres tertres de taille variable, d’où
l’appellation locale de « Trois ou Quatre Molards » (la variante s’expliquant peut-être par
le fait que le plus grand était coupé par une tranchée lui donnant l’apparence de 2 tertres
accolés). Manifestement, Fr. Artaud avait fait dessiner le mobilier du tumulus exploré par
M. de Verna et gravé des planches dont des tirages sont parvenus entre les mains de
l’inventeur de la découverte.
15
Lors de la publication du Lyon souterrain (1846), l’ouvrage majeur d’Artaud publié après sa
mort par l’éditeur Monfalcon - où donc seules deux planches ont été retenues - Artaud
annonçait la publication prochaine de la tombe à char de Verna :
« Tout cet équipage de mort sera le sujet d’une notice plus détaillée, accompagnée
de quelques dessins lithographiés. » (Artaud 1846 : 109).
16
De plus, dans les archives de l’actuel propriétaire de la collection de Verna 10 figurent deux
manuscrits de l’article du Moniteur. L’un semble une copie de l’article à laquelle a été
14
ajouté (l’écriture est différente) un bref commentaire : « L’on doit ajouter à cette notice
insérée par M. Artaud, Directeur du Musée de Lyon, quelques détails oubliés… » (cf. annexe 1).
L’auteur anonyme, probablement le fouilleur, le comte de Verna, atteste ainsi que Fr.
Artaud avait été informé immédiatement après la découverte. Sans doute s’était-il rendu
sur place puisque dans son Lyon souterrain, Fr. Artaud donne des précisions inconnues
ailleurs, en particulier les dimensions du tumulus (« 15 pieds de haut sur 80 de
circonférence »).
6- Tirage, non signé, de la lithographie de Lefebvre (Raynard 1819)
Collection privée
17
Le dernier manuscrit, certainement une mise au net des autres versions, comporte des
appels aux planches insérés dans le texte (idem Ms 101). Certaines planches sont ici
présentes (fig. 2 à 5 et 52) pour la première fois, à l’exception de la planche avec le
casque. Dans cette collection privée existent une gravure des quatre tumulus et de la
sépulture mégalithique (fig. 2), une planche d’objets, notée VIII et réctifiée II (fig. 5) qui
n’a pas d’appel dans le texte et des brouillons grands formats figurant des objets du
dolmen et des objets de la tombe à char, et enfin le dessin d’un mors.
18
Une telle découverte ne pouvait être passée inaperçue localement. Effectivement, en
1819, lors d’une séance de l’Académie de Lyon, Fr. Artaud mentionne la trouvaille d’une
tombe tumulaire à « Jalionax » en Isère, localisant le site sur l’actuelle commune de SaintRomain-de-Jalionas, limitrophe de celle de Verna. Seule la présence d’un casque et
d’épées était signalée, la communication portant également sur l’existence d’autres
tumulus en Dauphiné. La même année, M. Raynard, professeur à l’école vétérinaire de
Lyon, publie « recherches sur un mors de bride antique » (Raynard 1819 : 193), illustré
d’une planche (lithographie de Ch. Lefebvre, Lyon) comportant l’un des mors et une
restitution d’un harnachement de Verna (dans laquelle figure un gros cabochon) (fig. 6).
15
19
Quatre-vingts ans plus tard, en 1899, lors de la séance du 1er décembre de l’Académie des
Sciences, Belles Lettres et Arts de Lyon, Ernest Chantre (1845-1924), alors sous-directeur
du Museum de Lyon, présente une communication sur « Les nécropoles gauloises du
Dauphiné », texte qui reprend celui paru en 1880 dans ses « Etudes paléo-ethnologiques
dans le bassin du Rhône », notice « Leyrieu » (Chantre 1880 : 43). L’auteur fouilla dans
l’Isle Crémieu dès 1865 (grotte de Bethenas), notamment en 1866 et 1868, années où ses
recherches le conduiront sur le Camp de Larina, près duquel il dit avoir exploré des
tumulus protohistoriques (Chantre 1892, 1899, 1900, 1923). Vers 1898, entre deux
campagnes en Egypte, il rapporte la découverte de « la nécropole de Leyrieux » - une
commune proche de celle de Verna et de Saint-Romainde-Jalionas-,« lors de défrichement
dans une forêt durant l’hiver 1864… par M. le comte de Verna, propriétaire du sol ». Ignorant
manifestement les articles et manuscrits d’Artaud, E. Chantre énumère les objets
exhumés selon lui dans un « tombeau… fait de grandes dalles brutes qui ont été prises pour des
montants de dolmens » : 4 vases en céramique, 2 en bronze rappelant les oenochoés, 7
grandes épées en fer dont 2 pliées ; parmi celles non pliées une dans son fourreau en fer,
mais ornée de bronze, 2 lances en bronze et en fer type La Tène, débris de ceinture et de
cuirasses en bronze, nombreux débris de roues en fer, plaques, rondelles, chaînettes et
tiges diverses en bronze d’un char.
20
Il est possible qu’E. Chantre fasse là une confusion avec le mobilier découvert en 1818,
bien que les inventaires soient différents. On ne peut exclure l’hypothèse de l’existence
d’une deuxième tombe à char qui semblerait toutefois plutôt dater de la transition
Bronze-Fer, avec peut-être des tombes adventices de La Tène C et D. A l’appui de cette
hypothèse, on note que figure dans les collections archéologiques de la Mairie de Crémieu
une frette de moyeu du type Wehringen sans provenance, mais sans doute d’origine
locale (Bocquet, Haussman 2001). L’objet peut être daté de l’extrême fin de l’âge du
Bronze, ou du tout début de l’âge du Fer (bois du char de Wehringen, daté de 778+/-5 av.
J.-C.). On note que de « Crémieu » provient également une épée hallstattienne en bronze
(Bocquet 1969 : 235). Ainsi, à la fin du XIXe s., l’article du Moniteur est déjà oublié et avec
lui la tombe de Verna dont il ne subsiste qu’une collection confuse à l’origine imprécise.
Conclusions
21
Que retenir de cette documentation ? La fouille eut lieu en novembre 1818 (Artaud 1846 :
107), sur les terres de
« Jalionas, près de Saint-Romain, non loin des bords du Rhône et du château de
Verna » (Artaud 1846 : 107)
22
ou « à peu de distance du Rhône et du château de Verna » (le Moniteur de 1818 et manuscrits).
Le tumulus était proche du lieu-dit Les Quatre Molards, appellation locale désignant
tumulus, motte et tout relief isolé de ce genre. Sur la planche du manuscrit du Lyon
souterrain, légendée « TVMVLVS », on remarque au premier plan (quatrième de
couverture) un tumulus creusé d’une tranchée centrale, et, en arrière-plan, quatre autres
tumulus relativement hauts, « proches » du précédent, dont la fouille fut envisagée par
M. de Verna. Artaud précise que les sites sont distincts
« les tumuli que l’on voit dans les balmes viennoises, aux Trois-Molards et près du
château de Verna, sur un terrain plus élevé que celui qui borde le Rhône » (Artaud
1846 : 105).
16
23
Les tertres en question seraient localisés sur des parcelles situées près des falaises, là où
l’altitude dépasse d’une dizaine de mètres (et plus) celle de la basse terrasse du fleuve et
« …à une distance assez rapprochée existe une sépulture circulaire formée avec des
pierres debouts à la manière de Stonehenge, que l’on attribue à des Germains… »,
24
soit le dolmen. Grâce à une étude de François Gabut (Gabut 1894), on apprend que le
monument mégalithique était situé sur la commune de Verna, section B, parcelle
cadastrale 354 (« Charnier, Sable et Praille »), entre deux fermes
25
« …l’une au nord, l’autre au sud du tombeau, toute deux appartenant à M. de Verna ». Il semble
évident que la sépulture chalcolithique - un monument « stable » - plus qu’un tumulus aux yeux des habitants a, par gravité, capté le nom donné au tumulus effectivement
voisin, fouillé auparavant et dont le mobilier (armes et char) fut interprété localement
comme celui d’un militaire romain.
26
Pour conclure, la sépulture d’époque campaniforme, les Quatre (ou Trois) Molards et le
tumulus fouillé par M. de Verna était donc « proches », sans qu’il soit possible de
quantifier les distances les séparant, les gravures d’époque rapprochant peut-être
exagérément le tumulus de Verna et ses quatre voisins ; plusieurs dizaines de mètres
pourraient séparer les sépultures alignées sur le château. Seule l’altitude de la tombe
chalcolithique, environ 204 m, indique bien une situation plus à l’ouest que le tumulus de
Verna et ceux des Quatre Molards dont la cote était plus élevée.
Une fouille méticuleuse
27
Le fouilleur fut donc M. de Verna, mais Fr. Artaud semble avoir été aussi présent - ce
dernier loue les méthodes de fouille de l’inventeur – « tous les objets trouvés dans le tumulus
ont été recueillis avec soin par M. de Verna, amateur éclairé » - remarque particulièrement
valable comme le montrera le catalogue des objets conservés. Dans Lyon souterrain, Fr.
Artaud donne les dimensions du tertre (1846 : 107) : 15 pieds de haut pour 80 de
circonférence, soit environ 4, 5 m pour un diamètre de 7,60 m seulement ; les gravures
montrent effectivement des tumulus hauts et peu érodés, mais leur diamètre semble ne
pas correspondre à cette dimension inhabituelle (une confusion entre diamètre et
circonférence, soit 24 m x 4,50 m ?). Selon probablement M. de Verna, la fosse funéraire,
carrée, mesurait (cf. annexe 1) « 6 pieds carrés », soit un peu moins de deux mètres de côté
et son comblement de charbons et d’ossements « un pied et demi », soit environ 0,50 cm
d’épaisseur. Comme le montre la gravure « TVMVLVS » (D), elle était située dans l’axe
médian du tertre, au centre sans doute, bien que ce ne soit précisé nulle part. Selon Fr.
Artaud, lors du creusement de la tranchée, au-dessus de la tombe « à fleur de terre » furent
découverts des ossements de chevaux, non attribués à la tombe malgré la présence de
nombreux éléments de harnachement ensevelis immédiatement « en raison de l’odeur
qu’ils dégageaient ».
28
Quant au mobilier exhumé inventorié, décrit et illustré à la demande de Fr. Artaud, les
diverses relations témoignent de sa crémation partielle, parfois violente. Quelques
divergences portent sur le nombre d’armes. En effet, le conservateur du Musée des
Beaux-Arts mentionne dans tous ses écrits deux épées, l’une repliée l’autre non, alors que
M. de Verna parle de « trois sabres » découverts lors de la fouille,
« tous repliés en trois parties… deux de ces fourreaux étaient enfer, et l’autre en
cuivre… ».
17
29
Autre variante, les mors de chevaux cités sans décompte dans l’article du Moniteur étaient
en fait au nombre de quatre selon M. de Verna (comptage confirmé par Fr. Artaud
uniquement dans son manuscrit Ms 101/3). La collection rassemblait un grand nombre
d’objets et de fragments d’objets dont la présence étonne à une époque où les techniques
de fouilles étaient loin d’être développées. Certains d’entre eux, mentionnés dans les
archives ou dessinés lors de la sortie du mobilier en 1986 ne figurent plus dans la
collection actuelle du Musée dauphinois : c’est le cas d’un casque en bronze, d’une épée,
d’une applique ( ?) en forme de grenouille11 (fig. 7), d’un couvercle émaillé, d’une anse
anthropomorphe de bassin en bronze et d’une fibule. Si on ne dispose aujourd’hui
d’aucune illustration du casque (pl. II disparue), les autres pièces sont connues par des
dessins et/ou des photos. Ces pièces semblent conservées chez les héritiers de la
collection de Verna.
30
Au terme de cette présentation, il semble exclu que la collection de Verna soit un
rassemblement d’objets de provenances lointaines. De plus, rien dans les archives ne
permet de penser que des objets étrangers aient été introduits dans une découverte
locale ; toutefois, comme on le verra, la présence d’un bassin étrusque, un vase rare dont
la chronologie est distincte de celle de l’ensemble des objets de la sépulture, doit
nécessiter quelques explications. Quant à d’éventuels mélanges à partir d’autres
découvertes gauloises locales (plusieurs tumuli sont mentionnés et devaient être fouillés),
rien ne vient véritablement les confirmer. Naturellement, en l’absence de relevé, il
demeure possible - mais cela serait original - que des sépultures adventices de la fin de
l’âge du Fer aient fourni du mobilier laténien mélangé ensuite à une éventuelle tombe
centrale. Toutefois, la présence, au vu du seul document « de fouille », d’une seule
tranchée centrale ne plaide guère en faveur de la fouille d’autres tombes. Non seulement
le mobilier intact a été récolté, mais aussi celui réduit à l’état de fragments longs de
quelques centimètres à peine, des ossements et de modestes fragments de céramiques.
L’explication de cette fouille apparemment méticuleuse figure peut-être dans les textes
de Fr. Artaud qui mentionne ce qui semble être l’une des premières comparaisons
archéologiques. D’après lui, « le traducteur d’Athénée » certainement Athénée de Naucratis,
le célèbre auteur du Banquet des Sages ( Deipnosophistes), ajoute que « l’on a trouvé en
Amérique cet usage d’élever des tertres ou buttes de terres sur des tombeaux ». L’information
pourrait provenir de Thomas Jefferson, ambassadeur en France de 1784 à 1789 et futur
président des Etats-unis d’Amérique, qui avait exploré en Virginie un des ces mounds des
cultures Adena et Hopewell. Sa méthode de travail stratigraphique très en avance sur ce
qui se faisait à l’époque a peut-être été diffusée au sein de la communauté des
antiquisants de ce temps. Peut-être ses idées sont-elles parvenues jusqu’à Fr. Artaud ou
M. de Verna. Quant à l’analyse finale de Fr. Artaud, elle est, comme on le verra, tout aussi
remarquable que le fut cette fouille du début du XIXe s.
18
7- Applique en forme de grenouille (environ 5 cm de long)
NOTES
1. Information orale personnelle ; rien, apparemment, n'est conservé dans les notes de Gabriel
Chapotat déposées au Centre d'Etudes et de Recherches Archéologiques de Vienne (Isère) ; la
documentation de G. Chapotat n'est toutefois pas classée
2. Voir aussi l'annonce de l'étude dans : Verger (S.), Guillaumet (J.-P.) 1988:231.
3. 25 000e IGN, feuille XXXI-31 (Montluel 7-8).
4. BAL, MS 278, P-V. qui contient le résumé de la communication de Fr. Artaud sur les
publications de M. Le Penhouet à propos des monnaies armoricaines et des monuments de
“Cranac” (sic), lesquels auraient servi de “sépultures de Germains”.
5. La parure figure à ce jour dans le mobilier, ainsi que le poignard et le vase campaniforme.
6. On notera que le 20 novembre 1818, à l'initiative du Comte de Montalivet (reprenant un projet
de Pierre Legrand d'Aussy), un projet de circulaire-questionnaire sur les monuments et
antiquités nationales est discuté par l'Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Lyon. Faute
de crédits, le projet est abandonné, mais en 1819 sera créée la Commission des Antiquités de la
France. Ces tentatives d'organiser l'inventaire du patrimoine archéologique explique peut-être la
rédaction de la note de Fr. Artaud. Cf. Gran-Aymerich 1988 : 36-37.
7. Le Moniteur Universel, n°358, 24 décembre 1818 : 1495.
8. Au dos de l'un d'eux (Ms 357) figure le brouillon d'un texte sur l'emploi du char dans les textes
antiques, sans doute dû à Fr. Artaud.
19
9. Planche du tumulus = Msl04 : fol. 117 v°/p. 224, dite “(pl.D)” ; Planche III = Ms 104 : fol.117 r°/
p.223, dite “pl. II (D bis)” ; Planche V = Ms 104, fol. 106 r°/p.222, dite “(pl.III)”. Ce manuscrit Ms
104 est également déposé à l'Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Lyon.
10. Après une longue recherche, les originaux dont des copies sont conservées à la Maison du
Patrimoine de Hières-sur-Amby ont été retrouvés chez l'actuel héritier de la famille de Verna qui
avait mis en vente les objets. Ce dernier nous a aimablement transmis les documents qu'il avait
en sa possession, à savoir textes et dessins, mais a également confirmé détenir quelques objets
conservés comme souvenirs.
11. Si la grenouille n'a pas figuré dans la vente, elle est toutefois connue par un jeu de
photographies réalisées par J.-P. Guillaumet (fig. 7).
20
Chapitre 2. Le contexte de la découverte
Franck Perrin et Robert Royet
8- La costière ouest de l’Isle Crémieu
D’après Jean de Beins, 1607
Les allobroges à la fin de l’âge du Fer
1
Mentionnés dès le IIIe s. av. J.-C. à propos du passage de l’expédition d’Hannibal, les
Allobroges, et notamment les principaux personnages de ce peuple, sont ensuite
régulièrement cités par les auteurs gréco-latins à propos d’événements guerriers des IIeIer s. av. J.-C. Les informations disponibles tant sur l’époque à laquelle fut enseveli le
guerrier de Verna que sur la classe sociale à laquelle il appartenait sont toutefois bien
minces.
21
2
Les Allobroges comme bien d’autres Gaulois semblent avoir connu des systèmes politiques
oligarchiques, antérieurement à la conquête. Hannibal, selon Polybe, se heurta à des «
chefs de secteurs » allobroges et non à un roi ou roitelet. Strabon, utilisant les Histoires de
Poséidonios, indique que la noblesse allobroge transforma Vienna, métropolis (ville mère)
des Allobroges de simple village en ville (polis). Il est probable que cette évolution décisive
a été réalisée avant la conquête de la Transalpine. En 121 av. J.-C., l’attaque par les
Allobroges et le refus de ces derniers de livrer le roi salyen Teutomalus conduisent à la
perte de leur indépendance. Seul Appien mentionne un roi allobroge nommé Bituitos ; les
fastes triomphaux conservent quant à eux le souvenir des défaites « des Allobroges » et
du roi (Betultus) des Arvernes. A priori il s’agit d’une erreur d’Appien confondant
Arvernes et Allobroges, mais on ne peut totalement écarter l’hypothèse d’une
homonymie plus ou moins complète amenant une certaine confusion dans les sources
littéraires ; il est également possible que Bituitos, Arverne, ait été roi des Allobroges, ce
type de royauté étant plusieurs fois attesté, tant en Gaule qu’en Bretagne. Alors que chez
leurs alliés arvernes, la royauté disparaît, aucun changement notable ne semble
concerner les Allobroges. L’aristocratie de ce peuple nous est connue grâce à Cicéron qui,
dans sa défense du gouverneur Fontéius, critique Indutiomaros, ambassadeur des
Allobroges et des autres provinciaux. Malheureusement, à part quelques attaques sur la
barbarie gauloise, son discours n’apporte guère d’éléments à la connaissance des élites
allobroges de cette époque.
3
Même remarque à propos des députés allobroges envoyés à Rome en 63 av. J.-C. Seul
Plutarque mentionne l’envoi de lettres aux Allobroges, ce qui laisse penser que certains
d’entre eux lisaient le latin (Indutiomaros affirmant qu’« il savait » comment s’était
enrichi Fontéius, dut s’exprimer en latin). L’année suivante, un certain Catugnatos sera «
chef de toute la nation » pour le dernier soulèvement allobroge. Cette magistrature fut
sans doute strictement militaire, le personnage étant éventuellement désigné par le
peuple réuni en assemblée. Selon César, Abducillos, père de deux fils qui combattirent à
son côté pendant la guerre des Gaules, fut « à la tête de sa nation durant de longues
années ». Pourtant les Allobroges disposaient à cette époque d’un sénat ; César y fera
admettre à titre exceptionnel Ecos et Roucillos, les deux fils d’Abducillos. Le
fonctionnement de ce sénat était-il analogue à celui des Eduens ? Chez ce peuple, l’entrée
au sénat était réservée à un membre de chaque famille, le père excluant ses fils ; César
aurait donc usé de son autorité sur une institution provinciale pour contourner cet usage.
Toutefois, chez les Eduens, le magistrat supérieur Vergobretos ne pouvait occuper qu’une
seule année sa charge, la cédant à un autre selon « un antique usage ». Mais en ce tempslà (le début du Ier s. av. J.-C.), Abducillos représentait sans doute un parti romain ; César
récompensera ses fils en leur accordant « les plus hautes magistratures » , sans
malheureusement les citer (Goudineau 2002 : note 5).
22
Choix de textes antiques sur les allobroges (fin IIemilieu Ier s. av. J.-C.)
Les campagnes romaines de 121 av. J.-C.
Tite-Live, Abrégés, Livre LXI (123-120 av. J.-C.)
Éd. P. Jal, CUF
4
Le proconsul C. Sextius, après avoir vaincu la peuplade des Salyens, fonda la colonie
d’Aquae Sextiae, ainsi appelée en raison à la fois de l’abondance des eaux provenant des
sources chaudes et froides et de son propre nom à lui. Le proconsul Cn. Domitius
remporta un succès sur les Allobroges, près de la ville de Vindalium. Si on leur avait fait la
guerre, c’est parce qu’ils avaient recueilli Toutomotulus, roi des Salyens, en fuite, et lui
avaient apporté toute l’aide qu’ils pouvaient ; parce qu’ils avaient aussi ravagé le
territoire des Eduens, alliés du peuple romain. (…)
5
Le consul Q. Fabius Maximus, petit-fils de Paulus, lutta victorieusement contre les
Allobroges et Bituit, le roi des Arvernes. De l’armée de Bituit, 120 000 hommes furent
tués ; comme le roi lui-même s’était rendu à Rome pour donner réparation au Sénat, on
l’envoya à Albe pour être détenu, parce qu’il semblait contraire à la paix de le renvoyer en
Gaule. On décida aussi d’arrêter son fds Congonnetiacus et de l’envoyer à Rome. On reçut
la soumission des Allobroges.
6
Le consul Q. Fabius Maximus gagna le surnom d’Allobrogique grâce à sa victoire.
7
Autres récits de ces épisodes avec anecdotes : Strabon, Géographie, IV, 1, 11 ; Velleius
Paterculus, Histoire romaine, II, 10 et 39 ; Valère Maxime, Faits et dits mémorables, III, 5, 2 ;
VI, 9, 4 ; IX, 6, 3 ; Pline l’Ancien, Hist. Nat., VII, 166 ; Suétone, Néron, II, 1 ; Florus, Epitomé, I,
37 ; Appien, Celtica, I, 2 ; Eutrope, Abrégé, IV, 10 ; Orose, Contre les Païens, V, 13, 2 ; V, 14, 1-4.
Vienne (fin IIe s. av. J.-C. ?)
Strabon, Géographie, IV I, II (Cl86),
Éd. F. Laserre, CUF
8
Les Allobriges, autrefois, participaient à des opérations guerrières par dizaines de
milliers, mais aujourd’hui ils cultivent les plaines et les vallons des Alpes. Ils vivent dans
des villages, mais les plus illustres d’entre eux vivent à Vienne. De ce qui était auparavant
un village portant pourtant le titre de métropole de ce peuple, ils ont fait une ville.
Bituitos, roi des Allobroges ? (121 av. J.-C.)
Appien, Histoire romaine IV. Celtique, Frgt 12 2-5.
Éd. P. Viereck, A. G. Roos, E. Gabba, Teubner
9
Au moment où il (Gnaius Domitius) traverse le territoire des Salyens, vient à sa rencontre
un ambassadeur du roi des Allobroges Bituitos, en riche équipage ; des gardes du corps
l’accompagnaient en tenue d’apparat et des chiens ; car les Barbares de cette région ont
une escorte constituée de chiens. Un musicien chantait, sur une musique barbare, le roi
Bituitos, puis les Allobroges, puis l’ambassadeur lui-même, célébrant sa naissance, son
23
courage et sa richesse. C’est pour cette raison surtout que ceux des ambassadeurs qui sont
illustres emmènent ces gens.
La conjuration de Catilina (63 av. J.-C.)
Salluste, La conjuration de Catilina, 40-41
Éd. A. Ernout, CUF
10
Il (Lentulus) charge donc un certain P. Umbrenus de s’aboucher avec les députés des
Allobroges, et de les déterminer, si possible, à s’allier à lui, dans la pensée que ces
hommes accablés sous le poids de leurs dettes publiques et privées, et de nature
belliqueuse comme le sont tous les Gaulois, se rallieraient aisément à un tel dessein.
Umbrenus, qui avait fait du négoce en Gaule, était connu de la plupart des chefs de cités
et les connaissait lui-même. Aussi sans perdre de temps, dès qu’il aperçut au forum les
députés Allobroges, après quelques brèves questions sur l’état de leur cité, feignant de
s’apitoyer sur leur sort, il leur demanda quelle issue ils espéraient à de tels maux. Quand
il les voit se plaindre de la cupidité des magistrats, accuser le Sénat de leur refuser toute
assistance et n’attendre d’autre remède que la mort à leurs misères : « Eh bien moi, dit-il,
si seulement vous voulez être des hommes, je vous montrerai le moyen d’échapper à tous
ces maux. » A ces paroles, les Allobroges, pleins d’espoir, supplient Umbrenus d’avoir
pitié d’eux ; il n’était rien de si pénible, de si ardu qu’ils ne fussent prêts à faire avec
enthousiasme, pour délivrer leur cité de la dette qui l’accablait. Umbrenus les amène dans
la maison de D. Brutus, car elle était toute proche du forum, et n’ignorait rien du complot
grâce à Sempronia : Brutus, lui, était alors absent de Rome. Il fait en outre venir Gabinius,
pour donner plus de poids à ses propos. En sa présence, il expose la conspiration, nomme
les conjurés, auxquels il ajoute les noms de nombreuses personnes de toute espèce,
absolument innocentes, afin d’affermir le courage des députés gaulois ; leur concours une
fois promis, il les renvoie chez eux.
11
Cependant les Allobroges hésitèrent longtemps sur le parti à prendre. Ils mettaient en
balance d’un côté leurs dettes, leur amour de la guerre, les grands avantages que laissait
espérer la victoire ; de l’autre la supériorité des forces, l’absence de risques, et au lieu
d’une espérance douteuse des récompenses assurées. Après de mûres réflexions, ce fut la
Bonne Fortune de la République qui finit par l’emporter. Aussi révèlent-ils toute l’affaire,
comme ils l’avaient apprise, à Q. Fabius Sanga, le protecteur attitré de leur cité. Cicéron,
instruit par Sanga du projet qui se trame, enjoint aux députés de feindre un zèle ardent
pour la conjuration, de se mettre en rapport avec tous les autres complices, de leur faire
de belles promesses et de tâcher de les amener à se découvrir le plus possible.
La révolte de Catugnat (62/61 av. J.-C.)
Dion Cassius, Histoire Romaine, XXXVII47-48,
Éd. E. Gros, Firmin-Didot
12
Les Allobroges commettaient des dégâts dans la Gaule Narbonnaise. C. Pomptinus,
gouverneur de cette province, envoya contre eux ses lieutenants : quant à lui, il campa
dans un lieu d’où il pouvait observer tout ce qui se passait ; afin de leur donner, en toute
occasion, des conseils utiles et de les secourir à propos. Marius Lentinus se mit en marche
contre Ventia et il effraya tellement les habitants que la plupart prirent la fuite : le reste
lui envoya une députation pour demander la paix. Sur ces entrefaites, les gens de la
24
campagne coururent à la défense de la ville et tombèrent à l’improviste sur les Romains.
Lentinus fut forcé de s’en éloigner ; mais il put piller la campagne sans crainte, jusqu’au
moment où elle fut secourue par Catugnat, chef de toute la nation, et par quelques
Gaulois des bords de l’Isère. Lentinus n’osa dans ce moment les empêcher de franchir le
fleuve ; parce qu’ils avaient un grand nombre de barques : il craignit qu’ils ne se
réunissent, s’ils voyaient les Romains s’avancer en ordre de bataille. Il se plaça donc en
embuscade dans les bois qui s’élevaient sur les bords du fleuve, attaqua et tailla en pièces
les barbares, à mesure qu’ils le traversaient ; mais s’étant mis à la poursuite de quelques
fuyards, il tomba entre les mains de Catugnat lui-même, et il aurait péri avec son armée,
si un violent orage, qui éclata tout à coup, n’eût arrêté les barbares.
13
Catugnat s’étant ensuite retiré au loin en toute hâte, Lentinus fit une nouvelle incursion
dans cette contrée et prit de force la ville auprès de laquelle il avait reçu un échec. L.
Marius et Servius Galba passèrent le Rhône, dévastèrent les terres des Allobroges et
arrivèrent enfin près de Solonium. Ils s’emparèrent d’un fort situé au-dessus de cette
place, battirent dans un combat les barbares qui résistaient encore et brûlèrent quelques
quartiers de la ville dont une partie était construite en bois : l’arrivée de Catugnat les
empêcha de s’en rendre maîtres. A cette nouvelle, Pomptinus marcha avec toute son
armée contre Catugnat, cerna les barbares et les fit prisonniers, à l’exception de Catugnat.
Dès lors, il fut facile à Pomptinus d’achever la conquête de ce pays…
Les nobles allobroges Roucillos et Ecos (58-48 av. J.-C.)
César, Guerre civile, III 59,1-2,
Éd. L.-A. Constans, CUF
14
Il y avait, auprès de César, dans la cavalerie, deux frères allobroges, Roucillus et Aécus, fils
d’Adbucillus, qui avait été pendant de longues années à la tête de sa nation ; c’étaient des
hommes d’un courage extraordinaire, de qui César avait éprouvé dans toutes les
campagnes des Gaules les services éminents et la très grande vaillance. Pour cette raison,
il leur avait confié dans leur patrie les plus hautes magistratures, il s’était occupé de les
faire nommer à titre exceptionnel au sénat, il leur avait distribué des terres gauloises
prises à l’ennemi ainsi que de grosses récompenses en argent, et de pauvres qu’ils étaient,
ils les avaient rendus riches.
L’Isle Crémieu : géographie et données archéologiques
Le contexte géographique
15
L’Isle Crémieu se situe à l’extrémité nord du département de l’Isère, à une quarantaine de
kilomètres à l’est de l’agglomération lyonnaise et à une cinquantaine au nord-est de
Vienne (fig. 8 et 9). Ce massif calcaire jurassique est entouré au nord, à l’est et à l’ouest
par le cours du Haut-Rhône et délimité au sud par les cours de la Bourbre et de la Save
ainsi que par de grandes zones de marais, d’où son surnom d’Isle.
25
9- Proposition de localisation du dépôt funéraire de Verna
16
Plateau triangulaire de 225 km2, il est entaillé par des vallées qui en permettent l’accès à
l’ouest, notamment le val d’Amby, qui, après avoir longé le plateau de Larina, un éperon
délimité sur deux côtés par des falaises, débouche au coeur du massif. Les falaises
dominent de 200 mètres le cours du Rhône, distant d’un kilomètre ; c’est dans cette
plaine, non loin de l’occupation protohistorique du Camp de Larina qu’a été mis au jour la
tombe à char de Verna (Perrin 1990 : 12-13).
17
Historiquement et géographiquement, l’Isle Crémieu dépend de la cité allobroge. Elle
s’inscrit dans une situation périphérique et frontalière à la cité des Ambarres. Avec la
défaite des Allobroges en 121 av. J.-C. et la création de la Provincia en 118 av. J.-C., leur
territoire est intégré à cette dernière. Par ailleurs, le plateau de l’Isle Crémieu occupe une
position particulière à la frontière entre la Gaule Chevelue et la province de Narbonnaise.
La rive droite du Rhône, aujourd’hui dans le département de l’Ain, pose des problèmes
d’attribution ethnique, puisqu’une partie de cette zone pourrait être rattachée au
territoire allobroge, notamment Saint-Vulbas. Le monnayage gaulois recueilli sur le
plateau de Larina et plus largement dans l’Isle Crémieu (cf. annexe 2) confirme clairement
le lien de dépendance de ce secteur géographique vis à vis du pouvoir allobroge.
Le plateau de Larina
18
Dominant les plaines du Rhône et de l’Ain, le plateau de Larina (Hières-sur-Amby, Isère)
est assurément le site archéologique majeur de ce secteur de l’Isle Crémieu ; avec 27
hectares enclos dans une fortification de près d’un kilomètre, le camp de Larina est aussi
le plus vaste site du territoire allobroge, juste après Vienne la capitale, un habitat sans
fortification reconnue, estimé à une quarantaine d’hectares. A Larina, l’espace circonscrit
par le rempart s’organise autour d’une vaste doline cultivable jouxtant un plateau et
26
entourée de collines plus propices à l’élevage. Les premières recherches datent du XIXe s.
(E. Chantre, F. Gabut…). Après une longue interruption, elles ont repris dans le courant
des années 1950, puis à l’occasion de destructions occasionnées par des carrières
d’extraction de lauzes. Les travaux les plus importants ont porté sur un habitat, une
nécropole et une chapelle de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Age établis à
l’extrémité nord du site. Fouilles, sauvetages urgents et prospections de surface ont
révélé l’ancienneté de la fréquentation du site. En effet, outre quelques témoins du
Néolithique, une quinzaine de structures fossoyées ovalaires ou circulaires et des
lambeaux de niveaux de sol en place, ont été observées par J.-R Pelatan et P. Porte. Le
mobilier recueilli (plus de 6000 fragments de vases uniquement dans les fouilles galloromaines et médiévales) permet d’envisager une occupation du plateau aux débuts du
Bronze Final (Fosse M), mais surtout aux phases IIIa et IIIb du Bronze Final (Xe-IXe s. av.
J.-C.) (Froquet 1994 ; Pélatan 1986). L’existence de fours « polynésiens » et de fossesdépotoirs sans structures de stockage ni vestiges d’habitats pourraient laisser penser à un
espace à vocation spécialisée, éventuellement un lieu de rassemblements festifs en marge
d’un habitat détruit par les carrières, ou lié à des habitats dispersés dans les alentours du
site de Larina. De plus, dans une faille - celle de La Chuire - située dans la falaise
défendant naturellement le site, à l’aplomb de la tourbière de Verna et en contrebas de la
doline centrale, un important mobilier du Bronze Final (III essentiellement) a été exhumé
à l’occasion d’une série de sondages portant sur environ 60 m2 (Perrin 1990).
19
Sur le plateau, le Premier âge du Fer est individualisé par de rares structures datées par la
méthode du 14 C. La faille de La Chuire a également livré du mobilier du début du Ville s.
av. J.-C. et de la fin du VIe s. av. J.-C., notamment pour cette époque des importations
provençales et massaliotes. La fréquentation du site semble s’arrêter vers la fin du Ve s.
av. J.-C., car aucun mobilier ne peut assurément être rapporté aux phases Hallstatt D3 et
La Tène A et B. Dans la faille de La Chuire, un important mobilier des phases B2 à D1 de La
Tène constitué de près de 400 objets en métal et de plusieurs milliers de fragments de
céramiques provient des sondages pratiqués dans les années 1970/1980. Ce mobilier
métallique est surtout constitué d’objets de la vie quotidienne (parures, outils, ustensile
de cuisine) intacts, souvent peu usagés et parfaitement réutilisables ; quelques pièces
(fourchette, faux, fibules, gouge, gril, fourreau probablement…) présentent des
destructions assurément volontaires, analogues aux manipulations reconnues sur des
objets funéraires et cultuels. La question se pose de savoir s’il s’agit du produit d’un
sanctuaire non localisé situé sur le plateau ou d’un dépôt dans un site naturel
remarquable dépourvu - du moins en apparence – d’aménagements construits (Perrin
1990).
20
Parallèlement, aucun document du IIIe s. av. J.-C. n’a été à ce jour identifié sur le plateau.
Sur ce dernier, plusieurs structures ainsi que du mobilier récolté hors contexte lors des
fouilles et des prospections réalisées dans la doline centrale permettent de cerner une
occupation laténienne durant la phase D1. Environ un millier de fragments d’amphores
républicaines, de la vaisselle campanienne à vernis noir, des vases en bronze, plusieurs
dizaines de monnaies allobroges et massaliotes ainsi qu’une trentaine de bracelets en
verre caractériseraient cet horizon.
27
Le contexte archéologique
21
Selon toute vraisemblance, le Rhône délimite la frontière du territoire allobroge au nord
du Dauphiné (Rémy 2000), les éventuelles possessions de ce peuple mentionnées par César
(B.G., I. 11) sur la rive droite ne paraissant être que des têtes de pont.
22
Malgré cette situation de frontière, cette portion de la vallée du Rhône est un important
noeud de communication et de passage. Cette vallée, qui se rétrécit très rapidement du
sud au nord, forme un couloir de circulation naturelle qu’il convenait de contrôler. En
effet le Rhône en amont de Lyon est facilement navigable pour les bateaux à faible tirant
d’eau, au moins jusqu’au verrou de Sault-Brenaz, situé à une quinzaine de kilomètres en
amont de Saint-Romain et où se situe le point de rupture de charge. L’Antiquité galloromaine a ainsi légué plusieurs témoignages de nautes et d’utriculaires assurant
notamment l’approvisionnement de Lyon (épitaphe de M. R. CATULLUS à Murs et
Gélignieux, C.I.L., XIII, 2494). La vallée est aussi sillonnée par plusieurs itinéraires routiers
plus ou moins bien identifiés.
23
Entre La Balme-les-Grottes et Saint-Romain-de-Jalionas, au moins trois points de passage
du fleuve sont utilisés pendant l’Antiquité sans que l’on connaisse exactement leur
importance réelle (Royet, Faucher 2002). Au nord, sur la commune de La Balme-lesGrottes (hors figure), deux gués ou aménagements permettaient traditionnellement le
passage du Rhône. Le plus septentrional traverse l’Ile de Saint-Vulbas pour aboutir à La
Balme-les-Grottes au lieu-dit Sous le Pré du Seigneur ; le second relie le coeur du gisement
antique de Saint-Vulbas Les Sétives, au lieu-dit Sous le Château, vers le hameau de La Brosse.
Sur la commune de Hières-sur-Amby, il est possible qu’un passage ait existé entre le Port
du Noyer et le hameau de Marcilleux (lieu-dit Le Prieuré) sur la rive droite (fig. 10 n° 16).
Une récente monographie consacrée au site de Saint-Vulbas (Vaireaux 1996) rappelle
toutefois l’absence de certitudes archéologiques sur l’ancienneté de ces points de passage.
Par contre, l’utilisation durant la Protohistoire du gué de Port Saint-Oyand, entre SaintRomain-de-Jalionas et Loyettes, ne fait l’objet d’aucune incertitude (fig. 9 et 10 n° 3). En
effet, si les aménagements de berge détectés en prospection (rapport, Convert 1994) ainsi
que plusieurs routes qui y convergent en provenance de Vienne et de Lyon ne datent peut
être que de l’époque gallo-romaine, ce gué sert de centre de gravité à la nécropole
tumulaire à laquelle appartient la tombe de Verna (cf. infra). Il permettait aux voies
provenant du Jura ou de la Saône de traverser aisément le Rhône et ainsi de rejoindre la
route de l’Italie passant au sud du plateau.
28
10- Tombes protohistoriques fouillées et habitats laténiens sur les communes de Saint-Romain-deJalionas, Leyrieu, Verna, Hières-sur-Amby
1 : tombe de Verna, 2 : voie ancienne, 3 : gué de St Oyand, 5 : habitat du Perrier, 6 : Le Vernai, 7 : tumulus
Géraud, 8 : tumulus Nicole, 9 : tumulus Roger, 11 : Enclos des Tâches, 12 : tumulus du Peillard, 13 :
gravière BétonRhône, 14 : tumulus Stéphane, 16 : gué du port de Noyer, 17 : habitat de Marignieu, 18 :
habitat de Mollard Reynard, 19 : habitat de Pré Moly, 20 : habitat des Plantées, 21 : habitat de SainteMarie-de-Tortas, 22 : tombe du Général Romain, 23 : La Tour Berthet, (pour les sites n° 4, 10 et 15 cf. fig.
11)
24
Les axes de circulation terrestres protohistoriques et antiques restent en partie
hypothétiques. L’axe S-O/N-E le plus connu, longe le fleuve en reprenant peu ou prou le
chemin dit du Peillard à Saint-Romain-de-Jalionas puis l’assiette de la route
départementale 65h, le long de laquelle sont installés les hameaux de Travers et de La
Brosse (fig. 10 n° 2). Il est partiellement visible sur la photo aérienne au niveau du lieudit Les Tâches, à Saint-Romain-de-Jalionas. Cette route suit à peu près le talus de
séparation des basse et moyenne terrasses. Subsistant aujourd’hui sous forme de chemins
vicinaux discontinus, cet itinéraire présentait jadis un intérêt régional. Sur le cadastre
napoléonien il est, par exemple, désigné comme voie menant de Lyon à Lagnieu. Faute de
fouille, sa datation reste problématique. Son tracé s’est légèrement déplacé au cours des
temps. Aux Tâches, où il est localisable grâce à la trace laissée par ses deux fossés bordiers,
il recoupe un enclos circulaire. Quelques centaines de mètres plus à l’ouest, il semble au
contraire que le fossé laténien du tumulus Stéphane se soit installé contre le chemin (fig.
10 n° 14).
25
Aucun indice archéologique ou morphologique ne permet de restituer un second
itinéraire parallèle longeant les falaises de l’Isle Crémieu. Les hypothèses de voies
pénétrantes qui se dirigeraient vers le plateau sont encore moins assurées. Il est
vraisemblable que des axes empruntaient les combes d’Amblérieu et surtout d’Amby qui
permettent une montée facile vers le sommet du plateau où était installé l’important
29
oppidum de Larina (fig. 10), mais les routes actuelles paraissent modernes. Le chemin
qui, actuellement, mène presque en ligne droite du bord du Rhône au val d’Amblérieu
paraît totalement indifférent aux sites protohistoriques ou gallo-romains. Plus au sud, à
Hières-sur-Amby, la route qui relie le Port du Noyer, où existait un bac à l’époque moderne,
au Val d’Amby suit les courbes de niveaux. Là encore, elle n’est associée à aucun contexte
archéologique précis.
26
Contrairement à la voie longeant le fleuve, ces itinéraires ne possèdent qu’une fonction
de desserte locale et ne pouvaient vraisemblablement pas constituer un raccourci pour
des voies commerciales inter-régionales. Le gain de distance et de temps procuré par un
raccourci passant par le plateau et se dirigeant vers un gué en amont par rapport à la voie
bordant le fleuve paraît dérisoire ; il serait largement annulé par les difficultés
engendrées par le relief d’une part et par la traversée des dépressions marécageuses
occupant le centre du plateau d’autre part.
27
Le réseau des implantations humaines est dominé par l’oppidum de Larina qui occupe
l’éperon au débouché du Val d’Amby (cf. supra).
28
Curieusement, l’habitat perché et fortifié dans l’Isle Crémieu, que le Rhône longe sur près
de 50 km, paraît secondaire. Une prospection systématique du rebord occidental du
plateau n’a pas permis de déceler un seul autre établissement fortifié de hauteur alors
que plusieurs sites paraissaient, a priori, très favorables. Sur le rebord oriental du
plateau, qui n’a toutefois pas fait l’objet d’un examen détaillé, aucune découverte
protohistorique n’attire l’attention sur un site éventuel.
29
Grâce aux prospections réalisées ces dernières années, il est par contre possible
d’identifier au moins sept habitats laténiens de plaine. Faute de fouilles extensives, il
convient de rester prudent dans l’estimation de leur importance et dans leur
interprétation.
30
Sur les communes de Saint-Romain, Leyrieu et Hières-sur-Amby, quatre sites galloromains importants de la fin du Ier s. av. J.-C., Le Vernai, Marignieu, Pré Moly et Sainte Mariede-Tortas (fig. 10 n° 6, 17, 19, 21) ont été précédés par un établissement de tradition
indigène. Parmi eux, seul le site du Vernai à Saint-Romain, à 2 km au sud-ouest de
l’emplacement présumé de la tombe dite de Verna, a fait l’objet de fouilles sur une surface
assez importante (rapport, Royet et al. 2001 ; Royet 2002). Des niveaux et des vestiges de
construction en matériaux légers y ont été étudiés sur 1500 m 2, mais des sondages
suggèrent une extension sur au moins un hectare. Les fouilles montrent que la rupture
architecturale entre un établissement laténien et une villa gallo-romaine précoce est
contrebalancée par une permanence dans les domaines alimentaires, économiques et
culturels. Ce constat suggère un maintien et une romanisation de l’aristocratie allobroge
plutôt que l’arrivée d’une nouvelle population de colons. Le matériel assez abondant
permet de proposer pour cet établissement indigène une occupation durable entre la 2e
moitié du IIe s. et le milieu du Ier s. av. J.-C. Cet établissement rural, le seul fouillé dans le
secteur étudié, ne résulte donc pas d’une réorganisation agricole consécutive à la
conquête. Les sites de Mollard Reynard (fig. 10 n° 18), des Plantées (fig. 10 n° 20) et du
Perrier (fig. 10 n° 5) n’ont en revanche pas survécu à la romanisation.
31
L’établissement du Vernai semble être représentatif d’une catégorie d’habitats de plaine
durables où résiderait l’aristocratie allobroge locale. Ces établissements constituent les
principaux centres de peuplement. Le scénario du passage d’un habitat de hauteur
laténien à un réseau de villae gallo-romaines en plaine ne semble pas pertinent dans cette
30
microrégion. Il n’a pas été repéré de gisement évoquant une proto-agglomération. Seul le
supposé vicus d’Optevoz, au centre du plateau, a fourni des indices localisés d’occupation
préromaine sans que l’on sache s’il s’agit de traces d’un habitat groupé ou isolé.
32
On peut s’interroger sur les modalités d’exploitation agricole de cette plaine. Les travaux
récents sur le marais de Grand Plan à Saint-Romain-de-Jalionas (rapport, Royet et al. 2001)
ont mis en évidence les témoins d’une mise en culture de ces terres limoneuses
aujourd’hui marécageuses dès le IIe s. av. J.-C. En fait, l’analyse sédimentaire montre
qu’une pluviométrie alors moins importante a permis le développement de cultures
céréalières (blé amidonnier et surtout orge) dans des dépressions qui ont connu une
paludification à partir du Ier s. av. J.-C.
33
Ces habitats situés à l’intérieur des terres, souvent au bord d’une dépression cultivable,
ont en commun d’éviter les sols fersiallitiques trop perméables. Sur ce type de sols, de
nombreux monuments funéraires ont été identifiés et quelquefois fouillés.
La nécropole tumulaire
34
Les découvertes de monticules funéraires protohistoriques se sont multipliées sur les
communes de Saint-Romain-de-Jalionas, Leyrieu et Verna depuis près de deux siècles. En
bordure du Rhône, ces tombeaux se concentrent dans un espace de deux kilomètres
d’ouest en est, entre le Peillard à Saint-Romain et la Tour Berthet à Verna, à l’écart des
habitats contemporains (fig. 10 n° 12 et 23). L’ancienneté de certaines découvertes liée à
l’absence d’une approche globale de cet espace ont généré une certaine confusion. Il n’est
donc pas inutile d’en rappeler la succession.
Historique des découvertes
35
Outre les découvertes du XIXe s. (cf. supra), et en particulier celle de la tombe de Verna en
1818, puis celle du Général Romain (fig. 10 n° 22), après un arrêt des recherches de plus
d’un siècle, plusieurs tumulus ont fait l’objet de recherches ces trente dernières années.
36
En 1971, J. Rebillard repère, lors d’une prospection aérienne, un monticule de 8 m de
diamètre entouré d’un fossé (fig. 10 n° 23) au lieu-dit La Tour Berthet à Verna (rapport,
Rebillard 1971). La fouille, annoncée, ne sera jamais effectuée.
37
Au cours du printemps 1971, des labours font apparaître des dalles au nord-ouest de la
tombe du Général Romain. Un sondage de contrôle mené par J. Rebillard ne permet pas de
distinguer de vestiges en place.
38
La même année un sauvetage est organisé sous la direction de A. Bocquet pour réétudier
la tombe du Général Romain (Bocquet 1976) elle-même. Cette allée couverte d’origine
chalcolithique connaît deux phases d’agrandissement ultérieures, peut-être datables du
Bronze ancien et du Bronze final.
39
En 1974, Ch. Revellin (rapport. Revellin 1974) fouille le tumulus dit du Peillard. Il découvre
alors une incinération associée à quelques fragments métalliques non datés (fig. 10 n° 12)
.
40
A. Dufourg ouvre durant l’été 1976 une tranchée de reconnaissance à travers le tumulus
dit des Trois Tilleuls ou tumulus Géraud (fig. 10 n° 7), à Saint-Romain, qu’il attribue à la fin
de l’âge du Bronze (Dufourg, Antoine 1978) grâce à trois tessons trouvés dans le
remplissage. Il détecta à cette occasion les traces d’une fouille antérieure, mais n’atteignit
pas la chambre sépulcrale.
31
41
Un décapage dans la gravière BétonRhône, à quelques mètres à l’ouest du tumulus du
Peillard, entraîne l’organisation d’un sauvetage dirigé par P. Porte (inédit) durant le
printemps 1986 (fig. 10 n° 13). Un ou plusieurs enclos quadrangulaires laténiens auraient
été fouillés à cette occasion.
42
En 1987, J.-P. Guillaumet et S. Verger, après une tentative infructueuse sur l’oppidum de
Larina, reprennent la fouille du tumulus des Trois Tilleuls (rapport, Verger, Guillaumet
1987). Il fut rebaptisé tumulus Géraud ou Tombe du Prince celte après la découverte d’un
ensemble remarquable daté du Bronze final IIIb comportant des armes et de la vaisselle
de bronze (Verger, Guillaumet 1988) (fig. 10 n° 7).
43
Le même été, ils examinent un tertre voisin distant d’une centaine de mètres (fig. 10 n°
9), baptisé Roger (rapport, Verger, Guillaumet 1987).
44
Une troisième butte, dénommée Abel, située à la pointe sud du Bois des Tâches est
identifiée, mais n’est pas fouillée (fig. 11 n° 10).
45
Ce programme d’exploration est poursuivi en 1990 par S. Hettiger qui sonde alors quatre
structures (rapport, Hettiger 1990) :
• Le tumulus du Peillard, déjà fouillé par Ch. Revellin, qui se révèle entouré d’un fossé dont la
base du comblement comporte des tuiles ; il semble que cet enclos ait été installé sur une
structure fossoyée circulaire plus ancienne visible sur une photo aérienne.
• Le tumulus Stéphane (fig. 10 n° 14), à 100 m au nord-ouest du précédent.
• Le tumulus Nicole (fig. 10 n° 8), à proximité du tumulus Géraud.
• Enfin l’examen d’un cercle repéré au lieu dit Les Tâches, visible sur les photos aériennes (fig.
10 n° 11), n’est pas couronné de succès.
46
A. Bocquet et L. Haussmann ont étudié en 1998 plusieurs pièces retrouvées par J.-R Jospin
dans les réserves de la mairie de Crémieu. Cet ensemble comportait, entre autres, un
fragment de frette de moyeu et deux pièces de décoration pouvant provenir d’un char de
la fin de l’âge du Bronze final ou du début du Hallstatt. Un fragment de bracelet à godrons
hallstattien et une statuette en fer « italique » attribuée au VIe-Ve s. complètent ce lot.
Les circonstances de leur découverte et leur provenance est inconnue. Une découverte
locale est toutefois probable. Aucun tumulus n’ayant été retrouvé sur la commune de
Crémieu, il est vraisemblable que ces pièces proviennent d’une cachette de fondeur ou,
plus probablement, d’un ou plusieurs tumulus situés aux alentours de la tombe de Verna
(Bocquet, Haussmann 2001).
47
En 1999, des campagnes d’évaluation sont réalisées à l’occasion de l’agrandissement de la
gravière Verdolini (ex BétonRhône), 100 m au sud-ouest des précédentes découvertes. Les
sondages sont tous négatifs (rapport, Hénon 1999).
Organisation de la nécropole
48
Seuls neuf tumulus ou enclos, éparpillés sur 2 km2, ont fait l’objet de recherches sur
lesquelles on dispose d’archives qui permettent aujourd’hui de les localiser. L’importance
de certaines des découvertes (tombe de Verna et tumulus Géraud) ne doit pas masquer la
méconnaissance du contexte funéraire dans lequel elles s’inscrivent. Il faut recourir à la
photo-interprétation pour suppléer partiellement aux lacunes de la documentation.
Malheureusement, cette zone est spécialisée dans la céréaliculture intensive. Les missions
récentes de l’I.G.N. ne fournissent donc que peu d’informations.
32
49
Une partie seulement de la nécropole est couverte par une mission ancienne à grande
échelle12, qui permet néanmoins de déceler dix-huit enclos indétectables par prospection
pédestre. Un croquis d’interprétation de ces photos (fig. 11) montre que la nécropole
tumulaire s’étend sur la basse et la moyenne terrasses et occupe notamment les terrains
fersiallitiques délaissés par l’habitat. A l’ouest, elle est cantonnée par des bras d’un ancien
cours d’eau se jetant dans le Rhône. Il semble que ce paléochenal appartienne à la
Bourbre, qui actuellement coule 5 km plus à l’ouest, plutôt qu’au Girondan, petit affluent
du Rhône qui utilise aujourd’hui la même confluence (Bernigaud 2002) que ces bras
anciens. Le recensement des sites en bord de ce cours paraît indiquer qu’il fonctionnait
pendant l’âge du Bronze. Le déplacement du lit et l’atterrissement de ces bras
interviendraient antérieurement au IIe s. av. J.-C. A l’est, la limite de la nécropole est plus
floue et ne correspond à aucun obstacle topographique. La tombe dite du Général Romain
(fig. 10 n° 22) est à ce jour la découverte la plus orientale et, avec la tombe de La Tour
Berthet, la seule située sur la commune de Verna. Cette tombe du Général Romain se
distingue, par son ancienneté, des autres sépultures du secteur. On ne peut donc exclure
qu’elle se situe hors de l’emprise du reste de la nécropole. Toutefois, au sud-ouest de cette
tombe, plusieurs micro-reliefs peuvent, éventuellement, signaler la présence de
sépultures arasées.
50
Entre ces points extrêmes, les tombes paraissent, à première vue, essentiellement
localisées près du Rhône, à la limite des terrasses basse et moyenne. En fait, cette
répartition le long d’un axe de circulation ancien est artificiellement accentuée par des
conditions de visibilité différentes. En premier lieu, il faut rappeler que la limite entre les
deux terrasses est encore partiellement boisée et moins intensément cultivée que la
partie centrale de la plaine. Les témoins archéologiques y sont donc aujourd’hui plus
facilement repérables. En second lieu la lisibilité des vestiges sur les photographies n’est
pas partout similaire : presque aucun tumulus n’est visible à l’est du bois des Tâches alors
que plusieurs y ont été fouillés. Ce secteur se révèle aussi très pauvre en traces de
parcellaires antiques par ailleurs très bien conservés à l’ouest du bois (fig. 11 n° 4). Les
conséquences de cette différence de visibilité sont d’autant plus importantes que cet
ensemble a été l’objet de fouilles ponctuelles, mais jamais d’une tentative de
reconnaissance systématique.
51
Au nord, la voie ancienne ne borde pas la nécropole. Contrairement à l’assertion reprise
par certains fouilleurs, la terrasse basse du Rhône livre plusieurs tombes, notamment vers
l’ouest.
52
Enfin, l’extension vers le sud est problématique. Comme à l’est du bois, le laniérage du
parcellaire au sud de la route départementale D65b, de création récente, contribue à
masquer les vestiges. Un enclos rectangulaire est néanmoins visible en bordure de la
route départementale 65h dans une parcelle plus large que la moyenne (fig. 11 n° 15).
Autour de cet enclos, plusieurs cercles sont éparpillés dans l’espace compris entre les
D65b et 65h.
53
Par contre aucune tombe n’a été décelée sur les reliefs ou, au contraire, dans les
dépressions humides en bordure desquelles se trouve l’habitat laténien.
54
L’emplacement proposé pour la tombe de Verna, à quelque distance du marais des Vernes
(fig. 10, 11), correspond à l’extrémité des sols fersiallitiques, au plus près des terrains
cultivés et habités. A l’intérieur du périmètre circonscrit l’organisation de l’espace est
33
très mal connue. La seule contrainte topographique est le talus entre les terrasses du
Rhône. Le problème du tracé exact de la voie protohistorique a déjà été évoqué.
11- Photo-interprétation du secteur des Tâches à Saint-Romain-de-Jalionas
1 : localisation proposée pour la tombe de Verna, 2 : Voie ancienne, 3 : Gué de St Oyand, 4 : Parcellaire
gallo-romain, 7 : tumulus Géraud, 8 : tumulus Nicole, 9 : tumulus Roger, 10 : tumulus Abel, 11 : enclos
des Tâches, 12 : tumulus du Peillard, 13 : gravière BétonRhône, 14 : tumulus Stéphane, 15 : Les
Champagnes, (pour les sites n° 5 et 6 cf. fig. 10)
Synthèse des données issues des fouilles
55
Les recherches ont été trop partielles et trop aléatoires pour que l’on puisse dresser une
typologie ou restituer des regroupements familiaux. En fait, chaque tumulus est unique
par sa structure comme par son dépôt (tab. 1).
Phasage
56
Les tombes identifiées lors de fouilles peuvent être regroupées en trois phases.
57
La plus ancienne, représentée uniquement par la tombe du Général Romain, correspond au
Chalcolithique (fig. 10 n° 22).
58
La seconde phase, à la fin de l’âge du Bronze, comprend le tumulus Géraud et les tumulus
Nicole et Roger (n° 7, 8 et 9), tous trois concentrés immédiatement à l’est du gué des
Taches. Un second groupe peut être restitué un kilomètre à l’ouest. A proximité de
l’ancien cours de la Bourbre, les tumulus dits du Peillard et Stéphane (n° 12 et 14) semblent
comporter un état ancien. Leur datation précise est toutefois aléatoire.
59
La tombe de Verna (n° 1) appartient à la troisième période, datable de La Tène. Un
deuxième ensemble, à 200 m à l’ouest, est repéré en bordure de la route menant à
34
Leyrieu, au lieu-dit Les Champagnes (fig. 11 n° 15). Associé à trois cercles, on distingue un
enclos fossoyé rectangulaire de 22 m x 16,5 m. Il peut être rapproché de l’enclos funéraire
collectif laténien de la Noue Mauroy à Acy-Romance (Lambot et al. 1994).
60
Un troisième groupe d’enclos quadrangulaires comprenant les tumulus Stéphane et du
Peillard (n° 12 et 14), ainsi que les enclos fouillés dans la gravière BétonRhône, se dessine
à l’ouest. Au cours de cette dernière phase il semble que plusieurs tumulus anciens
fassent l’objet d’une restauration et d’un réemploi. La nécropole paraît connaître alors
son extension maximale.
61
Faute de fouilles, l’homogénéité et la datation du groupe de neuf enclos repérés
immédiatement à l’ouest du bois des Tâches reste hypothétique. Il est vraisemblable que la
proximité du gué a attiré très tôt l’installation de tombes, mais la forme quadrangulaire
d’un des enclos pourrait se rapprocher des tombes laténiennes connues par ailleurs. Le
recoupement de certains de ces enclos par les fossés de la voie d’origine ancienne ne peut
guère être retenu comme indice de datation, cette route ayant pu subir des modifications
de tracé limitées et tardives.
62
Il convient en tout cas de ne pas dresser trop vite un parallèle entre les emprises et les
significations des deux phases d’enfouissement. S’il est possible d’associer la nécropole de
l’âge du Bronze à l’oppidum de Larina, selon un schéma rencontré au premier âge du Fer
dans d’autres gisements (Vix - Mont Lassois), il ne semble pas pertinent d’en faire de
même pour la nécropole de l’âge du Fer. L’organisation sociale est alors très différente et
le peuplement n’est pas concentré dans l’oppidum, mais éclaté dans la plaine.
La tombe de Verna : proposition de localisation
63
L’emplacement du tumulus a été décrit de façon très approximative dans les différents
comptes rendus relatant la fouille (Le Moniteur du 24 décembre 1818) (cf. supra). Il n’existe
évidemment aucun report cadastral et les hypothèses de localisation émises depuis lors
ne s’accordent même pas sur la commune de découverte.
64
Les travaux de synthèse les plus récents (rapports, Verger, Guillaumet 1987 ; Hettiger
1990) suggèrent, sans plus de précision, de le situer aux abords du château de Verna,
propriété du fouilleur. Cette proposition repose, d’une part, sur une confusion entre le
nom de l’inventeur et la commune où est implantée son domaine et, d’autre part, sur la
proximité supposée de la tombe du Général Romain, fouillée au même moment par le même
M. de Verna. Cette allée couverte campaniforme a été réexaminée et précisément
localisée (Bocquet 1976) sur la commune de Verna au lieu-dit Le Charnier à 750 m à l’ouest
du château.
65
En fait, une approche régressive des documents anciens associée à une vérification de
terrain permet de proposer une nouvelle localisation, aux confins des communes de
SaintRomain-de-Jalionas et de Leyrieu (fig. 10). Le compte-rendu d’Artaud situait
explicitement la découverte sur les terres de Jalionas, une maison forte du XIVe s., et non
chez M. de Verna. Le domaine de Jalionas occupait, au XIXe s., la partie nord-est de
l’actuelle commune de Saint-Romain-de-Jalionas et la pointe septentrionale de Leyrieu,
immédiatement au nord-est. Il ne s’est, par contre, jamais étendu jusqu’aux alentours du
château de Verna qui était entouré de vastes possessions.
66
Cette localisation à Jalionas est compatible avec les indications topographiques fournies
par la planche de 1818 (quatrième de couverture). Sur ce document qui représente la
fouille au premier plan, le château de Verna, au second plan, se découpe devant les
35
falaises du plateau de l’Isle Crémieu. Cette représentation, avec le corps de bâtiment
construit au XVIIIe s. devant le donjon médiéval, correspond à une vue depuis le
sudouest. Cet angle d’observation exclut à la fois les piémonts de l’Isle Crémieu et le
secteur des Tâches et du Peillard au nord de Saint-Romain-de-Jalionas, où l’on rencontre la
plus grande densité de tumulus (cf. infra). Dans ce dernier cas, le château de Verna serait,
de plus, invisible parce que caché par le bois des Tâches déjà présent sur le cadastre
napoléonien. Pour les mêmes raisons, il n’est pas non plus possible de retenir une
localisation en bordure du Rhône, à l’est du bois des Tâches, dans le secteur de l’actuel
toponyme Les trois Mollards, au voisinage duquel Artaud situe la tombe (dans l’esprit de ce
dernier, ce toponyme pouvait s’appliquer à toute cette portion, monotone, de la plaine
entre Saint-Romain et Saint-Etienne-d’Hières).
67
Ce mamelon, qui a attiré l’attention des archéologues dès le début du XIXe s., devait être
suffisamment visible pour avoir servi de point de repère dans ce paysage plat et déboisé.
Tableau 1 – Synthèse des données issues des fouilles
68
Une description du secteur est fournie par une enquête détaillée de délimitation des
territoires respectifs des mandements de Saint-Romain-de-Jalionas et de Crémieu datant
de 1460. Les limites utilisent en général soit des chemins soit des points remarquables du
paysage où sont alors placées des bornes. Un point se singularise toutefois au lieu-dit Le
Perroncel où fut implantée une borne (fig. 11), imposant à cette frontière un tracé qui
n’est pas rectiligne et ignore tout du parcellaire et des chemins qu’il coupe en oblique. On
peut supposer que les officiers delphinaux chargés du découpage ont utilisé un point
remarquable préexistant dans le paysage, vraisemblablement un tumulus. Aujourd’hui, la
parcelle est recouverte d’un bosquet, ce qui rend malaisé le contrôle du terrain, mais le
sol y est plus élevé que dans les parcelles avoisinantes, et il présente de surcroît un aspect
chaotique pouvant résulter de terrassements anciens. Cette proposition de localisation,
issue d’un faisceau de présomptions concordantes, reste donc hypothétique13.
36
NOTES
12. Mission CDP 1376 de 1958.
13. La paternité de cette proposition est à porter au crédit de M. Géraud Fustier, propriétaire du
domaine de Jalionas.
37
Chapitre 3. Le dépôt funéraire
1
Les relations de la découverte archéologique à l'origine de la collection de Verna (fig. 12)
conduisent à conclure qu'on a affaire à la fouille d'une sépulture gauloise. La question se
pose de savoir si les mobiliers attribués à cette découverte et présentés comme un
ensemble corroborent une telle interprétation. En effet, en Gaule, à la fin de l'âge du Fer
et au début du Haut-Empire, plusieurs découvertes d'aspect funéraire (chambre boisée,
important dépôt de vaisselle, armes etc.) se caractérisent par l'absence de tout reste
osseux humain (Boulestin, Buisson, Gomez de Soto 2002). Ces découvertes encore
énigmatiques (cénotaphes, dépôts cultuels…) doivent être distinguées des ensembles dans
lesquels le corps du défunt est encore présent avec des restes plus ou moins nombreux
récupérés dans les cendres du bûcher.
12 – Objets métalliques de la collection de Verna
2
A Verna, la présence d'ossements fut consignée dans les premiers comptes rendus de Fr.
Artaud. Toutefois, ce dernier a écrit en marge du Ms 101 qu'il s'agissait “d'ossements
d'animaux”, “d'ossements” dans les autres versions. En revanche, l'auteur insiste sur la
38
présence “parmi les ossements dont nous venons de parler… à fleur de terre d'ossements de
chevaux répandant une odeur infecte, que nous fîmes enterrer”. Aucun reste humain ne fut
alors signalé, mais les inventeurs ne disposaient sans doute pas des connaissances
permettant de les identifier dans un contexte de crémation. Par chance, dans la collection
de Verna figurent plusieurs esquilles et fragments d'os qui offrent l'opportunité de
valider l'interprétation ancienne de “sépulture” et de confirmer la présence de faune.
OSSEMENTS HUMAINS ET ANIMAUX. Fr. Blaizot, D.
Lalaï
3
La collection de Verna conserve deux fragments osseux assurément humains :
• Un fragment d'un pariétal droit humain mature conservé au niveau de l'obélion (postérolatérale droit) de 6,5 sur 4,5 cm, porte le foramen pariétal droit, cassé sur la pars postica de la
suture sagittale, ouverte. En vue exocrânienne, le fragment est légèrement altéré : l'os
cortical est décoloré et a un aspect mousse ; en vue endocrânienne, l'aspect est normal.
L'épaisseur varie de 6,5 à 8 mm.
• Un fragment de voûte crânienne humaine mature, correspondant à la région du bregma, de
4 sur 5 cm, portant la pars bregmatica des sutures coronale et sagittale. L'oblitération des
sutures est du stade 1 de Broca en vue exocrânienne et des stades 3 (coronale) et 4 (sagittale)
en vue endocrânienne. L'épaisseur est de 5 à 6 cm, l'aspect de l'os est sain sur ses deux faces.
4
Ces deux fragments ne sont pas brûlés, ni même chauffés. Il est difficile d'affirmer qu'ils
appartiennent ou non au même sujet. L'aspect de surface en vue exocrânienne n'est pas le
même, mais l'altération du pariétal peut être due aux conditions d'enfouissement, si le
bloc crânio-facial reposait au contact du sol par sa partie postéro-supérieure. L'état des
sutures diffère, mais l'on sait que la coronale se synostose plus rapidement que la
sagittale. Toutefois, bien que l'épaisseur soit généralement plus importante au niveau de
l'obélion qu'au niveau du bregma, la différence d'épaisseur entre les deux fragments est
ici notable. Enfin, les particules de terre, incrustées à la surface du diploë au niveau des
cassures, diffèrent profondément. Celles que l'on retrouve sur le fragment de la région
bregmatique sont de couleur brun-rouge et relativement argileuses, tandis que celles qui
adhéraient encore au fragment postéro-latéral du pariétal droit sont plus claires et plutôt
sablonneuses. Après lavage, seules les particules du premier ont coloré le diploë. Il
semblerait donc que ces deux fragments ne proviennent pas du même contexte, et nous
émettrons ainsi des doutes qu'ils appartiennent au même sujet.
5
De plus, aux restes du bassin de bronze adhère un fragment de côte brûlé, conservé sur
une longueur de 16 mm et une largeur de 6 mm. Il se présente par sa face médullaire et a
donc été cassé longitudinalement, ce qui correspond au mode de fragmentation classique
des côtes durant la crémation. L'organisation des travécules, qui sont longs et parallèles,
est compatible avec un fragment de côte humaine. La couleur grise de l'os, teint dans la
masse, indique qu'il a été porté à une température proche de 550-560° (Bonucci, Graziani
1975).
6
La faune, quant à elle, fut sans doute mieux représentée que ne le laissent penser les
quelques vestiges conservés. L'échantillon comprend cinq fragments d'os brûlés ou
chauffés dont deux recollent. On identifie l'épiphyse proximale d'un tibia droit, achevée,
mais non soudée appartenant à un porcin juvénile. Sa couleur blanche indique que l'os a
été porté a une température de plus de 650°. Deux fragments qui collent entre eux
39
appartiennent à un métatarsien gauche d'équidé. Il est conservé sur une longueur de 7
cm, son diamètre est de 32 mm environ. Cet os a été chauffé, comme l'indique sa couleur
qui varie du brun foncé au noir (température portée de 250-300° à 350°). Un fragment de
diaphyse du même type équidé que le précédent est conservé sur une longueur de 3,5 cm.
Sa couleur varie du gris au blanc (température portée de 550° à plus de 650°). Enfin, on
recense encore un fragment de diaphyse indéterminée, conservé sur une longueur de 3
cm est de couleur noire (température portée à 300-350°).
L'ÉTAT DE CONSERVATION DU MOBILIER
MÉTALLIQUE. B. Herbold
7
Le mobilier de Verna a été trouvé à une époque où les fouilles archéologiques n'étaient
pas vraiment scientifiques. Cependant, lors de la découverte, les grands et les beaux
objets n'ont pas été les seuls ramassés ; l'intérêt s'est également porté sur de petits
fragments, qui ne permettent pas toujours d'identifier les objets : les fragments de tôle de
bronze et les gouttes de bronze fondu par exemple. Malgré cela, certains éléments
manquent et d'autres ont pu être négligés complètement.
8
La description des circonstances de la trouvaille de 1818 indique quelques détails sur
l'incinération de la tombe principale : “Un lit de charbon et d'ossements en partie brûlés, d'un
pied et demi d'épaisseur, sur six en carré”. L'état de conservation des objets, qui étaient dans
le feu, a été aussi remarqué : “le feu même a du être si violent, que l'on a trouvé quelques parties
des ornements du char et de l'armure entièrement fondues”. On a aussi noté le pliage antique
des épées : “à cette observation, on peut joindre celle, que les trois sabres que cette fouille a
produite, étaient tous repliés en trois parties […]” (cf. annexe 1).
9
Tout les éléments en fer portent des traces de feu qui se signalent par une couche
d'oxydation particulière qui a très bien conservé les objets. La surface originelle pu être
retrouvée par micro-sablage (Berducou 1990 :198-199). Aucune trace de tissus ou de restes
organiques n'a été observée.
10
L'inventeur a essayé de détordre quelques objets en bronze et en fer, comme les épées,
après la découverte en 1818. Cette action se remarque grâce à l'éclatement de la couche
d'oxydation et par la mise à nu du noyau métallique. Aujourd'hui, il est possible de bien
discerner ces manipulations modernes, des pliages et des dégradations antiques, qui ont
fait partie des rites funéraires.
11
La surface de quelques objets en fer montre des tâches rouges éclatantes, qui ont été
identifiées par Mme Dr. S. Greiff (RGZM) comme de l'oxyde de fer en forme d'hématite. La
présence d'une couche d'hématite est la cause d'un rougissement des objets en
atmosphère oxydante. Cette méthode est un moyen de conservation très simple et très
ancien qui laisse éclater la couche de crasses (Rosenberg 1917 ; Scharff et al. 2000 : 64-65).
La couche d'hématite se trouve sur la surface conservée par l'incinération antique ; des
couches d'oxydation ont pu parfois réapparaître.
12
Les objets en bronze sont tous très bien conservés, lorsqu'ils n'ont pas été fondus par le
feu de l'incinération. La grande situle de type Beaucaire (cf. infra) était le seul objet
couvert par une couche noire d'oxydation. Les couches d'oxydation ont été enlevées par
grattage avec des outils appropriés.
40
LES PARURES VESTIMENTAIRES. J.-P. Guillaumet, M.
Schönfelder
LES FIBULES
13
Le mobilier de Verna comprend plusieurs fragments de fibules en fer qui ne figurent pas
sur les planches anciennes - témoignant du peu d'attention qui leur était alors accordée à l'exception d'un exemplaire, sans doute du type de Nauheim (fig. 5, objet n° VI). L'état
de conservation de ces fibules, avec une patine noire caractérisant les objets passés au feu
correspond bien aux autres objets de la tombe à char.
14
Inventaire :
• Une grande fibule de schéma La Tène moyenne est conservée en deux parties (arc et
ardillon) ; l'arc filiforme est en forme de U très allongé, avec le début du porte-ardillon
(long, conservée 9,5 cm). Le fil formant ce dernier, d'un diamètre plus petit, se replie sur
toute la longueur de l'arc et y est maintenu étroitement par deux bagues. L'une se situe vers
le pied et la seconde s'appuie sur les spires du ressort. La seconde partie (long, conservée
13,2 cm), l'ardillon, possède une spire d'un ressort à corde externe et à l'origine à trois
spires. Le pied, ou porte - ardillon, non conservé, était rectangulaire (fig. 13, a).
• Une petite fibule de schéma La Tène moyenne ; l'arc filiforme est en forme de U très allongé,
(long, conservée 3,1 cm). Le fil provenant du pied disparu, d'un diamètre plus petit, se replie
sur toute la longueur de l'arc et y était maintenu étroitement par deux bagues. L'une, qui
s'appuie sur les spires du ressort est conservée. Le ressort est à corde externe et à quatre
spires. Un anneau (dia. 1,3 cm) passé dans le ressort indique qu'elle faisait partie d'une paire
reliée par une chaînette (fig. 13, b).
13 – Fibules et l'agrafe de ceinture
41
15
Les deux fibules appartiennent à un petit groupe peu courant et mal connu des fibules de
schéma La Tène moyenne ; elles pourraient en être d'un type évolué. Les comparaisons
sont très rares et les contextes ne permettent qu'une datation peu précise : les oppida de
Bibracte (dép. Saône-et-Loire/Nièvre), du Fossé des Pandours au Col de Saverne (dép. BasRhin) et du Mont Terri (canton du Jura, CH) ont donné des exemplaires comparables 14
dans des contextes de la Tène D1. Une fibule, très proche a été trouvée dans la tombe 1192
de Wederath (Kr. Bernkastel-Wittlich, D), associée à une épée avec fourreau de type
Ludwigshafen en fer (Haffner 1978 : pl. 302, 1). Le fil formant le pied en partie disparu se
replie sur toute la longueur de l'arc et y est maintenu étroitement par une bague, très
proche des spires. Le ressort est aussi à corde externe et à quatre spires.
16
-Un porte-ardillon ouvert, rectangulaire, avec amorce de l'arc (long, conservée 5,8 cm) ;
schéma La Tène finale (fig. 13, c).
17
-Un ardillon et ressort à quatre spires et corde interne avec départ de l'arc de section
rectangulaire (long. 8,6 cm) ; schéma La Tène finale (fig. 13, d).
18
Ces fragments de fibules sont des types classiques de La Tène finale ; toutefois leur taille
ne permet pas de donner des précisions sur les types et sur les datations.
19
-Une fibule à ressort à dix spires, à corde externe, arc facetté et départ du porte-ardillon
ouvert rectangulaire (long, conservée 9,3 cm) ; schéma La Tène finale (fig. 13, e).
20
Le type de cette dernière fibule est bien connu à Bibracte par plusieurs exemplaires
(Guillaumet 1993 : pl. 5, 20-21). Leur construction filiforme et à corde externe, sans ergot
ou griffe, en fait un type comparable aux constructions de la première série typologique
de Bibracte datée de La Tène Dl. Cette proposition de datation est confirmée par les
travaux de R Gebhard sur les fibules de l'oppidum de Manching (Gebhard 1991 : 22 pl.
47,738-740). Cette fibule appartient donc bien au dépôt de la tombe à char, daté de La
Tène Dlb.
L'AGRAFE DE CEINTURE
21
Il s'agit d'un anneau réniforme en alliage à base cuivre (dia. max 3,4 cm) avec deux
pointes recourbées vers l'intérieur. En symétrie, un bouton émaillé (dia. 0,8 cm, hauteur
1,3 cm ; pour une ceinture de 0,2 cm d'épaisseur) se trouve au milieu de deux "cornes"
(fig. 13, f et fig. 90).
22
Ce type d'agrafe se rapproche du type 4E de la classification de G. Bataille (“agrafes à
languette à appendices latéraux” “agrafes à ailettes” “geflügelte Ringgiirtelhaken”) 15,
daté par l'auteur de La Tène D1-D2. L'agrafe de Verna forme, avec quelques autres, un
groupe particulier à cause de son anneau portant des appendices dirigés vers l'intérieur
de l'agrafe. Ce petit sous-type regroupe les agrafes de Nîmes/Chemin de la Ranquette
(dép. Gard), de Saint-Marcel/Argentomagus (dép. Indre), de Mâlain (dép. Côte d'Or) et de
Nanteuil-sur-Aisne (dép. Ardennes)16. L'agrafe de la tombe de Nîmes est dans un contexte
bien daté de La Tène D1 confirmé par l'usage de l'émail caractéristique de cette époque.
42
LA VAISSELLE EN BRONZE. M. Schönfelder, avec une
contribution de A.-M. Adam
23
L'ensemble de onze vases républicains en bronze, composé de types rares et de formes
uniques, fait de Verna l'une des collections les plus importantes pour ces objets de
prestige en Europe tempérée pour l'époque de La Tène. On recense une grande situle et
deux plus petites, un gobelet, une cruche, deux patelles à manche, un bassin
rectangulaire, un bassin à bec verseur, un couvercle et un fond de vaisselles inconnues, et
enfin une pièce ancienne, un bassin étrusque, soit au moins onze pièces.
14 – Situle détériorée, n° 1
43
15-Situle de type Beaucaire (bronze), n° 1
24
On peut clairement observer sur ces vases des traces de déformations anciennes. Des
coups ont détérioré les parois de la situle de type Beaucaire (fig. 14) et de la cruche de
type Kelheim. Les deux patelles à manche de type Aylesford ont des bords déchirés et
leurs manches sont tordus. Quelques objets possèdent des surfaces avec des parties
huileuses ; ces stigmates montrent que les objets ont été partiellement brûlés. Toutes les
attaches, les pieds et les éléments figuratifs comme les têtes de canards des patelles à
manche, ont été détruits intentionnellement. Les cassures possédant la même patine que
la surface des vaisselles, il faut alors considérer ces déformations comme faisant partie du
rituel funéraire. Le bassin étrusque montre également les mêmes altérations avec en plus
ses anses fortement brûlées, ce qui donne l'impression qu'il a été déposé en même temps
que les autres vases ; de plus, au XIXe s., on a tenté de les détordre, ce qui est
reconnaissable aux éclats modernes visibles sur la surface de l'objet. Seule l'anse du
gobelet de type Idria est relativement bien conservée, ainsi que deux des quatre pieds et
certains fragments d'une anse du bassin rectangulaire. Les traces de destruction
importante sur des vases en bronze sont exceptionnelles pour ces types d'objets qui sont
généralement déposés intacts dans les tombes à incinération. Au cours de la restauration,
des traces dues au feu, ont été également observées à la surface des vases. Avec ces
destructions intentionnelles des bronzes, le rite funéraire de Verna fait exception à la
règle des autres tombes de richesse comparable. De rares autres cas du Ier s. av. J.-C. sont
connus à Acy-Romance (dép. Ardennes)17 et à Lamadelaine près de Titelberg (L) 18. Par
contre, la dégradation des vaisselles métalliques est un rite plus courant à l'époque
romaine, aux Ier et IIe s. ap. J.-C., comme à Ludwigshafen-Maudach (Kr. Ludwigshafen, D)
19 ou dans la tombe 5 de Wölfersheim-Wohnbach (Wetteraukreis, D) 20.
SITULE DE TYPE BEAUCAIRE (N° 1)
25
Parmi les vases en bronze de tradition italique, le plus grand est une situle (fig. 15) de
type Beaucaire (H. originale 36,4 cm, dia. max. 35,5 cm)21 Si la plupart des exemplaires de
ce type possèdent des pieds et des attaches pour les anses, celui de Verna n'en porte
aucune trace. Cette pièce se distingue également par sa taille exceptionnelle (tab. 2). De
44
plus, elle a été détruite par un petit nombre de coups, notamment des coups de pied et sa
surface porte aussi de légères traces de feu ; enfin, la restauration a peut-être mis au jour
des signes “gravés”, qui ne sont pas vraiment identifiés22 (fig. 15).
26
Ce type de vaisselle est très rare, tant dans les habitats que dans les tombes. Dans la
tombe 700 de Ehestorf-Vahrendorf (Kr. Harburg, D), une situle a été utilisée comme urne
cinéraire ; elle est datée de la fin de La Tène D1 grâce à deux fibules de type “geknickte
Fibel” (Kostrzewski Var. K) (Wegewitz 1982 : 43). Un autre exemplaire incomplet provient
d'un terrain marécageux à côté de Fällanden (Canton de Zurich, CH)23 Deux autres
exemplaires, originaires de la tombe 19 de Beaucaire/Les Marronniers (dép. Gard),
caractérisés par leurs attaches triangulaires avec des pointes foliacées, ont été décrits
comme illustrant la variante A, par ailleurs bien connue. Les attaches plus larges en forme
de feuilles de vigne, comme il en existe sur la situle de la tombe 12 de Beaucaire,
définissent la variante B. Dans ces deux tombes, les situles sont accompagnées de simpula
en bronze et de céramiques, qui permettent de dater cet ensemble entre 80 et 20 av. J.-C.
(Fitzpatrick 1987 : 102). Un fragment d'attache de Cáceres el Viejo (Prov. Extremadura, E)
est daté avec un terminus ante quem de 80/77 av. J.-C.
27
A cause du petit nombre d'exemplaires connus, une datation exacte de la situle de Verna
est difficile. Mais il est remarquable que ce type ne soit presque jamais exporté vers
l'Europe centrale celtique. Les attaches caractéristiques, qui sont assez bien identifiées,
sont absentes dans les habitats (Boube in : Feugère, Rolley [éd.] 1991 : 19 sqq.). Ce type de
situle était peut-être déjà remplacé à l'époque césarienne par d'autres formes (par
exemple le type Eggers 18) alors que les importations de vases en bronze étaient plus
importantes. Ainsi, la forme Eggers 18 est très fréquente dans l'Est de l'Europe centrale 24
De plus d'autres grandes attaches, comme celles de Manching (Lkr. Pfaffenhofen a. d. Ilm,
D) et de Podmokly (Okr. Rokycany, CZ) (Van Endert 1981 : 81), nous laissent penser qu'il
existe d'autres formes de grands vases dont on ne connaît pas d'exemplaires complets.
28
Dans l'ensemble de Verna, il n'est pas possible d'assigner une fonction précise à cette
grande situle de type Beaucaire. A. Fitzpatrick est très prudent en parlant de son
utilisation dans le service à vin, et il propose comme hypothèse l'emploi des grandes
situles avec les strigiles. Pourtant on ne connaît à ce jour qu'une seule tombe avec cette
association (Fitzpatrick 1987 : 108 spp.). Dans le service à vin, plusieurs types de vases
sont utilisés, pour l'eau, le vin et leur mélange, mais ces vases n'ont pas encore été
identifiés. Peut-être peut-on regarder les grandes situles comme des récipients à eau ?
Elles ne sont pas forcément nécessaires au service du vin lors du rite funéraire, les petites
situles pour le vin étant suffisantes ; cela explique peut-être le petit nombre des grandes
situles (à eau) dans les tombes, la petite situle à vin caractérisant à elle seule le rite.
PETITES SITULES À ATTACHES D'ANSES. EN FER (N° 2-3)
29
Outre la situle de type Beaucaire, existent deux petites situles à attaches d'anses en fer.
L'une est entièrement conservée (fig. 16) ; elle a une épaule arrondie, un corps droit et
une partie inférieure conique (H. reconstituée 16,5 cm, dia. de l'ouverture reconstituée
14,5 cm, dia. du fond 10,4 cm). Les attaches en forme de deux triangles, joints par une
passerelle, sont fixées au col par deux rivets. Des attaches similaires se trouvent à
Ciringhelli (Prov. Verona, I) et à Wiebendorf (Kr. Hagenow, D) 25 La forme précise n'est pas
figurée dans le catalogue de H.-J. Eggers, mais on classe tout de même ces vases dans
45
l'ensemble des situles de types 21-23, car les parties terminales des attaches sont plus
élaborées, seul critère qui les distingue des formes standard.
30
Un autre fragment (fig. 16 b) de col incomplet (dia. 13,6 cm) et une anse en fer peuvent
être attribués à un autre groupe de vases, dans lequel les crochets des anses sont fixés
dans un anneau en fer qui entoure tout le col26 Ce genre de dispositif se retrouve sur des
formes de panses complètement différentes27. Les exemplaires avec des panses ovoïdes de
Montefortino (Prov. Áscoli Piceno, I) et de Zubowice (Woi. Zamość, PL) sont datés des IIIe
et IIe s. av. J.-C. (Brizio 1900, pl. 4,21). Des pièces avec un corps droit et une épaule
courbée ou arrondie de Villanueva de Córdoba, (Prov. Córdoba, Ε)28 ou des “puits rituels”
des environs de Toulouse29 proviennent de complexes datés après la fin du IIe ou au début
du Ier s. av. J.-C.
16-Situles (bronze et fer), n° 2 et 3
31
La typologie des petites situles en bronze fondée sur les descriptions existantes ne peut
donc pas être considérée comme satisfaisante. Si on observe les vases entiers,
l'impression qui domine est celle d'une absence de types propres, avec au contraire des
combinaisons multiples entre différents critères de formes d'anses et de corps. Pour ces
vaisselles au repoussé, il existe également plusieurs critères pour les épaules (courbées/
arrondies), les corps (droits/ovoïdes) et les parties inférieures (coniques/rentrées) (tab.
3). Les variantes de cols et de fonds semblent n'avoir aucune importance pour le type. De
plus, des yeux sont attachés de manières différentes pour les crochets des anses, avec de
petites ou grandes attaches à noeuds et avec un ou deux rivets. Les combinaisons entre la
forme des attaches et celle des panses ne nous semblent pas assez fréquentes pour
pouvoir définir des types. Une attribution de variantes n'est donc pas nécessaire.
32
Nous proposons une description standardisée (tab. 3) ou une appellation générale comme
“situle de type Eggers 21-23”. Dans sa carte de répartition, H.-J. Eggers lui-même n'a pas
fait de différence entre ses types et il a parlé de “seaux en bronze en forme de situles à
46
attaches en fer” (Eggers 1951 :161 suppl. 11). Au vu de la multitude de combinaisons (tab.
4), on peut conclure que les situles sont produites dans des ateliers différents, qui n'ont
pas eu besoin de suivre des règles uniformes. L'idée d'une fabrication standardisée
n'existait donc ni pour le fabricant, ni pour l'utilisateur.
Tableau 2 -Situles en bronze de type Beaucaire. Hauteur des vaisselles complètes
Tableau 3 -Petites situles à attaches à anses en fer : liste des critères possibles
Tableau 4 -Petites situles à attaches à anses en fer : liste des vaisselles complètes (Bolla In :Feugère,
Rolley (éd.) 1991)
GOBELET À ANSE DE TYPE IDRIA (N° 4)
33
Un gobelet à anse de type Idria30 est quasi complet (fig. 17) ; il ne manque que le fond et il
ne présente pas de déformations importantes. Une marque est due à un coup de pioche
récent. Le fond a été probablement perdu lors de la récupération de l'objet en 1818 car,
dans les vaisselles battues, le passage entre celui-ci et le corps est habituellement très fin
et très sensible à la corrosion, qui ici a rongé ses bords. Sur d'autres vases, on peut parfois
47
observer des réparations antiques du fond31. L'anse soudée a été arrachée et détériorée
délibérément. Avec une hauteur de 13 cm, ce gobelet est le plus grand appartenant à ce
type (tab. 5), car la plupart des autres exemplaires mesurent entre 10 et 11 cm.
34
La fonction de ces gobelets a suscité plusieurs interprétations : ils furent tout d'abord
interprétés comme des gobelets à boire. M. Feugère, quant à lui, a proposé une fonction
liée aux ablutions en contexte de symposium (Feugère, Rolley [éd.] 1991 :54) et enfin J.
Metzler a proposé une utilisation avec des passoires, à cause de leurs diamètres
semblables. Il conçoit un modèle où l'on puise le vin avec le simpulum, on le verse à
travers la passoire dans le gobelet, pour ensuite le reverser dans d'autres récipients à
boire (Metzler 1995 : 332).
35
On a probablement plutôt bu dans des gobelets hémisphériques (Raddatz 1969 : 86 sqq. ;
Graue 1974 : 29 sqq.) que dans des gobelets type Idria, si toutefois on a utilisé des
récipients métalliques. Pour les ablutions rituelles, l'utilisation des cruches de type
Kelheim est plus fréquente que celle des gobelets. Dans les tombes avec patelles
d'ablution (tab. 7) d'Italie du Nord, les cruches ont peut-être également été remplacées
par des gobelets à anses. La fonction de ce type de vaisselle est peut-être multiple. Par
contre, l'ensemble des tombes ne contient pas systématiquement des gobelets associés
avec des patelles à manche32.
36
La représentation quantitative de chaque type est également significative : les passoires
sont les formes de vaisselle en bronze les plus courantes en Europe celtique. On retrouve
souvent leurs petits éléments faiblement soudés qui se détachent. S'ils sont plus rares que
les passoires, les gobelets le sont moins que les cruches, les situles et les patelles à
manche33.
17-Gobelet à anse, de type Idria (bronze), n° 4
48
Tableau 5 -Gobelets de type Idria. Dimensions d'exemplaires complets
Tableau 6 -Cruches de type Kelheim. Dimensions des vases entiers
49
CRUCHE DE TYPE KELHEIM (N° 5)
37
La cruche en bronze comporte une panse piriforme avec un centre de gravité bas (H.
totale 22,9 cm) et un bord redressé avec une lèvre verticale (fig. 18)34 Ses trois pieds,
caractéristiques pour le type Kelheim, ont laissé des traces de soudure au fond (dia. 11,1
cm). Des marques circulaires signalent une production à l'aide du tour, avec lequel le fond
a été rectifié. Le tour a aussi aidé à obtenir la forme finale ainsi qu'à polir la surface de la
panse. Le vase est dans un très bon état de conservation, mais la panse a reçu un coup
oblique avec un objet émoussé. Une partie de la surface couverte de quelques petites
bulles témoigne que la cruche a été partiellement exposée au feu. L'anse soudée de cette "
aiguière à anse" qui figurait sur une planche du manuscrit d'Artaud (fig. 4, objet EE),
n'existe plus.
18-Cruche de type Kelheim (bronze), n° 5
38
Les cruches de type Kelheim font partie des types classiques des vases importés en Europe
centrale à La Tène D135 Si des tombes et des dépôts ont livré des exemplaires complets,
par contre, les habitats ne fournissent généralement que les pieds ou des fragments
d'anses coulés en bronze massif36 Les dimensions de la cruche de Verna sont
remarquables (tab. 6), comme celles du gobelet de type Idria et de la grande situle de
type Beaucaire. Des vases semblables par leurs dimensions proviennent de la tombe de
Hannogne-Saint-Rémy (dép. Ardennes), richement équipée avec des armes et un char,
ainsi que de l'ensemble funéraire détruit de Château-Porcien (dép. Ardennes) (Flouest,
Stead 1977 : 63-64, 69-72).
50
COUVERCLE À RIVETS ÉMAILLÉS (N° 6)
39
Le couvercle se compose d'un disque en bronze avec des cercles concentriques (dia. 10
cm) et d'un élément appliqué par trois rivets émaillés (fig. 19). Seuls les dessins de 1818
et de 1994/96 en témoignent car aujourd'hui l'objet n'est plus à Hières-sur-Amby. Sur la
planche III (fig. 4, objet EE) le couvercle est figuré sur la cruche de type Kelheim. On ne
peut dire si cette association doit être considérée comme un montage, ou si elle est
fondée ; la cruche ayant perdu son anse. On note toutefois que les diamètres de la cruche
et du couvercle concordent.
40
Le disque rappelle les couvercles de vases en bronze qui sont bien connus à partir de
l'époque augustéenne. Ces "couvercles à bouton" sont décrits pour la première fois dans
la publication du camp légionnaire augustéen de Haltern (Kr. Recklinghausen, D) (Millier
1997 : 25, fig. 16-17). Les formes entières des vaisselles concernées sont connues
uniquement par des découvertes dans des tombes, comme la tombe Β de GoeblingenNospelt (L)37 ou celle d'Antran (dép. Vienne) (Pautreau 1991 ; Pautreau 1999 : 38 sq.). Par
son diamètre, le couvercle de Verna est très proche de l'exemplaire d'Antran, qui est
associé à une forme plutôt trapue à col large. L'exemplaire de Goeblingen-Nospelt
ressemble à une bouteille à col effilé. A Verna, aucun fragment de bronze (attaches
massives ou fragments de panse) ne peut être attribué à un vase - dont la forme ne peut
être déterminée - associé au couvercle. Les fouilles faites à Yverdon (canton de Vaud, CH)
ont livré, sans contexte daté, le fragment d'une anse de style républicain à charnière 38 qui
ouvre d'autres pistes.
41
Dans les habitats laténiens, les couvercles sont très rares : deux fragments de “manches à
bouton” se trouvent dans l'ancienne collection de Vieille-Toulouse (dép. Haute-Garonne),
sans que leur datation à La Tène finale soit assurée (Fouet, Savès 1971 : 69, fig. 14, J. 14) ;
un disque en bronze avec deux rivets fragmentés en fer, trouvé dans le camp romain de
Numantia (Prov. Soria, E), peut aussi, être interprété comme un couvercle39
42
Au vu du petit nombre d'objets connus, une datation précise de l'exemplaire de Verna
n'est pas possible par comparaison avec d'autres vases à couvercles. Toutefois une
datation à La Tène finale est assurée par la fixation de la charnière elle-même ; elle est
réalisée à l'aide de trois rivets émaillés. Ces modifications appellent la remarque
suivante : d'autres éléments de vases interprétés comme des anses laténiennes de cruches
de type Kelheim sont fixés par des clous ou rivets émaillés aux vases (Feugère, Rolley [éd.]
1991 : 129 fig. 11).
51
19 – Couvercle (bronze), n), n° 6
PATELLES À MANCHE DE TYPE AYLESFORD (N° 7-8)
43
Deux patelles à manche de type Aylesford sont présentes à l'état de fragments déchirés et
pliés (fig. 20, a et b). Il manque la terminaison caractéristique des manches en forme de
tête de canard, courante et souvent trouvée isolée dans les habitats. Ces objets semblent
faire partie des rituels dans les habitats et nécropoles de l'époque. A Verna, un manche
porte des incisions sur les côtés, interprétées comme des marques de fabrication ou de
poids, que l'on retrouve par exemple à Saint-Germainmont (dép. Ardennes) (Feugère, De
Marinis in :Feugère, Rolley [éd.] 1991 : 109, fig. 11).
44
Par leur diamètre (n° 7 : 27,5 cm ; n° 8 : environ 26,6 cm) et leur hauteur (n° 7 : 6,7 cm)
ainsi que par leur décoration sur le bord et sur les côtés des anses, les deux vases peuvent
très bien être attribués au type Aylesford40 Leur fond est plat et sans trace de pieds
soudés ; ils adoptent à plusieurs reprises la forme de coquillage41 et plus rarement celle,
classique, de pelte comme par exemple ceux des tombes augustéennes précoces de
Goeblingen-Nospelt, tombe Β (L) et Gautzsch (Kr. Leipzig, D)42
45
La patelle à manche et la cruche sont généralement considérées comme l'association
classique du service des ablutions43(tab. 7). Peut-on pour autant douter de la provenance
des deux patelles ?
46
M. Feugère propose que des gobelets à anse de type Idria puissent aussi être utilisés pour
des ablutions. Ainsi le gobelet remplace-t-il peut-être aussi la cruche dans le deuxième
service de Verna, comme dans quelques autres (tab. 7).
52
20-Patelles à manche type Aylesford (bronze), n° 7 et 8 et restitution de la vasque
Tableau 7 -Associations des vaisselles en bronze dans les tombes à patelle à manche (ensembles
clos)
53
21-Reconstitution du bassin, n° 9
BASSIN RECTANGULAIRE (N° 9)
47
D'après plusieurs fragments de tôle en bronze, déchirés et pliés, il est possible de
reconstituer un récipient en forme de bassin rectangulaire (fig. 21). Jusqu'à aujourd'hui,
ce type reste unique. Le laboratoire de Mayence a beaucoup travaillé pour restituer sa
forme : les fragments ont été copiés en résine artificielle, dépliés et assemblés par la
restauratrice. Cela a permis de mettre en évidence un bassin avec un fond plat (39 cm x
26/27 cm), un bord haut et droit avec une lèvre pliée qui s'insère dans un tube coulissé
(51 cm x 39/40,5 cm ; H. 10,2 cm ; dia. tube 0,9 cm). La tôle de bronze est plus épaisse que
celle des autres vases martelés.
48
Au fond, sont visibles les traces de soudure de quatre pieds ronds (dia. 4,8 cm), (fig. 22 a,
b, c), alors que des traces semblables se retrouvent sur les petits côtés à mi-hauteur (dia.
3,8 cm), provenant de la double fixation des anses. Au cours de la restauration, aucune
trace de feu n'a été découverte à l'intérieur ou à l'extérieur du bassin. Deux des pieds sont
conservés (dia. 4,8 cm, H. 2,1 cm), ils portent des traces importantes de feu et ont la forme
d'une bobine. Des gouttes de bronze sont détachées de la surface. Les pieds sont ouverts
d'un côté et fermés de l'autre. Un trou central sur le côté fermé indique un travail au
tour. Par contre, les traces de soudure ne sont pas conservées, dues au feu secondaire. La
moitié d'une anse brûlée se rapporte également au bassin (fig. 22 d). De section ronde,
elle est courbée et se termine par un disque par lequel elle était soudée au bassin. Ce
montage des attaches trouve des parallèles dans la vaisselle hellénistique, comme par
exemple le haut bassin en argent de la tombe royale de Es Soumâa du IIe s. av. J.-C., ainsi
que dans d'autres vases en bronze44 Autre exemple, un vase étrusque du IVe s. av. J.-C.,
54
trouvé dans une tombe de La Tène finale à Langâ (Svendborg amt, DK) porte des anses de
ce type (Sehested 1878, 174 pl. 37, b).
49
Le bassin de Verna reste sans parallèle. Par contre, on connaît des plateaux rectangulaires
de l'époque augustéenne, par exemple dans le dépôt d'argenterie de Hildesheim (Kr.
Hildesheim, D) (Gehrig 1981 : 32, fig. p. 33), mais ils sont moins hauts, sans anses et sans
pieds soudés. Ils sont alors interprétés comme faisant partie de la vaisselle à manger.
Pour l'époque républicaine, nous ne connaissons aucune forme rectangulaire45. Tous les
vases en bronze sont martelés et en partie rectifiés au tour. Aucune imitation en
céramique d'une forme analogue comme il en existe ensuite à l'époque impériale n'a été à
ce jour mentionnée. Seule l'anse est un élément qu'on peut retrouver dans le monde
méditerranéen, mais sa fabrication manque de finesse et de décor pour qu'on y voit un
vrai produit de la toreutique de première qualité. Cependant, il ne faut pas écarter
l'hypothèse d'une production en marge de la fabrication républicaine en masse des vases
en bronze. Bien que les anses de Verna n'aient pas de parallèles dans les formes connues
de vaisselle en bronze du Ier s. av. J.-C., rien ne permet d'attribuer une datation ancienne
au vase. De même il n'y a aucune raison pour une attribution à une production
laténienne ; sa provenance reste simplement inconnue.
50
La fonction de ce récipient n'est pas encore claire ; au vu de sa hauteur, il convient de
parler d'un bassin plus que d'un plateau. Nous n'avons pas trouvé de traces de feu à
l'intérieur, indices d'un emploi comme brasero, ni aucune trace de découpe au couteau
qui indiquerait un plat à servir.
22 a - bassin rectangulaire (bronze), n° 9 ; b, c : pieds du bassin ; d : anse du bassin
55
23 a -bec verseur (bronze), n° 10 ; b et c : fragments du bord du bassin à bec verseur
24-Wiebendorf, Kr. Hagenow, D, tombe 26 -Bassin à bec verseur (type Eggers 74), bronze et fer d'après
Keiling 1984 : 8, pl. 6
56
BASSIN À BEC VERSEUR, DE TYPE EGGERS 73/74 (N° 10)
51
Un petit tuyau (long. 3,2 cm, dia. 1,2 cm) (fig. 23 a), une tôle triangulaire avec des rivets
(5,2 x 4,0 cm) (fig. 23 b) et un anneau en fer qui renforce une bordure en bronze (fig. 23
c), peuvent être attribués à un bassin à bec verseur (type Eggers 73/74). L'anneau en fer,
de section carrée, est conservé en trois fragments, qui permettent de restituer un
diamètre minimum de 29,5 cm. Les fragments sont déchirés et pliés. La forme du bassin à
bec verseur est presque inconnue pour la protohistoire, elle est en revanche très courante
à l'époque gallo-romaine46 Pour La Tène D, H.-J. Eggers a fait la différence entre un type à
panse rectangulaire (type Eggers 73) et un type à panse ronde (type Eggers 74) 47 Comme il
ne disposait que de quatre exemplaires de ces bassins, sa typologie n'est pas assez précise
48
pour une description plus détaillée, le détail technique de la construction du bord
renforcé par un anneau en fer est de la même importance que la forme.
52
Aucune de ces deux formes ne figure dans les tombes celtiques jusqu'à récemment. Les
exemplaires, connus depuis longtemps, se trouvent en Scandinavie du Sud et en
Allemagne du Nord, comme dans la tombe 26 de Wiebendorf (Kr. Hagenow, D), avec un
anneau en fer de section rectangulaire qui renforce le bord (fig. 24), comme à Verna
(Keiling 1984 : 8, pl. 6). Ce bassin caractérise mieux le type Eggers 73 que son propre
exemplaire de référence, plus proche des bassins romains49 H.-J. Eggers les a quand même
considérés comme des importations celtiques en Europe du Nord à La Tène D. Les oppida
ont seulement livré quelques petits fragments difficiles à identifier50 Une tombe riche de
Raillencourt-Sainte-Olle (dép. Nord), fouillée en 2001, contient un bassin à bec verseur et
à anse mobile très proche des exemplaires de Verna et Wiebendorf51 La combinaison du
bassin de Raillencourt-Sainte-Olle avec une patelle à manche de type Aylesford pose à
nouveau la question de la fonction.
53
Les becs verseurs en forme de tête de chien, de la gueule duquel sort un tuyau comme
ceux de Manching (Lkr. Pfaffenhofen a. d. Ilm. D) et de Kelheim (Stadt Kelheim, D)
indiquent une variante locale52 Ces éléments sont aussi fixés par un rivet à un vase dont la
forme reste inconnue. Un bassin à bec verseur avec une anse mobile en forme d'oméga
venant de la tombe de Welwyn Garden City (Hertfordshire, GB) constitue une autre
variante de ce genre (Stead 1967 : 23-25 fig. 12-13) : son fond comporte un omphalos et le
vase est fermé par un couvercle-passoire en demi-lune. L'anse montre une origine
romaine, mais les modifications indigènes (Stead 1967 : 25) attestent une utilisation locale
pour les liquides à tamiser, peut-être des vins de fruits ou des boissons enrichies d'herbes.
54
Il est difficile de décider si ces types sont des récipients de tradition méditerranéenne ou
de tradition celtique. La forme du bassin correspond bien aux bassins romains, mais le bec
verseur riveté et le renfort en fer du bord ne correspondent pas aux traditions de la
vaisselle romaine. Il évoque plutôt les chaudrons celtiques en bronze ou en fer à bord
renforcé. En conclusion, si la forme de ces bassins est bien d'origine romaine, les versions
connues sont plutôt des vases celtiques. Dans tous les cas, une production en Allemagne
du Nord est exclue, comme pour toute la vaisselle métallique.
AUTRES FRAGMENTS : FOND (N° 11)
55
Un fond plat (dia. environ 10,2 cm) avec des cercles concentriques interprétés comme des
marques de tour ne peut être attribué à une forme connue (fig. 25). En tout cas, il
57
n'appartient pas à un gobelet type Idria et probablement pas à l'autre petite situle (n° 3).
Il est possible qu'il fasse partie du récipient anciennement fermé par le couvercle (n° 6).
25-Fond d'un récipient (bronze) n° 11
LE BASSIN ETRUSQUE (N° 12). A.-M. Adam
56
Parmi le matériel de la tombe à char de Verna, sont conservés plusieurs fragments d'un
exceptionnel bassin étrusque de type podanipter (bassin pour le lavement des pieds). Ces
fragments ne permettent pas de reconstituer le récipient dans son intégralité, mais celuici appartient à une catégorie d'objets plusieurs fois attestée par ailleurs et caractérisée
par deux anses à décor plastique qui représentent des couples de lutteurs.
26 a -Anse du bassin étrusque, n° 12
58
DESCRIPTION
57
La plus complète des deux anses de Verna est connue par un moulage ancien (inv.
90-14-1), l'original étant conservé dans une collection privée (fig. 26 a et b). L'essentiel
du corps des lutteurs est conservé, sauf les jambes qui ont été brisées au niveau des
cuisses et la main droite de l'un des personnages qui tenait, tout comme son compagnon,
une épée dont on voit encore la pointe plaquée contre sa taille. Tous les deux sont vêtus
d'une cuirasse à lambrequins et épaulières ; ils sont tête nue, avec les cheveux coiffés vers
l'arrière.
58
De l'autre anse, on conserve, outre plusieurs morceaux très corrodés de l'un des deux
personnages (la tête et le haut du torse, le bassin, un bras et une jambe incomplets), le
second guerrier, reconstitué à partir de plusieurs fragments (fig. 26 c). Il repose sur une
grande palmette à sept pétales aigus. Entre les deux grandes volutes qui surmontent cette
palmette, un bandeau est orné de croisillons incisés. Le haut de cette attache, de même
que les pieds de la statuette, sont très corrodés. L'attache est traversée par plusieurs
rivets en fer (l'un sur le bandeau supérieur, l'autre sous le cœur de la palmette entre le
deuxième et le troisième pétale à gauche). Ces rivets, disposés de façon irrégulière et sans
le moindre soin, semblent témoigner d'une tentative maladroite de restauration.
26 b – Anse du bassin étrusque, dessin d'après un moulage ancien, n° 12
59
D'autres fragments devaient appartenir à l'une ou l'autre des anses : une volute très
corrodée et un bouton conique à décor de rosace (ces deux éléments constituant les
extrémités décoratives des supports où reposent les statuettes-infra) et également un bloc
informe de bronze fondu où apparaît ce qui doit être un autre de ces boutons-fleurons
coniques qui ornaient les attaches d'anses.
60
En dehors de ce qui subsiste des éléments plastiques, sont conservés plusieurs morceaux
plus ou moins importants du haut de la cuve et du bord du récipient (fig. 27). Ce dernier
était plat, replié vers l'extérieur et muni d'une lèvre débordante, avec décor d'oves et de
perles. Ces fragments portent à plusieurs reprises des traces d'un rivetage plus ou moins
anarchique (présence de deux trous superposés, distants d'un centimètre seulement,
avec, dans l'une des perforations, les vestiges d'un rivet en fer). Ces détails confirment
59
que le bassin a fait l'objet de restaurations antiques, au moins au niveau de la fixation des
anses.
61
Tous ces fragments de bord portent des traces de déformation brutale : ils ont été tordus
et brisés certainement volontairement. Cette destruction volontaire est intervenue avant
le contact avec le feu qui a fortement corrodé et même fondu l'essentiel des fragments.
On constate, en effet, que cette action du feu s'est exercée de façon inégale selon les
morceaux, voire même d'un côté à l'autre des mêmes fragments. La présence d'un
morceau de bord complètement fondu auquel adhère encore une parcelle d'os incinéré
fournit l'explication du traitement subi par le récipient : après destruction volontaire et
violente, il a été probablement jeté sur le bûcher funéraire, où ses morceaux dispersés ont
été soumis à une chaleur plus ou moins forte.
62
Les mêmes signes d'une détérioration délibérée et d'un passage au feu marquent les
autres récipients en bronze de la sépulture (supra) et cette application commune d'un
traitement exceptionnel confirme l'appartenance du bassin étrusque au contexte de la
sépulture principale du tumulus, malgré les questions que soulève sa présence même
dans un ensemble funéraire de La Tène Finale.
26 c - Anse du bassin avec attache, n° 12
60
27-Bord du récipient
TYPOLOGIE ET COMPARAISONS
63
En effet, si les autres pièces du service en bronze constituent un groupe homogène de
vaisselle tardo-républicaine, le bassin aux lutteurs se rattache, lui, à une catégorie,
recensée à plusieurs reprises et nettement plus ancienne, de récipients originaires d'Italie
(Boucher 1986 ; Kimmig 1990). Même si l'on peut distinguer, à l'intérieur du type général,
plusieurs séries en fonction de l'aspect des couples de personnages qui ornent les anses,
le schéma d'ensemble est plusieurs fois reproduit, comme le montrent les deux bassins
conservés complets (bassin provenant sans doute du Picénum, au musée de Boston - n° 1
de notre liste ; bassin trouvé dans la tombe II de la nécropole de Filottrano - n° 6 de la
liste, cf. p. 57) (fig. 28,29).
64
Ce sont des bassins larges et peu profonds, pourvus de chaque côté de deux anses
horizontales plastiques : deux personnages luttant, corps inclinés et têtes appuyées l'une
contre l'autre ; chacun des personnages repose sur un support qui permet la fixation de
l'anse à la cuve et se compose d'une grande palmette, complétée par des volutes et une
tige terminée en fleuron.
65
Un certain nombre de détails morphologiques distinguent, en fait, le bassin de Boston,
qu'il faut sans doute considérer comme le prototype de la série (fig. 28). Sa cuve, plus
profonde et de profil arrondi, repose sur un petit pied annulaire : la forme s'apparente
donc à celle des bains de pieds connus dans le monde grec, en particulier par des
représentations figurées (Milne 1944 : pl. I-II). Un jonc décoratif (oves et perles) est
rapporté sur le bord droit du récipient. Les deux lutteurs de chacune des anses
combattent face à face : leur corps est donc vu de profil, sauf la tête tournée de troisquarts. Les deux têtes sont appuyées l'une contre l'autre et les personnages s'agrippent
61
mutuellement les deux bras. La composition des attaches est très complexe, avec
plusieurs éléments superposés : une palmette formée de sept pétales à extrémité bouletée
et surmontée de deux doubles volutes ; puis trois larges pétales retombants, d'où
émergent à leur tour une tige redressée, terminée par un motif floral large et plat, à petit
bouton central, et une tige plate recourbée en volute. Au-dessus de cette dernière, une
courte tige en forme de double volute sert de support au genou fléchi de chaque
personnage. Les deux anses plastiques sont complétées par deux poignées mobiles ovales,
placées elles aussi en vis-à-vis sur le bord de la cuve et maintenues par une bobine
moulurée, décorée comme les poignées elles-mêmes de bagues de motifs de perles.
Podanipteres àlutteurs, liste des exemplaires connus
Lutteurs nus
1. Boston, Museum of Fine Arts, inv. n° 03.999, provenance : "Picénum" (Pernice
1925 : 36-37, pl. 9 ; Milne 1944, n° 85 ; M. Comstock, C.C. Vermeule, Greek, Etruscan
and Roman Bronzes in the Museum of Fine Arts. Boston, 1971, n° 429 ; Rolley 1983, n°
130, p. 140 ; Boucher 1986, n° 8, fig. 14-15 ; Kimmig 1990, n° A1, p. 83, pl. 4).
2. Darmstadt, Hessisches Landesmuseum, provenance : Borsdorf (Boucher 1986, n° 6,
fig. 10 ; Kimmig 1990, n° A2, p. 83, pl. 2-3 ; Menke 1991).
3. Bologne, Museo Civico, Archeologico (Collection Palagi), provenance inconnue (II
Museo Civico, Archeologico di Bologna. Bologna, 1982, p. 191-192 ; Boucher 1986, n°
7, fig. 12-13 ; Kimmig 1990, n° A3-4, p. 83).
Guerriers
4. Paris, Musée du Louvre, provenance inconnue (A. de Ridder, Les bronzes antiques
du Louvre II. Paris, 1915, n° 2631, pl. 95 ; Provost 1983 :213, fig. 4 ; Boucher 1986, n° 2,
fig. 3-4 ; Kimmig 1990, n° B2, p. 83).
5. Londres, British Museum, provenance inconnue (H.B. Walters, Catalogue of the
Bronzes, Greek, Roman and Etruscan in the Department of Greek and Roman
Antiquities, British Museum. Londres, 1889, n° 674 ; Flaynes 1985, n° 153, p. 213 ;
Boucher 1986, n° 1, fig. 1-2 ; Kimmig 1990, n° B3, p. 83).
6. Ancone, Museo Arch. Nazionale delle Marche, provenance : Filottrano, Santa
Paolina, Tombe 2 (Baumgärtel 1937, pl. XX ; Boucher 1986, n° 4, fig. 6-7 ; Landolfi
1987, p. 452-454 ; Kimmig 1990, n° B1, p. 83).
7. Vienne, Kunsthistorisches Museum, provenance inconnue (Maule 1977, p. 498-499,
fig. 14 ; Boucher 1986, n° 3, fig. 5 ; Kimmig 1990, n° B4, p. 83).
8. Hières-sur-Amby (Isère), provenance : Verna.
9. Angers, Musée, provenance : Sainte-Gemmes-sur-Loire (Maine-et-Loire) (Provost
1983, fig. 2-3 ; Boucher 1986, n° 5, fig. 8-9 ; Kimmig 1990, n° B5, p. 83 ; Jannot 1995, p.
83).
Palmette isolée
10. Provenance : Barzan (Charente-Maritime), Le Fâ, fouilles Κ. Robin (2001)(cf.note
76).
62
28- Bassin à lutteurs, d'après Pernice 1925, pl. 9. Musée de Boston,
29- Bassin à lutteurs, nécropole de Filottrano (Italie), d'après Baumgartel 1937, pl. XX
66
On peut considérer que ce bassin, dont, selon les indications muséographiques
successives, la provenance a été attribuée tour à tour à l'Italie méridionale et à la côte
adriatique (Picénum) (Pemice 1935 : 36), constitue sur le plan typologique un
63
intermédiaire entre les modèles grecs que nous présenterons plus loin et les séries
étrusques. De style assurément non grec, les lutteurs allient à la rondeur encore très
ionisante de certaines parties de leur corps un dynamisme du mouvement que l'on
rencontre surtout dans l'art tardo-archaïque d'Italie centrale. On peut supposer que ce
bassin a été fabriqué, dans le premier tiers du Ve s., par un atelier étrusco-campanien 53 ce
qui rendrait bien compte de son caractère hybride : en effet, certains de ses détails
morphologiques, comme les poignées ovales fixées par une bobine à trois moulures,
n'apparaissent guère en Etrurie et sont au contraire largement présents sur les récipients
de bronze grecs54 Même si nous manquons pour les figures de lutteurs de comparaisons
précises, une certaine parenté avec des statuettes décorant les lébès de Capoue55 confirme
cette probable origine campanienne.
67
Les autres exemplaires du type (il s'agit, sauf pour l'objet trouvé à Filottrano, de poignées
détachées de leur bassin d'origine) ont tous en commun la position frontale des lutteurs,
qui se tiennent de profil l'un par rapport à l'autre, et surtout le modèle des attaches, plus
simples que pour le bassin de Boston : la palmette à sept pétales aigus autour d'un petit
coeur losangique est surmontée de deux grandes volutes, “liées” entre elles par un
bandeau, rectangulaire ou losangique, qui porte un motif incisé différent d'un exemplaire
à l'autre (généralement des croisillons et sur la poignée de Borsdorf des triangles
hachurés entre deux lignes de perles). Au-delà de cette barrette, les prolongements des
volutes s'écartent de part et d'autre pour épouser le bord du bassin ; leurs extrémités
redressées se terminent, d'un côté par une nouvelle volute où s'appuie le genou fléchi du
lutteur, de l'autre par une courte tige quadrangulaire et un fleuron conique dont les
pétales arrondis se rejoignent au sommet en une petite boule.
68
Seul le bassin complet de Filottrano (et les fragments très endommagés de celui de Verna)
(fig. 29) permettent de restituer l'aspect des récipients, qui se distinguaient du bassin de
Boston par une profondeur moindre, un fond plat et probablement une absence de pied.
Le rebord plat porte sur son pourtour externe une lèvre un peu épaissie, décorée d'une
ligne de perles et d'une bande d'oves.
30-Anse d'un bassin à lutteurs : Borsdorf (Wetteraukreis, D)
64
31-Répartition des bassins à lutteurs
69
Au-delà de cette relative unité morphologique, l'aspect et le style des figures de lutteurs
peuvent varier sensiblement d'un exemplaire à l'autre. En dehors du bassin de Boston,
deux autres objets sont caractérisés par la nudité des personnages : l'anse trouvée à
Borsdorf, en Hesse (liste, n° 2) (fig. 30), se rapproche de celles de Boston par le geste des
deux hommes qui se saisissent mutuellement les bras. Au contraire, les lutteurs de la
paire d'anses de Bologne (liste, n° 3) s'empoignent par la chevelure ; leur main opposée,
appuyée sur la hanche, pourrait, d'après sa position, avoir tenu une épée, mais aucune
trace de celle-ci n'est conservée.
70
Un second groupe, d'aspect plus homogène, réunit toutes les autres poignées, où les
personnages, tête nue, sont revêtus d'une cuirasse à épaulières et lambrequins et armés
d'une épée (liste, n° 4 à 9).
L'ORIGINE DES BASSINS À LUTTEURS
71
En dehors de ce type particulier des bassins à décor plastique, d'autres modèles de
podanipter sont connus en Italie centrale dès le Vie s. av. J.-C., en particulier sur le flanc
oriental de la péninsule (fig. 31) : leur cuve assez profonde, à profil arrondi, repose sur
trois pieds minces d'inspiration animale (pattes de fauve ou d'équidé), fixés à la paroi du
bassin par des plaquettes incurvées qui en épousent le galbe. Ils sont caractérisés surtout
par la forme des anses arrondies ou rectilignes, coulées d'une seule pièce avec leur plaque
d'attache, qui dessine sur son bord inférieur deux arcs surbaissés. Ce modèle est attesté
dans les riches tombes de la seconde moitié du VIe s. en Ombrie (Monteleone di Spoleto et
Castel San Mariano), à Orvieto et en Romagne (San Giovanni in Compito) 56 Il a été exporté
en Italie méridionale (Vaste, tombe 569)(Rolley 1991 : 204 et pl. XIII) et un exemplaire a
été trouvé également en Slovaquie57.
65
72
Pour ce qui concerne l'Italie méridionale, on y rencontre plus fréquemment les
podanipteres de type grec où les trois pieds de lion, de plus grande dimension, sont réunis
par une couronne de bronze où vient se poser le fond de la cuve58 D'autres sépultures, à la
périphérie du monde grec, en ont livré un nombre important (à Trebenischte ou Novi
Pazar en Illyrie) et la fabrication de ces objets grecs a été attribuée, soit à des ateliers
corinthiens, soit aux ateliers de Grande-Grèce (Rolley 1991 : 196 ; Gauer 1991 : 79-81). En
Etrurie, le modèle classique du podanipter grec n'a pas été retrouvé, mais il est illustré à
plusieurs reprises dans des scènes de banquet à Chiusi, dans la peinture funéraire
(“Tomba del Colle”) ou sur les cippes à reliefs (Adam 1995 : 106, 113, fig. 2).
73
Werner Gauer (Gauer 1981 ; Gauer 1991 : 70-82) a réparti les bains de pieds grecs en
plusieurs classes en fonction de l'aspect de leurs anses. Un premier groupe, attesté par de
nombreux exemplaires à Trebenischte et quelques-uns également en Italie méridionale,
est caractérisé par des poignées à attaches discoïdes (Scheibenattasche), en forme de
rosettes ou rosaces de différents modèles. Ce type de poignée apparaît un peu avant le
milieu du VIe s. Les plaquettes de fixation peuvent être décorées également d'une
palmette gravée, surmontée d'une double volute59.
74
Dans l'autre groupe, la fixation des poignées à la cuve se fait de chaque côté au moyen de
deux éléments incurvés (.Bogenattasche) puis redressés au-dessus du bord du récipient,
pour se terminer en un motif floral (rosace, bouton) ou animal (serpents ou protomès de
bélier)60 Une autre rosace se dresse souvent perpendiculairement au centre de la poignée
elle-même. De façon générale, les exemplaires de ce second groupe se caractérisent par la
richesse plus grande de leurs décors. Dans le podanipter de New-York publié par M. J.
Milne, le système d'attache des poignées est complété par deux grandes palmettes avec
double volute, appliquées sur le bassin avant l'appendice arqué, lui-même terminé par un
bouton floral (Milne 1944 : fig. 2) (fig. 32).
32-Anse du podanipter de New York, d'après Milne 1944, fig. 2
75
Le corps de l'anse peut être remplacé par un motif plastique : le plus souvent, il s'agit de
deux lions couchés, opposés par leur arrière-train, de part et d'autre d'une rosace61 ; une
variante (attestée à Dodone et sur l'Acropole d'Athènes) remplace les lions par deux
lézards disposés de la même façon62 Un bassin complet du British Museum présente une
autre variante encore : les anses plates à attaches arquées, terminées en serpents, portent
66
chacune un couple de banqueteurs étendus côte à côte. Ce bassin n'est pas grec : il a été
attribué de façon hypothétique à la Campanie ou encore à l'Etrurie méridionale (les
visages des banqueteurs, avec leur profil aigu, rappellent en effet des antéfixes
campaniennes mais aussi certaines figures de terre cuite fabriquées à Cerveteri à la fin du
VIe s.)63 Ce bassin, sans doute un peu antérieur au bassin à lutteurs de Boston (dernier
quart du VIe s.), constituerait donc un autre exemple d'adaptation étrusco-campanienne
des modèles grecs.
76
Si nous poursuivons l'inventaire des types d'anses connus dans la production grecque,
une dernière catégorie peut apparaître comme le plus proche modèle des poignées
italiennes à lutteurs. Etudiée en détail par W. Gauer (1981) à partir d'un exemplaire
d'Olympie64, elle comporte un riche décor plastique : deux lions affrontés se disputent un
cervidé placé entre eux ; leurs pattes postérieures reposent sur le système d'attache de la
poignée : une palmette surmontée d'une tige à fleuron et d'une grande volute. En dehors
du fragment d'Olympie, deux autres exemplaires seraient connus : l'un d'eux, provenant
de l'Acropole d'Athènes, a conservé d'un côté la palmette de fixation complète (Gauer
1981 : 123-125, fig. 54-55 et 59) (fig. 33). Un groupe de trois animaux, conservé à
Copenhague (Musée Thorvaldsen) pourrait être complété, selon la reconstitution
proposée par W. Gauer, par un fragment d'attache trouvé à Locres (Gauer 1981 : 124-128,
fig. 56 à 58 et 60) (fig. 34 a et b). Il faut donc considérer le modèle représenté par ces
trois anses comme le véritable prototype de nos anses à lutteurs, à la fois pour ce qui est
du schéma des combattants affrontés, dont les corps inclinés forment l'arc de la poignée,
et pour le système d'attache dont les bassins étrusques semblent s'être directement
inspirés.
77
Les trois poignées couvrent, selon la datation proposée par W. Gauer (1981 : 142), une
période étendue : le groupe de l'Acropole, considéré comme le plus ancien, est situé vers
540, celui de Copenhague-Locres à la fin du VIe s. et le groupe d'Olympie à l'extrême fin
de l'archaïsme (vers 480). Les trois exemplaires peuvent être issus d'ateliers différents : à
l'origine de la série, Gauer restitue une production d'un atelier attique, il rattache la
poignée d'Olympie plutôt à l'activité des ateliers corinthiens, et pour celle de
Copenhague-Locres, il admet la possibilité d'une fabrication en Italie méridionale,
probablement à Locres même.
78
Sans entrer dans le détail de son argumentation ni à plus forte raison dans le débat
récurrent concernant l'attribution de nombreux récipients en bronze à des ateliers
corinthiens ou sud-italiens, il est surtout intéressant de constater que de nombreux
modèles de podanipteres grecs sont connus sur les sites de Grande-Grèce, notamment les
plus richement décorés et en particulier celui décoré d'animaux combattants, dont le
premier représentant de notre série à lutteurs paraît s'être directement inspiré, avec un
décalage de quelques décennies seulement. Rappelons que le schéma des lutteurs de
profil, penchés l'un vers l'autre et se tenant par les poignets, est connu par ailleurs dans
l'iconographie étrusque dès le VIe s. (par exemple dans la célèbre tombe peinte “des
Augures”, à Tarquinia, vers 530). Le modèle du bassin à anses plastiques est ensuite repris
et mis en oeuvre, avec un nouveau décalage (du moins dans l'état actuel de nos
connaissances) par des ateliers d'Etrurie qui, au terme de l'évolution, modifient encore le
schéma, en revêtant les deux combattants affrontés d'une cuirasse et en les armant d'une
épée.
67
33-Poignées grecques avec deux lions et un cervidé, d'après Gauer 1981 (Athènes)
34 a -Restitution proposée par Gauer ; b : palmette de Locres, d'après Gauer 1981
STYLISTIQUE ET DATATION
79
Sur le plan stylistique, les trois poignées présentant des lutteurs nus sont assez
sensiblement différentes les unes des autres et proviennent probablement d'ateliers
distincts. La paire conservée au Museo Civico de Bologne n'a pas de provenance
68
archéologique connue, mais il est fort probable qu'il s'agisse d'une découverte locale ou
du moins originaire d'Etrurie padane. Un certain nombre de rapprochements avec des
petits bronzes de cette région, en particulier plusieurs couronnements de candélabre
caractéristiques de la production padane65, permettent de supposer que les ateliers de ce
secteur ont produit également notre type de bain de pieds. Ces figures ont en commun
avec celles qui nous occupent le traitement anatomique (aux proportions plutôt trapues,
avec le cou épais, la musculature du torse accentuée) et aussi le style du visage, avec de
grands yeux en amande, cernés d'un liseré saillant. Ces comparaisons, dont la datation
s'appuie à la fois sur des critères stylistiques et, surtout pour Spina, sur les contextes
archéologiques, autorisent à proposer, pour la paire d'anses de Bologne, une datation vers
400.
80
La situation de la poignée de Borsdorf (fig. 30), en termes de style et d'atelier, est plus
délicate à définir. Son aspect renvoie globalement à la production de l'Etrurie intérieure,
qui a comporté probablement de la fin du VIe s. jusqu'au IIIe s., plusieurs centres (Orvieto,
Chiusi, l'Etrurie septentrionale), dont les caractéristiques spécifiques ne sont pas toujours
faciles à cerner, du fait des liens qui ont dû se tisser entre eux et d'une certaine
communauté d'inspiration, résultant d'un contact privilégié avec les produits du
classicisme grec (Maule 1977 ; Dohrn 1982 ; Cristofani 1985 : 33-34). On peut considérer
que les ateliers d'Etrurie padane constituent aussi, par les relations que cette région a
entretenues avec l'Etrurie septentrionale interne, et également avec Chiusi, un
prolongement de ce courant. D'autant plus que la plaine du Pô et surtout les ports du
delta, par leurs contacts privilégiés, au Ve s., avec la culture grecque, ont certainement
joué un rôle de premier plan dans la transmission des schémas plastiques d'origine
hellénique.
81
D'ailleurs, les statuettes de Borsdorf rencontrent elles aussi des parallèles dans la petite
plastique de la zone padane, par exemple le célèbre “Ephèbe Fruga” (statuette d'offrant
de Monte Capra) ou l'Hercule drapé dans la léontè, trouvé dans le sanctuaire de Villa
Cassarini à Bologne66. Plus largement, on trouve des rapprochements dans le nord de
l'Etrurie, comme plusieurs figures, de taille diverse, dans le dépôt de Monte Falterona Le
bronze de Borsdorf est peut-être un peu plus67. ancien que la paire d'anses de Bologne,
mais pas de façon notable (dernières années du Ve s. av. J-C., ou vers 400 ?).
82
C'est probablement aussi dans ces régions septentrionales qu'a lieu la transformation des
lutteurs en guerriers. On y rencontre, en tout cas, dès la seconde moitié du Ve s., la figure
du guerrier en armes sur des cimaises de candélabre68, tout comme parmi les bronzes
votifs69. Un certain nombre d'entre eux, sur les candélabres, présentent la même tenue
que les figurines des bassins : cuirasse laissant dépasser légèrement le bord plissé de la
tunique, absence de casque. On peut citer, en particulier, les deux groupes, presque
semblables, de Bologne et de Paris, où le guerrier est associé à un homme âgé barbu, et
qui doivent dater de la fin du Ve s. (Sassatelli 1987, fig. 4-5-11 et 6 à 9), ou encore une
autre paire de cimaises, un peu plus récentes (première moitié ou milieu du IVe s.), avec
deux jeunes guerriers côte à côte70 (fig. 35).
83
Les six anses ou paires d'anses ornées de guerriers ne sont pas toutes contemporaines,
comme le style de chacune permet de le reconnaître : elles doivent jalonner une partie du
IVe s. La plus ancienne de la série pourrait être l'anse isolée du Musée du Louvre (n° 4 de
notre liste, vers 375 ?), suivie de peu par celle du British Museum (n° 5) qui lui est
apparentée par plusieurs aspects (traitement des visages et des chevelures). Le seul des
bassins trouvé dans un contexte datable (Filottrano, Santa Paolina, tombe II, n° 6 de notre
69
liste) (fig. 29) doit appartenir lui aussi à la première moitié, ou au plus tard au milieu du
IVe s. En effet, la sépulture contenait également deux cratères attiques à figures rouges
du “Peintre de Filottrano”, datables autour de 350 et qui fournissent probablement la
datation du contexte funéraire71. L'anse de Vienne (n° 7) est proche de celles du bassin de
Filottrano et pourrait ainsi dater du milieu du IVe s.
35-Cimaise de candélabre avec deux guerriers. Romisch-Germanisches Zentralmuseum, Mainz (Inv. n
° 0.8919). Cl. V. Iserhardt, RGZM
84
C'est également à partir de 350, ou peu après, que nous proposons de situer les anses de
Verna, en particulier à cause du traitement des chevelures, plus “floues” que dans les
exemplaires précédents. Il est vrai que l'analyse stylistique des bronzes de Verna est
rendue difficile par l'état de conservation de l'ensemble, mais le style des figurines, si on
le compare au reste de la série, paraît s'écarter un peu plus encore des schémas tardoclassiques en vigueur en Etrurie jusqu'à la première moitié du IVe s. On peut les
rapprocher des deux guerriers des couronnements de candélabres de la collection Sarti et
du Musée de Mayence (supra, note 70) (fig. 35), qui manifestent de la même façon une
fusion des traditions classiques avec des éléments nouveaux (là aussi perceptibles
notamment dans le traitement des chevelures). On peut dater les deux cimaises vers 350
au plus tard.
85
En ce qui concerne le fragment d'anse trouvé en Anjou au milieu du XIXe s. (n° 9) (fig. 36)
, l'aspect émoussé de certains de ses reliefs, notamment le visage du personnage, l'a fait
parfois soupçonner d'être un “surmoulage”, mais cela provient sans doute en partie des
restaurations successives, et parfois brutales, auxquelles l'objet a pu être soumis depuis
plus d'un siècle et demi72 Nous y verrions volontiers l'exemplaire le plus récent de toute
la série, postérieur en tout cas à 350 et proche de certaines poignées de cistes prénestines,
qu'on attribue en général à la seconde moitié du IVe s.
86
Il est intéressant, en effet, de comparer l'évolution de nos anses à lutteurs avec celle des
poignées des cistes prénestines qui, au cours du IVe s., présentent de plus en plus un
schéma proche des poignées de podanipteres, mettant aux prises deux lutteurs aux bras
entrecroisés. Un exemplaire ancien (probablement première moitié du IVe s.) est fixé sur
le couvercle d'une ciste à corps ajouré73. D'autres, qui correspondent à des cistes à décor
gravé, datent au plus tôt de 350, ou de la seconde moitié du siècle, et certains sont assez
proches par le style des personnages des anses de Verna (poignées avec lutteurs
70
masculins nus74). On peut d'ailleurs se demander si la composition des groupes de lutteurs
de nos bassins a influencé la mise au point du schéma récurrent sur les poignées de ciste.
Il a été en tout cas déjà souligné à quel point la production plastique des ateliers bronziers
prénestins était redevable d'influences provenant d'Etrurie septentrionale et padane75.
36-Anse de bassin à lutteurs : Sainte-Gemmes (Maine-et-Loire)
87
Pour résumer ces considérations sur la situation chronologique des bassins aux lutteurs,
on peut souligner que ce type de récipient semble occuper une place particulière au sein
de la production de vaisselle en bronze étrusque, à la fois par son caractère relativement
exceptionnel et par la longévité du modèle : héritière d'une tradition venue de la
production grecque, par l'intermédiaire de l'artisanat campanien, sa fabrication paraît
connaître un nouvel essor à la fin du Ve s. et pendant une partie du IVe s., sans que l'on
puisse reconstituer le cheminement qui a pu relier, au cours du Ve s., le bassin de Boston
au reste des exemplaires, même si la filiation ainsi mise en évidence entre ateliers
campaniens et ateliers d'Etrurie interne, septentrionale et padane, ne doit pas surprendre
et connaît au cours du Ve s. d'autres illustrations.
LE BASSIN DE VERNA DANS LE CONTEXTE DES IMPORTATIONS
88
Une autre particularité de ce groupe est la proportion importante d'exemplaires
découverts dans des contextes nord-alpins (fig. 31), d'autant plus que la date de
fabrication que nous avons assignée à plusieurs d'entre eux (jusqu'à la seconde moitié du
IVe s.), en fait une catégorie exceptionnelle parmi les importations de vaisselle de bronze
étrusque en milieu celtique. On constate, en effet, à partir de la fin du Ve s., un net
ralentissement du flux, qui était caractérisé, en particulier, depuis plusieurs décennies,
par l'arrivée de Schnabelkannen, de stamnoi et de plats avec ou sans anses.
89
On rencontre encore, dans les dernières années du Ve s. et au début du IVe s., quelques
pièces intéressantes pour leur rareté, parmi lesquelles on peut placer le bassin de
Borsdorf et peut-être celui dont une seule palmette a été récemment retrouvée à Barzan,
Le Fâ, en Charente-Maritime (n° 10 de notre liste)76 (fig. 37), sur un site qui a livré de
façon diffuse du matériel de La Tène Ancienne. La datation stylistique du bronze de
Borsdorf peut fort bien correspondre à celle de son contexte de découverte,
malheureusement inconnu : les récentes et spectaculaires découvertes du tumulus du
Glauberg77 rendent plausible la présence dans ce secteur, à proximité du site de hauteur
71
fortifié, d'autres tombes fastueuses datables au tournant de La Tène A et de La Tène B,
dont l'une aurait pu contenir le bassin étrusque.
90
Peu d'autres récipients ont été découverts dans des contextes postérieurs à 400 avant J.-C.
Un kyathos de bronze provient du tumulus 9 de la nécropole de Bescheid “Bei den
Hübeln”, près de Trèves. Chronologiquement, la tombe se situe à la transition des phases
Hunsrück-Eifel-Kultur II A 2/IIA 3, c'est-à-dire en chronologie absolue, vers 370. Mais le
kyathos, qui appartient à une série bien attestée en Etrurie padane (Bologne, Sasso
Marconi, Spina) dans la seconde moitié du Ve s.78 est antérieur d'environ un demi-siècle à
la date de la déposition. On doit supposer une conservation de l'objet pendant environ
deux générations, et sa déposition tardive montre que de tels objets conservaient encore
tout leur prestige au début du IVe s. objets conservaient encore tout leur prestige au
début du IVe s. C'est pour l'instant le seul récipient de ce type découvert en contexte
assuré au nord des Alpes. Un autre de même forme (mais dépourvu de tout décor, alors
que la plupart des kyathoi du “type Bologne” portent une ou plusieurs bandes d'un décor
de tresse gravé) est conservé au Musée Denon de Chalon-sur-Saône : il proviendrait de
Pourlans (Saône-et-Loire) sur la rive droite du Doubs (Guillaumet, Szabó 1985 : 71-72, fig.
1). L. Husty date ce vase, de manière globale, dans la deuxième moitié du Ve s., mais on ne
peut préciser davantage et le contexte de la découverte est inconnu.
91
En revanche, l'oenochoè à bec de Saint-Etienne-de-Chigny (Indre-et-Loire) ne peut figurer
dans cette liste, comme on l'a parfois suggéré79 Même si la forme du vase (“forme VI” de
Beazley) est encore connue dans la production étrusque jusqu'au IIIe s., elle apparaît dès
500, et le personnage en course agenouillée qui orne la cruche de Touraine incite à placer
ce vase dans la première moitié du Ve s.80 La forme est effectivement exceptionnelle en
milieu celtique, mais cela ne suffit pas à indiquer une importation récente.
92
En dehors des bassins aux lutteurs, et dans l'état actuel de nos connaissances, les
quelques récipients en bronze méditerranéens parvenus au nord des Alpes aux IVe s. et
IIIe s. sont d'origine grecque et non pas étrusque. Le plus fameux d'entre eux est la situle
de Waldalgesheim qui date du troisième quart du IVe s. Ce vase a été longtemps attribué à
un atelier de Grande-Grèce, voire de Campanie, et cette attribution figure encore dans la
récente publication de la tombe de Waldalgesheim81 Pourtant, depuis plusieurs années, C.
Rolley et B. Shefton ont réexaminé parallèlement la situle et conclu que ce vase, plutôt
que d'Italie, est originaire de Grèce propre (origine “égéenne” pour B. Shefton82 ou de
Macédoine selon C. Rolley83). En revanche, ces deux auteurs ne s'accordent pas en ce qui
concerne une autre situle de la même catégorie trouvée elle aussi en pays nordique : celle
de Keldby, dans l'île de Møn, au Danemark (Copenhague, Musée national). B. Shefton
(1994 : 592-593) l'intègre à sa liste des produits du “Waldalgesheim Group”, tandis que C.
Rolley, qui la rapproche de deux situles de Florence, semble la considérer comme un
produit italique.
93
C'est sans doute encore à la Grèce proprement dite qu'il faut attribuer une oenochoé à
embouchure tréflée, dépourvue de son anse, qui faisait partie de la masse de bronzes
pillés par les Alamans au IIIe s. de notre ère, dans des sanctuaires ou des villas romains de
Rhénanie et retrouvés dans le Rhin à Neupotz84. Le type, dont la diffusion est large, de
l'Italie à la Thrace, a été fabriqué vers la fin du IVe s.85 Le contexte originel de l'objet est
bien sûr inconnu ; on a supposé qu'il pouvait se trouver encore à l'époque romaine
conservé dans un sanctuaire, jusqu'au pillage de celui-ci par les Alamans86.
72
37-Anse de bassin à lutteurs Barzan (Charente-Maritime)
94
Plusieurs autres vases, dragués dans la Saône aux environs de Chalon, ont été considérés
comme des objets grecs du IVe s., mais ils posent, pour certains, des problèmes
d'attribution ou de chronologie. Une oenochoè à embouchure tréflée (Guillaumet, Szabó
1985 :71-73, fig. 2) se rattache pour la forme aux types II c-d de T. Weber, mais
l'association sur ce vase de plusieurs motifs décoratifs (torsades, languettes) pourrait
indiquer qu'il s'agit, en fait, d'un vase d'inspiration archaïsante, mais plus récent
(vaisselle campanienne tardo-hellénistique ou romaine).
95
De même, une grande anse surhaussée, trouvée dans les dragages de la Saône entre
Chalon et Tournus, faisait, selon les témoignages recueillis, partie d'une paire appliquée
sur un grand vase en tôle de bronze qui n'a pas été conservé (Guillaumet, Szabó 1985 :
74-76, fig. 4-6). Cette anse est décorée à sa base de la partie antérieure d'une léonté (mufle
et pattes de lion), encadrée de volutes et surmontant une palmette au large pétale central
évidé ; à la partie supérieure, entre deux bras assez courts, terminés par une demicouronne d'oves, un reptile enroulé porte un motif d'écaillés gravées. J.-P. Guillaumet et
M. Szabó, à l'issue d'un certain nombre de rapprochements, concluent à la fabrication
dans la deuxième moitié du IVe s. par un atelier grec, peut-être d'Italie du Sud. En fait,
l'objet qui constitue, par l'association de ses différents motifs décoratifs, un unicum, est
difficile à classer. Malgré l'aspect encore classique du décor inférieur, d'autres
particularités de cette anse s'accorderaient bien avec une datation plus récente (en
particulier le noeud reptilien et l'excroissance arrondie au sommet du coude de l'anse qui
apparaît fréquemment, sous la même forme schématique, sur différents types d'anses
tardo-républicaines)87.
96
En dehors des récipients métalliques, on mentionne l'éventuelle découverte en Gaule d'au
moins deux représentants de la céramique italiote, dans des contextes toutefois mal
définis (Morel 1990 : 259 et 272). Un skyphos campanien (“Cassandra-Parrish-Workshop”,
datable vers 375) proviendrait de Quincerot dans l'Yonne. Un cratère en calice à figures
rouges, avec des personnages, aurait été trouvé, à l'occasion de prospections minières
sous le Second Empire, dans la région de Faulx (Meurthe-et-Moselle), au nord-est de
Nancy88.
97
Les mouvements celtiques de la fin du Ve s. et du IVe s. et l'installation des Gaulois en
Italie ont donc modifié, comme on pouvait s'y attendre, en même temps que l'ensemble
des relations transalpines, les courants d'importation, qui se réduisent très sensiblement
au IVe s., surtout avec l'Italie centrale, tandis que les quelques objets méditerranéens sont
en majorité d'origine grecque. Sans doute même n'est-il plus très approprié de parler de
“courant d'importation” : les différents objets sont plus vraisemblablement parvenus au
73
nord des Alpes de façon aléatoire et dispersée, à la faveur de conditions historiques
nouvelles, y compris les plus récents des bassins aux lutteurs, même si ce modèle est
attesté plusieurs fois hors d'Italie.
98
On a, à propos des objets grecs, évoqué la possibilité d'une arrivée “dans les bagages” de
mercenaires (Morel 1990 : 281). Les rares objets originaires d'Italie ne seraient pas non
plus liés à un circuit d'échanges de type “commercial”, mais plutôt à la circulation
d'individus entre le nord des Alpes et l'Italie celtique89. Malgré une situation
géographique favorable qui lui assure une prospérité certaine pendant toute la
protohistoire, on remarque d'ailleurs que la région de Verna n'a jamais été concernée
auparavant par la diffusion de la vaisselle en bronze (alors que pour les régions de France
occidentale qui ont fourni d'autres exemplaires de nos bassins, les courants d'importation
d'objets en bronze originaires d'Italie semblent mieux attestés depuis le début de l'âge du
Fer). Seule une coupe cannelée étrusque du VIIe s. av. J.-C., conservée à Lyon et peut-être
d'origine locale, pourrait se rattacher à ce secteur, antérieurement à l'arrivée du bassin.
Les importations de céramiques méditerranéennes, notamment attiques, intéressant la
région lyonnaise, doivent participer d'un autre courant, qui utilise la voie rhodanienne
(Perrin, Bellon 1992).
99
Peut-on, en conséquence, considérer le bassin de Verna comme un objet de prestige
rapporté par un lointain Allobroge revenant d'Italie ? Les élites celtiques d'Italie
connaissaient ce type d'objets, comme le prouve le bassin de Filottrano.
100
Pour une période à peine plus récente (fin du IVe s. ou début du IIIe s.), les premières
céramiques campaniennes trouvées au nord des Alpes ont été interprétées comme le
signe possible de mouvements de personnes entre l'Italie et le Bassin Parisien ou la Suisse
90 et même plus précisément du retour “au pays” de guerriers ayant opéré en Italie. Des
fragments de céramiques à vernis noir anciennes sont signalés aussi dans la région
lyonnaise Les mercenaires connus sous le nom de Gésates, recrutés par91. les Insubres et
les Boïens contre Rome au IIIe s., étaient originaires, selon Polybe (2, 22), des Alpes et de
la vallée du Rhône. Selon Strabon (5,1,6), ces Gésates interviennent plus tôt dans les
mouvements transalpins, puisqu'ils auraient accompagné les Sénons, lors de l'attaque de
Rome au début du IVe s. Ces mouvements contribuent-ils à expliquer la présence dans la
région d'objets d'origine italique aux IVe-IIIe s. ?
101
Pour le bassin de Verna, une autre donnée vient compliquer l'interprétation : le décalage
entre la date de fabrication du bassin et celle de son dépôt dans la sépulture. Cela pose
d'ailleurs la question du moment où l'objet est arrivé d'Italie. Compte tenu des réflexions
précédentes, il est plus probable que cette date d'arrivée est de peu postérieure à celle de
la fabrication. Le récipient, rapporté par un “ancêtre”, aurait alors été conservé plusieurs
générations avant sa déposition funéraire. Le cas n'est pas isolé, comme nous le verrons
plus loin.
102
Mais on ne peut exclure totalement une arrivée plus récente. Certains objets d'origine
étrusque ou italique semblent avoir fait l'objet d'une circulation tardive en Gaule, comme
objets de "collection" ou d'“antiquariat”. L'hypothèse a été avancée en particulier pour
expliquer la présence d'un nombre non négligeable de petits bronzes votifs italiques sur
des sites connus surtout à l'époque gallo-romaine (Adam 1992 : 22). Un miroir étrusque du
IIIe s. av. J.-C. faisait partie du mobilier d'une sépulture parisienne du IIe s. de notre ère 92
et deux fibules d'or étrusques du VIe s av. J.-C. ont été retrouvées à Saint-Aignan-deGranlieu, près de Nantes, au sein d'un trésor monétaire du Ier s. de notre ère93.
74
LE BASSIN DANS LE CONTEXTE DE LA SÉPULTURE
103
Si le bassin de Verna est plutôt, comme nous le supposons, un objet de prestige longtemps
conservé en milieu celtique avant son dépôt dans la sépulture aristocratique, son exemple
n'est pas totalement isolé, même si dans ce cas le décalage chronologique est
exceptionnellement important. Les écarts, en effet, dans la plupart des cas, n'excèdent
guère la durée d'une ou deux générations, par exemple dans la tombe princière de Vix, où
le cratère doit être de 20 à 30 ans plus ancien que les coupes attiques et le matériel
indigène. Le bassin étrusque à ombilic de la même tombe est lui aussi antérieur de
quelques décennies à la date de la déposition. Pour le même secteur du Mont Lassois, on
constate un écart un peu plus important dans le tumulus de La Garenne à Sainte-Colombe,
où le trépied étrusque, fabriqué dans la première moitié du Vie s., est associé à des objets
de parure locaux caractéristiques du Hallstatt D394.
104
On peut ainsi multiplier les exemples : l'hydrie de Grächwil, datée vers 600, est associée à
un char de la fin du VIe s ; le trépied étrusque de Dürkheim, dans le Palatinat, est
antérieur d'une ou deux générations à la déposition funéraire qui le contenait. Dans la
tombe princière de Grafenbuhl, près de Ludwigsburg, dans le Wurtemberg, les objets
importés, d'origine diverse, couvrent une période qui va de la fin du VIIe s. (pour le
manche de miroir en ivoire) à la seconde moitié du VIe s., pour la klinè grecque, tandis
que l'enfouissement définitif est daté, là encore par les objets de parure indigènes, au
début du Ha D3 (vers 500 av. J.-C.) 95 On a constaté que ces objets plus anciens sont, en
général, des pièces exceptionnelles et d'origine lointaine et on a proposé de voir dans le
phénomène de96 thésaurisation de ces biens de prestige (keimèlia) un trait caractéristique
de la mentalité aristocratique qui affirme, par la consécration de précieux objets “de
famille”, la continuité de la lignée97. Certains cas d'antériorité d'une pièce du mobilier par
rapport au reste du contexte recouvrent également un remaniement de sépulture (par
exemple dans la tombe de Bouranton, dans l'Aube, où le chaudron de bronze contenait
une sépulture à incinération antérieure à la déposition principale). Cette pratique n'est
peut-être pas étrangère, non plus, à la volonté de mettre en évidence un lignage familial.
105
Tous les exemples précédemment cités se réfèrent à l'époque hallstattienne et à La Tène
Ancienne. La situation que nous rencontrons à Verna paraît beaucoup plus exceptionnelle
pour la fin de La Tène. En dehors de deux sépultures Scandinaves, datées vers 100 av. J.-C.
et renfermant chacune un récipient en bronze d'origine italique et nettement plus ancien
98, aucun autre cas en milieu proprement celtique ne nous est connu pour l'instant.
106
Du fait de sa propre chronologie et de la datation du contexte archéologique dont il
provient, le bassin aux lutteurs de Verna constitue donc à bien des égards une rareté. On
peut se demander, pour terminer, si les Gaulois qui l'ont déposé dans la sépulture l'ont
considéré du seul point de vue de son statut de keimèlion, bien de prestige que sa haute
antiquité rendait plus précieux encore, ou s'ils l'ont intégré au service funéraire, lui
restituant en quelque sorte sa fonction originelle de récipient à ablutions, en lieu et place
d'un bain de pieds plus' “moderne” (comme les grands bassins de type Eggers 94) et en
association avec d'autres récipients présents dans la sépulture, comme la cruche de type
Kelheim et les patelles à manche de “type Aylesford”.
75
CONCLUSION. M. Schönfelder
107
La vaisselle en bronze de Verna représente le plus grand ensemble connu pour une tombe
de La Tène finale en France. Si l'on se réfère à la documentation de 1818, la majorité de la
vaisselle appartient à la tombe à char : la grande situle, la cruche, le couvercle (avec une
autre cruche ?), une ou deux patelles à manche. La petite situle qui est entière et une anse
étrusque sont figurées également sur une planche d'Artaud. De même que le bassin
rectangulaire, le bassin à bec verseur et le bassin étrusque, il est fort probable qu'ils
fassent partie de la sépulture. Ils ont été fondus et détruits rituellement de la même
manière que les autres vases. Ces récipients étant de formes rares, ils appartiennent
certainement à un grand ensemble, plutôt que d'être les uniques récipients de tombes
secondaires. Quelques objets ne sont pas identifiés dans la documentation ancienne,
comme le fragment de la deuxième petite situle ou le gobelet de type Idria, mais l'état de
conservation en général laisse penser qu'ils font également partie de l'ensemble.
108
L'attribution d'une fonction à un type de vase comporte toujours le problème
fondamental d'une utilisation différente entre le lieu de production et celui de
l'utilisation finale. Si les services de vaisselle ont été créés au départ pour des usagers
(italiens) d'un certain niveau social, on ne connaît pour les Celtes que leur utilisation dans
les tombes. De plus, leur présence dans ces tombes dépend des courants d'importation : le
dépôt funéraire est l'ultime destination régie par d'autres règles que celles qui
présidaient aux usages de ces récipients. Les rites funéraires locaux sont dominants pour
le choix des vases comme nous l'avons déjà évoqué. Reste enfin le problème de la
dénomination moderne des vaisselles antiques, qui comporte déjà une fonction implicite.
109
L'étude des dimensions de différents récipients de Verna (tab. 2, 5 et 6) montre que les
vases destinés à la tombe sont tous plus grands que la plupart de ceux des autres
contextes connus. Ces choix sont peut-être à mettre en relation avec une position sociale
très élevée du défunt. Cette observation permet de porter un regard différent sur ce qui
peut caractériser un statut élitiste, par rapport à la conception traditionnelle basée
uniquement sur le nombre des objets.
110
La majorité des vases de Verna appartiennent à des types républicains connus. La
fonction de plusieurs types demeure cependant incertaine (tab. 8). De plus, il est
étonnant que la passoire et le simpulum soient absents ; il est possible qu'on ait renoncé à
ces deux instruments de la cérémonie du vin du rituel funéraire comme pour les régions
du Nord de la France. Par contre en Provence, les simpula sont les ustensiles les plus
fréquemment utilisés dans le rite funéraire (Schönfelder 2000a : 365 fig. 234 ; Schönfelder
sous presse). En Allemagne, dans la région autour de Francfort et Mayence, ce n'est pas
un hasard si on trouve des passoires99 dans plusieurs tombes ; la présence des vases en
bronze y est le reflet de rituels funéraires locaux.
111
L'ensemble de Verna est un des plus grands de Gaule et il appartient à un complexe
funéraire également très riche. Cependant, il ne compte pas de vases en métaux précieux
ou en verre, comme dans d'autres tombes du Tessin100, ainsi que dans quelques dépôts et
épaves, comme par exemple le simpulum et les passoires en argent de Mengibar (Prov.
Jaén, E) (Raddatz 1969 :92-93 ; pl. 24,2-3.6) et les puisoirs des trésors de Arcisate (Prov.
Varese, I), de Tivoli (Prov. Roma, I) ou de l'épave de Cap Taillat (dép. Var) 101. Ceci montre
qu'on a aussi fabriqué les types. les plus courants en argent qui ne sont, en général, pas
déposés dans les tombes. Des vases en argent de tradition hellénistique, comme des
76
kantharoi, kyathoi et des bols à pied ne sont pas connus dans les tombes et les dépôts
laténiens. L'exception des trois vases de la Saône à Thorey (Saône-et-Loire) peut
s'expliquer par les circonstances particulières d'un accident sur la Saône (Baratte 1989 ;
Bonnamour 1989). Dans la vie quotidienne, les indicateurs de prestige chez les
“aristocrates” celtes riches étaient plutôt - comme l'affirment les sources antiques - ces
vases en métaux précieux. Malgré ces restrictions, on a besoin d'utiliser la vaisselle en
bronze dans les tombes comme indices de hiérarchie sociale. Il faut aussi remettre ces
objets dans le contexte des rites funéraires locaux. On suppose donc qu'il s'agit dans le cas
de Verna de la tombe d'un défunt situé au sommet de la hiérarchie sociale, le rituel
d'ablution et le rituel du vin étant présents. Enfin, les vases sont plus grands que les
autres, et il existe des formes rares et anciennes.
Tableau 8 -Propositions de fonctions pour la vaisselle en bronze républicaine
LES PANOPLIES GUERRIÈRES. M. Schönfelder avec
une contribution de B. Herbold
112
D'après le rapport de fouilles de 1818, la fosse de la tombe centrale contenait deux épées
et un casque. Puis dans un commentaire ajouté dans une copie du manuscrit originel (cf.
annexe 1), ce sont trois épées pliées qui sont signalées, deux avec leurs fourreaux en fer,
une autre avec un fourreau en bronze. L'attribution à cette sépulture de trois umbos et de
six pointes de lances supplémentaires qui sont conservés, dans la collection de Verna
n'est pas certaine, mais possible, le rapport de 1818 mentionnant “plusieurs armes” alors
qu'un umbo et trois lances figurent sur les planches anciennes (fig. 38).
113
Le casque de la tombe, décrit comme “un casque de cuivre sans ornement”, n'est pas
documenté. Il était dessiné sur une planche (cf. annexe 1 : Pl. II. P), qui reste également
introuvable. Il faut souligner que ce casque n'a pas été confondu avec une pièce de
vaisselle en bronze, celle-ci ayant été reconnue par les fouilleurs. La description trop
brève ne révèle pas d'indices sur la forme et le type de ce casque, qui permettraient de
savoir si on a affaire à un casque de tradition romaine102 ou à un casque celtique en
77
bronze103. Quoi qu'il en soit, la présence d'un casque valorise la tombe de Verna, par
comparaison avec d'autres tombes de guerriers.
LES ÉPÉES
114
A ce jour, les fragments de cinq épées avec leurs fourreaux sont attribués à Vema. Tout
d'abord, le rapport de 1818 mentionne et figure deux épées (n° 1 et 2) qui font partie de la
sépulture (cf. annexe 1) (fig. 4, objets AA, BB). Une autre épée, présente sur la planche
(fig. 4, objet KK) est une comparaison, qui provient du cimetière de Servanes à Mouriès
(dép. Bouches-du-Rhône)104 ; cette planche est probablement l'une des premières, dans
l'histoire de l'archéologie, qui propose une figure de comparaison. Puis dans le
commentaire, trois épées sont mentionnées : “les trois sabres que cette fouille a produits [sic],
étaient tous repliés en trois parties, et aux fragments de leurs fourreaux on a pu reconnaître que
deux de ces fourreaux étaient enfer, et l'autre en cuivre”. Cette phrase mentionne donc une
épée à fourreau en bronze, sans renvoi à une planche, et que l'on trouve uniquement dans
ce texte. S'il existe bien une épée avec un fourreau en fer et en bronze (n° 3), ainsi que des
petits fragments d'un autre fourreau en bronze, l'attribution des épées au tumulus de
Verna n'est pas absolument claire. La grande épée pliée (fig. 5, objet I) qui peut
correspondre à l'épée au fourreau en bronze et fer (n° 3) provient probablement de cette
fouille de Verna, mais peut-être pas de la tombe centrale. Quant à l'autre épée de cette
planche (fig. 5, objet VIII) qui n'a aucun lien direct avec le texte et les matériaux
indiqués, sa provenance reste douteuse. Dans la collection de Verna, on trouve également
une quatrième lame d'épée (n° 4) et un petit fragment appartenant à une autre épée (n°
5). Ce dernier élément n'a peut-être pas été identifié à l'époque.
38-Une partie de la lie guerrière de Verna
115
La première épée, dans son fourreau en fer, pliée deux fois (fig. 39) a pu être identifiée sur
une planche ancienne (fig. 4, objet AA). Le rapport indique “l'une fixée dans son fourreau
est repliée en trois parties”. Son fourreau est aujourd'hui lacunaire : la bouterolle dessinée
sur la planche ancienne a disparu, et il ne subsiste qu'un fragment caractéristique de la
gouttière et la pièce de suspension. L'épée et son fourreau conservent les traces du feu du
bûcher. Quelques éclats sur la partie inférieure de la lame témoignent d'une tentative
récente de la redresser. D'après la terminologie actuelle, le fourreau peut être identifié
comme un fourreau en fer de type Ludwigshafen.
116
L'épée (long, totale 89 cm) a une lame plate (larg. 6 cm) sans nervure, avec une pointe
triangulaire d'environ 13 cm formant un angle à 20°. L'extrémité de la soie (long. 11,3 cm)
78
à section rectangulaire fine est courbée et forme un petit anneau. Le passage entre la soie
et la lame est rectangulaire.
117
Les fourreaux de type Ludwigshafen appartiennent aux armes de La Tène105 les plus
soumises à discussion.
39-Épée à fourreau de type Ludwigshafen (fer)
Tableau 9 -Caractéristiques des fourreaux d'épées de type Ludwigshafen
79
40-Répartition des fourreaux d'épée du groupe Ludwigshafen. Bronze : 1Eich. - 2 Göppingen. - 3
Heuchelheim. - 4 Ludwigshafen. 5 Manching. - 6 Neuwied/Wollendorf tombe 2.- 7 OberurselOberstedten/Heidetränke. - 8 Plaidt. - 9 Regensburg. - 10 Veringenstadt. - 11 Wederath tombe 296. 12 Chalon-sur-Saône. - 13 Lux. - 14 Montmartin. - 15 Pouilly. - 16 Conthey. - 17 Giubiasco tombe 96. 18 Port (3 exemplaires). - 19 Ornavasso/San Bernardo. - 20 Stradonice - Fer : 21 - Hahnheim. - 22
Mainzweiler. - 23 Wederath tombe 1192. - 24 Alizay. - 25 Beaucaire/Les Colombes, tombe 5. - 26
Nîmes/Camplanier. tombe 1.-27 Verna. - 28 Vienne. - (D'après Wieland 1996) - 29 Pommeroel - 30 Lyon
(Saint-Vincent)
118
Les recherches de U. Schaaff montrent qu'en plus des exemplaires les plus fréquents en
bronze, il existe des fourreaux en fer présentant les mêmes détails typologiques. U.
Schaaff remarque une distribution dominante de ces exemplaires (Schaaff 1985 : 623 ;
Schaaff 1986 : 295) dans les régions occidentales (fig. 40).
119
Les fourreaux de type Ludwigshafen présentent de nombreuses caractéristiques qui
permettent de définir différents critères typologiques. Ainsi, les pièces de suspension de
schéma La Tène moyenne sur des fourreaux de Chalon-sur-Saône (dép. Saône-et-Loire) et
Port (canton de Bern, CH) présentent une connexion typologique avec les fourreaux
d'épées du groupe de La Tène moyenne106. Un exemplaire trouvé dans le Danube à
Regensburg (Stadt Regensburg, D) avec une entrée en profil en cloche et un pontet peutêtre de schéma La Tène moyenne permet aussi ce rapprochement. Par contre, la pièce de
renfort de cet exemplaire est typique de La Tène finale107. Autre exemple, le fourreau de
la tombe 131 de Mirandola (Prov. Verona, I) (Salzani 1996, pl. 60, 18), comporte une
bouterolle qui ressemble à celle de Ludwigshafen, dont l'extrémité haute est décorée avec
une paire de têtes d'oiseaux, comme les bouterolles de schéma La Tène moyenne ;
toutefois sa partie supérieure se rapproche davantage du faciès de La Tène moyenne, ce
qui ne permet donc pas de l'attribuer sans réserves au type de Ludwigshafen.
120
La variété des matériaux utilisés pour les pièces de suspension rectangulaires des
fourreaux classiques de type Ludwigshafen, laisse supposer des ateliers différents 108.
L'agrafe à double-D sur l'autre face du fourreau pourrait permettre de le caractériser109,
80
mais elle se rencontre aussi sur les fourreaux qui sont habituellement attribués au type
Ormes110. Les détails de la bouterolle autorisent encore d'autres classifications.
41 – Lame d'épée (fer), n° 2
121
La diversité typologique des épées de La Tène finale est très vaste. Pour une discussion
approfondie, il n'est guère possible de travailler avec l'ancien classement des différents
types qui ne se réfère qu'à un seul fourreau pour caractériser chaque type. La totalité des
critères de classification des fourreaux ne peut en effet être réunie sur un seul exemplaire
(tab. 9). Seuls certains éléments, tels que la bouterolle, la pièce de suspension ou encore
l'entrée du fourreau, permettent de définir des combinaisons de critères suffisamment
cohérentes pour déterminer un “type”. Pour les fourreaux de La Tène, il semble
préférable de distinguer un “groupe Ludwigshafen” d'autres groupes de fourreaux.
L'utilisation jusqu'à maintenant de la terminologie de “fourreaux de schéma La Tène
ancienne, moyenne et finale” n'est pas un hasard. Elle exprime la difficulté à établir une
typologie précise. Les analyses des fourreaux du sanctuaire de Gournay-sur-Aronde (dép.
Oise) par Th. Lejars (Lejars 1994 :17-38) suivent aussi cette idée pour La Tène Β et C.
122
Une deuxième épée a été illustrée (fig. 4, objet BB) et décrite comme non pliée dès 1818.
Elle correspond à une lame (n° 2), qui a été dessinée en 1986 (fig. 41), mais qui reste
aujourd'hui introuvable. La longueur totale de cet objet est de 101,5 cm, sa largeur de 5,8
à 5,3 cm. La lame à nervure centrale munie d'une pointe arrondie est formée par les
quatre derniers centimètres et passe par une courbure à la soie à section rhombique. La
soie se termine par un petit bouton.
123
Pour une détermination typologique et chronologique de cette épée n° 2, seules les
mesures peuvent être utilisées. Si l'on se réfère aux études de F. Millier concernant les
dimensions des épées des grands ensembles laténiens, la lame de Verna correspond très
bien aux lames de l'ensemble fluvial de Port (Kt. Bern, CH), daté de La Tène D1 111.
81
124
Une autre épée (n° 3) est pliée dans son fourreau en bronze et en fer de schéma La Tène
moyenne évolué (fig. 42). Elle correspond à un dessin d'une planche ancienne (fig. 5,
objet I), mais elle n'est pas mentionnée dans le texte. Le côté frontal en bronze a été
éclaté plusieurs fois par le pliage, alors qu'il y a des traces de feu sur la bouterolle (long,
total 102 cm ; larg. fourreau 4,3-4,7 cm).
125
Le fourreau a une entrée en forme de cloche ; sa face postérieure porte un pontet
asymétrique (long. 18 cm). La bouterolle à gouttières parallèles connaît un épaulement au
niveau d'une paire de pattes de fixation et se termine en triangle. Son extrémité est un
peu épaissie. Sur le côté frontal du fourreau, il existe une petite marque effectuée au
repoussé qui correspond au sommet de la bouterolle. Cette petite marque est
probablement un repère de montage qui permet de “clipser” la bouterolle au fourreau.
Cette méthode est courante pour tous les fourreaux, notamment à partir de La Tène C2112.
42 – Epée avec son fourreau (fer et bronze), n° 3
82
43 a – Lame d'épée n° 4 ; b – Fragments de son fourreau (fer)
Tableau 10 -Choix de grandes pointes de lances en forme de feuille de laurier dans des tombes de La
Tène C et D en France et en Allemagne. Les fers de lances en forme de feuille de saule, les lances à
lames ondulées et les autres formes de pointes de lance ne sont pas inclus.
126
La lame, dans le fourreau, à nervure centrale et à deux cannelures droites, est divisée en
cinq parties, les deux tranchants plus épais n'ayant pas été rajoutés par le forgeron 113. Le
passage entre la lame et la soie à section rectangulaire se fait par un épaulement.
127
Il existe encore une quatrième épée (n° 4) avec une lame plus mince et
exceptionnellement plus effilée que les autres (long. 90 cm, larg. 3,9-3,5 cm). Elle est pliée
83
au milieu, formant un angle d'environ 60° (fig. 43 a). Sa section est ovale et ses
tranchants sont parallèles avec une pointe courte. La lame se raccorde par un angle droit
à la soie à section rectangulaire, avec un rivet terminal.
128
Il existe également des fragments de fourreau en tôle de fer dont la largeur (larg. 3,9 cm)
correspond à celle de cette lame (fig. 43 b).
129
Une autre épée (n° 5) est représentée par un unique petit fragment de sa lame (long. 10,2
cm, larg. 4,6 cm), dont les bords indiquent qu'elle était aussi pliée (fig. 44). Peut-être
correspond-elle aux restes d'un fourreau en bronze plié (larg. 4,7/5,3 cm). Toutefois,
d'après son état de conservation, il est probable que ces fragments de fourreau
appartiennent plus à cette épée qu'à l'épée entière non pliée (n° 2).
LES POINTES ET LE TALON DE LANCE
130
Le matériel comprend aussi six pointes de lances et un petit talon de lance (fig. 38, 45,
46) en forme de petite douille (long. 4,1 cm, dia interne de la douille 1,5 cm). Cinq de ces
flammes de lances sont en forme de feuille de laurier, un type que l'on distingue de celles
à flamme symétrique et en forme de feuille de saule. Elles portent toutes les traces du
bûcher et, sont très bien conservées. Trois de ces six fers de lances sont figurés sur les
anciennes planches (fig. 4, objet DD ; fig. 5, objets IV et VII) qui représentent les trois
types présents à Verna ; ils sont probablement évoqués par le term “plusieurs armes” de la
documentation déjà mentionnée.
45-Talon de lance (fer)
131
Une pointe de lance exceptionnellement grande (n° 1), d'une longueur de 48,5 cm,
comporte une flamme en forme de feuille de laurier à nervure médiane (fig. 46a). La
largeur des ailerons n'est pas déterminable avec précision à cause de la corrosion. Sa
douille de 7,2 cm de longueur et de 1,9 cm de diamètre interne est très petite comparée à
la grande flamme puisqu'elle possède la même taille que les douilles des lances plus
petites (cf. infra).
132
Sa forme et sa taille sont typiques des lances qui se trouvent, pour la plupart, dans les
tombes de La Tène C2 et D1 (tab. 10) (Schumacher 1999 : 35-37). Les rapports entre
longueur et largeur de la flamme, et longueur de la flamme et de la douille peuvent être
84
retenus comme critères typométriques. Les minima et maxima de ces données relatives
permettent de leur appliquer les termes “flamme mince” ou “large” et “douille courte” ou
“longue”.
133
Les lances avec des pointes de cette taille sont limitées dans leur utilisation réelle par la
taille de leur douille. Lorsque les douilles sont trop petites pour laisser exercer une
pression sur la pointe, il faut plutôt envisager une fonction d'insignes. Par contre, elles ne
se rencontrent pas uniquement dans les tombes des élites militaires caractérisées par
d'autres équipements. Il est remarquable que les grandes et larges pointes de lances sont
moins nombreuses dans les tombes de La Tène D2 que dans celles des phases précédentes
114
. A cette époque, les épées sont souvent les seuls représentants d'une panoplie d'armes
dans les tombes et les lances de dimensions extraordinaires jouent un rôle moins
important dans les rites funéraires. Des tombes des membres de l'élite militaire, comme
celles de Goeblingen-Nospelt (Thill 1967 : 97-98, pl. 3, 11-14), sont tout de même équipées
avec des lances, même si, avec une longueur de 20 cm, elles sont moins impressionnantes.
44 – Fragment de l'épée, n° 5
85
46- Pointes de lances
134
Il y a plusieurs explications à ce phénomène : l'importance de la lance comme insigne de
puissance du guerrier dans le rituel funéraire et/ou dans la vie quotidienne a diminué.
Peut-être ce processus est-il aussi en relation avec la cavalerie, qui gagne de l'importance
à La Tène D2, et qui a besoin d'autres armes que d'une lance avec de grands ailerons.
135
Dans ce contexte, il faut peut-être associer cette grande lance avec le troisième mors de la
tombe, qui a pu appartenir à un équipement de cavalier. Dans une tombe exceptionnelle,
la présentation du statut de cavalier et de guerrier à pied, chacun avec ses insignes
funéraires, est possible.
136
Dans les régions celtiques de l'Est, les pointes de lances très longues reflètent des
traditions hallstattiennes115 et sont également assez nombreuses dans les tombes de La
Tène C116.
137
Les autres lances (n° 2-5), à flammes en forme de laurier et à nervure médiane, ont des
tailles plus raisonnables (b : long. 37,6 cm, larg. 3,9 cm ; c : long. 36,2 cm, larg. 4,1cm ; d :
long. 34,0 cm, larg. 3,9 cm ; e : long. 31,3 cm, larg. 4,1 cm) (fig. 46 b à e). Elles sont
décorées d'une ligne qui entoure la douille. La restauration a permis de découvrir sur les
ailerons de plusieurs exemplaires (n° 4, 5) des décors très fins constitués d'un filet de
petits rhombes (fig. 47). Les impressions peu profondes laissent penser à un travail à
l'acide plutôt qu'au poinçon : la surface était recouverte par la cire, puis le décor incisé
était traitée par l'acide. Ce type de décors est rare en Gaule, mais fréquent dans les
régions orientales de la culture laténienne117 ; leur répartition a généralement été liée aux
mouvements de populations “germaniques” par la recherche germano-centriste au début
du XXe s. (Kossinna 1905 ; Jahn 1913). Cependant la culture de La Tène utilise elle aussi
cette technique dont les rares exemples sont toujours le fait d'une conservation
extraordinaire118.
86
47 – Décor sur un aileron de la pointe d'une lance
48 – Fer de lance très effilé, n° 6
138
Quant à leur morphologie, les lances décorées de Verna sont clairement de production
celtique ; le seul décor dit “germanique” ne suffit donc pas à prouver une origine de l'Est
de l'Europe centrale comme c'est probablement le cas pour des pointes de lances décorées
87
de lignes en zigzag vertical, de forme plus effilée et à nervure forte, qui témoigneraient
de contacts à longue distance. Ainsi, les pièces trouvées à Port (canton de Bern, CH) ou à
Bludenz (Vorarlberg, A)119 correspondent en tous points aux exemplaires de Pologne 120.
Les objets de Verna, comme ceux de Walduelversheim (Kr. Mainz-Bingen, D) et de
Kelheim (Lkr. Kelheim. D) semblent plus être des produits locaux121.
139
La mise en évidence de ce type de décor sur les lances de Verna résulte de la conservation
par le feu, de leur sauvegarde dans une collection aux XIXe et XXe s. et enfin d'une
restauration moderne. Dès lors, il est possible d'envisager d'autres découvertes de tels
décors sur armes.
140
Enfin, un fer de lance (n° 6) diffère totalement des autres pointes de Verna (fig. 48), très
effilé, à forte nervure centrale (long. 24,9 cm, larg. 2,1 cm) et douille relativement longue
et forte (dia. 2,3 cm, long. 10 cm). Cet exemplaire avec sa douille puissante et sa flamme
en forme de baïonnette correspond plus que les autres lances à une arme de guerre. Ainsi,
S. Sievers a, pour les armes comparables d'Alésia, privilégié l'interprétation guerrière à
celle d'objets de prestige122.
LES UMBOS DE BOUCLIER
141
Dans le mobilier de Verna, on distingue trois umbos à ailettes rectangulaires qui ne
diffèrent que par quelques détails. Tous ont en commun des ailettes courtes et une coque
sphérique à rebords à cornière. Des critères discriminatoires fins et fréquents permettent
de proposer une typologie.
142
Les trois umbos et leurs clous ont été arrachés de leurs boucliers puis brûlés ; de plus,
suite à la fouille de 1818, on a tenté de déplier quelques-unes des ailettes.
143
Le premier umbo (n° 1) a des ailettes étroites et quasi rectangulaires (fïg. 49 a) avec deux
trous (horizontaux) qui contiennent des clous courts (tiges courbées et petites têtes
rondes). Ce type d'umbo, dénommé type de Nierstein d'après une tombe centrale de l'aire
de répartition (tab. 11), est daté de La Tène D1 si l'on se réfère aux ensembles clos. Il se
distingue des autres umbos de La Tène C, à ailettes plus larges et coques plus hautes 123.
144
Les clous intérieurs de cet umbo se distingue par des têtes creuses avec des bords en
bourrelet de 1,1 cm de diamètre, à l'origine recouverts d'émail dégradé par le feu du
bûcher. Des clous émaillés, plus grands, sont caractéristiques des umbos de La Tène C 124,
mais inhabituels pour La Tène D, les décors striés étant plus courants pour l'émail.
Toutefois la petite taille des clous correspond bien à ceux de ce type d'umbo.
145
Aucun manipule n'a été trouvé à Verna, bien que parfois des exemplaires à bande en fer à
bouts recourbés aient été conservés (tab. 11) comme par exemple dans les tombes 1178 et
1216 de Wederath (Kr. Bernkastel-Wittlich, D), dans la tombe I.12 de “La Noue Mauroy”
d'Acy-Romance (dép. Ardennes) ou l'un des sept exemplaires de la Viereckschanze de
Nordheim-Bruchhöhe (Kr. Heilbronn, D). Ces manipules sont caractéristiques de ce type
d'umbo. Dans la tombe I.101 d'Acy-Romance “La Croizette” un manipule de ce type et un
crochet de ceinture apparaissent comme les uniques traces de la panoplie de guerrier
(Lambot, Friboulet, Méniel 1994 : 30-33 fig. 21, 17, 19).
146
Quelques umbos à ailettes un peu plus courtes et avec un unique clou à tête un peu plus
grande de chaque côté de la coque sont relativement proches du type Nierstein125. Une
corrosion importante, une restauration insuffisante ou une forte utilisation de résines
88
artificielles peuvent cacher les trous des clous et une confusion des types est alors
possible126.
49 a – Umbo n° 1 ; umbo n° 2 (fer bronzé) ; umbo n° 3
Tableau 11 -Liste des umbos à ailettes de type Nierstein
89
Tableau 12 - Liste des umbos à ailettes de type Nîmes
147
Un autre umbo (n° 2) est à ailettes courtes trapézoïdales (fig. 49 b), avec trois trous pour
les clous dans les coins externes et au milieu des ailettes. La coque caractéristique des
formes tardives est sphérique avec des bords à cornière. Cette forme de La Tène D1 peut
être appelée type de Nîmes (tab. 12).
148
La surface de l'exemplaire de Verna est recouverte à l'intérieur et à l'extérieur d'une fine
couche de bronze, appliquée selon une technique bien connue ; une poudre de bronze est
brasée directement sur le fer à l'aide de cire, ce qui empêche une oxydation anticipée
(Ankner, Hummel 1985 : 196-206). Ce traitement des objets en fer n'est pas très fréquent (
cf. infra Β. Herbold). Il est connu par exemple pour trois “Hollow-piece rings” en fer de
Écury-le-Repos “Le Crayon” (dép. Marne) de La Tène B2127 Pour La Tène C, on connaît
deux mors bronzés d'un filet à canons articulés, un sur le site même de La Tène (canton
de Neuchâtel, CH), l'autre dans le dépôt de Lozna (Jud. Botosani, RO) 128. De plus, sur
l'oppidum de Manching (Lkr. Pfaffenhofen a. d. Ilm, D) a été identifié un fragment de lame
d'épée entièrement recouverte par du bronze129. Enfin, sur le fourreau de la tombe 1178
de Wederath, des feuilles de bronze ont été soudées à l'étain sur le fer. Avec cette
dernière technique, la surface n'est alors plus entièrement recouverte, seul un ornement
étant appliqué sur certaines parties du fourreau130.
149
Les umbos en bronze demeurent très rares en Europe pour cette époque, alors que durant
l'Empire romain les umbos ronds en bronze deviennent plus fréquents. Pour l'époque
celtique, il est douteux qu'un umbo en bronze corresponde à l'idéal d'un umbo fastueux,
plus prestigieux ou plus fonctionnel. L'utilisation de bronze à Verna pourrait l'avoir été
dans un but décoratif, mais aussi pratique : l'oxydation des objets en fer pose de réels
problèmes, alors qu'un traitement avec du bronze prévient une oxydation grave.
150
Pourquoi le choix de ce procédé pour l'umbo de Verna ? Grâce aux moyens de
restaurations modernes, il sera désormais possible de retrouver les traces de cette
technique ; en effet les traces de cuivre restent habituellement masquées par les produits
d'oxydation du fer.
151
Le troisième umbo (n° 3) quant à lui, conserve une seule ailette détériorée (fig. 49 c). Un
petit clou à tête triangulaire est placé au centre de l'ailette ; l'umbo ayant été démonté, le
clou a perdu sa forme recourbée d'origine. De plus, les angles et les bords de l'ailette étant
détériorés, il est impossible d'identifier un type précis ; toutefois la petite taille du clou
laisse penser à un groupement à trois, avec d'autres exemplaires dans les coins de
l'ailette.
152
La forme de la coque n'est pas aussi bombée que sur les autres exemplaires, elle a un
aspect plus cylindrique.
90
153
Avec les exemplaires de Verna, s'ouvre la possibilité de décrire les formes les plus
importantes des umbos à ailettes rectangulaires de La Tène D1. Le type de Nierstein
comme celui de Nîmes ont des antécédents dans des formes de La Tène C131. Pour la phase
D1, on peut ajouter d'autres formes, comme celle trouvée à Sion avec un seul grand clou
dans chaque ailette132 ainsi que la forme de l'umbo de la tombe 1228 de Wederath (Kr.
Bernkastel-Wittlich, D) avec des ailettes courbées vers le bas (Haffner 1978, pl. 314, 3), qui
reste encore sans comparaison. Une autre forme à deux clous placés verticalement l'un en
dessous de l'autre a été trouvée à Nîmes (tombe de l'Octroi de Beaucaire, dép. Gard) (Py
1981 : 146, fig. 64, 8) et dans la tombe 2000 de Wederath (Cordie-Hackenberg, Haffner
1997 : 34, pl. 543 d).
154
On trouve ensuite d'autres types d'umbos à ailettes rectangulaires, plutôt typiques de La
Tène D2 (Oesterwind 1989 : 108 ; Haffner dir. 1989 : 71). Une forme spécifique, le type
Lamadeleine, à ailettes triangulaires avec extrémités et coque presque rondes et des
bords à cornière, commence déjà à La Tène D1, mais la plupart des ensembles datent de La
Tène D2 (tab. 13). Leur concentration dans la région située entre la rivière Moselle et sa
confluence avec le Rhin (fig. 50) est liée à la fréquence du rite funéraire avec armes et à
sa continuité à La Tène D2 dans cette région, mais peut être aussi à une réelle
concentration locale de ce type. Hormis ce type-là, on peut distinguer un autre type
d'umbo tardif avec des ailettes hautes et trapézoïdales. On le connaît à Alésia (dép. Côted'Or), à Ribemont-sur-Ancre (dép. Oise) et dans la tombe 27 de “La Catalane” des Baux-deProvence (dép. Bouches-du-Rhone)133 ; avec une pointe sur la coque, à Soissons (dép.
91
Aisne) et à Owslebury (Hampsshire, GB)134. Contrairement aux autres umbos à ailettes
rectangulaires, les deux derniers sont en bronze.
50-Répartition des umbos à ailettes de type Nierstein, Nîmes et Lamadelaine (voir tab. 11 à 13). Type
Nierstein : 1 Acy-Romance/La Noue Mauroy. 2 Gournay. 3 Montmartin. 4 Verna. 5 Thayngen. 6
Oleggio, tombe 53. 7 Manching. 8. Nierstein. 9 Nordheim/Bruchhöhe. 10 Oderberg. tombe 1. 11
Offenbach am Main/Bürgel. 12 Plaidt/In der Kreuzchen. 13 Schwangau. 14 Wallau. 15-16 Wederath
tombe 1178 et 1216. Type Nîmes : 17 Hières-sur-Amby/Larina. 18 Nîmes. 19 Nîmes/Mail romain,
tombe 225. 20 Verna. 21 Villeneuve-Saint-Germain. 22 Barzio 1905. Type Lamadelaine : 23-24
Titelberg/Lamadelaine, tombe 3 et 59. 25 Ettringen/Sinberg, tombe 10. 26 Heimbach-Weis, tombe 2.
27 Ober-Olm. 28-30 Wederath tombe 90, 481 et 1726.
Tableau 13 -Liste des umbos à ailettes de type Lamadelaine
155
A La Tène D1, les premiers umbos ronds apparaissent dans le domaine celtique oriental et
dans la région des Trévires (Schumacher 1999 : 42 ; Luczkiewicz 1998). Que se passe-t-il
pour la forme entière du bouclier ? Des boucliers ronds sont plus adaptés à la cavalerie,
mieux attestée pour La Tène D qu'auparavant135. Mais des représentations comme celles
92
du chaudron de Gundestrup ou des arcs de triomphe augustéens de Provence, montrent
aussi des boucliers allongés et angulaires avec des umbos ronds (Hachmann 1990 :
760-766 ; Amy et al. 1962 : 109, pl. 46, 54, 59, 48). Les connaissances sur la question restent
très limitées à cause du rite de l'incinération et du faible nombre d'éléments en bois. A
Verna, il manque, comme dans beaucoup d'autres tombes de La Tène D, les gouttières des
boucliers qui pourraient apporter plus d'informations. A La Tène D, les boucliers déposés
dans les tombes deviennent plus rares que pendant La Tène C, qui a livré un nombre
important de guerriers avec des panoplies entières.
LA COUVERTURE EN ALLIAGE CUIVREUX DE L'UMBO N° 2. B.
HerboldETAT DE L'OBJET
156
L'umbo a été restauré dans les laboratoires du Römisch-Germanisches Zentralmuseum
durant l'été 2000 (fig. 51). L'état de l'objet laissait prévoir une surface couverte de
magnétite formée lors du passage au feu. Toutefois, la surface présentait quelques tâches
rouge éclatant, qui ont été identifiées comme de l'hématite. Ceci est le résultat d'un
procédé thermique visant à faire rougir les objets en milieu oxydant. Dans le cas présent,
l'hématite se trouvait sur la surface en magnétite de l'objet, partiellement couverte de
crasses.
157
A l'intérieur de l'umbo, une zone couverte de produits de corrosion au cuivre a été
remarquée et d'abord interprétée comme les restes d'un objet inconnu en alliage
cuivreux. Fondu lors de l'incinération antique, cet élément en alliage cuivreux aurait
laissé des gouttes secondaires sur l'umbo. A l'aide d'une binoculaire, des traces
ponctuelles de cet alliage cuivreux métallique de couleur or ont été discernées. Plusieurs
petites zones avec des traces de corrosion de cuivre ont également été observées à
l'extérieur de l'umbo.
LA PRÉPARATION DE LA SURFACE ORIGINELLE
158
L'état de l'objet a pu être observé grâce à des photos prises à fort grossissement. Ensuite,
la surface originelle a été dégagée par la micro-sableuse (abrasif : corindon, 1,5 bar, 1-2
VT).
93
51-Umbo (fer bronzé) n° 2
159
Le fragment d'ailette a une surface très stable, bien conservée par le feu, ce qui a facilité
la détermination et la recherche de la surface originelle. L'intérieur de l'umbo a été sablé
avec notamment un intérêt particulier pour les tâches de corrosion de cuivre. L'examen a
commencé sur le côté de la cassure, vers le milieu du bombement. Si l'on s'attendait à des
délimitations très précises des gouttes secondaires d'alliage cuivreux, en travaillant, la
surface de couleur bronze s'est étendue plus que la corrosion visible au début.
160
Des discussions avec F. Hummel (RGZM) amènent à penser que cet umbo en fer était déjà
couvert d'une pellicule d'alliage cuivreux durant l'Antiquité. Comme comparaison, on
peut citer les cloches en fer romaines de moutons et de vaches, qui ont conservé une
couverture en bronze comme protection contre la corrosion (Ankner, Hummel
1985 :196-206). La technique qui consiste à recouvrir un objet en fer avec du cuivre ou un
alliage cuivreux est bien connue : de la cire est mélangée avec une fine poudre de bronze
ou de cuivre ; cette mixture est enduite sur la surface de fer polie et l'objet est chauffé
dans un four.
161
Pour ce qui concerne l'umbo, la couche massive de magnétite se trouvant sur la couche
d'alliage cuivreux semblait contredire cette interprétation. En fait, la magnétite a
traversé la couche d'alliage cuivreux et s'est superposée pour donner l'image d'une
couche originelle produite par l'incinération antique.
162
Pour vérifier cette hypothèse, des expérimentations ont été réalisées : une pièce en fer,
couverte de cuivre sur la moitié, a été chauffée dans un four à 1000° C environ. La
couverture de magnétite noire s'est formée sur la couche de cuivre, mais aussi sur la
surface du fer non traitée. D'après F. Hummel, ce phénomène est dû à la porosité de la
fine couche de cuivre. Ces résultats s'appliquent à l'objet archéologique.
163
Il a été observé lors de la restauration de l'objet que l'umbo était entièrement recouvert
par l'alliage cuivreux, sauf sur des petites zones très corrodées.
164
Nous avons décidé de laisser la couche en magnétite lorsque celle-ci était intacte ; par
contre, là où elle avait éclaté, la couche d'alliage cuivreux a été dégagée avec la
microsableuse (abrasif : microbilles de verre). La suite des couches (noyau en fer -
94
couverture en alliage cuivreux – couche de fer oxydé/magnétite) reste ainsi visible sur
l'objet restauré.
CONSERVATION FINALE
165
Le fragment d'ailette a été collé au reste de l'umbo (colle : “Araldit, type 2020 A/B”) et la
zone de cassure stabilisée par un tissu fin en verre à l'intérieur de l'umbo. A l'extérieur le
joint a été réalisé par ”Akemi Marmorkitt”, et colorié avec une poudre de graphite pour
l'harmonisation des couleurs. Finalement, l'umbo a été recouvert par un film de
protection (“Paraloid Β 72”, dissout à l'acétone).
CONCLUSION
166
L'umbo de Verna montre que le traitement de l'objet en fer par bronzage était presque
complètement masqué par une couche de magnétite. Ceci pose la question de la fréquence
du bronzage, peut-être sous estimée, sur les objets de l'âge du Fer. Enfin, on peut
s'interroger sur sa fonction : protection contre la corrosion ou décoration.
167
La couche de magnétite, produite par le feu de l'incinération antique, est normalement
définie comme la surface originelle de l'objet avec toutes ses informations, et aide à la
protection et à la conservation. Cela incite le restaurateur à ne pas l'enlever. Dans notre
cas, les tâches de corrosion de cuivre ont permis de découvrir la couverture en alliage
cuivreux. Ces phénomènes seront à prendre avec plus de considération dans l'avenir.
LE CHAR. M. Schönfelder
168
L'étude du char de Verna suscite de nombreuses interrogations et discussions. Dès 1818,
la présence d'un char à quatre roues était reconnue par l'identification de bandages de
roues et d'autres éléments. A l'époque, c'est tout de même un char à deux roues qui a été
restitué en dessin (fig. 52, pl. V), car d'autres types de char n'étaient pas envisageables.
Cette reconstitution donne l'image d'un char de course antique, agrémenté de quelques
éléments de Verna. En fait, il n'est plus possible de proposer une reconstitution entière
car l'incinération a détruit trop d'informations.
169
Lors de la découverte, la présence du char a permis de dater la tombe de l'époque
celtique. Cette datation correcte avant Oscar Montelius, Joseph Déchelette et tous les
autres fondateurs de l'archéologie protohistorique est très étonnante et témoigne des
bonnes connaissances archéologiques et historiques de Fr. Artaud.
170
Les chars à quatre roues de La Tène ne sont connus que par un petit nombre
d'exemplaires136. L'interprétation de la fonction des éléments métalliques de ces chars est
fondée sur des idées générales concernant les chars du Hallstatt jusqu'à ceux de l'époque
moderne. Les analogies possibles entre les pièces de char de Verna avec d'autres chars
restent rares et les parallèles sont très isolés géographiquement. Dès lors, les
interprétations proposées pour la plupart des éléments techniques ne peuvent que l'être
à titre d'hypothèses.
171
Quelques particularités, comme la tige de pivot en fer, sont probablement issues des
méthodes méditerranéennes de construction des chars. Les chars romains de l'époque
républicaine sont quasiment inconnus par l'archéologie. Seuls les chars des villes autour
du Vésuve137 et quelques autres d'époque impériale restent la référence.
95
LES ROUES
172
Le rapport de fouille mentionne des bandages de roues en fer. Sur une planche (fig. 4,
objet C.C.), y figure un fragment, probable exemple ; aucun clou n'est visible. A La Tène C
et D, les bandages de roues sont, en général, fixés sur les jantes d'une seule pièce en bois
cintré (Schönfelder 2002) à la différence de La Tène A où des agrafes de jantes et des clous
de fixations sont nécessaires. Ces bandages, encombrants, ne sont plus conservés ; le
diamètre, la largeur et l'épaisseur des roues de Verna restent donc inconnus.
173
Seules des frettes de moyeux en bronze sont conservées, entières ou sous la forme de
fragments brûlés. De plus, quelques fragments ont été détruits volontairement après le
bûcher – ainsi les frettes ont été pliées et déchirées. Étonnamment, de petits fragments de
bronze, qui ne permettent aucune interprétation ni reconstitution, ont été collectés et
gardés dans la collection.
52-Planche V, reconstitution du char en 1818 (Collection privée)
96
53- Des frettes de moyeux (bronze)
54-Frettes de moyeux, a : Armentières-sur-Ourcq (Aisne), d'après Raddatz 1967 : 47 fig. 11,11 ; b :
Armsheim, Kr. Mainz-Bingen, D (La Tène A), d'après Behrens 1927 : 48 fig. 170,12
97
174
Deux frettes sont conservées dans leur intégralité (dia. interne 12 et 12,3 cm), alors que
d'autres sont quasi complètes (fig. 53). Leur grand nombre témoigne de l'existence d'un
char non pas à deux, mais à quatre roues.
175
Les frettes sont en bronze coulé qui a été retravaillé côté externe du disque ; la surface
brute de fonte est conservée à l'intérieur. Les anneaux montrent de légères différences
comme les trois nervures, plus ou moins massives qui étaient modelées dans la cire avant
la fonte ; enfin, quelques anneaux présentent un sillon sur la crête. A l'intérieur de ces
sillons, ont été identifiés des restes d'émail rouge, devenus vert clair par l'oxydation de
cuivre des frettes à la surface. Une analyse au microscope électronique à balayage (ZEISS
DSM ; 23/03/2000) par S. Greiff (RGZM) à l'Université Gutenberg de Mayence a indiqué
surtout du silicium comme produit de décomposition de l'émail dans la cannelure.
176
La largeur des frettes de 6,1 à 6,3 cm n'est pas induite par des considérations techniques,
2 à 4 cm étant suffisants138, mais est l'expression d'un souci de décoration. Le diamètre
des frettes (12 cm), qui est aussi celui des moyeux de roues permet de restituer un essieu
d'un diamètre d'environ 6 cm.
177
Les frettes coulées à trois nervures sont rares pour l'époque de La Tène (Schönfelder
2002 : 150-155). L'exemplaire le plus proche est un fragment d'une tombe d'Armentièressur-Ourcq (dép. Aisne) (Hubert 1902 : 203 sqq. fig. 35 ; Mariën 1961 : 176-177 fig. 68), qui
date de La Tène D1 (fig. 54 a). Les autres frettes de moyeux ne possèdent pas de nervure,
et pourraient, elles aussi, avoir été émaillées. De l'émail a ainsi été observé sur la crête des
frettes en fer de Boé (dép. Lot-et-Garonne) (Schönfelder 2002 : 108). Les frettes en bronze
de la tombe à char de La Tène A d'Armsheim (Kr. Mainz-Bingen, D) (fig. 54 b) sont
également très proches, mais la datation est trop éloignée pour évoquer des relations
directes. Les frettes de moyeux de Kappel (Kr. Biberach, D) (Fischer 1959 : 24-25. n° 10-14 ;
Wieland 1996 : 104-105) et de Dejbjerg (Ringkøbing amt, DK) (Petersen 1888, pl. 1,4, 1a)
ont des nervures de section triangulaire. Les éléments du char du dépôt de Kappel (La
Tène D1) appartiennent aussi à un autre char à quatre roues : cinq frettes de moyeux sont
plus qu'il est nécessaire pour deux roues. Les deux chars de Dejbjerg sont aussi des
véhicules à quatre roues ; l'un est un char celtique (fig. 55), l'autre est une imitation
locale, pour lequel peu de fragments ont été retrouvés dans un marais.
55-Dejbjerg,Ringkøbing amt, DK. -Le char celtique, d'après Petersen 1888 : 30
178
Dans le mobilier de Verna, cinq tôles de fer pourraient être interprétées comme des
agrafes de jantes. Il s'agit de tôles rectangulaires de 6 à 8 x 20 à 20,5 cm. (fig. 84). Chaque
angle porte des clous de 4,3-4,6 cm de longueur avec une tête hémisphérique. Ces tôles
98
ont été repliées en leur centre autour d'un élément (en bois ?). Deux de ces tôles ont été
pliées à angle droit.
179
L'interprétation comme agrafe de jantes, plus faibles normalement, ne peut être retenue :
ainsi, les agrafes de jantes décorées de Dejbjerg (Petersen 1888 pl. 1,2 ; 4, 1c) ou de Husby
(Kr. Flensburg, D) (Raddatz 1967 pl. 3,5-8) sont très différentes et les agrafes simples de
Manching (Lkr. Pfaffenhofen a. d. Ilm, D) - qui n'étaient pas associées à un char - sont plus
en forme de bande (Jacobi 1974 : 211 sqq. n°. 828-829). Enfin les clous de Verna sont trop
massifs pour ce type d'objet. Ces tôles de fer seront donc placées avec les autres objets de
fonction inconnue (cf. infra).
LES CLAVETTES DU CHAR
180
Quatre clavettes de deux types différents coexistent. Une première paire de clavettes est
en fer, à tête en demi-lune avec une tige courbée (fig. 56). La tête est accentuée par une
nervure à l'intérieur vers l'essieu, connue aussi dans l'ensemble funéraire (à quatre
chars) de La Mailleraye-sur-Seine (dép. Seine-Maritime) daté de la transition La Tène C2/
D 1 (fig. 57) (Lequoy 1993 : 130, fig. 12, 35). Une datation assez lâche entre La Tène C et D
est habituellement proposée pour ce type de clavette.
181
Les exemplaires de Verna se distinguent des exemplaires connus par leur section
octogonale, par les deux perforations dans la tête en demi-lune139 et par le bouton final
travaillé très minutieusement. L'étude des chars à deux roues nous apprend que les tiges
des paires de clavettes étaient courbées dans deux directions différentes140. Par
conséquent, ces deux clavettes à tête en demi-lune de Verna appartiennent au même
essieu.
182
La deuxième paire de clavettes est à tête décorée en bronze et à tige droite. Une des têtes
étant fondue (fig. 58 b), on a pu observer sa structure en fer de support en T. L'autre
exemplaire dessiné en 1986 n'est plus à Hières-sur-Amby (fig. 58 a). La forme basique de
la tête est en demi-lune percée par trois trous avec des crochets aux bouts alors qu'une
appendice en forme de fleur est visible sur le devant.
56-Paire de clavettes (fer)
99
57-La Mailleraye-sur-Seine, (Seine-Maritime), d'après Lequoy 1993 :130, fig. 12,35. -(fer)
183
La typologie de clavettes à tête décorée en bronze n'est pas très précise et l'on trouve
rarement des parallèles directs. On mentionnera une clavette du Rhin près de Mayence
(fig. 59)141 ; sa tête en bronze et en demi-lune est structurée par les trois trous.
184
Fixés dans l'essieu, les deux types, différents, ne se distinguent guère. On peut calculer un
diamètre de l'essieu de 5,8 cm maximum, grâce au diamètre interne de l'espace inclus par
les têtes en demi-lune.
58 a et b – Paire de clavettes (bronze et fer)
100
59 – Clavette du Rhin près de Mayence (bronze et fer)
ÉLÉMENTS DE LA STRUCTURE INFÉRIEURE DU CHAR
185
La rotation de l'essieu avant et des branches de traction par rapport à la caisse du char est
rendu possible par une tige pivot (fig. 60). Cette tige était en bois pour les chars à quatre
roues du Hallstatt142 ainsi que pour ceux de la vie quotidienne du deuxième âge du Fer.
Ainsi, aucune tige de pivot en fer n'est connue pour les chars de Boé, Dejbjerg ou Husby.
Le seul exemple en fer pour la protohistoire demeure celui de Verna (fig. 61 a) ; (long.
28,0 cm ; dia. tête 4 cm). Pour le début de l'époque impériale, des tiges de pivot
comparables sont connues dans des camps militaires143.
60 - Dejbjerg, le char celtique. Eléments techniques de la structure inférieure, d'après Hayen 1983 : 458
fig. 16
101
61 a -Tige de pivot ; b : tige à deux têtes (a, b fer)
186
Les sources archéologiques pour ces chars méditerranéens étant trop lacunaires, rien ne
peut venir expliquer l'origine de ces tiges de pivot en fer. L'origine méditerranéenne
demeure donc une hypothèse.
187
Citons une tige de pivot comparable à celle de Verna à Manching, trouvée au détecteur de
métaux hors contexte (Jacobi 1974, pl. 72 n°. 1358 [Inv. 1963/1257]), mais une datation
romaine voire postérieure est possible pour cet exemplaire, les tiges de pivot n'ayant
guère évolué. Les goupilles modernes pour atteler les remorques sont d'ailleurs
identiques. Enfin, une tige de pivot de l'oppidum “La Pierre d'Appel” à ÉtivalClairefontaine (dép. Vosges) fait partie du niveau I, daté entre La Tène D2 et l'époque
augustéenne (Deyber et al. 1984 : 210 fig. 26, 3 : 214-215).
188
A ce jour, seules trois tombes à char ont livré des tiges en fer avec des têtes forgées sur les
deux côtés. Celle du char de Verna, qui appartient à la catégorie des chars à quatre roues
de La Tène D1, mesure 20,3 cm de longueur et la tige à section carrée est épaisse de 1 cm
(fig. 61 b). Une des têtes est forgée minutieusement dans une matrice, l'autre est plate 144.
189
Un élément comparable provient d'une tombe à incinération avec éléments de joug de la
nécropole de la Croix du Rebout au Mont Beuvray (dép. Saône-et-Loire/Nièvre)145 ; une
tige à deux têtes de 13 cm de long fait partie d'une tombe à char à deux roues de La Tène
Β de Pont-Faverger/La Wardelle (dép. Marne) (Dupuis 1940 : 63-64, fig. 2). Ces tiges n'ont
jamais été trouvées en place à la fouille. On observe que la tête plate ou forgée ne forme
jamais un angle droit avec la tige. Il est possible que cette tige de section carrée fixe
plusieurs éléments en bois de manière statique. On a introduit la tige incandescente avec
une tête préfabriquée dans le trou percé, et l'autre tête a été forgée sur place. Les
dimensions permettent de fixer le timon ou la longe écartée du char avec des structures
en Y ou en YY146. Pour le timon ou la longe, l'utilisation des tiges à double têtes ne
102
renseigne pas sur la présence de un ou de deux essieux. A Dejbjerg, Boé et Husby ce sont
des bagues ovales de formes différentes qui fixent les bois fendus du timon et de la longe
147.
190
Deux groupes d'objets peuvent être associés au timon. Le premier est un disque convexe
en tôle de bronze de 5,8 cm de diamètre, qui était fixé avec trois petits clous alignés en
bronze sur un autre objet (fig. 62 a). De plus, deux bagues en fer (dia. max. externe 7,1-7,6
cm ; largeur 1,1 cm) ; (fig. 62 b) possèdent un diamètre un peu plus grand que celui de ce
disque en bronze.
191
L'absence de comparaison dans d'autres tombes à char ou en contexte d'habitat, ne
permet pas d'appréhender leur fonction. Les indices pour attester de l'existence d'un
char à quatre roues à Verna sont suffisamment nombreux. On peut certes essayer de
chercher des interprétations techniques comme leur utilisation à l'extrémité des essieux.
D'autre part les chars à quatre roues ont une charnière de timon très fragile. L'axe de
cette charnière est la tige en bois la plus vulnérable du char, qui résiste aux forces de
traction de deux chevaux. Les chars hallstattiens ont souvent des fixations
supplémentaires avec des anneaux148 et les deux bagues pourraient alors avoir la même
fonction. Une autre hypothèse serait celle de deux fronts de la charnière de timon
décorés avec des disques bombés en bronze.
62-Garniture de la charnière de timon (?) (a : bronze, b : fer)
63-Tige de la structure inférieure du char (fer avec bronze)
192
Deux longues tiges en fer de 71,7 et 69 cm de long font également partie de la collection (
fig. 63). De petits éléments décoratifs en bronze (long, environ 2,4 cm), à profil de scotie
/ tore / scotie sont visibles au milieu ainsi qu'aux extrémités des tiges, l'une pointue,
l'autre arrondie, toutes deux courbées pour être fixée l'une par un clou, l'autre par deux
clous.
193
Aucune comparaison n'existe avec les chars à deux ou à quatre roues de l'Europe
tempérée mais par contre des chars romains possèdent des éléments semblables comme
supports de la caisse149.
103
LA CAISSE
194
Apparemment, la caisse du char était richement décorée. Aujourd'hui l'état de
conservation du mobilier ne permet pas de reconstitution crédible. Du fait de
l'incinération, aucune trace de bois n'est conservée sur le revers des objets. De plus, les
objets métalliques ont fait l'objet d'un tri lors de la cérémonie funéraire. L'attribution à la
caisse reste, pour la plupart des objets, le résultat d'études comparatives avec d'autres
véhicules.
195
Nous avons montré que les deux longues tiges (fig. 63) faisaient probablement partie de
la structure inférieure du char. Deux autres tiges avec des décors similaires (fig. 64)
étaient fixées sur un élément en bois massif (long. 40,4 et 30,3 cm). Elles sont courbées en
double S, de section octogonale et également décorées : trois éléments en bronze avec un
profil de scotie / tore /scotie. Ces tiges fixées sur le bois avec deux clous de chaque côté,
sont décorées de la même manière que les grandes tiges. Ce sont probablement les
poignées de la caisse ; leur position est incertaine. Deux comparaisons existent à Bern/
Tiefenau (canton de Bern, CH) (Müller 1990 : 239 pl. 21, 143) et à Mons/Mont Eribus (Prov.
Hainaut. B) (Mariën 1961 : fig. 37, 48). Ces objets sont là sans contexte, mais ils sont
associés à un grand nombre de pièces de char.
64-Poignées (fer et bronze)
196
Deux agrafes (long. 16,0/15,7 cm, larg. 2,7 cm (sans les crochets) sont aussi décorées d'une
manière analogue (fig. 65 a et b). Elles étaient donc aussi utilisées pour le char, mais
aucune fonction précise ne peut leur être attribuée. Trois dernières agrafes plus longues
et sans décor ne peuvent être attribuées assurément au char, mais par contre
correspondent à des fixations utilisées en menuiserie (cf. infra).
197
Deux groupes de pitons à oeil aux extrémités rabattues avec des anneaux insérés font
partie de la décoration latérale de la caisse. Les pitons à œil sont les éléments constitutifs
des structures inférieures des chars à deux roues laténiens 150, à raison de deux ou quatre
exemplaires dans les tombes concernées. A Verna, ils sont plus nombreux : huit grands
exemplaires (fig. 66 a), supportés par des plaques en forme d'amande (long. 13,4-15,0
cm ; larg. 4,1-5,1 cm), (dia. de l'anneau 7,2-9,0 cm ; long, du piton 4,6 cm) et sept petits
(fig. 66 b), (dia. de l'anneau 3,5-3,7 cm ; long, du piton 3,2 cm). Les anneaux des petits
pitons sont faits d'une bande de bronze (larg. 0,8-1,1 cm), quelques-uns sont brûlés ; dans
un cas un piton est inséré dans une tôle en bronze décorée (fig. 67).
104
198
Six anneaux sont attestés pour le char à deux roues de la tombe 6 de Bescheid “Bei den
Hiibeln” (Kr. Trier-Saarburg, D) (Haffner 1992 : 49 fig. 23). Cette tombe est datée de La
Tène A. Le plan de la fouille montre qu'un décor de caisse est probable dans cet exemple.
199
A Verna, il existe un grand nombre de tôles décorées (fig. 67), liées par cet anneau en
bronze et le piton avec les autres éléments décoratifs du char. Il est impossible de
comprendre le fonctionnement de ces tôles décoratives. La restauration n'a pas révélé
l'organisation du système ornemental. Il existe des décors de Ying/Yang de taille
différente, liés par des lignes et des triangles courbés ; parfois les tôles sont ajourées.
105
Deux tôles sont presque rectangulaires, avec une ligne repoussée au bord. Leurs fonctions
ne sont pas claires, mais en tout cas elles ornaient un objet très complexe.
65 a et b – Deux agrafes décorées du char (fer)
66 a et b - Pitons à œil aux deux boots raattus (a, fer ; b, fer et bronze)
106
67- Tôles décoratives (bronze)
LE JOUG
200
Deux anneaux profilés en bronze avec langue de fixation sur un côté sont des anneaux
passe-guides. Ceux-ci sont fixés sur le joug, permettant de conduire les deux chevaux. Un
des anneaux porte des traces de feu, l'autre est intact (larg. 5,7 cm ; haut. 5,1 cm) (fig. 68).
Ce type d'anneau se distingue d'autres types fixés sur le joug par un étrier de fixation et
sous une décoration couvrant une petite partie de la surface du joug (voir les types
Estinnes, Bechtheim, Kappel, Alésia et autresl151)·
68-Anneau passe-guide (bronze)
107
201
Ces anneaux passe-guides sont assez rares, sans contexte daté, et ont été découverts dans
des habitats. L'exemplaire de Verna devient donc éponyme (tab. 14)152. L'anneau de la
tombe 2 de Kollig (fig. 69 c) en forme de fer à cheval avec languette de fixation et clou
unilatéral est le seul en fer ; les autres sont en bronze. La répartition ne privilégie aucune
région.
202
D'autres éléments du joug posent plus de problème comme un chapeau en bronze avec
une grande tête hémisphérique émaillée (haut, total 9,3 cm, dia. tête 3,4 cm), fortement
brûlée (fig. 70 a). Reste seulement le décor strié, l'émail ayant fondu dans le bûcher. Un
côté du chapeau semble être ouvert, sa surface est décorée avec plusieurs stries
verticales. Un petit trou témoigne d'une fixation sur bois avec des clous. Une deuxième
tête hémisphérique émaillée (dia. tête 2,9 cm) atteste probablement l'existence d'un
deuxième chapeau (fig. 70 b) qui a perdu son corps. Deux autres clous en bronze à tête
émaillée (dia. 1,8/1,8 cm, haut. 1,2/1,0 cm) ont décoré le joug ou la caisse du char (fig. 70
c).
69 a -Levroux/Colline des Tours (Indre) ; b : Oberursel-Oberstedten / Heidetränke (Hochtaunuskreis, D)
(bronze) ; c : Kollig Grab 2 (Lkr. Mayen-Koblenz, D) (fer) ; d : Manching (Lkr. Pfaffenhofen a. d. Ilm, D)
(bronze)
108
70 a -Chapeau du joug (?) à tête hémisphérique (bronze) ; b : tète hémisphérique (bronze) ; c : clous
(bronze)
203
Ces deux chapeaux peuvent avoir orné le joug sur les deux côtés, comme les chapeaux de
type Orešak153. Mais la forte dégradation du mobilier de Verna ne permet pas de trancher
entre un emplacement sur le joug ou aux coins de la caisse du char.
Tableau 14 -Anneaux passe-guides du type Verna
CONCLUSION
204
Le char de Verna est un des rares exemplaires d'un véhicule à quatre roues du second âge
du Fer154. Les chars à quatre roues étant assez rares, objets de prestige d'une longue
tradition depuis l'âge du Bronze155, ils revêtent certainement une importance symbolique
liée au pouvoir à La Tène Finale. De plus, le char de Verna est un véritable char de parade
celtique, car les frettes et les clavettes sont décorées en bronze et la caisse est ornée de
109
tôles et d'anneaux. Plusieurs parties montrent des influences romaines, comme la
construction de l'essieu tournant à piton en fer et les tiges décorées.
205
Cette synthèse entre celtique et romain correspond à la position géographique de la
tombe et à la datation, donnée par les cabochons émaillés et la céramique. A La Tène D1b,
entre 100 et 80 av. J.-C., l'oppidum de Larina et la sépulture du tumulus de Verna,
faisaient partie de la Provincia. Le défunt de Verna a utilisé son char pour une
démonstration officielle de son pouvoir, dont nous ne connaissons pas l'origine.
L'entourage ou la personne au pouvoir après son décès a choisi de le laisser brûler et
enterrer avec les restes de cet objet de prestige. L'utilisation d'un char traditionnel, qui
reflète d'une certaine manière encore les traditions hallstattiennes, indique les besoins de
l'élite de se rattacher à (ou de créer) des bases de pouvoir traditionnelles.
206
Grâce aux découvertes des tombes de Verna et de Boé, on peut attester que les chars à
quatre roues appartiennent aux tombes les plus riches de leurs époques. Par contre, les
chars à deux roues se retrouvent dans de nombreuses autres tombes associés à des objets
funéraires variés. Malgré tout la présence d'un char à deux roues dans une sépulture
relève d'une sorte de privilège, dont on ne connaît pas les raisons précises. Quelques
personnes ont le droit d'utiliser les chars, les autres pas. L'absence de chars à quatre
roues dans les tombes au centre de la zone des oppida, de la Gaule à la Bohème, est
explicable par les rites funéraires. Ils ne donnent pas en effet une illustration
représentative de la vie et de l'utilisation des objets de prestige.
207
Les chars à quatre roues étaient inhabituels dans le monde celtique. Aux marges de la
culture celtique, les tombes de Verna et Boé nous donnent deux exemples, avec des
contextes funéraires très riches. Les différences entre le noyau et la périphérie du monde
celtique, mais aussi une réétude des découvertes nous permettront de développer une
image plus variée de l'élite celtique, que celle donnée par les sépultures d'une région
unique.
208
La tradition des tombes à char pendant plus de cinq siècles diffère des modes éphémères
comme celles d'autres objets de prestige, les torques en or ou les amphores à vin par
exemple. Les époques romaine156 et mérovingienne 157, ont repris cette coutume dans
certaines régions. Les chars laténiens et les cérémoniels qui y sont associés, sont une des
bases fondamentales de la notion de prestige à l'époque gauloise, comme l'or et les armes.
209
Pendant la République et à l'époque impériale romaine, le droit d'utiliser un char est le
signe de certaines fonctions publiques. A Rome, c'était le magistrat qui avait le droit
d'utiliser un char dans la ville158 ; sur un petit nombre de sarcophages on trouve des chars
de course et des chars à fauteuil159. Le char de triomphe comme char héroïsant et
archaïsant pour des occasions exceptionnelles n'a par contre rien à voir avec un usage
quotidien ou un insigne personnel160. Le currus triumphalis est un véhicule haut,
particulièrement décoré, et il diffère des chars de cirque légers. Bien que la tombe de
Verna était placée dans la province romaine, il est improbable que le char corresponde à
un de ces insignes romains.
210
Une restitution du char de Verna est, nous l'avons vu, impossible avec les données
laissées par le bûcher et par la documentation de la fouille. Manquent les dimensions de
la caisse, des roues et des autres éléments en bois. Le char celtique du Dejbjerg (fig. 55),
offre une bonne image des chars à quatre roues. Ce char peut servir d'exemple pour la
dimension des roues et pour la taille de la caisse. Les positions exactes des tiges longues et
des poignées, ainsi que les décors de la caisse, restent hypothétiques.
110
211
Afin de ne pas donner d'idée, peut-être erronée, nous avons préféré ne pas réaliser de
reconstitution. Seules de nouvelles fouilles de tombes à char, où ils n'auraient pas brûlés,
pourraient apporter des réponses.
LES ÉLÉMENTS DU HARNACHEMENT. M. Schönfelder
212
Dans le matériel de Verna, trois mors de bride (fig. 71, 72) et un anneau en fer
appartiennent au harnachement ; ces objets portent les traces du bûcher. La présence
conjointe de trois mors existe dans plusieurs tombes à char ; les chars étant tirés par deux
chevaux, le troisième mors est alors attribué à un cheval monté (Frey 1976).
213
La documentation de 1818 mentionne un “attelage de quatre chevaux [sic]”, les restes des
quatre roues ayant été interprétés comme les vestiges de deux chars car les chars à
quatre roues n'avaient alors jamais été découverts lors de fouilles et surtout, les sources
écrites de l'Antiquité signalent des chars de guerre, rapides, donc à deux roues.
214
Deux mors de bride semblables, peu décorés, forment une paire (fig. 72 a et c), alors que
le troisième, est plus décoré (fig. 72 b). Les tiges latérales des deux premiers ont une
section ronde, et la tige qui sert de gourmette est placée sur une pièce rectangulaire plus
épaisse, à trois trous. Le troisième mors a quant à lui des tiges latérales facetées et
l'épaississement est composé de trois disques percés. Ces mors, proches des exemplaires
modernes, exceptée la gourmette à chaîne, ont apparemment été une attraction à
l'époque de la découverte. Dès 1819, Monsieur Raynard, professeur à l'école vétérinaire de
Lyon, publia une étude sur l'un de ces mors ; il avait alors “testé” le matériel
archéologique sur des chevaux modernes “de taille moyenne” ! (Raynard 1819 : 193).
L'article était accompagné d'une lithographie représentant un des mors de Verna et une
reconstitution du harnachement. La lithographie, signée Ch. Lefèvre à Lyon, représente,
outre le mors, un bouton en bronze orné de croisillons, manifestement un cabochon
émaillé (fig. 6 et fig. 3, objet B). La combinaison d'un mors de bride avec un mors de filet
dans la bouche du cheval (ensemble : bride ou embouchure double) était
traditionnellement utilisée dans la cavalerie militaire des temps modernes (fig. 73 b).
Cette combinaison permet d'avoir un contact plus ferme sur la bouche du cheval, de
contrôler plus facilement le port de sa tête et de son encolure et donc de le diriger avec
beaucoup plus de précision. L'embouchure double est aujourd'hui utilisée par des
cavaliers expérimentés sur des chevaux dressés (Muir 2000 : 42 ; Frey 1984 : 119).
111
71-Mors de bride, Verna
72 a et b – Mors de bride (fer)
112
72 c -Mors de bride (fer)
215
Des mors de bride ont été découverts dans des tombes à armes celtiques en Italie, comme
à Canosa di Púglia (Prov. Bari, I) et à Rocca San Casciano (Prov. Forlí, I) 161, ainsi que dans
les camps romains de Numantia (Prov. Soria, E) (Schulten 1929 : pl. 24,13 ; 37,8) datés de
La Tène B. En Europe tempérée, les mors de bride commencent à apparaître dans
certaines tombes de l'horizon des oppida à la transition La Tène C2/D1 (tab. 15), et
également, mais plus rarement, dans des contextes d'habitat hors oppida162. Les
exemplaires de Verna sont très proches de ceux de Saint-Romain “Verger” (Côte-d'Or) et
de Léry (Eure) (fig. 74)163. Contrairement aux mors de filet (deux éléments liés, plus les
deux anneaux), les mors de bride sont d'un seul élément droit et rigide. Cette
caractéristique permet de mesurer leur largeur beaucoup plus précisément. Il est
indispensable que la taille de l'embouchure soit adaptée à la bouche du cheval afin
d'éviter des blessures qui rendraient l'animal incontrôlable. Le réglage des mors se fait
grâce à des trous placés sur les tiges latérales rattachant la gourmette, ce qui permet une
adaptation pour chaque cheval ; le trou central est généralement le plus utilisé. Seul un
des mors de Verna (fig. 72 a) ainsi que celui de Malkowice (Pow. Pińczów, PL) présentent
des réglages au plus proche de l'auge du cheval (Jamka 1939-45, fig. 9 ; Baranowski 1973,
fig. 30).
216
La largeur du mors reste constante, environ 10 cm pour tous les exemplaires de La Tène B
jusqu'à la Tène D (tab. 15). Les trois mors de Verna sont de taille semblable, ce qui
implique que le troisième cheval, le cheval monté, aurait été de même taille. Les progrès
de l'élevage pourraient expliquer l'augmentation de la largeur du mors et de la hauteur
au garrot à l'époque laténienne, mais la présence de quelques chevaux plus grands dans
les oppida est aussi interprétée comme une influence romaine (Boesneck et al. 1971 :
113
30-31 ; Méniel 1987 : 36-37). Ainsi il est délicat de considérer que les mors de bride
confirment cette évolution.
73 a -Embouchure antique ; b : embouchure double d'époque moderne, d'après Frey 1984 :125 fig. 4
217
Outre les mors de brides, existe un anneau en fer de 10,5 cm de diamètre interne et d'une
section de 0,8 cm, fermé par un emboîtement riveté (fig. 75). Les exemplaires de
comparaison avec cet anneau sont en bronze (tab. 16), et ont deux systèmes de fermeture
différents : soit, un emboîtement riveté comme celui de Verna, soit, un assemblage par
demi ou à un ou deux rivets.
218
Ces anneaux sont souvent retrouvés en contexte d'habitats (Feugère 1994 : 148). Sans
réelles possibilités d'identification, on les assimilait autrefois à des torques (van Endert
1991 : 3 ; Feugère 1994 : 148), quasi inconnus à La Tène finale. De plus, le façonnement
simple de l'objet ne correspond pas aux traditions laténiennes. G. Ulbert présente des
anneaux de Câceres (Prov. Extremadura, E) semblables, fermés par un assemblage par
demi ou à deux rivets, et leur attribue la fonction de porte-strigiles (Ulbert 1984 : 71, pl.
114
12, 72-74) ; toutefois, quand des strigiles sont retrouvés en contexte avec leurs anneaux,
ils sont décorés de têtes de canard et présentent d'autres types de fermetures164.
Tableau 15 -Les largeurs d'un ensemble de mors de bride de l'époque de La Tène (d'après
bibliographie et figures)
Tableau 16 -Anneaux à fermeture rivetée
219
Les études de B. Kull sur quelques tombes de l'Europe de l'Est indiquent que ces anneaux
sont trouvés dans les bouches mêmes des chevaux165. Aujourd'hui, des anneaux
semblables sont utilisés pour les mors de filets de présentation en main : ces mors dits
"Tattersall" servent également pour les jeunes chevaux rétifs (Muir 2000 : 47). Ils sont
composés d'un anneau placé dans la bouche, la têtière fixée par deux anneaux latéraux
placés sur l'anneau et la longe s'attachant à la base.
115
220
Pour La Tène, l'interprétation comme mors de filets de présentation à la main est aussi
possible. A Verna, on peut envisager un scénario suivant lequel le cheval de guerre du
défunt aurait été exhibé, puis l'on aurait déposé son mors de bride dans la tombe.
221
Trois mors annulaires en bronze (Kull 1996 : 429-430, fig. 8, 3) ont été trouvés dans la
riche tombe à char de Mezek (BG) (Filow 1937 ; Fol 1991). Dans ce cas, les chevaux ont pu
être conduits à la main par des garçons d'écurie, et non par le conducteur du char, le
troisième mors étant pour le cheval monté. Ces objets en fer de Mezek étant inédits,
l'interprétation avancée reste incertaine.
222
Si l'on envisage une autre hypothèse, il semble possible d'utiliser le mors annulaire et le
mors de bride ensemble, comme double embouchure. Aujourd'hui, les mors de bride sont
complétés par des mors de filet (fig. 73 b). Cette combinaison permet d'avoir un contrôle
plus précis du cheval, approprié au terrain et aux besoins du cavalier armé. Le mors
annulaire a une action moindre sur les barres et la langue du cheval qu'un mors de filet,
le cavalier le contrôlant plus difficilement. Il est tout de même possible de diriger un
cheval sans mors, uniquement avec un licol. La combinaison mors de bride/mors de filet
est une embouchure considérée aujourd'hui comme très dure et blessante ; mais le mors
annulaire et le mors de bride ensemble comme double embouchure pouvait être possible
à l'époque.
223
Du point de vue archéologique, il est peu probable que le cheval du cavalier (ou le statut
du cavalier) soit montré deux fois séparément, par le mors de bride et par le mors
annulaire. Pour Verna l'argumentation demeure hypothétique, l'association anneau et
mors de bride étant déjà une interprétation à partir d'une collection ancienne. A
contrario, un mors de bride et un mors annulaire font partie de la tombe 16 de Belgrade/
Karaburma (YU) (Todorovic 1972, pl. 6). La tombe de Gela “Priolo” (Prov. Caltanissetta, I)
116
est un autre exemple de cette combinaison : seules les deux tiges latérales d'un mors de
filet étrusque et l'anneau en bronze sont publiés dans ce cas166.
74 a -Saint Romain "Verger" (Côte-d'Or) ; b : Léry (Eure) d'après Bourgogne médiévale1987 :177 n° 438 ;
Normandie 1990 : 51.
75-Mors annulaire (fer)
117
Tableau 17 -Tombes de La Tène C et D avec un ou trois mors, ou avec des éperons chez les Celtes
occidentaux (France, Luxembourg, Sud et Ouest de l'Allemagne, Italie du Nord)
224
225
226
227
Enfin, dans la tombe de guerrier de La Tène Β1 de Landau in der Pfalz (Stadt Landau in der
Pfalz, D) (Engels 1974 : 54, pl. 41, 5), un autre anneau en bronze de 8,6 cm de diamètre
avec un assemblage par demi et par rivet avait été interprété comme un bracelet. Dans ce
cas, il est difficile de savoir s'il s'agit d'un mors réutilisé ou d'un type particulier de
bracelet.
Aujourd'hui, les tombes dans lesquelles ont été déposés des éperons ou des mors seuls
sont interprétées comme des tombes de cavaliers167. Si elles ne livrent pas toujours des
objets qui permettent de déterminer le sexe de la personne enterrée, les armes indiquent
qu'il s'agit d'hommes dans la plupart des cas (tab. 17). Aucune tombe contenant des
parures féminines n'a pu à ce jour être interprétée comme celle de cavalière, ce que
confirment les rares analyses d'ossements.
La notion de cavalier n'existe pas dans les traditions funéraires de La Tène Β et C en
Europe tempérée. Par contre, les sources historiques parlent de cavaliers à l'époque des
migrations celtiques (Dobesch 1996). Un cheval décapité fait également partie du charnier
des guerriers de La Tène C1 de Ribemont-sur-Ancre (dép. Oise) (Brunaux dir. 1999 : 203).
Sur ce site, la présence de cavaliers est attestée, mais en général, elle n'est pas
représentée par des objets dans les tombes.
Dans la tombe 6 de Kollig (Kr. Mayen-Koblenz, D) (Joachim 1974), les deux mors de filet
droit sont des objets pars pro toto qui signalent le char ; de plus un éperon indique la
présence du cavalier. Ainsi, un troisième mors associé à un éperon de cavalier ne doit pas
être considéré comme celui d'un troisième cheval d'attelage, mais bien celui d'un cheval
monté. Un troisième mors - en plus de la paire des chevaux de l'attelage - a été retrouvé
dans plusieurs tombes à char de La Tène D168. Le char et les trois chevaux du cimetière
d'Adria (Prov. Rovigo, I) reste le meilleur exemple : deux mors de filet pour les chevaux
118
attelés et le mors de bride pour le cheval monté étaient en place (Frey 1976 : 173-174). De
même, un mors de bride italique dans le dépôt funéraire à plusieurs chars de La
Mailleraye-sur-Seine (dép. Seine-Maritime) indique qu'un des guerriers était aussi
considéré comme un cavalier (Lequoy 1993 : 130 fig. 12, 28). Le mors de bride est, dans ce
cas, une importation tout comme les deux pièces de vaisselle en verre. Autre exemple, le
complexe funéraire de Léry (dép. Eure) (Normandie 1990 : 50-53) : une paire de mors de
filet représenterait comme pars pro toto le conducteur du char, alors que le mors de bride
indiquerait que le guerrier à l'épée était en même temps un cavalier. Cette image est
plausible, mais hypothétique, l'ensemble n'étant pas clos. Citons aussi le guerrier de la
tombe à char de Heimbach-Weis (Kr. Neuwied, D) qui a été enterré avec un mors de filet
et deux éperons différents (Joachim 1973 : 33 ; fig. 11, 9-10 ; 12, 14) ce qui prouve qu'il
était cavalier, mais aussi conducteur de char. Dans la tombe à char à quatre roues de
Cugir (RO) (Crisan 1993, pl. 11), les mors de bride sont aussi au nombre de trois. La
présence d'éperons ou de mors simples ou triples dans les tombes n'est pas forcément
représentative d'une couche sociale uniforme des “equites” ou des “cavaliers”169. Ces
objets ne correspondent pas aux insignes du statut social des “cavaliers”, les tombes
concernées étant trop variées. De plus, César utilise la terminologie romaine pour
désigner les classes sociales celtiques, ce qui n'a aucun rapport avec l'équipement
funéraire.
228
L'éperon et le mors de filet représentant le cavalier n'attestent aucun caractère social
suprarégional. Par contre, leur forte présence dans les tombes de la région Rhin-Moselle
(Joachim 1974 : 163) atteste un rite funéraire local, dans lequel sont inclus les conducteurs
de chars. Quelques tombes comme celles de Goeblinge-Nospelt (L)170 et de Heimbach-Weis
(Joachim 1973) sont très riches par rapport à celles de Konz-Filsen (Kr. Trier-Saarburg, D),
présentées par H.-E. Joachim (Joachim 1974 : 166). On remarque la concentration des
tombes de cavaliers dans la région des Trévires, cette forte présence de la cavalerie étant
par ailleurs mentionnée dans les sources écrites171. H.-E. Joachim172 évoque la possibilité
que les tombes à char soient devenues, par la suite, des tombes de cavaliers. Le rite
funéraire du dépôt d'éperons et de mors se retrouve dans une autre région : la
Yougoslavie173. Une forte concentration d'éperons est également connue autour
d'Hambourg en Basse-Elbe174. Ces rites funéraires locaux doivent être interprétés
différemment du reste de l'Europe, les cavaliers appartenant à des tombes à char riches.
Dans les régions où leur répartition est très dense, les mors et les éperons ne sont plus des
marqueurs sociaux comme dans les tombes de Verna, La Mailleraye-sur-Seine ou Léry,
mais contribuent à la richesse funéraire de ces tombes. Les mors de bride attestent d'une
importation ou d'une origine étrangère des objets.
L'OUTILLAGE. J.-P. Guillaumet, M. Schönfelder
229
Un unique objet a été clairement identifié comme outil dans l'ensemble du mobilier.
230
Il s'agit d'une faucille en fer (L. total 33 cm), à la lame large de 28,5 mm d'ouverture et
d'un poids de 354 g (fig. 76). La fixation du manche en bois se fait à l'extrémité de la
partie coupante (ou lame), au moyen d'une virole fixée sur le fer par un rivet et par un
bouton enfoncé dans le bois. Ce système de fixation du manche est attesté sur une faucille
du dépôt gaulois de Larina (Perrin 1990 : 74-75) et en Dacie entre le IIe s. av. J.-C. et la fin
du Ier s. ap. J.-C. (Glodariu, Iaroslavschi 1979 : fig. 33). Ce type de manche avec virole se
119
retrouve dans de nombreux sites de Bohème, Moravie et Slovaquie, comme celui de Kolín
(CZ) (Rybová, Motyková 1983 : pl. 12) daté de la fin de La Tène.
231
La présence d'outils est connue dans d'autres tombes aristocratiques des Bituriges et des
Trévires (Ferdière, Villard : 209 sq., 275, 280-285 ; Metzler et al. 1991 : 64, 103, 172). Ces
outils sont considérés par nos collègues, non comme les signes d'une activité artisanale
ou paysanne, mais comme les symboles d'une responsabilité de la gestion de ressources
minières ou agricoles. Ils sont aussi le fondement de la prospérité de la famille et de la
tribu du défunt.
LES OBJETS MÉTALLIQUES DIVERS. M. Schönfelder
232
Une partie du mobilier de la collection de Verna ne peut trouver de fonction précise.
L'état de conservation de certains objets est néamoins identique aux autres objets de La
Tène finale ce qui permet de les inclure dans cet ensemble funéraire.
1. Tôles en bronze profilées
233
Plusieurs fragments de tôles en bronze en forme de bande (larg. 3,4-4,0 cm ; long. max.
conservée 13,5 cm) devaient être fixés à l'aide de petits clous - seuls les trous en
témoignent - sur un élément de bois (fig. 77). S'il a parfois été possible d'associer
certaines tôles décorées avec le char, cela demeure impossible pour ces dernières en
bronze profilées. Peut-être s'agit-il d'éléments de meubles, par exemple, mais nos
connaissances sur le mobilier de La Tène autre que funéraire sont trop limitées.
2. Attache ajourée avec bouton émaillé
234
L'attache en bronze (fig. 78 et fig. 3, objet D) ressemble à une agrafe de ceinture à
bouton émaillé, composé d'une lyre à branches en forme de S de section triangulaire. A la
base, il était fixé par un piton à œil sur une autre objet (en bois ?) inconnu.
76-Faucille et détail de la surface
120
77-Fragments de tôles (bronze)
3. “Nœud papillon” en bronze
235
Un petit nœud papillon en tôle de bronze (long. 7,0 cm, larg. 2,0 cm) était fixé par un petit
clou en bronze. La surface porte des traces de feu (fig. 79).
78-Attache (bronze)
121
79-Noeud papillon en tôle (bronze)
4. Anneaux en bronze
236
On constate huit fragments d'anneaux en bronze de diamètres et de sections variables
(fig. 80) ; quelques-uns portent des traces de feu. Un neuvième fragment est torsadé.
80-Fragments d'anneaux (bronze)
122
81-Elément de décoration (bronze)
5. Eléments massifs de décoration en bronze sur fer
237
Deux éléments massifs de décoration sont singuliers et aucune fonction définitive ne peut
leur être attribuée. Ce sont des tiges en fer de section carrée, courbées, portant un décor
en bronze coulé. L'une des deux pièces, qui porte des traces fortes de feu (fig. 81) se
termine par des crochets, l'un vers le bas, l'autre vers l'intérieur (long. max. 29,0/27,4
cm) alors que l'autre tige est symétrique. Par ces crochets les objets devaient être fixés
dans un élément en bois massif. Les décors en bronze coulé ont la forme des tuyaux
courbés et profilés (dia. 5,1 cm). Ils sont aplatis au milieu sur la base ; ces éléments étaient
donc plaqués sur le bois sur lequel ils étaient fixés par les crochets. Ces décors peuvent
être interprétés comme des éléments du char, situés peut-être dans les angles de la caisse,
bien qu'aucun parallèle n'existe et que leur nombre ne témoigne pas en faveur de cette
hypothèse.
123
82 a -Tige ; b : objet à deux trous ; c : cylindres en fer
6. Tige à deux trous
238
Une tige à deux trous (long. 13,5 cm), légèrement conique fait partie de l'ensemble (fig.
82 a). Les deux extrémités ne montrent pas de traces caractéristiques d'un outil. La
section rectangulaire de l'un des trous, typique, trouve des parallèles dans l'habitat
ouvert de Roanne (Loire), dans le sanctuaire de Nogent-sur-Seine (Aube) et sur l'oppidum
de Manching (Lkr. Pfaffenhofen an der Ilm, D)175. Sa fonction n'est pas identifiable.
7. Objet en fer à deux trous
239
Une tige à section rectangulaire (long. 7,4 cm) présente deux trous légèrement coniques
(dia. 0,5-0,7 cm) (fig. 82 b) ; les extrémités amincies servaient probablement à maintenir
l'objet. L'utilisation comme filière est à exclure, au vu de la forte épaisseur du fil exigé par
l'outil, incompatible avec un travail manuel. La fonction de l'objet reste donc inconnue,
ce dernier n'apportant pas d'élément nouveaux au dossier très discuté du tréfilage à l'âge
du Fer (Jacobi 1979).
8. Cylindre en tôle de fer
240
Deux cylindres en tôle de fer (dia. 2,4 cm, long. 7,9/8,1 cm) ont une fonction inconnue
(fig. 82 c). Les tôles sont pliées en forme de tube non fermé. Des comparaisons existent
sur l'oppidum de Manching en Bavière176.
124
9. Agrafes de charpenterie
241
Deux agrafes peuvent être attribuées au char grâce à leur décoration. Trois autres agrafes
(fig. 83) sont plus longues et sans décor (long. max. 31,2/28,2/25,6 cm ; larg. 3,1/3,3/3,3
cm) ; l'une est dessinée sur une planche de 1818 (fig. 4, objet FF). Ce sont d'ordinaire des
agrafes de charpenterie. Peut-être ont-elles été utilisées pour une construction en bois
avant de procéder à l'incinération, voire après, pour y recueillir les charbons et les restes
du mobilier fondu.
10. Renforcements d'angles en tôle de fer
242
Cinq tôles en fer rectangulaires (environ 6-8 cm x 20-20,5 cm) ont été pliées pour
renforcer des angles droits en bois (fig. 84 a). Chacune était fixée par quatre grands clous
à têtes hémisphériques (long. 4,3-4,6 cm) dans les angles. Elles sont aujourd'hui
comprimées, mais leurs angles d'origine sont encore visibles en deux endroits. Un de ces
objets figure sur une planche ancienne (fig. 5, objet V). Ces tôles ne sont probablement
pas des agrafes de jantes des roues, les clous étant trop massifs ; de plus, les agrafes de
jantes des autres tombes à char ne présentent pas la même forme177.
83-Agrafe de charpenterie
125
84-Renforcements d'angles en tôle de fer
11. Tôle rectangulaire à 2 trous
243
Une tôle en fer quasi rectangulaire (7x12 cm) est percée par deux trous sur les petits côtés
dont l'un est un peu plus mince (5,5 cm) que l'autre (7,1 cm) (fig. 84 b).
12. Tiges profilées avec anneau
244
Deux tiges en fer (long, total 16,1/25,5 cm) portent à une extrémité un disque percé par
un clou (dia. 4,2 cm), et à l'autre extrémité un grand anneau ouvert (dia. environ 8 cm) ;
les tiges mêmes sont profilées (fig. 85 a). La fonction de ces deux pièces uniques est
inconnue. Leur décor témoigne d'un emplacement de choix, peut-être aux essieux du
char sensiblement du même diamètre que l'anneau. Toutefois, la présence de deux tiges
ne correspond pas aux quatre roues du char.
13. Petites tôles en fer rivetées
245
Deux tôles à languette (3,3/3,7 cm à la base, 4,2/5,8 cm en hauteur) et à bord courbé vers
l'intérieur sont fixées ensemble par deux rivets (long. 2,0 cm) (fig. 85 b). Il existe deux de
ces objets dont la fonction n'est pas évidente ; ils ne semblent faire partie ni de
l'armement (pilum précoce), ni du char.
126
14. Bandes en fer de section courbe
246
Six bandes en fer de section courbe font partie de l'ensemble, deux sont longues (long.
35,3/25,6 cm), deux moyennes (long. 18,1/17,5 cm) et deux petites (long. 16,6/13,5 cm) ;
5,1-5,4 cm de largeur, sauf la plus courte, qui a 4,5 cm de largeur. Elles ont des trous de
clous et un bout pointu. De par leurs tailles et leurs longueurs différentes, ce ne sont pas
des garnitures de stabilisation d'essieux (fig. 86).
15. Longue bande en fer
247
Une bande en tôle de fer très longue (50,0 x 1,1/1,2 cm) a été pliée et repliée plusieurs
fois. Sa longueur correspond à la longueur du bassin rectangulaire ; peut-être s'agit-il
d'un renforcement du bord de ce dernier (fig. 87).
85 a -Tige avec anneau ; b : tôle rivetée
16. Anneau en fer avec ardillon
248
Un anneau en fer (dia. 3,2 cm) de section ronde porte un ardillon pointu également en fer
(fig. 88 a). L'objet ne correspond ni aux fibules en forme d'oméga ni aux boucles.
17. Tiges décoratives
249
Deux tiges en fer de section rectangulaire (long. 5,3/5,5 cm) ont des têtes plates et
rectangulaires (2,8 x 1,7 cm), décorées sur le bord (fig. 88 b). Leur tige est percée d'un
petit trou allongé, par lequel il est possible de les fixer de manière réversible. Sur une des
127
tiges, des gouttes de bronze fondu indiquent un contact avec d'autres éléments
métalliques, peut-être du char. Aucune fonction ne peut leur être attribuée.
86-Bandes courbées (fer)
87 – Bande en fer
128
18. Petit ciseau ( ?)
250
Un petit ciseau ( ?) en fer est long de 5,4 cm seulement ; sa tête rectangulaire (1,8 x 1,6
cm) a été beaucoup utilisée.
19. Clous
• clou décoratif (long. 2,6 cm) à tête allongée (larg. 3,6 cm) avec des rainures pour l'émail (fig.
88 c).
• clou décoratif (long. 5,4 cm) à tête allongée (larg. 2,4 cm).
• petits clous à tête plate (fig. 88 d).
• petit clous à tête hémisphérique (fig. 88 e).
• clous fins avec tige de section ronde, long. env. 7 cm, partiellement courbés (fig. 88 f).
• clous à pointe plate et à tête ronde, normalement étroits (fig. 88 g).
• clous pointus de section rectangulaire et à tête ronde, souvent pliés deux fois (fig. 88 h).
• clous pointus, souvent courbés.
• clou à tête ronde (long. 7,6 cm) de section massive.
• rivet à tête ronde et contre-tête rectangulaire (long. 7,5 cm).
• fragments divers de clous.
88- Anneau, tiges et clous
LE MOBILIER CÉRAMIQUE. V. Guichard, F. Olmer
251
A côté de nombreux objets métalliques, le mobilier de la collection comprend quelques
dizaines de tessons de céramique. Infiniment moins spectaculaire, une partie d'entre eux
129
peut néanmoins être attribuée de façon plausible à la sépulture et contribuer notamment
à préciser la datation de celle-ci.
CATALOGUE
CÉRAMIQUE CAMPANIENNE
252
On dénombre vingt tessons qui appartiennent à quatre récipients au moins. Tous sont
assez fortement brûlés, ce dont témoigne une argile de couleur toujours plutôt grise, mais
rarement uniforme. Les cassures modernes semblent rares et les remontages sont assez
nombreux, ce qui conforte l'impression que l'on a affaire à un nombre réduit de pièces de
vaisselle.
253
1. Assiette en céramique campanienne A à marli ondulé, forme Lamb. 6 (fig. 89 a).
Représentée par deux petits tessons jointifs du rebord et une partie du pied. Ce dernier
possède un anneau de pose de profil anguleux. Les surfaces sont mal lissées, le vernis mat.
Le fond présente un décor de profonds sillons concentriques. Une légère impression peut
aussi laisser suggérer la présence d'un timbre. Le diamètre restitué du récipient est
d'environ 20 cm.
254
255
256
257
258
2. Assiette en céramique campanienne Β à lèvre redressée avec un raccord incurvé, forme
Lamb. 5 (fig. 89 b). Représentée par un gros tesson de rebord pourvu de trois trous de
réparation. Les surfaces sont lisses, le vernis noir mat. Le diamètre restitué du récipient
est d'environ 23 cm.
3. Plat en céramique campanienne Β de forme Lamb. 5 (fig. 89 c). Représenté par deux
fragments non jointifs du rebord. Les surfaces sont lisses, le vernis noir mat. Le diamètre
du récipient, non restituable précisément, est d'au moins 30 cm.
4. Plat en céramique campanienne Β de forme Lamb. 5 (fig. 89 d). Représenté par six
tessons jointifs attenant au rebord. Les surfaces sont lisses, le vernis noir mat. Le
diamètre du récipient, non restituable précisément, est d'au moins 30 cm.
4bis. Fragment de fond de plat en céramique campanienne Β (fig. 89 e). Il appartient sans
doute à l'un des deux plats ci-dessus. Il est doté d'un anneau de pose en bourrelet pourvu
d'une rainure sur le dessous et d'une gorge sur sa face externe. La face interne porte un
décor guilloché.
Les sept tessons non attribuables à l'un de ces récipients appartiennent tous à des parois
d'assiettes et de plats en céramique campanienne B.
CÉRAMIQUE COMMUNE
259
La céramique commune est moins abondante. Elle correspond à des récipients de facture
et d'état de conservation très variables.
260
5. Vase haut très altéré par sur-cuisson (fig. 89 f). Les deux tessons présentent un décor
de cônes protubérants en fort relief réalisés par estampages répétés, sans doute avec
apport de matière dans la matrice. La forme n'est pas restituable.
261
6. Petit vase ovoïde à fond plat (fig. 89 g). Les cinq tessons jointifs permettent de
reconstituer la panse sur toute la hauteur. Une amorce de cannelure devait souligner le
départ du col. La pâte, non calcaire et grise, est sans doute partiellement altérée par surcuisson. La surface externe est simplement égalisée.
130
262
7. Rebord de pot à cuire (fig. 89 h). La pâte, fortement micacée, est assez fine et ne
présente pas de trace de surcuisson. Le récipient a été modelé sans tour. La finition
extérieure de la panse est seulement égalisée. Le col rentrant et orné de trois cannelures
est surmonté d'une lèvre évasée simple.
263
8. Bouton de couvercle (fig. 89 i). La pâte, mi-fine et non calcaire, est gris clair à âme gris
sombre. Les surfaces enfumées ne portent pas de traces de sur-cuisson. Les traces de
montage au tour sont nettes.
264
9. Petit godet (fig. 89 j). Ce récipient, intact, est modelé dans une argile non calcaire assez
fine et fortement micacée. Les surfaces, partiellement égalisées, laissent visibles des
coups d'outils destinés à dégager le fond. La surface externe, gris sombre, ne porte pas de
trace de surcuisson. La surface interne est uniformément oxydée.
265
10. Cruche (non figurée). Ce récipient est seulement représenté par deux petits fragments
jointifs de panse. La pâte, beige clair, est calcaire. Elle ne présente pas de traces évidentes
de sur-cuisson.
Amphore
266
11. Deux petits tessons, jointifs malgré des cassures anciennes, appartiennent à la panse
d'une amphore vinaire italique, plus précisément originaire d'Albinia à cause de sa pâte
rose très serrée pourvue de très nombreuses petites vacuoles tapissées de calcite et
d'inclusions émoussées d'oxyde de fer (Peacock 1977 ; Thierrin-Michael 1992). Les deux
tessons portent des traces bien nettes de sur-cuisson.
89- Céramique campanienne et commune
131
Tuile
267
12. Il s'agit de deux fragments jointifs d'une imbrex (dimension maximum de la partie
conservée : 10 cm). La pâte fine rose vif évoque celle de certaines amphores vinaires
italique, ce qui invite à ne pas exclure l'hypothèse d'une importation.
ANALYSE
268
Les plats et assiette en céramique campanienne “du cercle de la B” sont un mobilier
régulièrement signalé sur les sites gaulois de La Tène finale. La forme Lamb. 5 est la plus
classique de ce répertoire. Elle est diffusée à partir du milieu du IIe s. av. J.-C., pour
devenir bien plus fréquente au siècle suivant. Nos exemplaires présentent tous les détails
caractéristiques des productions tardives, particulièrement fréquentes en Gaule : vernis
mat, lèvre allongée non rentrante, pied en fort bourrelet. La céramique campanienne A
fournit de la vaisselle dont les importations commencent plus précocement et qui sont
concurrencées au Ier s. av. J.-C. par la campanienne B. Notre exemplaire se distingue
toutefois par plusieurs caractères qui en font indiscutablement un exemplaire tardif :
finition peu soignée, décor de sillons et forme d'apparition récente, attestée par exemple
à partir du milieu du IIe s. dans le Midi, mais surtout fréquente dans cette région au siècle
suivant (Dicocer 2 : 443-447).
269
Au total, les quatre pièces de vaisselle à vernis noir peuvent fort bien être issues du même
ensemble funéraire. Bien que le phénomène ne soit pas perçu en Gaule méridionale, où la
céramique campanienne A reste largement majoritaire tout au long du Ier s. av. J.-C.
(Dicocer 2 : 557), on assiste en Gaule interne à un basculement au profit de la
campanienne B aux alentours de 100 av. J.-C. (par exemple : Colin 1998 : 73-74). Au vu des
ensembles de mobilier disponibles en Gaule du Centre-Est, la coexistence de céramique
campanienne A tardive et de campanienne B invite ainsi à réduire la fourchette de
datation aux phases chronologiques La Tène D1b et La Tène D2a, soit l'extrême fin du IIe
s. et les trois ou quatre premières décennies du Ier s. av. J.-C. Parmi les ensembles de
référence bien caractérisés, on peut mentionner ceux qui se rattachent à la fin de
l'horizon 3 et surtout à l'horizon 4 de Roanne (Morel 1997 :126-127). En Basse-Auvergne,
ce faciès est postérieur à la désaffection des sites de plaine de La Grande Borne et du
Pâturai, où la céramique campanienne B est quasiment absente. Il trouve en revanche des
correspondances sur les sites d'oppida de Gergovie et surtout de Corent (Guichard et al.
1993 : 31-32). De façon plus générale, il est abondamment représenté sur les sites d'oppida
du Centre-Est, notamment au Mont-Beuvray (Barrai, Colin, Luginbühl 1998), mais aussi en
territoire allobroge, tant à Vienne (Chapotat 1970 : 119-124), qu'à Larina (Morel 1990).
270
Le décor estampé original du vase est une variante inhabituelle du décor ocellé fréquent
au Ier s. av. J.-C. en Gaule du Centre-Est (Arcelin 1981 : 61-62). Fr. Artaud s'est intéressé en
particulier à ce fragment de vase qui figure sous la forme d'un croquis dans son Manuscrit
101/3, ainsi que sur la planche I prévue pour accompagner la publication de la tombe (fig.
3, objet c). Les comparaisons précises sont rares dans le contexte régional.
271
Outre un fragment du site de Saint-Paulien en territoire vellave (Simmonet 1983 : 101, fig.
5, n° 8), on peut signaler un tesson à Soyons (Ardèche) (exposé au Musée Municipal), deux
autres près d'Aoste et à Voiron (Musée d'Aoste et informations J.-P Jospin), ainsi qu'à
“Pian” “sur les terres de M. Nugues, président à la cour royale de Lyon… près de Bourgoin
132
département de l'Isère”. Ainsi, ce type encore mal connu se rencontre sur un axe allant des
Vellaves aux Allobroges, territoire sur lequel il est le mieux représenté. Constatant de
plus qu'il a été fortement dégradé par le feu, son appartenance à la sépulture est
plausible.
272
Le petit vase ovoïde n° g présente une forme trop ubiquiste pour que l'on puisse préciser
sa datation, qui ne saurait du moins être antérieure à La Tène finale. On peut notamment
penser à une imitation de gobelet à parois fines tardo-républicain ou augustéen, mais la
perte de la lèvre et l'absence de décor interdisent de trancher. Une datation plus tardive
est tout aussi envisageable.
273
Le pot à cuire n° h possède une forme bien connue dans la région lyonnaise et viennoise
au Haut-Empire, qui se caractérise par son col rentrant cannelé. Il semble apparaître
après le tournant du IIe et du Ier s., si du moins son absence est significative dans le
comblement du fossé lyonnais du clos du Verbe incarné (Sandoz 1989 : 67-69). Il est
ensuite bien représenté à Vienne au Ier s. av. J.-C. (Chapotat 1970, pl. 46-47) et déjà
fréquent à Lyon dans un contexte immédiatement postérieur au milieu du même siècle,
avec des exemples encore pour la plupart façonnés sans tour (Mandy, Monin, Krausz
1990 : fig. 9, n° 38-42 et fig. 10, n° 59).
274
Le couvercle n° i présente une facture qui semble exclure une datation au Ier s. av. J.-C.
On préfère proposer une datation à l'époque impériale, sans plus de précision. Son
appartenance à la sépulture semble donc à exclure, ce d'autant plus que le fragment
conservé ne présente pas de traces de sur-cuisson. De plus, l'une des planches figurant en
collection privée illustre ce couvercle associé par erreur au vase campaniforme. Des
inhumations sous tuiles auraient été découvertes dans le tumulus qui a donc été réutilisé
à l'époque gallo-romaine tardive.
275
Le petit godet n° j a une forme parfaitement ubiquiste. La pâte et le mode de finition
semblent toutefois exclure son appartenance à une phase ancienne de la protohistoire.
Par ailleurs, l'oxydation de la surface interne invite à y voir une lampe à suif, sans que
cela soit une certitude en l'absence de comparaison précise. Des vases analogues figurent
dans le mobilier du dépôt de la Chuire (information F. Perrin, inédit).
276
Le récipient à pâte claire peut appartenir à une gamme très variée de productions
méditerranéennes échelonnées durant le millénaire qui encadre le changement d'ère.
277
Les deux fragments d'amphores appartiennent très vraisemblablement à une amphore
Dressel 1, un type abondamment importé en Gaule aux IIe et Ier s. av. J.-C. On note plus
précisément que les importations d'Albinia, sur la côte d'Etrurie, sont particulièrement
fréquentes en Gaule. L'appartenance de ces tessons à la sépulture est corroborée par les
traces de sur-cuisson qu'ils portent.
278
On ne pourrait enfin envisager raisonnablement l'appartenance du fragment de tuile à la
sépulture que s'il s'avérait qu'il s'agit effectivement d'une importation méridionale.
279
On peut finalement classer la céramique étudiée en trois catégories :
• attribution à la sépulture plausible, en raison de critères typologiques et taphonomiques
(traces de surcuisson) : quatre plats et assiettes en céramique campanienne (a-e), un vase
haut à décor estampé (f) et une amphore Dressel 1 ;
• attribution à la sépulture seulement envisageable, en l'absence de critères typologiques
rédhibitoires : vase ovoïde (g), godet (j), vase à pâte claire ;
• attribution à la sépulture à exclure : pot à cuire (h), couvercle (i), imbrex.
133
280
Du point de vue chronologique, ce mobilier apporte des données complémentaires de
celles des objets métalliques. Il incite notamment à ne pas faire remonter avant l'extrême
fin du IIe s. la mise en place du dépôt funéraire.
281
En ce qui concerne la cérémonie funèbre, on remarque que les récipients ont tous été
exposés au feu du bûcher. La présence d'une amphore vinaire dans cet ensemble n'est pas
surprenante, tant c'est une constante des sépultures aristocratiques gauloises de la fin de
l'âge du Fer. On s'étonnerait plutôt de ne retrouver que deux discrets tessons d'amphores
alors que la vaisselle à boire en bronze est ici exceptionnellement abondante, mais il faut
certainement compter sur le mode de prélèvement sélectif des fouilleurs du XIXe s. De ce
point de vue, on doit imaginer que le site de la sépulture demeure encore aujourd'hui
jonché de tessons d'amphores, ce qui pourrait aider à sa localisation.
282
La présence de récipients de présentation en céramique campanienne n'est pas
surprenante dans un tel contexte aristocratique. Ce genre de dépôt est très fréquent dans
les sépultures privilégiées du Midi (Bats 1990 : 273-275), où les assiettes et plats sont
également privilégiés vis-à-vis des autres formes. Il l'est bien plus rarement en Gaule
chevelue. Sans viser à l'exhaustivité, signalons pour La Tène D, les ensembles suivants,
tous inédits : deux incinérations de la nécropole de Feurs” Rue Saint-Antoine” (fouille
Valette, 1984), une inhumation d'Aulnat-Gandaillat à Clermont-Ferrand (fouille
Vermeulen, 2001) et une incinération de Brioude (fouille Hettiger).
283
Aussi modestes soient-ils, les restes du vase à décor estampé témoignent de liens évidents
avec la sphère culturelle allobroge, ce qui ne saurait étonner.
284
La présence d'une lampe au sein du mobilier funéraire — ce qui ne reste qu'une
hypothèse — trouve des comparaisons nombreuses dans le midi de la Gaule à la même
époque, avec des lampes à huile en terre cuite (Bats 1990 : 277-278). Le phénomène affecte
également les tombes aristocratiques d'autres régions (cf. notamment Goeblingen-Nospelt
au Luxembourg pour une période un peu plus récente). Il peut parfois se traduire par la
présence d'objets plus prestigieux : candélabre (Beaucaire, Boé), ou lanterne (Antran,
Neuvy-Pailloux).
NOTES
14. Bibracte (à corde interne) : Rieckhoff, Fleischer 2001 : 98, fig. 11,23. -Col de Saverne : Fichtl,
Adam 2000 : 49, fig. 968-2. -Mont Terri (non daté) : Kaenel, Müller, Furger-Gunti 1984 : 103, pl. 1,
3.
15. Bataille 2001. Voir liste et carte de répartition : Flecht 1998 : 32, fig. 16.
16. Nîmes : Py 1981 : 166, fig. 75 ; Tendille 1988 : 70, pl. 10, 72. -Saint-Marcel : Fauduet 1992 : 243,
fig. 4, 8. -Mâlain : Mediolanum 1988 : 307 n°. 1008. -Nanteuil-sur-Aisne : Lambot 1989 : 40, fig. 7 ;
Lejars 1996 : 93, fig. 8, 6.
17. Lambot 1998 : 77, fig. 76 : Acy-Romance tombe I, 103 NM (patelle à manche type Aylesford).
18. Metzler-Zens et al. 1999 : 312-313. Cruche anthropomorphe en bronze de la tombe 47 (30-15
av. J.-C.).
19. Nuber 1972 : 127 sq. (pas plus tard que 80 ap. J.-C).
134
20. Lindenthal, Rupp 2000 : 173-175, fig. 143 (dernier tiers du IIe s. ap. J.-C.).
21. Boube in : Feugère, Rolley (ed.) 1991 : 19-20 : type Beaucaire. -Fitzpatrick 1987 : type
Fällanden.
22. Voir par exemple des graffitis (chiffres) sur d’autres vaisselles romaines : Künzl in : Künzl
1993 : 400 avec fig.
23. Wegewitz 1982 : 43 sq. -Fitzpatrick 1987 : 101 : un fragment d’os brûlé indique peut-être une
incinération.
24. Références pour des situles type Eggers 18 : Bolla in : Feugère, Rolley (éd.) 1991 : 13 sqq. Suppléments : Gars-Thurnau (A) : Urban in : Neugebauer (éd.) 1992 : 121, fig. 47, 3. -Kelheim (Lkr.
Kelheim, D) : Pauli 1993, pl. 115 Β 2. -Schwangau (Lkr. Ostallgäu. D) : Maier 1985 : 242, fig. 9, 1.
25. Salzani 1983/84 : 370, pl. 7, 2. -Keiling 1984 : 85, pl. 17,99. -Pour des attaches plus grandes en
bronze voir van Endert 1981 : 81.
26. Wielowiejski 1985 : 157. -Bolla in : Feugère, Rolley (éd.) 1991 : 12-13. L’identification du
fragment d’une attache de Jacobi 1974, 135 f. Nr. 629 et 631 n’est pas assez sûre.
27. Wielowiejski 1985 : 157 ; Bolla in : Feugère. Rolley (éd.) 1991 : 12 fig. 5. -Nothdurfter 1979 : 67 n
°. 668.
28. Raddatz 1969 : 268 : Récipient d’un trésor monétaire de terminus post 104 av. J.-C.
29. Vidal In : Feugère, Rolley (éd.) 1991, fig. 2,5, 8, 20,21, 19, 314-315.
30. Pour la typologie voir Ulbert 1960 ; Feugère in : Feugère, Rolley (éd.) 1991 : 53 sqq.
31. Voir les exemplaires de Manching (Ulbert 1960 : 70) et de Casalandri tombe 46 : Salzani 1998 :
93, pl. 27 A, 2.
32. Par exemple la tombe 142 de Wederath (Haffner 1971, pl. 29). – La tombe de Casatenova
“Cascina Cacciabuori” (Prov. Como, I) avec gobelet et passoire : Tizzoni 1981, pl. 20.
33. Voir la liste des gobelets de type Idria, variantes Manching et Ornavasso, et des anses
séparées : Feugère 1991. - Suppléments : Maria Lankowitz “Primaresburg” (VB Voitsberg,
Steiermark, A) : Renseignement D. Kramer (Graz). -Dunaújváros/Intercisa (Kom. Fejér, H) : Alföldi
et al. 1957 : 206 pl. 39,10. -Titelberg (L) : Metzler 1995, fig. 170,9. - Ciringhelli (Prov. Verona, I) :
Salzani 1983/84, pl. 7, 2. -Forette (Prov. Verona, I) : Salzani 1983/84, pl. 14, 2. - Povegliano
“Marinare” (Prov. Verona, I) : Salzani 1983/84, pl. 15, 2.
34. Déjà mentionné par Boube in : Feugère, Rolley (éd.) 1991 : 41 : Hières-sur-Amby, tombe à char de
Larina (Isère), 1818 : 1 cruche (rens. J.-P. Guillaumet).
35. Boube in : Feugère, Rolley (éd.) 1991 : 40. -Rieckhoff 1998 : 507 : Lt D1b-Lt D2a.
36. Suppléments à la liste de Feugère in : Feugère, Rolley (éd.) 1991 :41 : Titelberg (L) : Metzler
1995 : 328, fig. 170, 2. -Raitenbucher Forst (Lkr. Weiβenburg-Gunzenhausen, D) : Römer 2000 : 312.
37. Thill 1967, pl. 1, 2. ; Baratte et al. 1984 : 91, pl. 44 n°. 134.
38. Yverdon, chantier des Philosophes n° 13 ; Catalogue n° 1038. K6169-17. -Aimable
renseignement de C. Brunetti.
39. Schulten 1929 : 222, pl. 43,11 (merci à M. Luik, Klagenfurt, pour ce renseignement) et Luik
2002 : 226 n°R108.
40. Feugère, De Marinis in : Feugère, Rolley (éd.) 1991 : 108-112 (liste), suppléments : Wehrberger,
Wieland 1999 : 253-254 note 64 ; pour l’Espagne : Mansel 2000 : 215-218.
41. Feugère, De Marinis in : Feugère, Rolley (éd.) 1991 : 112. -Voir une patelle à manche entier au
Musée de Nîmes : Tendille 1988 : 37 (n° 124, Provenance inconnue ; support en forme de
coquillage).
42. Goeblingen-Nospelt : Thill 1967 : 69, pl. 1,4.-Gautzsch : Eggers 1965. -J. Metzler a attribué des
pieds des patelles à manche à une réparation locale (“gallische Erganzung”) -Metzler 1995 : 329,
note 652.
43. Bolla in : M. Feugère, Cl. Rolley (éd.), 1991 : 148 avec contribution de Cl. Rolley p. 152-153. Metzler-Zens, Metzler 1998 : 419, fig. 1-2.
44. Künzl in : Horn, Rüger 1979 : 295-300. -Voir Eggers type 95 : Eggers 1951 : 168 sp.
135
45. Voir les vaisselles avec un bord simple et haut de Pompéi : Tassinari 1996 : 115, fig. 2 sq.
46. Voir Eggers type 90 : Eggers 1951. pl. 9. 90. -S. Künzl in : Künzl (éd.), 1993 : 197-214.
47. Eggers 1951 : 167 : Type 73 : Korchow tombe 96, Harsefeld, tombe 126. -Type 74 : Harsefeld ;
Övra Ålebäck, tombe 10 (Öland, S) -pour la dernière tombe voir Rasch 1994. Le vase est sans doute
en fer.
48. Eggers 1951 :41 : il parle de la possibilité de “l’erreur de petit chiffre”.
49. Voir des autres exemples à Clémency et à Goeblingen Nospelt tombe A et B (Metzler et al.
1991 : 99).
50. Manching : van Endert 1991 : 46-52. 91, pl. 9, 237. 27. 448 ; peut-être : Basel/Münsterhügel :
Furger-Gunti, Berger 1980 : 75, pl. 11, 27 (tôle trop mince ?).
51. Aimable renseignement de N. Ginoux, Paris.
52. Van Endert 1991 : 46-52 -Voir aussi le bec verseur zoomorphe de Hellingen, tombe Β (L) :
Krier, Reiner 1993 : 21. Il indique une continuité de la production à l’époque romaine.
53. L’hypothèse campanienne est déjà évoquée par C. Rolley 1983 : 140, conjointement à la
possibilité d’une fabrication sur la côte adriatique elle-même, qui nous paraît moins probable,
compte tenu du style sensiblement différent des figurines en bronze connues dans ce secteur.
54. Gauer 1991 : pl. 22 (Le 98, 99. 101) ; pl. 27-28 (Le 414 et 415). Sur la caractérisation des produits
en bronze campaniens au début du Ve s. : A.-M. Adam. Mélanges de l’Ecole Française de Rome
(Antiquité), 92, 1980 : 641-679.
55. Par exemple les cavaliers d’un chaudron du British Museum (n° 558) : Rolley 1983 : 140, fig.
132.
56. Castel S. Mariano : U. Höckmann, Die Bronzen aus dem Fürstengrab von Castel San Mariano.
Munich, 1982 : 99, n° 57 ; Monteleone di Spoleto : Scarpellini 1979 : 373, fig. 13 ; Orvieto,
Crocefisso del Tufo, t. 17 : Scarpellini 1979 : 373, fig. 12 ; S. Giovanni in Compito : Scarpellini 1979 :
367-372.
57. M. Novotna, Die Bronzegefdsse in der Slowakei. PBFII, 11 ; Munich. 1991, n° 65 : 71-72, pl. 13.
58. A Rudiae, Rutigliano. Cavallino. Ugento : Rolley 1991 : 190-196. Sur les récipients grecs, la
première synthèse est celle de M. J. Milne 1944 ; sur leur usage : R. Ginouvès, Balaneutikè.
Recherches sur le bain dans l’Antiquité grecque. Paris, 1962 : 61-75.
59. A Olympie : Gauer 1991 : Ρ 5, pl. 56, 1.
60. Gauer 1991 : pl. 57, 3 et 4 (Olympie. Ρ 32 et Ρ 38) ; pl. 61, 3 (Ρ 34).
61. Bassin complet de Sala Consilina : Gauer 1981 : 117, fig. 53 ; anse isolée à Olympie (Br 5176) :
Gauer 1991 : 27, pl. 62, 2.
62. Gauer 1981 : 120, note 28 ; A. De Ridder, Catalogue des Bronzes trouvés sur l’Acropole d’Athènes.
Paris, 1896, n° 206, p. 67 sq., fig. 40-41 (le décor est complété par deux gorgoneia sous les éléments
d’attache incurvés).
63. British Museum, n° 73.8-20.217 : Haynes 1985. n° 39 : 259, fig. p. 146.
64. Br 5110 : Gauer 1991 : Ρ 26, pl. 62, 1.
65. Hostteter 1986 : Spina 40, p. 73-75, pl. 49 (discophore de la tombe 44 ; datation proposée :
440-430) ; Spina 46, p. 80-81, pl. 56 (kyniskos de la tombe 65A ; datation : 400-375) ; figures
d’Hermès des deux candélabres jumeaux, Spina 16 et 17 : p. 41-43, pl. 19-22 (tombe 136A,
datation : vers 400) ; athlète avec strigile de Servirola S. Polo : Mostra I960, n° 809, p. 245, pl. LX (la
datation proposée dans ce catalogue -début du IVe s. -est sans doute un peu basse). Sur la petite
plastique tardo-classique d’Etrurie padane, en dernier lieu : Sassatelli 1987 ; Jurgeit 1986 :
115-117 ; F. Gilotta, Nota di plastica spinetica. Prospettiva, 77, 1995 : 51-57.
66. Cristofani 1985 : 165, n° 57 (Monte Capra) ; 120-121, n° 7. 4, (Villa Cassarini).
67. Cristofani 1985 : 104, n° 4.7, (grande statuette d’offrant, vers 400 av. J.-C.) et n° 4.8, p. 105
(jeune homme nu, une épée en bandoulière, 400-370) ; petit bronze votif considéré comme "nordétrusque" au British Museum : Haynes 1985 : 214 et 302, n° 155,.
68. Par exemple le célèbre groupe de Marzabotto “Mars et Vénus” : Maule 1977 : 498, fig. 12.
136
69. Guerrier de Falterona : Cristofani 1985 : n° 4.6, p. 102-103 (datation : 420-400)
70. L’un autrefois dans la collection Sarti à Rome : F. Messerschmidt, Römische Mitteilungen, 43,
1928, p. 153, fig. 3 ; l’autre au Römisch-Germanisches Zentralmuseum de Mayence (Inv. n°
0.8919) : Maule 1977 : 498, fig. 13.
71. Landolfi 1987 : 452-454 ; M. Menke 1991 : 392-393 proposent une date plus récente, à la fin du
IVe s.
72. Jannot 1995 : 83. Le cliché que nous publions, qui correspond à un cliché ancien, antérieur à la
plus récente restauration, montre en tout cas des reliefs plus marqués et un style plus conforme
au reste de la série.
73. Rome, Musée de la Villa Giulia, n° 15693 : Bordenache Battaglia 1979 : n° VIII, p. 18-19 et pl.
XXII. Le type des pieds (K 29) est également daté par F. Jurgeit (1986 : 119-150) de la première
moitié du IVe s. (dernière période d’activité de l’“atelier A”).
74. Bordenache Battaglia 1979 : n° 30, p. 115-116 et pl. CXLI (Londres, British Museum, n° 84 6-14
35) ; n° 22, p. 95-97 et pl. CXIII (Karlsruhe, n° F 1859). Les poignées qui présentent un couple de
lutteurs mixtes (“Pélée et Atalante”) sont les plus récentes (fin du IVe s.).
75. Cristofani 1985 : 34-35. Cette proximité est bien illustrée par les poignées de cistes ajourées
figurant des soldats en armes (Rome, Villa Giulia, n° 25210 : Bordenache Battaglia 1979 : n° VII, p.
16-17, pl. XVI-XVII) ou encore deux personnages nus, portant le corps d’un troisième, qui ont été
justement rapprochés de l’éphèbe “Fruga” de Monte Capra (Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek,
n° H 241 : Bordenache Battaglia 1979 : n° III, p. 8-9 et pl. VI) ; pieds et poignée de cette ciste sont
datés par F. Jurgeit (1986 : 128-129) du premier quart du IVe s.
76. Fouilles Karine Robin, 2001 : K. Robin et C. Soyer, Un fragment d’anse de bassin étrusque
découvert à Barzan (Charente-Maritime), à paraître dans Aquitania, (je remercie K. Robin et C.
Soyer qui m’ont signalé cette découverte et permis de l’examiner).
77. F.-R. Herrmann et O.-H. Frey. Germania 75, 1997, 2, p. 459-550.
78. Type recensé par L. Husty, Ein neuer etruskischer Gefässtyp. Trierer Zeitschrift, 53, 1990 :
15-54, qui regroupe ces récipients dans la classe des kyathoi “de type A, variante Bologne”.
79. U. Schaaff, In : Künzl 1993 : Teil I. p. 66-68, carte fig. 3, Medilerrcme Bronzegefässe und Spiegel des
4./3. Jahrhunderts v. Chr. in Gallien. Sur cette carte figurent aussi l’anse de Borsdorf et celle de
Sainte-Gemmes-sur-Loire.
80. Publication de cette oenochoé par R. Chevallier : La troisième route de l’étain en Gaule. A
propos d’une oenochoè en bronze étrusque trouvée près de Tours. In : Homenaje a A. Garcia y
Bellido, t. 2. Madrid, 1976 : 131-157, fig. 1-4.
81. H.-E. Joachim, éd., Waldalgesheim. Das Grab einer ketlischen Fürstin. Cologne, 1995 : 59.
82. B. Shefton, The Waldalgesheim Situla : where was it made ?. In : Festschrift für 0.-H. Frey zum 65.
Geburtstag. Marburger Studien zur Vor-und Frtihgeschichte 16 ; Marburg, 1994 : 583-593.
83. C. Rolley, Deux notes de chronologie celtique. II. La situle de Waldalgesheim et la date du
Style végétal continu. Revue Archéologique de l’Est et du Centre-Est, 38, 3-4, 1987 : 416-419.
84. S. Künzl, In : Künzl 1993 : Teil I : 69-72, avec carte de répartition du type, fig. 3, p. 71.
85. Th. Weber, Bronzekannen. Francfort/Main, 1983, types II Ε et F, p. 92-105.
86. Une anse isolée, correspondant à une oenochoè de même forme a été publiée par P. Lebel
(Catalogue des Collections archéologiques de Montbéliard. 3 : Les bronzes figurés. Ann. Litt. Univ.
Besançon vol. 57 ; Paris, 1962, n° 52, p. 32 et pl. 41), comme provenant de Mandeure.
87. Nous ne mentionnons que pour mémoire d’autres récipients, qui ont été considérés
occasionnellement comme des importations du IVe s., sans fondement à notre avis (et
l’authenticité de leur provenance locale est d’ailleurs loin d’être assurée) : une coupe, en fait
campanienne, conservée au Musée de Lyon et passant pour avoir été trouvée à Mèves (Nièvre) ;
ou encore un gobelet à bec verseur provenant, semble-t-il, de Thorigné-en-Chamy et conservé au
musée de Jublains (Mayenne) : Nantes 1999 : 80, n° 143.
137
88. Quincerot : C. Rolley, Bulletin de Correspondance Hellénique, 1962 :491-493, fig. 14-16 ; Faulx : M.
Leroy, In : L’âge du Fer en Lorraine. Exposition Musée de Sarreguemines ; 1987 : 36-37.
89. Cette hypothèse a été retenue par M. Menke (1991) pour tous les bassins à lutteurs, mais elle
repose dans son étude sur un postulat de départ non recevable, puisqu’il date tous ces bassins
sans distinction (y compris celui de Borsdorf) de la fin du IVe s.
90. Pour le Bassin Parisien : sépulture du Plessis-Gassot (Val-d’Oise), avec deux coupes à vernis
noir : N. Ginoux, Archéologia, n° 358, juil.-août 1999 : 19. Pour la Suisse : Coupe à vernis noir
d’Ollon (VD) : G. Kaenel, Recherches sur la période de La Tène en Suisse occidentale. Analyse des
sépultures. Cahiers d’Archéologie Romande vol. 50 ; Lausanne, 1990 : 297-298. Sur ces questions de
mobilité des individus de part et d’autre des Alpes : D. Vitali et G. Kaenel, Un Helvète chez les
Etrusques vers 300 avant J.-C. Archéologie Suisse, 23, 3, 2000 :. 115-122.
91. A Larina : un fragment, fabriqué à Teano (?), daté des environs de 300 ou du premier tiers du
IIIe s. (selon J.-P. Morel, In : Perrin 1990 : 114) ; à Vienne : atelier des Petites Estampilles, fin IVedébut IIIe s. (Perrin,. Bellon 1992 : 426, note 55).
92. Les bronzes antiques de Paris. Exposition Musée Carnavalet ; Paris, 1989 : 42-43, n° 5.
93. Nantes 1999 : 74-75, n° 132,.
94. Un écart chronologique entre les différents éléments du mobilier funéraire a été mis en
évidence également pour le tumulus de Strettweg en Autriche : Egg 1996 : 243-245.
95. Sur ce contexte, en dernier lieu : J. Fischer, Germania, 68, 1, 1990 : 115-127.
96. Exception dans la tombe de Waldalgesheim, où l’objet “ancien” conservé n’est pas la situle de
bronze grecque, mais l’oenochoè à bec tubulaire, de fabrication celtique.
97. M. Guggisberg, “Erbstücke in fürstlichen Gräbern diesseits und jenseits der Alpen”,
communication au Colloque Die Hydria von Grächwil, 1851-2001. Zur Funktion und Rezeption
mediterraner Importe in Mitteleuropa im 6. und 5. Jh. v. Chr. (Berne, octobre 2001). L’article fondateur
sur le sujet est celui de F. Fischer, Keimelia : Bemerkungen zur kulturgeschichtlichen
Interpretation des sogenannten Sudimports in der späten Hallstatt-und frühen Latènekultur des
westlichen Mitteleuropas. Germania. 51, 1973 : 436-459.
98. Langâ au Danemark, tombes 1 et 2 : P. Stary, Mediterrane Einfuhrgüter während der
Früheisenzeit in England und Skandinavien. Römische Mitteilungen, 98, 1991 : 19-21.
99. Flonheim (Kr. Alzey-Worms, D) : Behrens 1923 : 39, fig. 47. -Hofheim am Taunus, tombe 9
(Main-Taunus-Kreis, D) : Ritterling 1912 : 394, fig. 110, 6. -Bad Nauheim, tombe 28 (Wetteraukreis,
D) : Quilling 1903 : 19.
100. Voir Graue 1974 : 29 sqq. pour les gobelets en argent dans les cimetières à Ornavasso/San
Bernardo et Persona, ainsi qu’à Giubiasco.
101. Voir Feugère in : Feugère, Rolley (éd.) 1991 : 78 sqq. liste 3 n° 52, 57, 68.
102. Voir : Saint-Laurent-des-Arbres (dép. Gard) : Barruol, Sauzade 1969 (casque conique à
pointe, de type étrusque avec décor ondé). –Trier-Olewig (Kr. Trier-Saarburg, D) : Schindler 1971
(casque type Mannheim). –Deux autres casques douteux sont mentionnés à Sigoyer (dép. HautesAlpes) : Gallia 43, 1985 : 523 ; Ulysse, Guillaume 1991 : 139, 220 (reconstitution d'un guerrier à
casque conique à pointe, de type étrusque avec décor ondé).
103. Voir le casque en bronze de type celtique oriental de Šmarjeta-Vinji vrh (SLO) : Guštin
1984b : 352, pl. 48.
104. Pour cette nécropole, voir Marcadal 2000.
105. Récemment : Wieland 1996 : 109 sqq. -Haffner 1989. -Schaaff 1985 : 623 fig. 12-13.
106. Chalon-sur-Saône (dép. Saône-et-Loire) : Déchelette 1913 : 175 sq. fig. 25,5, pl. 36,5. -Port
(canton de Bern. CH) : Vouga 1885, pl. 3,1.
107. Regensburg (Stadt Regensburg, D) : Stroh In : Germania t. 29, 1951 : 141 sqq. fig. 1, 3.
108. Pièce de suspension en bronze (exemple) : Ludwigshafen (Kr. Ludwigshafen, D) : Engels 1970.
-Pièce de suspension en fer sur un fourreau en bronze (exemples) : Wederath tombe 296 (Kr.
138
Bernkastel-Wittlich, D) : Haffner 1971, pl. 73, 5a. ; Wollendorf (Kr. Neuwied, D) : Oesterwind 1989,
pl. 6B,6.
109. Par exemple : Giubiasco tombe 96 (Kt. Tessin. CH) : Ulrich 1914 : 573 sq. pl. 76,4-5. -Conthey
(Kt. Vaud, CH) : Peyer 1980 : 59 sqq. fig. 7, 6. – Regensburg (Lkr. Regensburg, D) : Stroh In :
Germania t. 29, 1951 : 141 sqq. fig. 1, 3.
110. Voir : Illkirch-Graffenstaden (dép. Bas-Rhin) : Henning 1912 : 12 pl. 11,1.– Ormes (dép.
Saône-et-Loire) et Champdivers (dép. Saône-et-Loire) : Wieland 1995 : 112 fig. 36,2-3.
111. Müller 1990 : 42 fig. 18 bas (largeur des lames) : 43 fig. 19 (index de longueur et largeur des
lames d’épées).
112. Aimable renseignement de U. Schaaff et M. Egg (RGZM).
113. Aimable renseignement de F. Hummel (RGZM), technicien de rayon-X.
114. Titelberg/Lamadeleine tombe 39 avec une pointe effilée en forme de feuille de saule (long.
30,3 cm) : Metzler-Zens et al. : 164 fig. 165, 5. – Cottévraed tombe 130 : Blancquaert 1998 : 178 fig 8
(pliée, plus de 30 cm).
115. Voir Egg 1996 : 155 sqq. pour la phase Ha D1 dans le domaine Hallstattien oriental.
116. Voir par exemple : Müller-Karpe 1951, fig. 3, 1 ; 8, 2 ; 9, 7.
117. Voir par exemple : Bystrzec (Woi. Pomorskie, PL, l’ancien Weiβhof, Kr. Marienwerder) :
Heym 1959/61 : 162, fig. 5, 8.
118. Pour la surface de quelques épées de Bern/Tiefenau (canton de Bern. CH) : Müller 1990 : 37.
119. Port : Jahn 1913 -Bludenz : von Merhart 1940 : 87 fig. 1.
120. Voir P. Luczkiewicz, Die verzierten Lanzenspitzen : Spuren germanischer Wanderungen ?
In : Bewaffnung der Germanen und ihren Nachbarn. Collogue 1999. Lublin 2002, p. 15-40.
121. Behrens 1923 : 21 fig. 25. -Krämer 1985 : 137, pl. 70, 2.
122. Sievers 1995 : 155-156. -Comme parallèle voir Feugère 1996 : 179 fig. 15, 13.
123. Voir Spagnolo Garzoli 1999 : 352 pour des types différents.
124. Tischler 1886 pour le site de La Tène (Vouga 1923, pl. 37, 7) ; Manching/Steinbichel tombe
35, 36, 40 (Krämer 1985) ; München/Obermenzing tombe 12 (Krämer 1985. pl. 60.6) ; Gournay-surAronde (Challet 1992 : 108-111).
125. Type Sion : Sion/Saint-Guérin (canton de Genève, CH) : Kaenel 1983 : 48 fig. 11, 4. -Mirebeau
(dép. Côte-d’Or) : Brunaux et al. 1985 : 93-94 fig. 14.
126. Voir : Marcilly-sur-Eure (dép. Eure) : Duval, Verron 1993 : 139 fig. 5, 2. – Mirebeau (Côted’Or) Brunaux et al. 1985 : 94, fig. 14. – Acy-Romance NMI, 103 (dép. Ardennes) : Lambot 1998 : 77
fig. 76. – Lebach tombe I (Lkr. Saarlouis, D) : fragment d’umbo et manipule (Gerlach 1976 : 11 pl. 1
g ; 2 k).
127. Roualet et al. 1982 : 31,36, pl. V b, f : tombe 2/1960 (1 exemplaire). 3/1964 (2 exemplaires
d’une tombe de guerrier). – Mentionné d’après Raftery 1988 : 52-53.
128. La Tène : Vouga 1923 : 99 pl. 36, 4 (aujourd’hui à Berlin. Museum für Vor-und
Frühgeschichte). – Lozna : Teodor 1980 : Babes 1993 : 203 pl. 43, 11.
129. Aimable renseignement de S. Sievers, Francfort.
130. Haffner 1989 a : 181. L’épée de Wintrich, pour laquelle Haffner mentionnait un décor
semblable (note 11) n’est pas encore publiée.
131. Pour le type Nierstein voir par exemple : Gournay (entre autres n° 1425, 1484, 1561. 1930,
2706) : Brunaux, Rapin 1988 ; Beckingen tombe 7 (Lt C2) : Miron 1986/87 : 127 pl. 3E ; type Nîmes
voir La Villeneuve-au-Châtelot : Piette 1989 : 252 fig. 5a. ; Wallertheim tombe 5 (Lt C2) : Kessler
1929/30 : 132 fig. 15, 2.
132. Type Sion : Sion/Saint-Guérin (canton de Genève, CH) : Kaenel 1983 : 48 fig. 11,4.-Mirebeau
(dép. Côte-d’Or) : Brunaux et al. 1985 : 93-94 fig. 14.
133. Sievers 1995 : 139-140 fig. 30, 1. – Lejars 1996 : 95 fig. 9, 6. – Arcelin 1980 : 100 fig. 12.
134. Type Owlesbury : Collis 1973 : 128 fig. 4, 6. – Soissons : inédit, renseignement D. Roussel,
Musée Soissons.
139
135. Après les sources historiques : Dobesch 1996 : 14-16. – Pour les données archéologiques :
Joachim 1974 : 163 ; Roymans 1990 : 247-249.
136. Raddatz 1967. -Schönfelder 2000a. -Schönfelder 2000b : 74-76. – Schönfelder (2002).
137. Miniero 1987 : 192. -Voir Dolenz 1998 pour un char du Magdalensberg (Kärnten, A) de
l’époque tibérienne tardive. – Pour les chars romains du IIe/IIIe s. voir Visy 1993.
138. Voir par exemple les frettes de Bern/Tiefenau : Müller 1990 : 53.
139. Voir aussi Manching : Jacobi 1974, pl. 56 no. 846.
140. Voir par exemple : Brežice tombe 6 (SLO) : Guštin 1984 : 117 pl. 3, 1-2. – Bouqueval tombe 3
(dép. Val-d’Oise) : Guadagnin 1978 :52, fig. 43. – Plaidt (Kr. Mayen-Koblenz, D) : Joachim 1969, fig.
4, 5-6.
141. Westdeutsche Zeitschrift 19, 1900 : 400 pl. 18, 23 ; Landesmuseum Mainz Inv. Nr. R 5152.
142. Pare 1992 : 129-132. -Egg, France-Lanord 1987 : 28.
143. Voir par exemple : Augsburg/Oberhausen (Stadt Augsburg, D) : Hübener 1973 : 15, 1. 6. 14 (p.
43 mentionné comme essieu de char – éventuellement moderne ?). -Haltern (Kr. Recklinghausen,
D) : Harnecker 1997, pl. 50 f. N°. 580-584. – Vindonissa : Unz, Deschler, Deschler-Erb 1997 : 50 pl.
68, 1947-1953 (nommée tige latérale d’un mors). – Etude exhaustive : Visy 1993, 279. – Une tige de
pivot de Breisach-Hochstetten (Kr. Breisgau-Hochschwarzwald, D), en vitrine au musée de
Breisach comme essieu laténien, a été trouvée dans un puits romain (structure 32/21) et n’a pas
de relation avec l’habitat de La Tène finale (aimable renseignement de M. R. Dehn).
144. Renseignements M. F. Hummel, RGZM.
145. Information non publiée, renseignements J.-P. Guillaumet ; cf. rapport préliminaire : Quinn
1995 : 240-245 ; Gruel, Vitali (dir.) 1998 : 43 sq.
146. Pour la terminologie des structures des chars, voir Hayen 1983. Le terme Y ou YY présente
l’image du timon ou de la longe écartée.
147. Dejbjerg : Petersen 1888, pl. 3, 10 ; 5, 7b, 6e. – Boé : Schonfelder 2000b. – Husby : Raddatz
1967, pl. 5, 1.
148. Vierrädrige Wagen 1987 : 89 (Ohnenheim, dép. Bas-Rhin), 127 (Hochdorf, Lkr. Ludwigsburg,
D), 129 fig. 1 (Como Ca’ Morta, Prov. Como, I), 157 (Vix, dép. Côte-d’Or).
149. Molin 1984 : 101 “barres transversales”.
150. Haffner, Joachiml984 : 74-75. – Cahen-Delhaye 1993 : 64 sqq.
151. Schönfelder 2002 : 224-244.
152. Schönfelder 2002 : 236, tab. 37, fig. 146.
153. Schönfelder 2002 : 245 sqq. ; Alföldi/Radnöti 1937-40 : 312 pl. 24, 1-6 ; 28, 1-2.– Voiraussi :
Piatra Rosie(Jud. Hunedoura. RO) : Daicoviciu 1954 pl. 5, 3.
154. Voir Schönfelder 2000b : 74-76. -Schönfelder 2002 : 352-355 : Dans les tombes : Boé (Lot-etGaronne), San Maria di Zevio/Lazisetta (Prov. Verona, I) und Cugir (Jud. Alba, RO).
155. Vierrädrige Wagen 1987. – Pare 1992.
156. Röring 1983. -Voir comme exemple : Mariën 1994.
157. Timpel 1980. -Wamser 1984.
158. Voir Ronke 1987 : 181 sqq.– Amedick 1993 : 146-147.
159. Amedick 1993 : 146-147. Un “char à fauteuil” est représenté comme insigne aussi dans la
notitia dignitatum.
160. Künzl 1988 : 85 sqq. – Versnel 1970 : 56.
161. Canosa di Púglia (Prov. Bari. I) : Frey 1984 : 124 fig. 3. – Rocca San Casciano (Prov. Forli, I) :
Galli e l'Italia 1978 : 388 fig. 259, 28.
162. Des fragments en forme d’oméga, qui permettent la fixation des montants, se trouvent dans
plusieurs habitats ouverts : Krämer 1964 ; Wamser 1982 ; Bayerische Vorgeschichtsblätter,
Beiheft 4 (München 1991) p. 119, 126 fig. 77, 3.
140
163. Saint-Romain : Bourgogne médiévale 1987 : 177 no. 438 (site médiéval, qui a donné également
du matériel laténien : Grappin 1985 : 64 ; renseignement U. Schaaff [RGZM]). - Léry : Normandie
1990 : 51.
164. Voir Ulbert, 1984 : 71 sqq. -Kotera-Feyer 1993. – L’anneau de “Ville-en-Tardenois” (dép.
Marne) Bulletin de la Société Archéologique Champenoise 8, 1914, 42 ; Bretz-Mahler 1959, 487-488
n’est pas un torque ornitomorphe.
165. Kull 1996. -Voir aussi un cheval de la phase LT C/D de Sopron (H) – renseignements E. Jerem.
166. Notici Scavi Ser. 8, vol 14, 1960 : 240-245, voir fig. 31.
167. Joachim 1974 – Roymans 1990 : 247 sqq. (“horseman’s graves”).
168. Sur l’existence des cavaliers à La Tène A en Champagne, voir Verger 1996.
169. Voir par exemple Kull 1996 : 425 et Oesterwind 1996 : 86.
170. Thill 1967. -Metzler et al 1991 : 113 sqq. fig. 86-88.
171. Caes. Gall. II 24, V 3 ; Tac. ann. II 42. – Metzler 1994 : 99. – Oesterwind 1996 : 97-98. -Krier/
Reinert 1993 – Fingerlin 1999.
172. Joachim 1969 : 99. -Joachim 1973 : 40. – Roymans 1990 : 249.
173. Voir par exemple la tombe 16 de Belgrad-Karaburma (YU) : Todorovic 1972, pl. 6. -Roje pri
Moravce (SLO) : Knez 1977 : 119 pl. 8. – Bozic, 1984.
174. Voir Adler 1993 : 148 fig. 53. – Völling 1992 – Bockius 1991 : 499 fig. 2 avec liste p. 512 sqq.
175. Lavendhomme, Guichard 1997, 161 pl. 115,2. -Vercingétorix 1994, 112 fig 117r. -Jacobi 1974,
240 pl. 80, 1583-1587.
176. Jacobi 1974, pl. 64, 1122-1123.
177. Pour La Tène A en Champagne : voir Joffroy, Bretz-Mahler 1959 : 20 fig. 15, en Belgique voir
Cahen-Delhaye 1993 : 62 fig. 6. – Pour La Tène C et D, voir : Bern/Tiefenau (Kt. Bern, CH) : Müller
1990 : 52 pl. 18, 130 ; 41,1113. -Manching (Lkr. Pfaffenhofen a. d. Ilm, D) : Jacobi 1974 :211 sq. No.
828-829. -Dejbjerg (Ringkøbing amt, DK) : Petersen 1888, pl. 1, 2. ; 4, 1c. – Husby (Kr. Flensburg.
D) : Raddatz 1967, pl. 3, 5-8. – Stradonice (Bez. Beroun, CZ) : Pič 1906, pl. 22, 18.
141
Synthèse
90- Agrafe de ceinture
La cohérence des données archéologiques
1
Parvenus au terme de cet inventaire, il nous faut revenir sur la question de l’intégrité du
mobilier, question fondamentale pour une découverte archéologique de 1818 qui figure
parmi les plus anciennes effectuées en France. Il y a bien eu fouille au sens moderne du
mot et même publication partielle des données recueillies. A la suite de la découverte, un
rapport de fouille accompagné de planches figurant les objets les plus significatifs a été
écrit par François Artaud, directeur du Conservatoire des Arts de Lyon. Publié
142
immédiatement dans la presse de l’époque, ce texte non illustré était manifestement
appelé à devenir une publication avec plusieurs planches qui, pour des raisons inconnues,
ne vit jamais le jour. Les différentes versions du manuscrit, dont une seule contient les
planches (collection privée) constituent un document étonnant, tant par la précision des
données de terrain (dimensions du tumulus, de la fosse, des objets) que par les
conclusions auxquelles parvient Fr. Artaud : le tumulus de Verna serait la tombe d’un
gaulois du temps des colonies écrit-il, une interprétation qui est loin d’être erronée vu la
datation ici proposée, à savoir les débuts du Ier s. av. J.-C. Autre modernisme, l’article
d’Artaud contient ce qui apparaît être l’une des premières planches archéologiques de
comparaison. En effet, une épée gauloise de la région de Servanes/Mouriès (Bouches-duRhône) est illustrée dans le manuscrit pour sa ressemblance avec celles trouvées par le
comte de Verna.
2
Pourtant, les différentes versions des manuscrits posent un problème évident lorsque l’on
tente l’étude d’une découverte bien antérieure à l’époque où l’archéologie française se
dota de ses premiers outils méthodologiques. Le mobilier mentionné avec plus ou moins
de précisions dans le texte n’est pas systématiquement illustré ; quant à la collection de
Verna, elle comprend un grand nombre d’objets et de fragments qui ne figurent ni dans
les manuscrits, ni dans les planches d’époque. La question de l’intégrité du mobilier est
donc un préalable à tout travail de synthèse sur cet « ensemble » funéraire laténien
exhumé il y a près de deux siècles. S’il a été possible de hiérarchiser le mobilier en
fonction de divers critères, citations dans le texte et renvois à une illustration, citations
sans illustrations, généralités, allusions, cette analyse a vite montré ses limites en
l’absence d’un véritable relevé en place du mobilier.
3
Cependant, la falsification paraît exclue si l’on considère que Fr. Artaud ne semble guère
avoir profité d’une découverte vite oubliée. Il s’agit certes bien d’une collection locale
regroupant le produit de la fouille de deux sites, l’un campaniforme, l’autre gaulois, mais
sans intrusion de mobilier extra-régional (on pourrait penser à des intrusions de mobilier
provençal, mais aucun des objets donnés par A. Revoil à Fr. Artaud ne figure dans la
collection). Toutefois, peut-il s’agir d’une collection composite, réunissant le fruit de
plusieurs découvertes locales datant de l’âge du Fer ?
4
Le problème posé par le bassin étrusque et sa chronologie décalée par rapport au reste du
mobilier datable ne paraît pas insoluble. En Gaule (et ailleurs) bien d’autres exemples
témoignent du dépôt d’objets remarquables longtemps après leur fabrication et l’on peut
même avancer l’idée que ces « pièces de collection » sont l’une des composantes du
mobilier funéraire des sépultures à biens privilégiés. Désuètes, voire inutilisables, elles
n’en enrichissent pas moins les funérailles en venant augmenter le total des biens de
prestige « consommés » par la cérémonie. D’un autre côté, l’intégration d’objets
« antiques » peut être indirectement une façon de rappeler à tous le souvenir de leurs
anciens possesseurs, vraisemblablement les ancêtres du défunt. Dans le cas de Verna,
l’étude d’A.-M. Adam montre que le podanipter avait subi le même rituel que le reste du
mobilier figurant dans la tombe, ce qui permet de ne pas écarter cette importation de
l’ensemble restitué alors par les fouilleurs. Les choses se compliquent avec certains objets
moins spectaculaires. Il y a quelques minces divergences entre les manuscrits (il y a en
parfois dans des relations de fouilles bien moins anciennes que celle-ci) et elles
pourraient inviter à se demander si la collection ne fut pas constituée par la réunion de
plusieurs sépultures laténiennes autour d’un ensemble principal ; le nombre de pièces
d’armements, les épées notamment, permettent de l’envisager.
143
5
De plus, des affirmations tardives d’E. Chantre viennent semer le doute ; selon lui, la
fouille d’une tombe à char aurait été effectuée quelque temps avant sa venue dans l’Isle
Crémieu, précisément durant l’hiver 1864. Rédigée plus de vingt ans après, la relation de
cette prétendue découverte étonne dans la mesure où E. Chantre paraît ignorer la
trouvaille de 1818. L’inventaire et la description du mobilier peuvent laisser croire à la
découverte d’une autre tombe à char – peut-être du tout début de l’âge du Fer - sur les
terres de la famille de Verna, découverte accompagnée d’autres tombes laténiennes,
éventuellement des tombes adventices.
6
Enfin la possibilité selon laquelle plusieurs tombes auraient été découvertes et
immédiatement mélangées à une sépulture centrale ne pourra jamais être totalement
écartée, mais il faut rappeler la qualité de la fouille telle qu’elle nous apparaît dans les
relations et affirmations des auteurs. Outre les pièces intactes ou quasi-intactes, des
fragments, parfois totalement déformés par le feu, mesurant quelques centimètres ont
été patiemment recueillis ; la restauration et l’étude ont montré qu’ils appartenaient bien
aux vases décrits et présentés comme provenant d’une seule et même fosse. De même,
une partie des ossements (animaux et humains) a été récupérée, ce qui apparaît très
précurseur.
7
Enfin, quelques disparitions d’objets restent assez énigmatiques, comme celle du casque
identifié lors de l’étude initiale. Si l’on peut penser à un cadeau fait par l’inventeur à
quelques collectionneurs prestigieux de son époque, rien n’explique pourquoi la planche
figurant l’objet est absente, tant chez les héritiers actuels que dans les archives de
l’Académie de Belles Lettres... Certains objets ont pu disparaître des vitrines dans
lesquelles ils étaient exposés chez les propriétaires. C’est le cas d’une figurine
exceptionnelle à l’âge du Fer représentant une grenouille, photographiée en 1986 ; on
rappellera que dans le produit des fouilles d’E. Chantre près du Camp de Larina figuraient
deux objets annulaires en bronze, stylistiquement datables de La Tène, ornés d’oiseaux et
de grenouilles (Perrin 1990 : 15 et note 3).
8
Inversement, « l’ensemble » de Verna pourrait avoir été plus important que ne le montre
l’inventaire ici donné. En effet, dans les réserves de la Maison du Patrimoine figurent
aujourd’hui plusieurs tôles de bronze, sans provenance précise, appartenant à des
récipients dont l’aspect évoque très fortement celui des treize vases attribués à la tombe.
9
En conclusion, des doutes de principe subsistent et subsisteront tant qu’une tombe de
même ampleur n’aura été découverte en Dauphiné.
Interprétation du dépôt à la lumière des
connaissances modernes : sépulture ou dépôt ?
10
Compte-tenu des réserves exprimées, tout en considérant comme probable l’homogénéité
d’une large partie du mobilier, il semble raisonnable de limiter la synthèse à quelques
observations.
11
Certains travaux et découvertes récentes de « tombes » laténiennes et gallo-romaines
sans défunt (Boulestin, Buisson, Gomez de Soto 2002) invitent à s’assurer de la nature
réelle du site fouillé par le comte de Verna. À quel type de site les inventeurs eurent-ils
affaire : sépulture comme ils le pensaient ou dépôt cultuel ? La première observation
remonte à la fouille. En effet, il est précisé que le mobilier témoigne en partie d’une
crémation plus ou moins prolongée, ce que les examens modernes confirment totalement.
144
L’hypothèse d’une sépulture repose sur un unique fragment osseux, quelques millimètres
d’une côte « vraisemblablement » humaine manifestement brûlée et soudée au bord du
podanipter ce qui explique sa conservation. C’est très peu pour affirmer qu’il s’agit bien
d’une tombe, mais on soulignera que bien des crémations laténiennes, parfois fouillées
par des anthropologues, ne livrent que des « pincées » d’ossements prélevées dans les
cendres du bûcher. Quel type de crémation ? La tombe était-elle du type bustum
(primaire) ou autre ? Aucune rubéfaction des parois n’est signalée, mais la quantité de
petits fragments d’objets plaide en faveur de ce mode de crémation (il y aurait eu environ
2 m3 de cendres, charbons, os et objets).
12
D’autres restes humains devaient être présents dans la sépulture, mais sans doute étaientils peu nombreux et très fragmentés ; en effet, les fouilleurs ont recueilli des ossements
brûlés d’un cheval et d’un porc mesurant quelques centimètres ; ils auraient
certainement fait de même pour des fragments de crâne ou autres restes humains
subsistant généralement à la crémation. En définitive, l’ensemble dit de Verna semble
bien être une sépulture, mais, nonobstant les remarques faites plus haut, s’agit-il d’une
tombe individuelle ? Le nombre des armes, des épées (5) et des boucliers (3) notamment,
va à l’encontre de l’usage le plus commun à l’âge du Fer, qui dans le cas de la sépulture
individuelle, est celui du dépôt d’un seul équipement, notamment d’une seule épée, d’un
seul bouclier, mais d’une à plusieurs lances. Cependant, on le sait, des cas très particuliers
existent à l’image de l’ensemble de la Mailleraye-sur-Seine. L’idée d’un unique
personnage au rang supérieur à d’éventuels accompagnateurs est illustrée par la mention
du casque ; peut-être pouvait-il outre sa panoplie principale posséder des équipements
complémentaires. Mais ces panoplies de guerre apparemment surnuméraires pourraient
très bien appartenir à des défunts secondaires, brûlés en même temps, à moins qu’elles ne
représentent symboliquement des individus physiquement absents des funérailles.
Comme on le voit, on touche là aux limites de la documentation : tout au plus peut-on
affirmer qu’il y a eu crémation d’au moins un défunt.
Sélection et traitement du mobilier déposé dans la
tombe
13
Dans l’hypothèse d’un ensemble homogène, il convient d’expliquer la concentration
exceptionnelle du mobilier. De plus, la restauration des objets a permis de mettre en
évidence divers types de traitements du mobilier sélectionné avant les funérailles puis à
l’issue de la crémation pour accompagner le défunt dans l’au-delà : coups, torsions et
pliages, démontages. Alors que les épées et les boucliers témoignent de manipulations
destructrices, les lances ont seulement été placées sur le bûcher funéraire ; aucune
information ne vient préciser le traitement du casque. La vaisselle métallique
républicaine - des vases destinés aux ablutions d’avant banquet et au service du vin - est
non seulement exceptionnelle par son abondance, mais aussi par la présence de types
originaux ou dotés de caractères peu ordinaires. Ainsi, l’étude des dimensions des
différents récipients montre que les vases accompagnant le défunt sont tous plus grands
que ceux habituellement rencontrés. Le statut du défunt explique assurément cette
sélection, mais aussi la présence d’un unicum (bassin rectangulaire) et de formes très
rares (couvercle d’un vase de forme inconnue, bassin à bec verseur). Comme une partie
des armes, certains de ces vases en bronze ont fait l’objet d’une forme de sacrifice
conduisant à leur destruction. Quant au char, en partie brûlé, il est l’une des rares
145
attestations archéologiques d’un de ces véhicules à quatre roues de la fin de l’âge du Fer
dont le nom nous est connu en gaulois. Ce véhicule de parade dont la caisse et les roues
étaient ornées, témoigne d’influences romaines en particulier pour ce qui concerne la
construction de l’essieu tournant à pivot en fer et l’ornementation des tiges.
14
Cette synthèse entre techniques de charronnage celte et romain s’explique aisément vues
la position géographique de la découverte et sa datation. Deux chevaux ont tiré le char
par un joug dont seuls quelques éléments ont été conservés. L’attelage était dirigé à l’aide
d’une paire de mors de bride de tradition italique. Quant au troisième mors de bride, il a
vraisemblablement été déposé pour symboliser la possession d’un cheval monté, voire
l’appartenance à une élite cavalière. Cette combinaison de trois mors existe dans
plusieurs autres tombes à char, ainsi que dans les tombes à char à deux roues, souvent
avec une paire de mors de filet et un mors de bride. Enfin, la présence d’une faucille
intacte en fer peut se comprendre comme l’affirmation d’une des sources de la richesse
du défunt, des dépôts comparables se rencontrant dans les tombes aristocratiques des
Bituriges et des Trévires (outils de forgerons ou meules).
Datation de la tombe
15
Déjà en 1818, Fr. Artaud s’étonnait de n’avoir pas découvert de monnaies (autre
indication sur l’attention portée à la fouille), ce qui l’aurait certainement aidé à préciser
l’époque à laquelle vécut « ce Gaulois du temps des colonies romaines ». Parures
vestimentaires, céramiques importées, vaisselles et certains aspects technologiques
fournissent les dates les plus précises. Tout d’abord, notons les fibules essentiellement du
type « à pied solidaire de l’arc », un mode de fabrication apparu vers le deuxième quart
du IIIe s. av. J.-C., « abandonné » au Ier s. av. J.-C., puis « redécouvert » sous les principats
d’Auguste et Tibère. La vaisselle à vernis noir, semble-t-il d’origine campanienne, de
mauvaise qualité, usée et pourtant réparée (un cas), et la vaisselle métallique permettent
également d’avancer une datation au cours de la phase La Tène Dlb.
16
Ainsi, cet ensevelissement aurait eu lieu aux alentours des années 100-80 av. J.-C., après la
conquête de la Transalpine, voire après le passage des Cimbres en Gaule – deux
événements qui ont nécessairement eu des implications au niveau local – et peu avant le
passage de Pompée en route pour l’Espagne qui affecta, semble-t-il, d’une autre manière
les élites locales (Tarpin 2002). Historiquement, le personnage enseveli dans l’un des
tumulus de la bordure occidentale de l’Isle Crémieu fut très probablement un des
contemporains d’Indutiomaros, d’Abducillos et de Catugnatos, notables allobroges
mentionnés lors d’événements des années 60 av. J.-C. Le mobilier funéraire affirme qu’il
s’agissait d’un adulte masculin, sans qu’il soit possible d’avancer un âge quelconque ;
peut-être naquit-il avant la conquête de 121 av. J.-C. Le défunt vécut donc au moment où
le Camp de Larina était occupé, cette fréquentation générant une partie du mobilier
déposé dans la faille de la Chuire ; il est aussi semble-t-il contemporain des dépositions
funéraires et de l’habitat d’Optevoz sur le plateau de Crémieu, de la nécropole de Mépieu
et surtout de l’occupation pré-romaine toute proche du domaine du Vernai à SaintRomain-de-Jalionas dont la chronologie laténienne reste à préciser.
146
La tombe de Verna parmi les sépultures
aristocratiques de la fin de l’âge du Fer
17
La tombe de Verna est un ensemble à mobilier privilégié, ne serait-ce que par le nombre
et la qualité de la vaisselle importée qui y figure. Le dépôt d’autant de biens de valeur,
coûteux tant dans le monde gaulois que dans le monde romain, caractérise un personnage
de rang social élevé, membre d’une classe aristocratique numériquement faible : à peine
3 % de la population libre selon des données extrapolées d’après Tite-Live à propos des
Boïens d’Italie au début du IIe s. av. J.-C. (Perrin, Decourt 2002). La comparaison avec les
quelques autres ensembles « riches » montre que la tombe de Verna, compte-tenu des
réserves exprimées plus haut, paraît être l’une des plus importantes pour l’époque
considérée. En fait, il est vraisemblable que des tombes bien plus importantes,
comparables à celles des rois Bretons, restent à découvrir.
18
Le rituel de cette tombe allobroge évoque fortement un passage célèbre figurant dans la
Guerre des Gaules (éd. L. - A. Contans, CUF), précisément dans l’excursus ethnographique
(livre VI). César l’a en partie emprunté (et donc traduit) des Histoires de Poséidonios
d’Apamée, ce philosophe grec qui parcourut la Gaule méridionale vers 101-100 av. J.-C.,
voyageant probablement de Massalia vers la nouvelle Narbo Martius (Narbonne), avec
l’ambition de poursuivre les Histoires de Polybe terminées en 146 av. J.-C. Son oeuvre
perdue traitait de la conquête de la Transalpine, conquête impliquant au premier chef les
Allobroges, et de la migration des Cimbres et des Teutons. Dans le tableau descriptif de la
société gauloise conservé par César figurent des passages sur les croyances des Gaulois et
la manière dont ils traitent leurs défunts.
« Les funérailles sont, relativement au degré de civilisation des Gaulois,
magnifiques et somptueuses ; tout ce que, penset-on, le mort chérissait est porté au
bûcher, même les animaux, et il n’y a pas si longtemps encore, la règle d’une
cérémonie funèbre complète voulait que les esclaves et les clients qui lui avaient été
chers fussent brûlés avec lui ».
19
Le jugement qui débute ce célèbre texte concerne sans doute des pratiques funèbres de la
deuxième moitié du IIe s. av. J.-C., mais César en reprenant Poséidonios témoigne du
maintien de rites somptuaires dans la première moitié du Ier s. av. J.-C. De plus, le rituel
décrit est clairement une évolution (une simplification en fait) de pratiques plus
anciennes remontant peut-être aux débuts du IIe s. av. J.-C., voire au IIIe s. av. J.-C.
L’archéologie montre que ces funérailles ne sont manifestement pas communes à tous les
Gaulois : il s’agit de crémations particulières, réservées aux membres de l’aristocratie
gauloise, peut-être celle des peuples directement concernés par l’ouvrage de Poséidonios.
L’auteur révèle un déroulement qui s’oppose aux usages gréco-romains : ces funérailles
sont en effet « magnifiques et somptueuses », c’est-à-dire spectaculaires et coûteuses,
consommatrices de biens de valeur. Pourtant, et c’est là quasiment une règle dans le
monde gaulois, l’orfèvrerie et l’argenterie ne sont pratiquement jamais déposées dans les
bûchers ou dans les tombes. La dépense est ailleurs, sans doute dans la destruction et
l’abandon de mobiliers de prestige, l’abattage d’animaux sacrifiés pour le banquet, la
consommation de boissons importées et la distribution de richesses diverses.
20
Si Ton fusionne les informations transmises par César, Pomponius Mela et par l’auteur
des Schlolies à la Pharscale de Lucain, un modèle littéraire de la cérémonie funèbre
aristocratique gauloise apparaît. Le rituel concerne un homme adulte, un guerrier de
147
rang social élevé, membre de l’aristocratie, père de famille. Il sera enseveli avec beaucoup
d’objets lui appartenant personnellement ; au cours de la cérémonie des sacrifices
d’animaux, notamment de chevaux auront lieu. Enfin, certains proches du défunt,
esclaves, serviteurs, clients, épouses et concubines l’accompagneront dans l’au-delà,
grâce au feu du bûcher, médiateur entre le monde des vivants et celui des morts dans
lequel séjournera un temps seulement le défunt.
21
De toutes les sépultures à mobilier privilégié actuellement connues, celle de Verna est
sans doute la plus proche du rituel tel qu’il apparaît dans la synthèse des textes antiques.
Compte-tenu de la localisation de la tombe, en Province de Transalpine, à 300 km de
Massalia et près d’un axe aisé de circulation, il est tentant de voir dans cette découverte
l’expression matérielle des laconiques descriptions gréco-latines. Cependant les
différences avec le modèle envisagé sont finalement assez nombreuses : ainsi, à Verna, la
crémation du mobilier est partielle et non totale comme l’affirment les textes. En
revanche, la destruction d’une nombreuse vaisselle en bronze est quasi systématique, rite
sur lequel les sources sont muettes. Alors qu’à Verna, un abattage d’animaux domestiques
peut être mis en évidence, rien ne vient alimenter l’idée d’un sacrifice massif ; cela tient
sans doute aux choix opérés sur le terrain. Le sacrifice des chevaux logiquement présents
lors de la cérémonie et leur dépôt par-dessus la tombe n’est qu’une hypothèse
invérifiable. Du vin italien d’origine étrusque a été consommé ou utilisé pour éteindre le
bûcher, mais seuls deux fragments de conteneur passé par le bûcher ont été conservés.
C’est peu pour une sépulture d’une telle importance, mais aucune des sépultures
allobroges de cette époque ne contenait d’amphores, entières ou à l’état de fragments.
Peut-être les amphores ont elles été écartées de la fosse funéraire. Enfin, l’existence de
plusieurs défunts - doryphores ou clients - n’est qu’une hypothèse que l’on pourrait
avancer à partir du nombre des épées, des boucliers et des lances ; les fragments de
crânes non brûlés étant intrusifs.
22
La tombe allobroge de Verna se distingue également de l’ensemble des sépultures riches
de La Tène finale, mais des points communs existent ici et là. Le char n’est pas
symboliquement représenté par un de ses éléments métalliques, mais est au contraire
complet ; sans doute a-t-il été placé au-dessus de la fosse comme lit funéraire. La présence
de ce véhicule, sans doute ce que les Gaulois nommaient petorritum, témoigne d’une
volonté de renouer avec une longue tradition remontant à l’âge du Bronze, tradition
peut-être locale si l’on considère la pièce de char du Hallstatt B3/C des collections de la
Mairie de Crémieu. Le traitement par le passage sur le bûcher est en revanche bien une
pratique de la fin de l’âge du Fer. On note qu’il n’y a pas à proprement parler d’urne
cinéraire, bien que le seul fragment d’os humain préservé soit effectivement fixé sur le
bord externe du plus spectaculaire des vases de bronze, le seul qui soit décoré. L’antique
podanipter semble avoir été brisé avant la crémation ce qui, sans l’interdire totalement,
complique l’hypothèse de son emploi comme réceptacle des restes incinérés du défunt.
23
Outre la présence d’une « antiquité », observation fréquente au sein des tombes des élites
hallstattiennes, la volonté de s’aligner sur des usages anciens s’exprime par
l’emplacement de la découverte effectuée dans un tumulus, haut de près de 4,50 m si on
en croit Fr. Artaud ; ce type de construction funéraire est également inhabituel à la fin de
l’âge du Fer, même si dans plusieurs régions de Gaule l’hypothèse de tertres peu élevés
établis par-dessus des tombes riches et aujourd’hui arasés est une certitude (Lambot
2002). Cependant, il faut reconnaître que l’immense majorité des milliers de tumulus
fouillés depuis le XIXe s. appartient bien au premier âge du Fer et à l’âge du Bronze ;
148
statistiquement, on devrait disposer de découvertes contemporaines à Verna, ce qui n’est
pas le cas. La question se pose de savoir si le tumulus a été érigé pour cette sépulture
fastueuse ou si la tombe laténienne a réutilisé un tertre plus ancien appartenant à la fin
de l’âge du Bronze et au début de l’âge du Fer. Seule la localisation du tumulus en
question et la reprise des fouilles permettraient de le savoir. Pour l’heure cette tombe à
char gauloise apparaît isolée au sein d’une nécropole établie environ sept siècles
auparavant et comprenant au moins une tombe aristocratique des années 800 av. J.-C. (et
peut-être deux).
24
Ce personnage de haut rang témoigne d’un conservatisme bien particulier, à un moment
où les Allobroges soumis sont intégrés à la Provincia. Tous les archaïsmes observés ou
suspectés (tumulus, char, dépôt en vase métallique ?) pourraient laisser penser que le
fameux passage de Poséidonios est bien incomplet, notamment sur les formes que pouvait
prendre le rite traditionnel, cette « cérémonie funèbre complète » sur laquelle l’auteur ne
retient que la multiplicité des défunts sacrifiés ou volontaires pour accompagner le
défunt principal. Pourtant, l’idée d’une influence romaine ne peut être écartée. On
regrettera d’autant la disparition du casque en bronze « simple » et « inorné » qui
pourrait avoir été de type romain plutôt que gaulois. L’aristocrate enseveli, rappelons-le,
près du site de Larina et de l’occupation du site du Vernai à Saint-Romain, occupait un
emplacement stratégique à la frontière des Allobroges et par conséquence sur la limite
septentrionale de la Province. Des liens avec le pouvoir romain ou avec les négociants
romains et grecs expliqueraient l’opulence dont il bénéficia de son vivant et qu’il
manifesta jusque dans la mort. Strabon (d’après Poséidonios) attribue précisément à la
noblesse la transformation de Vienna, simple village mais capitale-mère des Allobroges, en
cité (polis) (Lucas 2002) ; Verna étant situé à plus de quarante kilomètres de Vienne, il
n’est pas sûr que le défunt ait été l’un des membres de cette noblesse viennoise urbaine
pouvant résider à la campagne ; en revanche rien n’interdit de penser qu’il ait pu faire
partie du sénat allobroge qui devait se rassembler à Vienne.
25
A ce jour, la question de sa résidence reste ouverte : le site fortifié du Camp de Larina ? Le
domaine de Saint-Romain ? A n’en pas douter, il y a là un terrain de recherches
particulièrement intéressant pour l’analyse des élites de la fin de l’âge du Fer.
149
Annexes
Catherine Bellon et Stéphane Carrara
Annexe 1. Transcription des manuscrits des archives
1
Il s’agit ici d’un choix effectué parmi les deux manuscrits de l’Académie des Sciences,
Belles Lettres et Arts de Lyon (Ms 101/3 et Ms 357) et les deux de la collection privée. C’est
en fait le même texte, recopié et simplifié pour la publication dans « Le Moniteur Universel
», possédant parfois des indications supplémentaires (appels de notes, commentaires,
planches, mesures des objets). Les planches mentionnées ne sont aujourd’hui présentes
que dans la collection privée alors que deux (III et V) ont été reprises à la fin du Manuscrit
de Lyon souterrain de Fr. Artaud (Ms 104), augmenté d’une nouvelle gravure des quatre
tumulus (cf. 4e de couverture).
Notice extraite du Moniteur Universel du 24 décembre 1818
(non signée) (collection privée)
2
Un ami des arts distingué par ses connaissances, transmet de Lyon les détails suivants sur
les objets curieux trouvés dans un tombeau antique. Ce tombeau est un de ces
monuments en forme de monticule connu sous le nom de tumuli, dont on trouve encore
un assez bon nombre dans les diverses contrées de la France. Celui-ci est situé à Jalionas,
département de l’isère, près de St Romain, à peu de distance du Rhône et du château de
Verna. Son ouverture a fait trouver d’abord des ossements, des cendres, des charbons, et
plusieurs armes et ustensiles de diverses sortes. Les plus remarquables de ces objets sont
un casque de cuivre sans ornement, deux longues épées de fer très minces et à deux
tranchants, dont l’une, fixée dans son fourreau, est repliée en trois parties ; un grand vase
ou espèce de marmite en cuivre battu et tourné, une aiguière à anse avec son couvercle de
style romain, des fragments de vase ou casserole de cuivre jaune et de poterie grossière
de fabrique gallo-romaine ; des boucles, fibules et autres ornements, dont un a la forme
d’une grenouille de grandeur naturelle ; des mors en fer, fabriqués de manière à serrer à
la volonté du cavalier, la bouche du cheval ; des pièces de harnais.
150
3
Parmi toutes ces ferrailles, ce qui est plus curieux et plus digne d’examen, c’est la ferrure
aisée à reconnaître d’un char, laquelle paraît complète. Les quatre moyeux sont en
bronze, avec deux rainures extérieures ; les clavettes qui retenaient les roues sont
ornées ; les bandes de ces roues sont en fer : on distingue aussi les accoudoirs du char.
Une faux de fer, arrondie comme une serpe, paraît y avoir été attachée pour l’armer ;
cette faux est en effet percée de quelques trous à l’extrémité, qui a du tenir au char, et les
clous sont restés dans ces trous. On croit qu’il ne serait pas impossible, d’après toutes ces
parties, de former un dessin assez exact d’un char et d’un attelage antique.
4
Tous ces objets ont été recueillis avec soin par M. de Verna, amateur éclairé des arts, qui
se propose de faire ouvrir d’autres tombeaux semblables voisins du premier et qu’on
appelle dans le pays les quatre Molards.
5
Celui qui vient d’être fouillé, d’après ce qu’il contenait, paraît avoir renfermé un guerrier
gaulois qui a vécu à l’époque des colonies romaines, et qui aura été enseveli avec ses
armes et les principaux meubles à son usage. Nous aurions cru qu’on y aurait trouvé des
monnaies ou des médailles ; mais il n’en est point question. Peut-être sera-t-on plus
heureux dans les autres fouilles.
6
On peut remarquer qu’il existe beaucoup de Molards dans le Dauphiné. On en voit
plusieurs aux environs de Villeurbanne, près de Lyon, vers les anciennes Balmes
viennoises ; le Docteur Spon en a remarqué un très apparent entre Vienne et St
Symphorien. II est possible que la fouille dont nous venons de parler détermine à
poursuivre ces opérations intéressantes pour les antiquaires et les artistes.
7
Commentaire ajouté probablement par l’inventeur, M. de Verna (non signé) :
8
L’on doit ajouter à cette notice insérée dans le moniteur par M. Artaud Directeur du
Musée de Lyon quelques détails oubliés, qui peuvent aider à faire découvrir l’époque, où
le guerrier gaulois a du être enseveli dans le monticule. Un lit de charbon et d’ossement
en partie brûlé, d’un pied et demi d’épaisseur, sur six en carré, prouve, à n’en pouvoir
douter, qu’à la dite époque, l’on était en usage de brûler les corps, et le feu même a du
être si violent, que l’on a trouvé quelques parties des ornements du char et de l’armure
entièrement fondues ; à cette observation, on peut joindre celle, que les trois sabres que
cette fouille a produite, étaient tous repliés en trois parties, et aux fragments de leurs
fourreaux on a pu reconnaître que deux de ces fourreaux étaient en fer, et l’autre en
cuivre. Les roues trouvées sont au nombre de quatre, ce qui semble indiquer un attelage
de quatre chevaux ; un d’eux a été le sujet d’un examen particulier de MM. les professeurs
de l’école vétérinaire de Lyon qui ont du en faire un rapport à la Société d’Agriculture de
cette ville.
Manuscrit de Fr. Artaud à M. de Verna
(avec les planches I, III, IV, V, non signé) (collection privée)
9
Des objets curieux viennent d’être trouvés dans un tombeau antique situé à Jalionas
département de L’isère arrondissement de Crémieux près du Château de Verna. Ce
Tombeau est de ces monuments en forme de Tumuli dont on trouve encore un assez bon
nombre dans les diverses contrées de la France. Son ouverture a fait rencontrer d’abord
des ossements, des cendres, des charbons et plusieurs armes et ustensiles de diverses
sortes. Les plus remarquables de ces objets sont un casque de cuivre sans ornement (pl.
IIP.), deux longues épées de fer très minces et a deux tranchants, dont l’une fixée dans
151
son fourreau est repliée en trois parties (pl. III.BB.AA.), un grand vase ou espèce de
marmite en cuivre battu et tourné (pl. I.A.), une aiguière à anse avec son couvercle de
style romain (pl. III.EE.), des fragments de vases ou casseroles de cuivre jaune et de
poteries grossières de fabrique gallo-romaine (pl. I.O.) (1), des boucles fibules et autres
ornements, dont un a la forme d’une grenouille de grandeur naturelle (pl. II.M N.), des
mors en fer () fabriqués de manière à serrer à la volonté du cavalier la bouche du cheval
(pl. III. II.), des pièces de harnais etc.. Parmi toutes ces ferrailles ce qui est plus curieux,
plus digne d’examen c’est la ferrure aisée à reconnaître d’un char, laquelle paraît
complète ; les quatre moyeux sont en bronze (pl. II.Z) avec des rainures extérieures. Les
clavettes qui retenaient les roues sont ornées (pl. H.X.), les bandes de ces roues sont en
fer (pl. III.C.C.). On distingue aussi les accoudoirs du char (pl. U.K.). Une faux de fer
arrondie comme une serpe paraît y avoir été attachée pour l’armer ; cette faux est en
effet percée de quelques trous à l’extrémité qui a dû tenir au char, et les clous sont restés
dans ces trous (pl. II.I.). On croit qu’il ne serait pas impossible d’après toutes ces parties
de former un dessin assez exact d’un char et d’un attelage antique (v. pl. V.). Strabon en
parlant des peuples de la grande Bretagne dit qu’ils combattaient sur des chars ainsi que
les peuples de la Gaule, c’étaient Les Efsedarii [sic !] nommés par César qui
vraisemblablement avaient retenu cet usage des Troyens. Le même Strabon nous dit que
l’armure des Gaulois était proportionnée à leur taille, un long sabre leur pend au côté
droit (v. pl. III.AA.), leurs boucliers sont aussi forts longs et leurs lames à proportion (v.
même pl. DD), ils portent de plus une espèce de pique qu’on appelle Mataris et quelques
uns font usage de l’arc et de la fronde etc..
10
Tous les objets trouvés dans le Tumulus Gaulois ont été recueillis avec soin par M. de
Verna amateur éclairé des arts qui se propose de faire ouvrir d’autres tombeaux
semblables voisins du premier qu’on appelle dans le pays les quatre Molards. Celui qui
vient d’être fouillé d’après ce qu’il contenait parait avoir renfermé un guerrier Gaulois
qui a vécu à l’époque des colonies romaines () et qui aura été enseveli avec ses armes et
les principaux meubles à son usage. Ce qui nous fait pencher pour cette idée, c’est que la
forme des objets qui ont été trouvés dans son tombeau sont de style Romain et qu’un
débris de vase semblable à celui de la planche I. lettre G. a été trouvé récemment dans les
ruines d’une habitation romaine, chez M. Nugues président à la cour royale de Lyon dans
le territoire de Pian (?) près de Bourgoin département de l’isère. D’autre part M. Revoil
directeur de la poste aux lettres à Aix a découvert dans sa terre de Servanne une longue
épée en fer fort mince avec son fourreau (v. pl. III.KK.) semblable à celle qui a été trouvée
dans le Tumulus Gaulois (v. même pl. lettre BB.). Nous aurions cru qu’on aurait rencontré
des monnaies ou des médailles dans ce tombeau mais il n’en est point question peut-être
sera-t-on plus heureux dans les autres fouilles.
11
On sait que l’usage d’élever de la terre sur les sépultures est d’une haute antiquité,
Amyntar entre autre dans son itinéraire rapporte suivant Athenée livre XI. tome IV.
qu’on voyait devant les murs de Ninive un rempart de terre élevé par Cyrus, et qu’il avait
pris d’un tertre très haut qu’il fit raser lorsqu’il assiégea cette ville ; ce tertre selon
Amyntar était le monument même de Sardanaple et l’on y avait dressé une colonne avec
une inscription Caldéenne (digne de la Secte d’Epicure).
12
Le traducteur d’Athénée ajoute qu’on a trouvé en Amérique cet usage d’élever des tertres
ou buttes de terre sur les tombeaux et que Semiramis en avait fait élever ainsi sur ceux de
ses amants qu’elle avait fait égorger. Ce sont ces sortes de monuments qui ont reçu parmi
nous le nom de Molards. On peut remarquer qu’il en existe beaucoup dans le Dauphiné ;
152
on en voit plusieurs aux environs de Villeurbanne près de Lyon vers les anciennes Balmes
Viennoises. Le Docteur Spon en a remarqué un très apparent entre Vienne et St
Symphorien. Il est possible que la fouille dont nous venons de parler détermine à
poursuivre ces opérations intéressantes pour les Antiquaires et les Artistes.
Manuscrit Ms 101/3 de l’Académie des Sciences Belles Lettres et
Arts de Lyon
(non signé)
13
Le texte étant quasiment le même, ne sera reportée ici que la liste des planches, absentes,
avec les mesures des objets, non répertoriées dans les autres manuscrits.
Planche. I :
14
A. Un pied, 2 pouces de hauteur sur un pied de large pour la marmite en cuivre battue et
tournée
15
B. Bouton en cuivre un pouce de large ; tous les autres ornements en bouton sont faits de
même. Celui-ci doit avoir servi à orner la bride ; voir KK, pl. IV.
16
C. Terre cuite d’un vase avec les mamelons en relief. 2 pouces de large ; Un morceau
semblable a été trouvé à St Agrève, (Agrix ?) département de l’Isère près de Bourgoin chez
M. Nugues. (Dessin du tesson de céramique intitulé Pl. II).
17
D. Ornement en bronze ; 2 pouces dans la queue ; cuivre ; autres moins conservés.
18
E. 2 pouces 1/2 de haut. Cuivre. Il y en a d’autres moins conservés. A peut-être servi à
fixer le couvercle d’un vase.
Planche. II
19
I. Faux en fer ; 2 pieds 2 lignes en hauteur. 1 pouce 6 lignes de surface de la lame.
20
K. En bronze ; 2 pieds 3 pouces de long, 5 lignes d’épaisseur ; peut-être un accoudoir.
21
L. Un pied 3 pouces 6 lignes de haut, bronze, peut-être un des bras du char.
22
M. En bronze ; 1 pouce 8 lignes de haut ; ornement en relief. 0. En bronze ; 2 pouces de
large et 2 de haut ; boucle.
23
P. 9 pouces 6 lignes de long sur 5 pouces de large ; cuivre battu. Q. 11 pouces de haut ;
Cuivre.
24
R. Cuivre ; 10 pouces de long sur 2 pouces de large ; espèce de ressort.
25
S. 9 pouces 4 lignes de haut ; cuivre.
26
T. Cuivre ; 10 pouces 6 lignes de long 7 lignes d’épaisseur ; comme L plus petites.
27
V. Cuivre ; Minces ornements frappés. 6 pouces 3 sur 1 pouce 6 lignes de haut ;
28
X. 5 pouces de haut sur 4 pouces 6 lignes de large ; cuivre ; il y en a une autre incendiée à
moitié fondue.
29
Y. Cuivre ; 5 pouces 10 lignes de haut sur 1 pouce de large. Il y en a d’autres plus petits.
30
Z. Cuivre ; 5 pouces 5 lignes de diamètre ; 2 pouces 2 lignes d’épaisseur ; il y en a 4
semblables ; moyeu.
31
K( ?). 1 pouce 9 ligne de haut, 1 pouce, 4 lignes de diamètre.
153
Planche. III
32
AA. Épée en fer dans son fourreau de même pliée en 3.11 pouces de long, 2 pouces de
large, 1 pied 2 pouces de haut ; je soupçonne qu’elle a été renfermée dans la marmite A
qui a 1 pied 2 pouces de haut et était de la même longueur que la suivante si elle était
dépliée.
33
BB. En ter ; 2 pieds, 4 pouces de long la poignée, largeur 2 ( ?).
34
(Ce qui me fait penser qu’elle a été renfermée dans le grand vase n° Α.... : texte barré).
35
CC ; En ter, 3 pieds, 1 pouce de contour, 1 pouce 6 lignes de large ;
36
DD. En fer ; 9 pouces de haut ; 7 lignes de large
37
EE. Cuivre battu et tourné ; 8 pouces 6 lignes de haut sur 6 pouces de large.
38
FF. En cuivre ; 5 pouces 10 lignes de haut ; 1 pouce de large.
39
GG. Cuivre ; 7 pouces 6 lignes sur 5 lignes d’épaisseur.
40
HH. En cuivre battu et tourné, et anse en fer, à mesurer, environ un pied de haut.
41
II. En fer, il y en a 4 dont 3 ruinés ; 9 pouces 6 lignes de haut, 4 pouces 6 lignes de large.
1- Notice extraite du Moniteur Universel du 24 décembre 1818
Collection privée
Annexe 2. Nouvelles données de numismatique
massaliote et celtique dans l’environnement du
tumulus de Verna
42
C’est le recueil de trois monnaies celtiques et marseillaises sur un site1 proche de la tombe
à char de Verna, au lieu-dit « Molard Renard » (I.G.N.) qui a motivé cette recherche.
154
43
Les inventaires de découvertes récentes et de différentes collections privées ont permis
d’acquérir de nouvelles données sur la représentation des espèces monétaires celtique et
marseillaise dans la région de l’Isle Crémieu et les abords du Rhône, qui viennent
compléter le faciès numismatique mis en évidence par les travaux de B. Fischer (Fischer
1990 et 1991), sur le site de Larina (Isère).
44
L’étude porte sur un groupe de cinquante monnaies, dont trente proviennent du plateau
de l’isle Crémieu (Isère)2 et vingt des bords du Rhône, sur le département de l’Ain 3. Ce lot
monétaire se répartit entre sept monnaies massaliotes, trente-deux monnaies celtiques
de Narbonnaise, et neuf de Gaule Chevelue. Deux monnaies n’ont pu être identifiées. Un
élément particulier qui prend la forme d’une petite gouttelette d’argent, accompagne ce
lot monétaire, il pourrait s’agir d’un flan de monnaie gauloise.
L’Analyse du lot
45
Trois sites distincts ont donné trois ensembles homogènes de monnaies qui pourraient
appartenir à de petits lots éclatés (fig. 1).
1. Le lot de Villebois regroupe cinq monnaies au cheval galopant, un bouquetin, trois
hippocampes Allobroges et une imitation des statères de Philippe II de Macédoine 4.
2. Le lot de St-Vulbas présente quatre cavaliers de la vallée du Rhône, un hippocampe, un potin
à la grosse tête et un quinaire du type Sequanoiotos.
3. Le lot de Faverges-de-Mépieu est constitué de huit monnaies au cavaliers de la vallée du
Rhône et d’un statère imitant le monnayage de Philippe II de Macédoine.
1- Répartition générale du lot monétaire
Pour les Allobroges 7 monnaies au cheval galopant et au bouquetin, 22 à l’hippocampe et cavalier du
Rhône, 2 statères
46
La découverte de deux statères du type d’Annonay (BN 60666067), dont le profil de l’avers
rappelle celui des monnaies dites Cavares au bouquetin, renforce l’idée d’un numéraire
originaire de la vallée du Rhône. Bien que hors contexte, l’association de ce numéraire à
des monnaies datées des environs de 90-75 av J.-C. et 75-52 av J.-C., semble confirmer la
155
datation de la première moitié du Ier s. av. J.-C., déjà avancée pour ce type de monnayage
(Deroc 1983 : 24). Le style dégénérescent de ces imitations, comparativement aux
exemplaires de datation plus haute, et leur poids plus léger (5 à 6 g.), va encore dans le
sens de cette datation.
47
La prédominance des espèces monétaires allobroges paraît respecter la logique qu’impose
le cadre géographique de ces découvertes. Néanmoins, vu la position frontalière de la
région de provenance, on aurait pu s’attendre à un faciès beaucoup moins local que celui
présenté ici. Malgré tout, le lot de monnaies provenant de part et d’autre du Rhône
démontre une interpénétration des monnayages entre la Gaule Chevelue et la province de
Narbonnaise5 (fig. 2).
48
Sur la rive droite du fleuve (Ain), l’ensemble du lot monétaire provenant de cette zone,
soit dix-huit monnaies identifiables, est constitué à 78 % de numéraire attribuable aux
Allobroges. Seules deux monnaies sont marseillaises, deux autres appartiennent à la
Gaule Chevelue. Les problèmes qui persistent sur les limites du territoire allobroge et la
possibilité d’une extension sur la rive droite du Rhône pourraient en partie expliquer ces
chiffres.
2- Répartition des monnaies de la rive droite du Rhône (Ain)
Pour les Allobroges 6 monnaies au cheval galopant et au bouquetin, 7 à l’hippocampe et cavalier du
Rhône, 1 statère
49
Le lot provenant de l’isle Crémieu démontre la prédominance du monnayage régional,
soit dix-huit monnaies sur trente, et dont quinze sont des monnaies au cavalier de la
vallée du Rhône. Le reste des espèces se répartit entre cinq monnaies marseillaises et sept
de la Gaule Chevelue (essentiellement de l’est et du centreest) (fig. 3).
156
3- Répartition des monnaies de l’isle Crémieu
Pour les Allobroges 1 monnaie au cheval galopant et au bouquetin, 15 cavaliers du Rhône, 1 statère
50
Les constats faits à l’échelle du site de Larina, d’une forte représentation des espèces
massaliotes et de la pauvreté des types provenant de la Gaule Chevelue (Fischer 1991),
semblent s’inverser à l’échelle de notre lot. Sur la totalité du monnayage, 14 % est
d’origine (ou d’imitation) marseillaise, alors que 62 % est attribué aux Allobroges ; 2 % des
espèces restent régionales. Le monnayage appartenant à la Gaule Chevelue est, ici, mieux
représenté que celui de Marseille avec près de 18 %6.
51
Néanmoins, l’association des monnaies étudiées par B. Fischer (1990 et 1991) et du lot
présenté ici, donne un faciès local homogène, avec près de 58,8 % du numéraire
attribuable au monnayage allobroge7. Ceci dans une zone frontalière, sur un axe de
communication non négligeable, où l’on aurait pu s’attendre à une mixité plus marquée
du monnayage celtique et marseillais.
52
L’étude de ce lot monétaire met en évidence, dans une certaine mesure, les courants
commerciaux entre Marseille, la périphérie nord de la Gaule Narbonnaise et la Gaule
Chevelue8. Le Rhône apparaît alors comme une voie et un axe de communication générant
des échanges entre ces régions, et non comme une barrière les freinant (fig. 4).
157
4- Répartition des monnaies de Larina (Oppidum et la Chuire)
Pour la vallée du Rhône 7 Cavares, 18 Allobroges, 1 Volques Arécomiques, et 1 potin au long cou. Pour
ce graphique nous avons conservé les attributions aux Cavares des monnaies au cheval galopant et
au bouquetin, lors de la parution de l’article de Mme B. Fischer
53
Du point de vu numismatique, la découverte, en territoire allobroge, de plusieurs
monnaies au cheval galopant et au bouquetin (ou cervidé) qui étaient traditionnellement
attribuées aux Cavares, liées au exemplaires déjà répertoriés en 19919, paraît confirmer
une origine allobroge, aujourd’hui démontrée par la thèse de Y. Van Der Wielen. De plus,
les statères du type d’Annonay, qui sont stylistiquement proche de ces monnayages,
proviennent pour les exemplaires connus du territoire allobroge. II semble donc bel et
bien s’agir d’un monnayage local.
Catalogue
Les monnaies de Marseille
Obole de Marseille, groupe II
54
A/ Tête à droite, favoris
55
R/ Roue à quatre rayons ; M A dans deux cantons de la roue.
56
Réf. Lyon cat. 111-115 p. 30, LT 580 pl. II ; Renne cat. 1475 p. 13710.
57
1- Verna ; Argent frappé ; 10 mm ; 0,63 g.
158
Obole de Marseille, groupe III
58
A/Tête à gauche, sans corne frontale ; les mèches encadrant le front et les tempes sont en
forme de crochets s’étirant vers l’arrière ; devant l’oreille, de courts favoris.
59
R/ Roue à quatre rayons ; M A dans deux cantons de la roue. Réf. Lyon cat. 138-144 p. 30,
LT 580 pl. II.
60
2- St-Baudille-de-la-Tour « Marcolay I »11 ; monnaie n° 13 ; Argent frappé ; 10 mm ; 0,62 g.
61
3- Verna ; Argent frappé ; 10 mm ; 0,73 g.
Obole de Marseille, groupe IV, émise entre 90 et 49 av. J.-C. (imitation locale ?)
62
A/ Tête à gauche, sans corne frontale ; les mèches encadrant le front et les tempes sont en
forme de crochets s’étirant vers l’arrière. Gravure de style dégénéré ; le diamètre du flan
inférieur à celui du coin.
63
R/ Roue à quatre rayons dont la jante a disparu ; M A entre les rayons.
64
Réf. Lyon cat. 146-147 p. 31
65
4- Optevoz « Batailler est » ; monnaie n° 108 ; Argent frappé ; 9 mm ; 0,45 g.
159
66
5- St-Vulbas « Marcilleux » ; Argent frappé ; 9 mm ; 0,51 g.
Bronze au taureau cornupète, série 18 (période III, 140-49 av. J.-C.)
67
68
69
A/ Tête d’Apollon lauré, à droite.
R/ Taureau chargeant à droite, M A Σ Σ A au-dessus du taureau Réf. Lyon cat. 206-213 p.
37 ; LT 2242
6- Serrières-de-Briord « Point Vert » (01) ; Bronze frappé ; 15 mm ; 2,15 g.
Bronze au taureau cornupète, émission tardive (imitation ?)
70
A/ Tête d’Apollon lauré, à droite, peu soigné
71
R/ Fruste
72
7- St-Baudille-de-la-Tour « Médille » ; Bronze frappé12 ; 13 mm ; 1,66 g.
Les monnaies de la Narbonnaise
Série au Bouquetin ou Cervidé attribuée traditionnellement aux Cavares13, classe III
73
A/ Tête laurée à droite, gravée avec peu de soin.
74
R/ Bouquetin courant à droite, la queue au-dessus du dos ; au-dessous, une croix.
75
A. Deroc (Deroc 1983) date cette série du premier quart du Ier s. av. J.-C. Elle pourrait être
plus ancienne.
76
Réf. Lyon cat. 143-145 p. 63 ; Deroc cl. III.
77
8- Villebois (01) ; Argent frappé ; 14 mm ; 2,28 g.
Série en argent au cheval galopant attribuée traditionnellement aux Cavares 14, classe II
78
A/ Tête laurée à gauche ; grènetis au pourtour ; chevelure et bandeau stylisés en trois
rangées parallèles de motif : traits obliques, chevrons, virgules.
79
R/ Cheval galopant à gauche ; la crinière est représentée par un grènetis ; au-dessus du
cheval, un rameau ou une épée, symbolisé par une ligne bouletée à son extrémité et
accostée de quatre points ; cercle plein au pourtour.
80
A. Deroc place cette frappe vers 90-75 av. J.-C., mais cette datation est considérée comme
trop tardive.
81
Réf. Lyon cat. 151-15 p. 64 ; Renne cat. 1497-1501 p. 140 ; LT 2895 ; BN 2637-44/2893-95,
Deroc cl. II.
82
9- Villebois (01) ; Argent frappé ; 13 mm ; 2,15 g.
83
10- Villebois (01) ; Argent frappé ; 15 mm ; 2,23 g.
84
11- Villebois (01) ; Argent frappé ; 13 mm ; 2,18 g.
85
12- Villebois (01) ; Argent frappé ; 14 mm ; 2,21 g.
86
13- Villebois (01) ; Argent frappé ; 14 mm ; 2,21 g.
160
Série en argent au cheval galopant attribuée traditionnellement aux Cavares, classe III
87
A/ Tête laurée à gauche, très schématisée ; grènetis.
88
R/ Cheval galopant à gauche ; la crinière est représentée par un grènetis ; au-dessus du
cheval, un rameau ou une épée, symbolisé par une ligne bouletée à son extrémité et
accostée de quatre points ; au-dessous, VOL.
89
Réf. Lyon cat. 159-162 p. 64 ; BN 2628-2635 ; Deroc cl. III.
90
14- Porcieu-Amblagnieu (38) ; Argent fourré, frappé ; 15 mm ; 1 47 g. ; VOL, revers fruste.
Obole des Volques Arécomiques (?) imitant l’obole de Marseille du groupe IV
91
A/ Tête nue d’Apollon à gauche, sans corne frontale ; les mèches encadrant le front et les
tempes sont en forme de crochets s’étirant vers l’arrière. Gravure de style dégénéré
92
R/Roue à quatre rayons dont la jante a disparue ; A R entre les rayons.
93
Cette monnaie peut être rapprochée chronologiquement du monnayage massaliote
qu’elle imite, soit vers 90-49 av. J.-C. Réf. RIG IV, n° 35 p. 90-9115.
94
15- Optevoz « Batailler est » ; monnaie n° 107 ; Argent frappé ; 10 mm ; 0,42 g.
Série à l’Hippocampe des Allobroges, classe I
95
A/ Tête casquée à droite ; le casque à cimier avec panache est stylisé ; grènetis. Le cou est
parfois orné d’un torque. Sur certains exemplaire le profile est en buste et cuirassé
(monnaie n° 13).
96
R/ Hippocampe stylisé à droite ; cercle de grènetis.
97
Selon A. Deroc la frappe remonterait vers 90-75 av. J.-C., mais cette datation est jugée trop
tardive.
98
Réf. Lyon cat. 164-167 p. 64-65 ; Renne cat. 1505 et 1506 p. 141 ; LT 2917 ; Deroc cl. I.
99
16- Villebois (01) ; Argent frappé ; 13 mm ; 2,20 g.
100
17- Villebois (01) ; Argent frappé ; 13 mm ; 2,21 g.
101
18- St-Vulbas (01) ; Argent frappé ; 14 mm ; 2,11 g.
Le monnayage au cavalier de la vallée du Rhône
102
Ces monnaies, dont la métrologie est alignée sur celle du denier romain, ont pour
prototype les exemplaires de Q MARCIUS PHILIPUS monétaire vers 119 av. J.-C. Les
émissions, attribuées aux Allobroges, sont placées entre 75 et 52/51 av. J.-C., mais cette
datation tardive est controversée.
Série au cavalier des Allobroges, en argent, anépigraphe
103
A/ Tête casquée de Rome à droite ; grènetis.
104
R/ Cavalier armé d’une lance au galop à droite ; grènetis
105
19- Faverges, commune de Creys-Mépieu-Pusignieu ; Argent frappé ; 15 mm ; 1,85 g.
(avers de la monnaie, fruste)
106
20- Boulieu, commune de Courtenay ; Argent frappé ; 16 mm ; 1,73 g. ; fruste.
161
Série au cavalier des Allobroges, en argent, groupe I, 7
107
A/ Tête casquée de Rome à droite ; devant BR-I coupant le grènetis.
108
R/ Cavalier armé d’une lance au galop à droite ; au-dessous COMA
109
Réf. Lyon cat. 181-197 p. 65 ; Renne cat. 1510 et 1511 p. 141 ; LT 5820 ; Deroc groupe l, 7 ;
Colbert 1973, p. 296-298
110
21- Faverges, commune de Creys-Mépieu-Pusignieu ; Argent frappé ; 15 mm ; 1,60 g.
(monnaie en partie coupée) ; []/COMA
111
22- Faverges, commune de Creys-Mépieu-Pusignieu ; Argent frappé ; 15 mm ; 1,78 g.
(monnaie en partie coupée) ; légende non lisible.
112
23- Faverges, commune de Creys-Mépieu-Pusignieu ; Argent frappé ; 15 mm ; 2,03 g. ;
légende non lisible
113
24- St-Baudille-de-la-Tour, « La Plaine » ; monnaie n° 91 ; Argent frappé ; 14 mm ; 2,10 g. ;
[]/CO[MA]
Série au cavalier des Allobroges, en argent, groupe I, 7 ; avec rameau et annelet
114
A/ Tête casquée de Rome à droite ; devant un rameau et BR-I ; grènetis.
115
R/ Cavalier armé d’une lance au galop à droite ; au-dessous COMA surmonté d’un annelet
centré.
116
Réf. Lyon cat. 198-210 p. 65 ; Renne cat. 1512 p. 141 ; LT 5836 ; Deroc groupe l, 7 ; BN
5833-5854 ; Colbert 1973, p. 296-298
117
25- Faverges, commune de Creys-Mépieu-Pusignieu ; Argent frappé ; 15 mm ; 1,61 g.
(monnaie en partie coupée) ; []/C[OMA]
Série au cavalier des Allobroges, en argent, groupe II, 16
118
A/ Tête casquée de Rome à droite ; devant ROW ; grènetis.
119
R/ Cavalier armé d’une lance au galop à droite ; au-dessous CN.VOL ; grènetis.
120
Réf. Lyon cat. 246-248 p. 66-67 ; Renne cat. 1516 p. 142 ; LT 5895 ; Deroc groupe 11,16 ; BN
5895-5905 ; Colbert 1973, p. 296-298
162
121
26- St-Vulbas (01) ; Argent frappé ; 17 mm ; 2,12 g. ; [RO]W/CN.VOL
Série au cavalier des Allobroges, en argent, groupe III, 18
122
A/Tête casquée de Rome à droite ; derrière AMBILLI ; grènetis.
123
R/ Cavalier armé d’une lance au galop à droite ; au-dessous EBVRO ; grènetis.
124
Réf. Lyon cat. 253-256 p. 67 ; Deroc groupe 111,18 ; LT 5719 ; Colbert 1973, p. 296-298
125
27- Faverges, commune de Creys-Mépieu-Pusignieu ; Argent frappé ; 16 mm ; 1,92 g. ;
[AMBIL]LI/EBVRO
126
28- Faverges, commune de Creys-Mépieu-Pusignieu ; Argent frappé ; 15 mm ; 2,05 g. ;
[AMJBILLI/[E]BVRO16
127
29- Faverges, commune de Creys-Mépieu-Pusignieu ; Argent frappé ; 15 mm ; 1,95 g. ;
légende non lisible
128
30- La Brosse, commune de La-Balme-Les-Grottes ; Argent fourré, frappé ; 15 mm ; 1,11 g. ;
[]/EBVR[O] ; avers fruste.
Série au cavalier des Allobroges, en argent, groupe IV, 23
129
A/ Tête casquée de Rome à droite ; devant DVRNACOS ; grènetis.
130
R/ Cavalier armé d’une lance au galop à droite ; au-dessous AVSCRO ; grènetis.
131
Réf. Lyon cat. 263-273 p. 67-68 ; Renne cat. 1519-1524 p. 142 ; LT 5762 ; Deroc groupe
IV,23 ; BN 5749-5771 ; Colbert 1973, p. 296-298
163
132
31- St-Vulbas (01) ; Argent frappé ; 15 mm ; 1,77 g. ; [D]VRNACO[S]/AVSCRO
133
32- St-Vulbas (01) ; Argent frappé ; 14 mm ; 1,79 g. ; légende non lisible
134
33- St-Vulbas (01) ; Argent frappé ; 15 mm ; 1,63 g. ; DVRNACOS/[]
135
34- St-Baudille-de-la-Tour « Levaray » ; monnaie n° 60 ; Argent frappé ; 14 mm ; 1,78 g. ;
[DV]RNACOS/[]
136
35- St-Baudille-de-la-Tour « Marcolay I » ; monnaie n° 14 ; Argent frappé ; 13 mm ; 1,76
g. ; [DVRNAJCOS/AV[SCRO]
137
36- St-Baudille-de-la-Tour « La Plaine » ; monnaie n° 90 ; Argent frappé ; 14 mm ; 1,79 g. ;
[DVRN]ACOS/AVSCRO
Série divisionnaire des cavaliers du Rhône, groupe IV, 22 (imitant l’obole de Marseille)
138
A/ Tête nue à gauche (Apollon ?) ; la chevelure bouclée, vers arrière ; devant la légende
DVRN.
139
R/ Une roue, où les quatre cantons sont pourvus chacun d’une lettre formant la légende
AVSC
140
L’inscription de ce type de numéraire permet de l’apparenter à la série au cavalier du
Rhône DVRNACOS/AVSCRO, dont elle est une monnaie divisionnaire17 et contemporaine,
141
Réf. Deroc groupe IV, 22 p. 9 et 49 n° 233 pl. X ; RIG n° 146 p. 243-244 ; BN 5780-5785.
142
37- Optevoz « Batailler est » ; monnaie n° 106 ; Argent frappé ; 9 mm ; 0,47 g. ; []/AVSC
164
Série des statères imitant le monnayage de Philippe II de Macédoine, type d’Annonay
143
A/ Tête laurée à gauche, la chevelure bouclée en forme de S
144
R/ Char à deux chevaux, vers la gauche, conduit par un aurige. Il semble s’agir d’une
émission tardive de statères, car en or bas ou fourré. Le style du profil au droit de ces
monnaies, rappelle les monnayages au bouquetin et au cheval attribués
traditionnellement aux Cavares. La datation de ces monnaies, qui appartiennent
probablement aux numéraires de la vallée du Rhône (Van der Wielen 1999 :72, note 101),
doit se situer dans la première moitié du Ier s. av. J.-C. Une origine allobroge paraît
envisageable si l’on accepte, pour le même peuple, la provenance des monnayages au
bouquetin et au cheval galopant.
145
Réf. Lyon cat. 314 p. 73-74 ; Deroc p. 24 ; LT 6067 ; BN 6066-6067.
146
38- Faverges commune de Crey-Mépieu-Pusignieu ; Or bas fourré ; 18 mm ; 5,04 g.
147
39- Villebois (01) ; Or bas ; 19 mm ; 6,32 g.
Les monnaies de la Gaule Chevelue
Les monnaies du centre et du centre-est de la Gaule
148
Série des potins à la grosse tête du centre-est, attribués aux Séquanes.
Potin à la grosse tête au bandeau lisse, type A4,1
149
A/ Tête humaine grossière à gauche ; un double bandeau lisse limite la chevelure ; la
calotte crânienne remplit tout l’espace entre le bandeau et le pourtour du flan, divisant
ainsi l’image monétaire en deux ; l’oeil est indiqué par une cavité ; le nez est séparé de la
face ; petit front ; la lèvre supérieure est indiquée par un petit trait, la lèvre inférieure par
un globule important ; le cou figuré par deux barres au relief aplati,
150
R/ Quadrupède à corne, vers la gauche ; une longue queue fortement recourbée au-dessus
du dos ; la patte avant formant un angle ouvert et touchant presque en son extrémité la
ligne de sol créée par la patte arrière repliée à angle droit ; filet périphérique. Ces
monnaies sont attachées, dans de nombreux cas, à des contextes de La Tène D1. Ce type
de monnayage est antérieur à 52 av. J.-C.
151
Réf. Geiser et Gruel 1993 type A4, 1 ; Lyon cat. 537-544 p. 91 ; Renne cat. 1283 p. 119 ; LT
5368 et 5401 ; Geiser et Gruel 1996 p. 11-15.
152
40- St-Vulbas (01) ; Bronze coulé ; 19 mm ; 5,46 g.
Potin à la grosse tête à bandeau décoré, type B, 1
153
A/ Grosse tête à gauche ; oeil en creux cerclé par un anneau ; oeil et nez reliés ; joue
prononcée ; globule en guise de lèvre inférieure ; double bandeau décoré : perles ou
feuilles ; un petit cou figuré par deux barres en relief aplati ; filet périphérique.
154
R/ Quadrupède à corne, tourné vers la gauche, dérivé du taureau cornupète de Marseille ;
tête courte et fine, œil globulaire ; échine redressée, la queue fortement recourbée audessus du dos touche presque la corne ;
155
Réf. Geiser et Gruel 1993 type B1 ; Geiser et Gruel 1996 p. 11-15.
165
156
41- St-Baudille-de-la-Tour « La Plaine » ; monnaie n° 93 ; Bronze coulé ; 19 mm ; 6,23 g.
Potin à la grosse tête à bandeau mixte, type B, 5
157
A/ Grosse tête à gauche ; petit oeil réaliste ; bouche représentée par deux petits globules ;
oreille figurée par deux cercles jointifs ; double bandeau mixte représenté par une bande
lisse et une bande perlée ; légende Q DOCI ; filet périphérique
158
R/ Quadrupède à corne, tourné vers la gauche ; tête haute ; queue en forme de S au-dessus
du dos qui touche la corne dans certain cas.
159
Ce monnayage en bronze coulé, de même que son parallèle à la légende Q SAM, font
partie d’un groupe comprenant les quinaires à la légende Q DOCI SAM F. L’émission de ces
quinaires est antérieure à 52 av. J.-C. et ne peut remonter au-delà de 57 av. J.-C., les potins
sont probablement contemporains de cette frappe.
160
Réf. Geiser et Gruel 1993 type B5 ; Geiser et Gruel 1996 p. 11-15 ; LT 5542 ; BN 5542-5545 ;
Lyon cat. 531-532 p. 91 ; Renne cat. 1290-1291 p. 120.
161
42- St-Baudille-de-la-Tour « La Plaine » ; monnaie n° 92 ; Bronze coulé ; 18 mm ; 4,40 g. ;
DOCI
Potin au swastika de la Loire moyenne
162
A/ Tête réduite à une silhouette et apparemment casquée, à droite ; filet périphérique
163
R/ Swastika dont les bras se touchent ; filet périphérique.
164
La forte similitude qui existe entre le droit de ces monnaies et ceux des potins à la tête
diabolique des Turones, en fait une série parallèle et sans doute contemporaine, dont
l’émission, largement représentée dans la seconde moitié du Ier s. av. J.-C., ne semble pas
remonter au-delà de la guerre des Gaules.
165
Réf. Lyon cat. 822-828 p. 116 ; Fischer 1983 p. 291-298 ; BN 6293-6294.
166
43- Optevoz « Le Couloup » ; monnaie n° 134 ; Bronze coulé ; 15 mm ; 2,71 g.
166
Série des quinaires incertains de l’Est, à la légende SEQVANOIOTVOS
167
A/ Tête imberbe à gauche, chevelure représentée par deux rangées de boucles fermées ;
grènetis
168
R/ Sanglier à gauche, les soies hérissées au-dessus du dos ; autour se développe la légende
SEQVANOIOTVOS
169
Ces monnaies se rattachent au groupe des quinaires de l’Est, notamment ceux à la légende
KA ETE_OY, les plus anciens. Le début de la frappe doit se situer bien avant la guerre des
Gaules (seize exemplaires ont été trouvés dans les fossés de Grésigny-Sainte-Reine) ;
l’attribution traditionnelle aux Séquanes est incertaine.
170
Réf. Lyon cat. 569-571 p 93 ; LT 5351 ; BN 5329-5366
171
44- St-Vulbas (01) ; Argent frappé ; 13 mm ; 1,78 g. ; SEQVANO[IOT-VOS]
Quinaire Lingons à la légende KALETEDV (ΚΑΛΕΤΕΔΟΥ)
172
A/ Tête coiffée d’un casque ailé, à gauche ; le cou ceint d’un collier perlé ; grènetis
173
R/ Cheval bridé galopant vers la gauche ; légende (ΚΑΛΕΤΕΔΟΥ) sous la forme d’un
monogramme qui évolue selon les émissions, ici : ΚΑΛ-O/E-Y/Ε-Y
174
D’abord classées comme incertaine de l’Est ces monnaies ont été attribuées aux Lingons,
mais une origine éduenne d’une partie de ce type de monnayage n’est pas exclue. Le
prototype est un denier romain au nom de P. Cornellius Sulla, émis vers 145 av. J.-C. Les
émissions semblent commencées dès la fin du IIe s. av. J.-C., et se poursuivent jusqu’à la
conquête romaine.
175
Réf. Lyon cat. 464-470 p. 87-88 ; Renne cat. 1367-1371, cl. H, p. 125 ; RIG IV, n° 92 p.
169-170.
176
45- St-Baudille-de-la-Tour « Le Cruy » ; monnaie n° 1 ; Argent frappé ; 12 mm ; ? g ; ΚΑΛ- O
[]
177
46- Hières-sur-Amby ; Argent fourré, frappé ; 13 mm ; 1,74 g. ; ΚΑ - O []
178
47- Verna ; Argent frappé ; 11 mm ; 1,61 g.18 ; ΚΑΛ-O[]Y
167
Quinaire Eduens EDVIS/ORGETIRIX
179
A/ Buste drapé à droite, dont la chevelure est composé de six mèches enroulées ; devant
EDVIS ; grènetis
180
R/ Ours avançant vers la droite ; à l’exergue ORGETIRIX ; grènetis Cette série reprend le
même profil que « les quinaires à la lyre », elle pourrait donc être contemporaine.
Cependant leur absence des trésors monétaires datés semble indiquer leur postériorité à
la guerre des Gaules. La présence de ce type de monnaies dans le trésor de Chantenay
(Nièvre) indique une frappe antérieure à 36 av. J.-C.
181
Réf. Lyon cat. 350-351 p 77-78 ; BN 4822-4829
182
48- St-Baudille-de-la-Tour « Lacliou » ; monnaie n° 52 ; Argent fourré, frappé ; 13 mm ;
1,41 g. ; percée d’un trou central ; ED[VIS]/[]
Flan en argent (n° 51)
183
Un élément particulier, pourrait s’avérer être un flan de monnaie gauloise, ou un
numéraire à part entière fonctionnant comme un moyen de paiement et/ou d’échange. Il
s’agit d’un nodule d’argent, ovale, de 9 mm de longueur par 6 mm de largeur, et d’un
168
poids de 1,72 g.19. Celui-ci provient d’un petit habitat où les matériaux sont
caractéristiques d’un établissement gallo-romain, et dont le mobilier permet d’envisager
une occupation entre le deuxième quart du Ier s.ap. J.-C. et le troisième quart du IVe s. ap.
J.-C. Mais, quelques éléments isolés attestent d’une occupation antérieure, au Ier s. av. J.C., avec notamment la présence de tessons d’amphores Dressel 1A et d’une monnaie
gauloise (cf. monnaie n° 47). L’existence de ce type de flan est attestée par la découverte
de moules à alvéoles20 sur plusieurs oppida, et par la présence de flan de même forme
notamment sur l’oppidum de Zàvist (Bohême).
NOTES
1. Le site, au nord-est de la tombe à char, en est distant d’environ deux kilomètres. Il se manifeste
principalement par la présence de tegulae, de céramique commune et de sigillée.
2. Neuf monnaies proviennent de Faverges, commune de Creys-Mépieu-Pusignieu ; une de
Boulieu commune de Courtenay ; dix de StBaudille-de-la-Tour ; quatre d’Optevoz ; une de Hièressur-Amby ; trois de Verna, une de Porcieu-Amblagnieu, et une de La Brosse, commune de LaBalme-Les-Grottes.
Ces
monnaies,
hors
stratigraphie,
sont
issues
principalement
d’établissements isolés, dont le matériel est caractéristique de la période gallo-romaine (seuls
quelques éléments isolés : amphores italiques, céramique campanienne, objets métalliques,
monnaies, attestent d’une occupation de La Tène D), et de l’agglomération secondaire, antique,
d’Optevoz. Seule la monnaie provenant de Hières-sur-Amby est une découverte isolée, hors
contexte, dans un sentier menant du village à Larina.
3. Une monnaie provient de Serrières-de-Briord (le Point Vert) ; neuf de Villebois ; neuf de StVulbas ; une de Marcilleux, commune de St-Vulbas. Ces monnaies sont issues du même type
d’établissements que précédemment.
4. Ce premier lot rassemble les types les plus anciens, sa composition permet d’envisager un
enfouissement plus précoce.
5. La situation de cette région par rapport à un axe de communication entre la Gaule
Narbonnaise, la Gaule Chevelue, et l’Italie, ainsi que la présence d’un passage à gué sur le Rhône,
au niveau de St-Vulbas, ne sont sans doute pas étranger à ce phénomène.
169
6. Ces chiffres sont à prendre avec prudence, le lot étudié n’étant pas très important. Si l’on
associe ce lot à celui de Larina, les espèces massaliotes restent bien représentées, largement
devant le monnayage originaire de Gaule Chevelue.
7. L’association des deux lots monétaire représente quatre-vingt-dix-sept individus identifiés,
dont 23,7 % sont des espèces massaliotes et 12,4 % des espèces provenant de Gaule Celtique.
8. Il est entendu qu’une distribution secondaire peu être à l’origine de cette répartition du lot
monétaire.
9. Rappelons qu’un coin monétaire, du revers de ce type de numéraire, avait été découvert en
1987 sur le site de Larina.
10. Brenot et Scheers 1996 ; De La Tour et Fischer 1994.
11. Pour toutes les monnaies concernant les communes de Saint-Baudille-de-la-Tour et d’Optevoz
voir Carrara 2000, Vol. II.
12. Le flan de cette monnaie, par sa forme, a sans doute été coulé.
13. Depuis déjà quelques années une origine allobroge est pressentie pour ces monnaies. À la
lumière des nouvelles découvertes et des travaux récents, il apparaît que ce type de monnayage
soit bel et bien Allobroge (Van der Wielen 1999, Dhénin 2002)
14. Là encore, les nouvelles données disponibles et les travaux effectués ses dernières années,
tendent à prouver l’origine allobroge du monnayage au cheval libre galopant. D’ailleurs les deux
coins monétaires que l’on connaisse, pour ce type de numéraire, ont été découverts en territoire
allobroge, et notamment un à Larina.
15. Colbert de Beaulieu et Fischer 1998.
16. Cette monnaie a la particularité d’avoir été sur-frappée ou mal frappée, provoquant ainsi un
dédoublement de la légende EBVRO.
17. A Lyon, les fouilles entreprises sur "le sanctuaire de Cybèle" (sondage D2) ont permis de
découvrir cinq exemplaires de ce type de monnayage, dans un contexte stratigraphique de 30/40
av. J.-C., voir 50/60 av. J.-C. (renseignements A. Desbat, A. Audra).
18. Le faible poids des exemplaires n° 46 et 47 pourrait indiquer qu’il s’agit ici d’exemplaires
tardifs ou d’imitations.
19. Le poids de cet élément (1,72 g.) est proche des standards de certaines espèces régionales,
notamment les cavaliers du Rhône du type DVRNACOS/AVSCRO (1,75 g. en moyenne).
20. Des moules de ce type étaient présents parmi le mobilier de la faille de "La Chuire" à Larina.
Voir également Debord 1989.
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Crédits illustrations
Clichés photographiques
fig. 1 : Robert Royet.
fig. 2 à 6, 52 et 1 (annexe 1) : Collection privée.
fig. 7 : J.-R Guillaumet.
fig. 8 : Bibliothèque municipale de Lyon (Rhône).
fig. 12 et cliché de couverture : Solenne Paul, (Musée Dauphinois, Isère).
fig. 14, 23b et c, 26a, 38, 44, 51, 66. 67, 71, 76, 79, 90 : A. Maillier (CAE du Mont
Beuvray, Bibracte).
Les clichés des monnaies de l’annexe ont été effectués par P. Plattier.
Quatrième de couverture : Académie des Sciences Belles-Lettres et Arts de Lyon (Ms
104).
Dessins
La grande majorité des dessins ont été effectués par M.-N. Baudrand sauf mention
contraire :
fig. 9, 10, 11 : R. Royet.
fig. 89 : V. Guichard.
fig. 59 : RGZM.