L’établissement rural de La Tène
ancienne du Travers de
Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot)
Jean-Michel BEAUSOLEIL*
avec la collaboration de Pascal BERTRAN**,
Anne BOUCHETTE*** et Christian VALLET****
Le site du Travers de Saint-Hilaire, à Montfaucon (Lot), se situe dans
la partie occidentale du Causse de Gramat. Il est localisé sur la partie
supérieure d’un plateau, à 2,5 km au sud-est du village de Montfaucon.
Découvert sur le tracé de l’autoroute A20, le site a été décapé mécaniquement. Vingt-neuf structures en creux (fosses, trous de poteau et
tranchées de fondation) ont été mises en évidence. L’érosion aratoire a
bouleversé considérablement les vestiges archéologiques et aucune
trace de lambeau de sol en place n’a été conservée. Seules les structures
fossoyées subsistent comme traces de constructions. Dans la partie
centrale de la fouille, le plan d’un bâtiment sur poteaux, de 11,30 m de
longueur et de 5 m de largeur environ, a été mis au jour. Au nord de
cet édifice, deux fosses ont été repérées. Enfin, une tranchée de
fondation, partiellement retrouvée dans les secteurs nord et est, ceinture
une partie du site. Cet établissement isolé, daté par le mobilier contenu
dans une fosse dépotoir de La Tène ancienne (IVe - début IIIe s. av. J.-C.),
s’intègre dans la catégorie des “établissements ruraux simples” de type
ferme. Ce type d’organisation de l’habitat constitue à ce jour un cas
unique pour cette période dans le sud-ouest de la France. L’étude du
mobilier montre que les traditions stylistiques du premier âge du Fer
se maintiennent avec la céramique d’usage courant ; une petite série de
céramiques fines et une fibule en alliage cuivreux de schéma La Tène B
attestent en revanche l’évolution progressive des mutations et de la
Laténisation en cours du Quercy. Ce site, bien qu’incomplètement
fouillé, livre des éléments essentiels pour la compréhension de l’évolution
de la culture laténienne en Quercy et au-delà, pour la connaissance du
second âge du Fer de la Gaule du Sud-Ouest. Le site du Travers de
Saint-Hilaire, appartiendrait à une époque de mutation (fin du IVe début du IIIe s. av. J.-C.), période encore fort mal connue sur la bordure
occidentale du Massif central.
The Travers de Saint-Hilaire site, at Montfaucon in the Lot, is situated
on the western part of the limestone Causse de Gramat. It is situated
on the upper part of a plateau, 2.5 km to the southeast of the village of
Montfaucon. After having been discovered on the route of the A20
motorway, the site was opened with a mechanical digger. Twenty nine
“negative” structures in hollows (pits, holes of posts and foundation
trenches) were found. Ploughing had considerably damaged the
archaeological remains and no trace of an occupation surface was
preserved. Only the “negative” structures represented evidence for
construction. In the central part of the excavation, a plan of a building
on posts (11.30m by 5), was revealed. Two pits were found to the north
of this structure. Finally, appearing in part in the northern area of the
site, a foundation trench constituted a boundary around a portion of
the site. This settlement is dated by material from a rubbish pit to La
Tène (IVth to the start of IIIrd centuries BC), and fits within the category
of the “simple rural establishments” (farm type). This type of habitat
is at the moment unique for this period in the southwest of France.
The study of the artefacts shows that the stylistic traditions of the Early
Iron Age exist in the ceramics; a small series of fine ceramics and a
fibula in alloyed bronze are of the La Tène B style and testify to a progressive evolution and “Laténisation” in Quercy. Even though this
site has not been completely excavated, it provides essential information
for our understanding of the evolution of the La Tène culture in
Quercy and beyond, and for our knowledge of the Late Iron Age in
southwest Gaul. The Travers de Saint-Hilaire site thus belongs to a
period of change (from the end of IVth to the beginning of the IIIrd
centuries BC), a period poorly understood on the western edge of the
Massif Central.
Mots-clés : établissement rural, ferme, mobilier, Tène ancienne, second âge du Fer,
Travers de Saint-Hilaire, Montfaucon, Lot.
Keywords : Rural settlement – farm – objects – La Tene I – Late Iron Age – Travers
de Saint Hilaire – Montfaucon – Lot
Documents d’Archéologie méridionale 28 (2005), pp. 71-89
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Jean-Michel BEAUSOLEIL et collaborateurs
1. Introduction
L’
intervention archéologique présentée ici est consécutive
à la découverte d’un site au cours de la prospection
préalable aux travaux de l’autoroute A20 (Beausoleil et al.
1998), au Travers de Saint-Hilaire, commune de Montfaucon
(Lot) 1. Conformément aux volontés de l’aménageur, cette
intervention a été strictement cantonnée dans l’emprise des
travaux (limite de l’assiette) 2. L’espace décapé s’étend sur
une surface totale de 3 000 m2 environ.
2. Présentation géographique
L
e site du Travers de Saint-Hilaire se situe dans la partie
occidentale du Causse de Gramat (fig. 1), à la limite des
communes de Montfaucon et de Labastide-Murat. Il est
localisé sur un léger replat, dans une parcelle qui était en
prairie, à 2,5 km au sud-est du village de Montfaucon 3.
Le site, disposé sur le rebord du plateau, à une altitude de
403 m, s’ouvre largement vers le nord (fig. 2). La parcelle explorée domine au nord-ouest la vallée étroite du Nougayrousse.
Un paysage bocager de prairies caractérise maintenant cette
région de plateaux. Seules les pentes trop fortes sont boisées.
Le calcaire, partout sub-affleurant dans cette zone, est
recouvert par endroits par des placages de bancs marneux
peu épais.
3. Contexte géologique (P. BERTRAN)
L
e site est localisé sur un versant en pente faible (3-5°)
taillé dans une série de bancs calcaires et marneux
d’âge jurassique supérieur (Kimméridgien) (fig. 3). Le versant
domine un petit vallon peu marqué, de forme arrondie, perché
au-dessus de la vallée principale. Ce vallon correspond
vraisemblablement à une ancienne dépression d’origine
karstique, en grande partie recoupée et vidangée par l’érosion
régressive de la vallée. Des fissures karstiques, colmatées
❚ 1 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : situation géographique.
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 28, pp. 71-89 © ADAM éditions, 2005
L’ÉTABLISSEMENT DE LA TÈNE ANCIENNE DU TRAVERS DE SAINT-HILAIRE (LOT)
73
❚ 2 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : localisation du site et implantation des travaux.
(Informatisation des données : M. Coutureau, D. Pfost - INRAP).
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 28, pp. 71-89 © ADAM éditions, 2005
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caillouteux à matrice fine abondante et fortement carbonatée.
Ce niveau correspond à des dépôts de pente pléistocènes. Il
est surmonté par un niveau argileux, interprété comme
l’horizon B d’un sol brun calcique datant probablement du
début de l’Holocène. Ce paléosol est enfoui sous une
épaisse séquence de colluvions plus ou moins organiques et
caillouteuses, d’origine anthropique.
Les éléments archéologiques du second âge du Fer se
concentrent dans la couche 3, vers 50 à 70 cm de profondeur
au maximum. Sur les bords du vallon, la couche archéologique repose directement sur le substratum. Cela indique
que, dès l’âge du Fer, les sols étaient très minces et possédaient des caractéristiques peu différentes de celles des sols
actuels. Le sol brun calcique, formé au début de l’Holocène
en liaison avec le développement d’un couvert forestier
était déjà totalement érodé, suite aux défrichements et aux
pratiques agricoles pré - et protohistoriques.
L’érosion historique a également été très active. Sur le
replat, il ne subsiste du site que les structures creusées dans le
substratum et les niveaux d’occupation ont été complètement
détruits.
4. Description des vestiges archéologiques
L
❚ 3 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : stratigraphie
schématique - 1. vallon, 2. pied de versant, 3. versant (relevé :
P. Bertran - INRAP).
par un matériel argileux rouge, riche en nodules ferrugineux
(“sidérolithique”), apparaissent en différents points sur le
versant.
Sur le site, les sols sont très peu épais. Ils comprennent un
horizon humifère superficiel de type mull carbonaté,
caillouteux, de 15 à 25 cm d’épaisseur, reposant directement
sur la roche-mère calcaire. Des lambeaux d’un horizon
argileux décarbonaté subsistent localement sous l’horizon
humifère.
Dans le fond du vallon, la séquence s’épaissit considérablement et atteint 1,80 m. La stratigraphie relevée en sondage
est résumée sur la figure 3. Elle montre à la base un sédiment
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 28, pp. 71-89 © ADAM éditions, 2005
e décapage extensif de la parcelle a révélé vingt-neuf
structures en creux (fosse, trous de poteau et tranchées)
conservées dans le sol, où les trous de poteau demeurent les
plus nombreux. L’érosion aratoire 4 du site a bouleversé
considérablement les vestiges archéologiques et aucune
trace de lambeau de sol en place n’a été conservée. Les
structures fossoyées subsistent comme trace de constructions.
Le plan d’ensemble restitue partiellement l’organisation et
l’aménagement de cet espace (fig. 4). Dans la partie centrale
de la fouille, les trous de poteau mis au jour dessinent au sol
le plan d’une construction qui peut être interprétée comme
les vestiges d’un bâtiment. Au nord de cet édifice, deux
fosses ont été repérées. Enfin, une tranchée excavée, partiellement retrouvée dans les secteurs nord et est, ceinture
une partie du site 5.
4.1. LE BÂTIMENT DE PLAN RECTANGULAIRE
L’association évidente d’une vingtaine de trous de poteau
permet de restituer un bâtiment de plan rectangulaire (fig. 5
et 6). Large de 5 m et longue de 11,30 m environ, cette
construction aurait eu une superficie au sol de près de
59 m2. Elle est composée de deux rangées de trous de
poteau périphériques, espacées en moyenne de 1,88 m. Un
seul trou de poteau a été découvert à l’intérieur de l’édifice.
Les trous de poteau sont généralement creusés dans la
roche calcaire, seuls deux d’entre eux (n° 20 et 21), ont été
L’ÉTABLISSEMENT DE LA TÈNE ANCIENNE DU TRAVERS DE SAINT-HILAIRE (LOT)
LÉGENDE
barre rocheuse
limite de décapage
75
tranchée de
fondation
fosse
TP
❚ 4 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : plan général des structures (informatisation des données : J.-M. Beausoleil, D. Pfost - INRAP).
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❚ 5 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : plan du bâtiment (informatisation des données : J.-M. Beausoleil, D. Pfost - INRAP).
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L’ÉTABLISSEMENT DE LA TÈNE ANCIENNE DU TRAVERS DE SAINT-HILAIRE (LOT)
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aménagés dans un substrat marneux. Il s’agit de cavités
cylindriques, de petite taille et peu profonde. Leur diamètre
et leur profondeur varient considérablement. L’érosion
postérieure à l’édification du site empêche d’apprécier
correctement les dimensions de ces vestiges.
❚ 6 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : vue des trous de
poteau du bâtiment (cliché : J.-M. Beausoleil).
❚ 7 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : vue des trous de
poteau 18 et 19 (cliché : J.-M. Beausoleil).
Ils possèdent, pour ce que l’on peut en juger, un diamètre
qui se situe entre 0,40 m et 0,75 m pour une profondeur qui
varie entre 0,10 m et 0,34 m, avec un profil généralement
cylindrique et exceptionnellement semi-circulaire. Leur
remplissage est constitué d’un sédiment argilo-limoneux
brun compact. Quelques cailloutis (calcaire tendre) et des
charbons de bois diffus, de très petite taille, prennent place dans
le comblement. Le mobilier découvert dans ces cavités se
résume à quelques tessons, souvent informes et de petites
dimensions.
Certains trous de poteau sont accompagnés de pierres de
calage (structures nos 5, 7, 11, 15 et 17). De plus, une ceinture
de petits blocs calcaires, destinée très probablement à caler
les poteaux, est fréquemment présente en surface des
structures (fig. 5 et 7). Par ailleurs, aucune trace de pieu
décomposé en place n’a été observée.
Le plan au sol du bâtiment du Travers de Saint-Hilaire permet
de proposer une interprétation architecturale en élévation:
« …les poteaux de chaque rangée, installés face à face,
pouvaient être réunis à leur sommet par un entrait au poteau
symétrique sur l’autre ligne, pour former une série de portiques
en forme de Pi. Une sablière les reliait aux autres supports
de la même ligne, dans l’axe des longs côtés du rectangle.
Des chevrons reposaient sur la sablière et étaient liés deux
par deux sur le faîtage… » (Audouze, Buchsenschutz 1989,
71). La solidité de l’ensemble était assurée par les entraits
qui reliaient les poteaux porteurs. On peut s’étonner de la
présence d’un poteau (n° 26) à l’intérieur de la bâtisse. Il
n’est pas exclu qu’un deuxième support interne ait existé
dans la partie sud du bâtiment. Les labours fréquents ont pu
contribuer à faire disparaître ce type de vestige (la partie
sud du bâtiment est implantée dans un substrat marneux,
très friable). En effet, les trous de poteau 20 et 21, creusés
dans la marne argileuse, étaient presque totalement arasés,
leurs profondeurs variant entre 0,07 m et 0,10 m.
Quoi qu’il en soit, ce type de construction entre très probablement dans la catégorie des bâtiments à une nef, à toiture
à deux pans et croupe (fig. 8).
Des murs en torchis incluant des végétaux (noisetiers,
joncs, roseaux) devaient constituer l’armature des parois et
une couverture de chaume ou de roseaux pouvait couvrir la
construction (Arcelin, Buchsenschutz 1985, 15-28).
Les trous de poteau n° 19 et 22, localisés sur la façade est
du bâtiment, peuvent matérialiser l’entrée de l’édifice
(fig. 5). À cet emplacement, un petit toit en saillie (auvent)
pour garantir de la pluie pouvait reposer sur les poteaux
externes à l’habitation.
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?
❚ 8 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : dimensions du bâtiment (informatisation des données : J.-M. Beausoleil, D. Pfost - INRAP).
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L’ÉTABLISSEMENT DE LA TÈNE ANCIENNE DU TRAVERS DE SAINT-HILAIRE (LOT)
Le choix d’implantation du bâtiment se révèle, après un
examen attentif de l’espace environnant, particulièrement
judicieux. En effet, le site est disposé sur un versant à pente
douce, orienté au nord-ouest, et à l’abri des vents dominants 6. Il est protégé à l’ouest par un talus (barre rocheuse)
qui marque une dénivellation relativement importante, de
1,50 m à 2 m suivant les endroits, avec la parcelle voisine,
située au sud (fig. 4).
4.2. LES STRUCTURES EXCAVÉES
Une longue tranchée de fondation, creusée dans le substrat,
et bordée par endroits par deux étroites excavations, située
à l’est et au nord du bâtiment, a été dégagée en surface sur
une longueur de près de 27,50 m (fig. 9). Il est à noter que
cette structure présente une interruption de 5,53 m au nord.
Elle se referme brutalement au nord-ouest, dans la partie
basse du site. En revanche, dans la partie haute du site (sur
le grand côté est du bâtiment sur poteaux), elle n’a été
retrouvée que partiellement. Ici, sa faible profondeur s’explique par un très fort arasement de ce secteur dû à l’érosion
naturelle alliée aux destructions occasionnées par les
79
labours fréquents. À l’origine, il est fort probable qu’elle se
poursuivait en direction du sud, vers la barre rocheuse qui
marque la limite parcellaire.
Plusieurs coupes ont été réalisées. Les sections pratiquées
ont mis en évidence deux types de creusement qui diffèrent
autant dans les profils que dans la nature du comblement.
Structures 25, 28 et 29 - coupe A (fig. 9)
Le relevé stratigraphique de cette coupe a révélé l’existence
de trois excavations peu profondes, creusées dans le substrat
calcaire.
Repérée à environ 0,30 m de profondeur sous la terre végétale,
la tranchée est ici profonde d’une trentaine de centimètres
et large d’1,40 m à l’ouverture. Elle montre un profil assez
irrégulier. Le remplissage, homogène, est formé d’un sédiment
compact argilo-limoneux brun-beige avec quelques cailloutis
calcaires.
Les petites excavations, identifiées de part et d’autre de la
tranchée de fondation (coupe D, fig. 9), sont peu profondes
– 0,20 m pour l’excavation interne (coupe E) et 0,10 m pour
l’excavation externe (coupe F). Le sédiment argilo-limoneux
brun-beige contient quelques petits cailloutis calcaires.
❚ 9 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : coupes des structures excavées (DAO : J.-M. Beausoleil, D. Pfost - INRAP).
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Structures 25, 28 et 29 - coupe B (fig. 9)
Cette coupe est comparable à la précédente. Seule l’excavation
interne n’a pas été retrouvée. Elle a probablement été
détruite par les travaux aratoires.
La tranchée présente un comblement homogène de terre
argilo-limoneuse brun-beige compacte, avec quelques
tessons et des cailloutis calcaires. Large de 1,72 m, elle
n’est profonde que de 0,32 m. Elle montre un profil irrégulier,
marqué par un ressaut dans sa partie médiane.
L’excavation externe montre un profil irrégulier. Le
creusement est entaillé dans le substrat calcaire. Dans la
partie axiale, une gorge peu profonde aux parois verticales
caractérise la cavité.
Sur ce secteur, les relevés attestent d’un important arasement
des structures et, après décapage, on constate qu’il ne subsiste
que le fond des excavations. Les vestiges archéologiques,
peu abondants, se limitent à quelques fragments céramiques
non tournés et à de petits charbons de bois.
Structure 25 B - coupe C (fig. 9)
Cette coupe réalisée à l’extrémité nord de la tranchée
montre un profil en U (grossièrement cylindrique). Le
substrat calcaire, dans lequel a été creusée la structure, est
ici très fracturé en surface 7.
La tranchée, relativement bien conservée, atteint une
profondeur de 0,55 m et une largeur à l’ouverture comprise
entre 0,90 m et 1 m. Le comblement est constitué de
cailloux calcaires particulièrement concentrés dans le fond
de la cavité, alors que la partie supérieure montre un remplissage plus fin de matériaux calcaires (cailloutis). Elle est
occupée par un sédiment argilo-limoneux brun compact,
homogène du sommet à la base de la cavité.
Interprétation
L’étude des différents relevés stratigraphiques et la fouille
partielle de la structure excavée permettent de considérer
cette tranchée comme fondation de palissade.
Une clôture à poteaux jointifs ou à poteaux espacés, avec
une armature de branchages entrelacés au niveau du sol,
pouvait prendre place dans la structure excavée et constituer
ainsi un brise-vent efficace. Elle pouvait également aider à
contenir le bétail dans un espace clos. Il est important de
souligner qu’aucune trace de poteau n’a été remarquée lors
de la fouille (fig. 9).
Enfin, ce système de clôture devait occuper essentiellement
les secteurs nord et est du site. Dans la partie basse et en
limite de la rupture de pente, la sédimentation active du
versant, constituée par un important dépôt de terre, a pu
faciliter l’implantation d’une clôture légère ou d’une haie
plantée, servant de limite.
L’absence de creusement dans le substratum viendrait à
l’appui de cette hypothèse.
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4.3. LA FOSSE DÉPOTOIR 10
Une fosse, localisée dans la partie ouest du site, a livré un
abondant mobilier et des ossements d’animaux ainsi que
des graines brûlées. Cette structure, de plan globalement
circulaire, est creusée dans le substrat calcaire (fig. 10). Elle
mesure 2,52 m de long, 2,08 m de large et 0,60 m de profondeur. Elle montre un profil grossièrement cylindrique.
Son comblement homogène, constitué d’un sédiment
argileux brun compact mêlé de fragments de cailloutis
calcaires et de nombreux petits fragments de charbons de
bois (inégalement répartis dans la cavité), témoigne d’une
utilisation prolongée (vidanges de foyers).
4.4. LES STRUCTURES PÉRIPHÉRIQUES
Quelques structures fossoyées isolées (trous de poteau et
fosse) ont été découvertes, légèrement à l’écart du bâtiment
précédemment étudié.
La structure 27
Cette excavation, localisée à une dizaine de mètres au nord
du petit côté du bâtiment, est de forme polylobée. Creusée
dans la roche, elle est relativement profonde (0,76 m) et de
dimensions modestes (0,84 m x 0,53 m) (fig. 10). Son comblement était constitué de terre brun foncé et de nombreuses
pierres (grès) le plus souvent rougies et ayant manifestement
subi l’action du feu. Une diaphyse d’humérus de bœuf se
trouvait également dans le remplissage. Cette excavation
présentait des traces de rubéfaction sur son contour.
Cette structure arasée, initialement interprétée comme une
structure de combustion (fosse de cuisson à l’intérieur de
laquelle les aliments pouvaient être cuits au contact de
pierres préalablement chauffées), évoque par sa forme la
base d’un petit four arasé. Aucune sole plane n’a toutefois
été reconnue ici. Les pierres étaient disposées “en vrac”
dans le remplissage. On notera également l’absence de
charbons et de tessons dans le comblement. De toute évidence,
cette fosse a été comblée après sa dernière utilisation et sa
fonction ne peut être précisée en l’état actuel des données.
Les trous de poteau n° 11 et 24
Des structures isolées ont été découvertes dans l’environnement immédiat de la ferme indigène (fig. 10). Leur forme et
leur profondeur les rangent dans la catégorie des trous de
poteau. Elles ont livré un remplissage identique aux trous
de poteau du bâtiment.
Il est possible que ces vestiges constituent les ultimes traces
de constructions de bâtiments annexes (greniers ou appentis?)
en partie détruits par les labours. D’autre part, l’absence de
mobilier significatif dans ces cavités empêche de proposer
une relation chronologique entre les différentes structures
dégagées (bâtiment et structures excavées).
L’ÉTABLISSEMENT DE LA TÈNE ANCIENNE DU TRAVERS DE SAINT-HILAIRE (LOT)
81
Le trou de poteau n° 23
Un trou de poteau découvert en périphérie de la tranchée de
fondation et en limite du décapage contenait un fond
d’amphore massif solidement encastré. Celui-ci a pu servir
de calage à un poteau (fig. 10).
5. Le mobilier
5.1. LA CÉRAMIQUE
Parmi l’ensemble du mobilier recueilli sur le site, il a été
nécessaire de dissocier certaines catégories céramiques 8
appartenant à un horizon chronologique postérieur à
l’occupation principale de La Tène ancienne.
En l’absence de contexte stratigraphique, nous pouvons
malgré tout attribuer un certain nombre de formes à la Tène
ancienne et en particulier le mobilier trouvé dans la fosse
10. La quasi-totalité du matériel provient en effet de cette
structure. La céramique de cette période est encore mal
déterminée sur la bordure occidentale du Massif central.
5.1.1. La céramique de la fosse 10 (fig. 11)
❚ 10 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : coupe des
structures fossoyées 10, 11, 23, 24 et 27 (informatisation
des données : J.-M. Beausoleil, D. Pfost - INRAP).
Nous ne possédons aucune forme complète et seul un profil
a pu être reconstitué (les numéros renvoient aux dessins).
NR : 568 tessons ; P. : 4 kg environ ; NMI : 43 (le NMI
obtenu à partir des lèvres, des bords et des décors est
approximatif et très en dessous de la réalité).
1 - Partie supérieure d’une urne ornée d’un cordon digité
non tournée. Col vertical, bord droit, lèvre légèrement
arrondie. Pâte noire dans la masse, orangée en surface renfermant de fines paillettes de mica à reflets dorés, des cristaux
de quartz non roulés et des dégraissants calcaires très
grossiers. Vase non tourné. Cet exemplaire porte un trou de
réparation. Diamètre à l’ouverture : 18,2 cm.
2 à 6 - Fragments d’urnes à cordon digité. Les pâtes sont de
couleur brune (n° 3, 4, 5), beige (n° 2) ou orangée. Les
dégraissants sont en calcaire, quartz et mica, à l’exception
du tesson n° 6 qui ne possède pas de dégraissant calcaire.
7 - Fragment de céramique à décor incisé de hachures
obliques. Pâte noire à beige dans la masse, brune en surface,
renfermant des dégraissants plus ou moins grossiers (quartz
et mica).
8 - Fragment de céramique à décor impressionné à la
baguette. Pâte grossière brune. Dégraissant moyen et fin
(quartz et mica).
9 - Cette céramique présente une série de traits obliques
incisés. Pâte marron-beige sur l’extérieur et brune sur l’intérieur. Dégraissant fin (calcaire, quartz et mica). Intérieur
et extérieur lissés.
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 28, pp. 71-89 © ADAM éditions, 2005
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❚ 11 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : mobilier céramique de la fosse 10 (dessin : M. Coutureau).
10 - Fragment d’une passoire, percé de nombreux trous de
2 mm de diamètre. Pâte fine et sableuse, orangée dans la
masse, noire en surface, à dégraissant très fin (quartz et
mica). Les surfaces sont lissées (lissage fin).
11 - Fragment d’une céramique fine non tournée (gobelet
ou faisselle ?). Pâte fine orangée sur l’extérieur et noire sur
l’intérieur, à dégraissant très fin (quartz et mica). Les
surfaces sont lissées (lissage fin).
12 - Fond plat à base élargie qui doit appartenir à un vase
de grande dimension.
13 - Fond plat, bas de panse à profil extérieur rectiligne,
base élargie.
Les formes ouvertes sont caractérisées par des coupes à
lèvre arrondie-épaissie (n° 15) ou aplatie et épaissie
(aplatissement oblique à l’extérieur) (n° 14). Une écuelle à
lèvre légèrement arrondie (n° 26) est également présente.
Pour les autres tessons qui semblent appartenir à des formes
fermées, il est difficile de proposer une attribution typologique précise en raison principalement de la fragmentation
du matériel. Certains pourraient appartenir à des vases
bitronconiques à lèvre arrondie (?) (nos 19 et 25). Dans ce lot
de céramique, certains tessons possèdent des lèvres arrondies
externes ou internes (nos 17, 20, 21 et 22).
tesson n° 1, trouvé en surface de cette excavation, dans la
terre végétale. Là encore, les formes archéologiquement
complètes sont absentes.
1 - Bord d’une écuelle, à lèvre convexe et rebord épaissi à
l’extérieur. Céramique de couleur noire en surface, orangée
sur les tranches et grise dans la masse (fig. 12).
2 - Fragment d’une jatte (?) à parois divergentes concaves
non tournée. Lèvre légèrement amincie. Pâte brune en surface
et dans la masse, orangée sur les tranches, renfermant des
éléments non plastiques grossiers (quartz et calcaire) et plus
fins (mica).
3 - Fragment de pot à cordon digité. La pâte beige en surface
contient un dégraissant moyen à grossier (mica, quartz et
calcaire). La surface interne du vase est de couleur brun-rouge.
5.1.2. Le mobilier de la tranchée de fondation (fig. 12)
Le matériel céramique provenant de la tranchée est comparable à celui découvert dans la fosse 10, à l’exception du
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❚ 12 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : mobilier
céramique de la tranchée de fondation (dessin: M. Coutureau).
L’ÉTABLISSEMENT DE LA TÈNE ANCIENNE DU TRAVERS DE SAINT-HILAIRE (LOT)
4 - Fragment de céramique orné d’une ligne horizontale
d’un décor impressionné, de forme grossièrement triangulaire,
imprimé au bâtonnet.
5 - Fragment de céramique orné d’une ligne de petites
impressions presque circulaires.
5.1.3. Le mobilier des structures fossoyées (fig. 13)
Le trou de poteau n° 17 contenait cinq tessons informes et
un tesson composé d’une lèvre arrondie externe (fig. 13,
n° 10). Ce dernier est comparable au mobilier découvert
dans la structure 10.
Notre inventaire s’achève avec le fond d’amphore (fig. 13,
n° 11) découvert encastré dans la structure 23. Cette base
est à rapprocher du type Dressel 1 B, car elle possède un
pied massif assez haut. Ce type de vestige peut avoir
appartenu à une construction édifiée postérieurement à
l’occupation mise au jour.
Ce mobilier est à associer chronologiquement aux fragments
d’amphores et au matériel plus récent trouvés lors du
décapage dans la partie nord du site, à l’emplacement du
vallon. Les quelques fragments de céramique tournée et les
fragments d’amphore vinaire constituent un mobilier peu
abondant, datant de la fin du second âge du Fer.
D’autre part, le matériel recueilli en surface du site n’apporte
pas d’information supplémentaire. Il est semblable au
mobilier découvert dans la fosse 10 (fig. 13, nos 2 à 9).
❚ 13 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : mobilier
céramique (dessin : M. Coutureau).
83
5.2. LE MOBILIER MÉTALLIQUE
Le mobilier métallique découvert provient de la fosse 10.
m La fibule (fig. 14, n° 5)
Exemplaire en alliage cuivreux à arc coudé, pied libre
recourbé, ressort à deux fois deux spires et corde externe,
de schéma La Tène B ; l’ardillon est incomplet et deux
spires du ressort étaient disposées lors de la découverte sur
le porte-ardillon à la base du pied 9 ; l’arc filiforme est peu
élevé ; un petit anneau en bronze ouvert est fixé au ressort ;
le pied, courbé vers l’arc, est terminé par un appendice renflé
et mouluré, agrémenté d’une série de petits annelés (7
bourrelets au total).
L. totale : 3,8 cm ; L. du ressort : 0,8 cm au moins.
m Ardillon d’une fibule en fer (fig. 14, n° 6)
L. totale : 3,6 cm.
m Anneau (fig. 14, n° 2)
Cet anneau en bronze possède une section elliptique.
Diam. : 2,2 cm ; P. : 0,6 g.
❚ 14 Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot) : mobilier
métallique de la fosse 10 (numérisation des données :
J.-M. Beausoleil, C. Fouilloud, M. Coutureau - INRAP).
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 28, pp. 71-89 © ADAM éditions, 2005
84
Jean-Michel BEAUSOLEIL et collaborateurs
m Tige en fer, très oxydée, de section losangique. Outil ?
(fig. 14, n° 3) ; L. totale : 4,4 cm.
m Tige en fer, très oxydée, de section quadrangulaire. Outil ?
(fig. 14, n° 1) ; L. totale : 11,3 cm.
m Outil ou arme en fer, totalement oxydé, de section ronde
en l’état, à l’extrémité distale pointue (fig. 14, n° 4).
L. totale : 8,2 cm.
6. Éléments de datation
6.1. LA FIBULE
Cette fibule se rattache au type 3231 (modèle à ressort
bilatéral à deux sens de torsion, à pied replié sur l’arc coudé
et épaissi) défini par J.-P. Mohen (Mohen 1980, 74-75).
Cette pièce qui renvoie directement au domaine laténien,
n’est pas unique dans le Sud-Ouest ; les exemplaires connus
sont généralement en bronze et relativement petits (4 cm).
Notre fibule se rapproche des exemplaires trouvés à Vayres
(Gironde) et dans le tumulus de Pech le Grand, à Saint-Sozy
(Lot) (Mohen 1980, 283 ; Clottes 1969, 232). Dans le
nord-est de la France, aux Jogasses (Champagne), des
exemplaires de ce type sont datés de La Tène ancienne 3b
(Hatt, Roualet 1977, 15). En Suisse, dans le cimetière de
Münsingen-Rain, ces fibules sont attribuées à “La Tène Ic
late” et transition La Tène Ic/II (Hodson 1968). D’autres
spécimens proches sont également connus dans le midi de
la France (Py 1990, 495, doc. 130, n° 18, 19, 20 ; Tendille
1978, 89-93, type 9 ; Feugère et al. 1994, 237-281). Des
exemplaires comparables en bronze et en fer (types 9 et 10
de Tendille) découverts en contexte archéologique à SaintDionisy, sur l’oppidum de Roque de Viou (Gard), sont datés
respectivement aux environs de 300 av. J.-C. et de la fin du
IVe - début IIIe s. av. J.-C. (Tendille 1978, 89-90 et 92,
fig. 3, n° 29, fig. 4, n° 42 et fig. 24, n° 11 ; Py 1990, 493 et
495, doc. 130, n° 18, 19 et 20). Notre fibule constitue un
excellent marqueur chronologique, nous proposons donc
une datation comprise entre 330 et 275 av. J.-C. (La Tène B2).
6.2. LE MOBILIER CÉRAMIQUE
Le mobilier céramique recueilli sur le site se rattache au
début du second âge du Fer (IVe - début du IIIe s. av. J.-C.),
comme le confirment les parallèles établis ci-dessous avec
les sites de l’Aquitaine septentrionale. En effet, en l’absence
de références régionales pour dater la céramique, les comparaisons typologiques ont été effectuées hors de la région.
Le site des Grands-Vignes II à Sainte-Florence (Gironde),
qui a livré un corpus céramique homogène, associé à des
structures d’habitat, bien datées par une fibule en bronze,
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 28, pp. 71-89 © ADAM éditions, 2005
d’un type annonçant celui de Dux, de la fin du IVe ou du
début du IIIe s. av. J.-C (Sireix 1989, 24), présente quelques
parentés avec notre site. Des rapprochements peuvent être
opérés avec le mobilier du niveau I, le plus récent des
Grands-Vignes II. Ainsi, le fragment de lèvre arrondie
externe n° 21 (fig. 11), est comparable à un exemplaire
(jatte) trouvé sur ce site (Sireix 1989, 10, fig. 10, n° 229).
Une forme très proche, mais qui n’est pas située en stratigraphie, se rencontre également sur le site du Pétreau à
Abzac (Barraud et al. 1986, 34, fig. 29, n° 38). Des vases
aux profils semblables proviennent des niveaux 3 et 4 du
site de Lacoste, à Mouliets-et-Villemartin (Gironde). Ces
niveaux, correspondant à la phase 1 du site, sont datés de la
fin du IIIe s. av. J.-C. (Sireix, Boudet 1986, 58, fig. 11).
Quant aux tessons nos 19 et 25 (fig. 11), ils s’apparentent
fortement aux urnes tronconiques provenant de la fosse
d’accès au four 2 du site des Grands-Vignes II à SainteFlorence (Sireix 1989, 15-16, fig. 15, n° 28-29).
Le vase à col droit, orné d’un cordon digité, est comparable
à des exemplaires découverts sur les sites de Grayan-etl’Hôpital (Gironde) (Boudet 1987, 81-82 et 89, pl. 58, n° 7
et pl. 70, n° 7), des Petits-Clairons à Barbezieux (Charente)
(Baigl et al. 1999, fig. 34, n° 27/2) et des Grands-Vignes II
(Sireix 1989, 20, fig. 23, n° 196). Ces vases se rencontrent
sur ces sites depuis la première moitié du VIe s. jusqu’au
début du IIIe s. av. J.-C.
D’autres formes, comme les coupes à lèvre arrondie-épaissie
(fig. 11, n° 15) ou aplatie et épaissie (fig. 11, n° 14) et les
vases à lèvres arrondies externes ou internes (fig. 11, nos 17,
20, 22 et 41), sont connues sur le site du Pétreau (Barraud
et al. 1986, 30-37, fig. 29). Ce mobilier est attribué au début
du second âge du Fer (Barraud et al. 1986, 35-36).
Le site de Saint-Martial-de-Ribérac à Ribérac (Dordogne)
fournit également quelques éléments de comparaison avec
en particulier des écuelles tronconiques (Bolle et al. 19971998, 23, fig. 10 et 11). Ce site a également livré un fragment
de passoire, à panse subconique, en céramique fine (Bolle
et al. 1997-1998, 14, fig. 13, n° 1). Un exemplaire semblable
a été mis au jour en Haute-Vienne, sur le site minier de
Cros-Gallet (Cauuet 1999, fig. 50).
Nous terminerons cette brève étude typo-chronologique en
soulignant le nombre restreint des artefacts (céramique
fine) de La Tène ancienne, en revanche la céramique
d’usage courant reste profondément dans la tradition du
premier âge du Fer comme l’attestent principalement les
récipients à décor digité ou incisé recueillis sur le site.
6.3. DATATION 14C
Une datation radiocarbone d’un échantillon de charbons de
bois, provenant de la fosse 10, a été réalisée par le laboratoire
Archéolabs (tabl. I).
L’ÉTABLISSEMENT DE LA TÈNE ANCIENNE DU TRAVERS DE SAINT-HILAIRE (LOT)
Tabl. I - Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot). Datation 14C de
la fosse 10.
Datation ARC 1806, âge 14C conventionnel : 2290 ± 40 BP.
(en tenant compte d’un δ13C estimé de -25,00 ‰ vs PDB).
Activité δ14C : 75,20 ± 0,34 % (par rapport au standard).
Date 14C calibrée: 410 cal BC - 210 BC (courbe de calibration
de Stuiver et Becker, 1986, Radiocarbon 28, 863-910)
L’interprétation de la courbe de densité de probabilité de la date
calibrée permet de proposer les intervalles de datation suivants:
La probabilité que la date calibrée soit située :
- entre 410 cal BC et 335 cal BC est de 54,3 %
- entre 335 cal BC et 210 BC est de 41,9 %
6.4. DATATION DES STRUCTURES
La fragilité de notre interprétation survient dès que l’on
aborde la datation des structures mises au jour. En effet, les
quelques tessons découverts dans les différentes cavités
(fosse dépotoir, tranchées et trous de poteau en particulier)
constituent certes un indice matériel important (l’étude du
mobilier l’a par ailleurs démontré), mais insuffisant pour
attester avec certitude la datation de construction des structures. Comme dans bien d’autres cas (Menez 1996, 183),
nous considérerons que le bâtiment et les structures fossoyées ont pu fonctionner en même temps. La contemporanéité de ces structures est donc fortement probable. La
grande majorité des excavations découvertes daterait donc
de la Tène ancienne et seul le mobilier (pied d’amphore)
trouvé dans la structure 23, à l’extérieur de la tranchée,
témoignerait d’une réoccupation du site à la Tène finale.
85
Le sédiment argilo-limoneux contenait des charbons de
bois, quelques tessons et fragments osseux non brûlés. Une
trentaine de paléosemences carbonisées, de plantes cultivées
et sauvages, ont également été recueillies. L’état de conservation des fruits et des graines est médiocre, voire mauvais, en
particulier celui des céréales. C’est pourquoi plusieurs grains
fragmentés n’ont pas pu faire l’objet d’une détermination
très précise.
Les plantes cultivées (fig. 15 et tabl. II)
Les céréales sont majoritairement attestées et représentées
par l’Orge polystique (Hordeum vulgare), le Blé tendre/dur
(Triticum aestivum/durum), le Millet commun (Panicum
miliaceum) et, avec incertitude, l’Engrain (Triticum cf.
monococcum). Les deux premières céréales sont fréquemment citées dans les données archéobotaniques du second
âge du Fer. Ce n’est pas le cas du Millet commun, peu
mentionné pour cette période. Il est, en revanche, plus souvent
attesté au Bronze final. Dans le Lot, trois sites de cette
période en ont livré : la grotte de Sindou, la grotte du Noyer,
la Perte du Cros (Marinval 1992a, 259-270). Dans un
contexte plus régional, cette céréale a été déterminée dans
plusieurs gisements protohistoriques : en Charente, à la
grotte des Perrats, site du second âge du Fer (Marinval
1992a), en Lot-et-Garonne, à Montamat, près de Tonneins,
et Chastel, commune d’Aiguillon, dans des niveaux du
premier âge du Fer (Marinval 1992a ; 1992b, 40-41 ; 1994,
7. Études connexes
L
a fouille de la fosse dépotoir n° 10 a révélé l’existence
de vestiges liés à une habitation et en particulier des graines
brûlées ainsi que des restes osseux d’animaux consommés
(viandes bouillies et grillées). Leur étude livre des indications
sur les pratiques culturales et alimentaires de l’époque.
7.1. ÉTUDE CARPOLOGIQUE
LES PALÉOSEMENCES DE LA FOSSE 10
(A. BOUCHETTE)
Un prélèvement de plus d’une dizaine de litres 10 a été effectué
en vue d’une analyse archéobotanique lors de la fouille de
la fosse 10 (tabl. II).
Tabl. II - Travers de Saint-Hilaire à Montfaucon (Lot). Liste des
taxons présents dans la fosse 10.
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 28, pp. 71-89 © ADAM éditions, 2005
86
Jean-Michel BEAUSOLEIL et collaborateurs
(Poaceae). Le Chénopode hybride est une espèce rudérale et
adventice des cultures. Le Paturin commun ou des prés est
une graminée que l’on rencontre dans les prairies et le long
des chemins.
La faiblesse des données concernant les plantes sauvages
n’autorise pas de remarques particulières concernant l’environnement du site ou les pratiques agricoles.
Les données de l’analyse archéobotanique sont restreintes
du fait de la faible densité de l’échantillon en restes végétaux.
Plusieurs taxons de plantes cultivées ont cependant été mis
en évidence. Ils témoignent d’espèces cultivées présentes
dans l’environnement du site au moment du comblement de
la fosse.
7.2. ÉTUDE DE LA FAUNE
(C. VALLET)
❚ 15 Paléosemences carbonisées (échelle en mm) : 1. Fève (Vicia
faba). Vues dorsale, ventrale et latérale ; 2. Blé tendre (Triticum
aestivum/durum). Vues dorsale, ventrale, latérale et apicale ;
3. Millet commun (Panicum miliaceum). Vues dorsale, ventrale
et latérale.
27-54), en Tarn-et-Garonne, au Camp d’Alba à Réalville,
nécropole à incinérations de la transition Bronze final-début
du premier âge du Fer (Pradat 1997, 159-161). Sa présence
à Travers de Saint-Hilaire est donc intéressante, dans la
mesure où les données, pour cette période, sont rares dans
le Sud-Ouest.
L’Engrain, dont ici la détermination est incertaine, est un
blé peu représenté dans les données archéobotaniques du
second âge du Fer.
Une seule légumineuse est présente : la Fève (Vicia faba).
En dépit de son unicité, sa présence est importante au
regard du faible nombre de restes végétaux contenus dans
cette fosse. En effet, d’après les données archéobotaniques
régionales, l’agriculture du premier âge du Fer serait
« marquée par un renouveau de légumineuses » (Marinval
1994). Celui-ci a pu se poursuivre au second âge du Fer. La
confrontation de ces résultats à ceux des niveaux du Bronze
final du gisement de Combe Nègre, à Loupiac (Lot), et du
site de Combe Fages II à Loupiac (Lot), attribué entre la fin
du Ha D3 et le début de LT B1, permettra d’affiner cette
analyse.
Les plantes sauvages
Celles-ci sont très peu représentées. Seuls trois taxons ont
été déterminés : le Chénopode hybride (Chénopodium
hybridum), le Paturin commun ou des prés (Poa
trivialis/pratensis) ainsi qu’une graminée indéterminée
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 28, pp. 71-89 © ADAM éditions, 2005
m La fosse 10
Cette fosse dépotoir a livré quelques fragments osseux
appartenant à une faune d’animaux domestiques.
La grande faune
Bovinés (Bos Taurus L.)
- 1 distum de métacarpien, sujet âgé de plus de trente mois
- 1 proximun d’ulna droit
- 1 éclat distal de diaphyse de métacarpien rongé par un
animal (chien ?)
- 1 épiphyse proximale de fémur
- 1 épiphyse distale d’humérus
- 1 éclat de zygomatique droit
- 4 éclats de diaphyse de fémur
- 1 éclat de molaire inférieure
- 1 éclat de processus cornual
Suidés (Sus domesticus L.)
- 1 humérus droit, sujet de plus de 24 mois
- 1 distum de tibia droit, sujet de moins de 24 mois
- 1 éclat de maxillaire supérieur gauche
- 1 éclat de canine inférieure droite, sujet mâle
- 1 proximum de métapode latéral
Le mouton (Ovis aries L)
- 4 molaires inférieures
- 1 éclat d’ulna droit
- 1 éclat de diaphyse de métatarsien
- 3 éclats de diaphyse de métapode
- 3 éclats de diaphyse de 3 radius
La fracturation en long des radius de mouton est le fait de
l’action des chiens.
Équidés (equus caballus)
- 1 molaire supérieure
L’ÉTABLISSEMENT DE LA TÈNE ANCIENNE DU TRAVERS DE SAINT-HILAIRE (LOT)
L’avifaune, espèces domestiques
Le poulet (Gallus sp.)
- 1 proximum de radius gauche
- 1 éclat de coracoïde
Divers
78 éclats indéterminés dont un brûlé, 8 éclats de côtes
possibles de suidés ou ovicaprinés.
m La structure 27
Cette excavation a livré 1 diaphyse d’humérus gauche de
bœuf non brûlé.
7.3. ÉTUDE ANTHRACOLOGIQUE
(A. CURA et L. VAN DER PLAETSEN)
La caractérisation des essences végétales a porté sur un lot
d’échantillon de charbon de bois appartenant chronologiquement au début du second âge du Fer.
Les fragments de charbons bois de la fosse 10 examinés ici
étant de très petite taille, il n’a pas été possible d’effectuer
la détermination anthracologique de tous les morceaux.
Deux essences sont présentes :
- le chêne à feuilles caduques (Quercus sp.) : 16 fragments
- le hêtre (Fagus) : 2 fragments
La discussion est délicate dans la mesure où une seule fosse
a été étudiée, toutefois si l’on considère que ces vestiges
proviennent de vidanges de foyers, comme cela semble être
le cas, il n’est donc pas surprenant de les retrouver ici. Le
chêne et le hêtre ont en effet un très bon pouvoir calorifique.
8. Conclusions
L’
étude de ce site apporte des données importantes pour
la connaissance du second âge du Fer lotois. Tout
d’abord, l’organisation spatiale de cet établissement rural
livre des éléments d’appréciation particulièrement intéressants. L’espace fouillé a révélé dans sa partie centrale le
plan d’un bâtiment sur poteaux et deux fosses proches,
limités dans les secteurs nord et est du site par une tranchée
de fondation.
D’autres faits marquants concernant cet établissement nous
sont également révélés par son implantation et par le positionnement précis des différentes constructions dégagées.
La création de cet établissement rural semble avoir été
conditionnée par la topographie et établie apparemment
dans un espace vierge de toute occupation antérieure. La
proximité d’un point d’eau, situé a peu de distance en
contrebas du site, a été probablement déterminante dans le
choix d’implantation. L’aménagement d’une clôture dans la
87
partie haute du site répond également à des fonctions bien
précises. L’idée, exprimée plus haut dans le texte, qu’une
palissade ait pu prendre place dans cette structure fossoyée
nous amène à penser qu’elle pouvait non seulement jouer
un rôle de protection contre les intempéries 11, mais qu’elle
devait également aider à parquer le bétail dans un espace
clos. La présence d’un talus (barre rocheuse calcaire),
localisé dans le secteur sud de la parcelle, vient à l’appui de
cette hypothèse. De plus, nous ne pouvons exclure le
caractère défensif de ce possible enclos. En l’état actuel des
données, il nous semble difficile d’aller plus loin dans
l’interprétation de l’occupation au sol, le site étant partiellement fouillé. D’importantes interrogations concernant
l’étendue précise des structures et l’organisation générale
du site subsistent. L’espace exploré à ce jour ne permet pas
de préciser correctement la nature de l’occupation de La
Tène ancienne (ferme ou hameau ?). De même, il est extrêmement difficile de savoir à quoi correspondent les vestiges
de La Tène finale.
L’étude de ce site nous renseigne également sur les pratiques
architecturales. La construction du bâtiment sur poteaux
plantés entre dans un schéma classique connu en France
septentrionale et méditerranéenne. Autre constat, si la taille
de la bâtisse invite à y voir l’expression d’une cellule familiale,
en revanche, rien dans l’état actuel des données ne nous
indique le statut social des occupants de cet établissement.
Cette observation est corroborée par la documentation
recueillie. Le mobilier collecté est pauvre, tant qualitativement
que quantitativement et les indices de relations économiques
sont inexistants.
L’étude carpologique apporte un éclairage intéressant sur
l’environnement végétal et sur les pratiques agricoles et alimentaires locales. L’existence d’une agriculture pratiquée
est confirmée par la présence de céréales (orge, blé et
millet) et d’une légumineuse (fève). Dès l’âge du Fer, les
sols sont ici très minces et possèdent des caractéristiques
semblables à celles des sols actuels. Une agriculture d’appoint
et de faible rendement, sans doute peu différente des
conditions existantes, devait constituer les denrées nécessaires pour les habitants de cette exploitation. On pourrait
en ce cas s’étonner de l’absence de silos enterrés sur le site.
L’hypothèse de greniers surélevés sur poteaux porteurs audessus du sol et hors de portée des animaux peut être retenue.
De même l’étude des restes de faune consommée suggère
que l’économie des occupants du site est fondée sur l’élevage
et la consommation d’espèces domestiques (bœuf, cochon,
mouton et poulet). Le faible nombre d’ossements découvert
ne permet pas cependant de connaître la représentativité des
différentes espèces reconnues. L’on notera l’absence des
espèces sauvages, ce qui nous amène à penser que la chasse
n’occupait pas une place primordiale au sein de cet établissement. Enfin, l’on soulignera que la faune et les graines
brûlées trouvées dans la fosse dépotoir 10 correspondent à
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 28, pp. 71-89 © ADAM éditions, 2005
88
Jean-Michel BEAUSOLEIL et collaborateurs
des activités spécifiques (boucherie : abattage et découpe ;
consommation : cuisine), effectuées dans l’environnement
proche de la zone d’enfouissement.
Toutes ces informations viennent renforcer et compléter les
données, jusqu’alors extrêmement ténues, obtenues sur les
sites du second âge du Fer de la bordure sud-ouest du Massif
central (Izac 1995, 61) 12. Malgré ces résultats novateurs,
l’importance de l’arasement des structures et l’absence de
stratigraphie exploitable sont apparues comme autant de
limites à la compréhension générale du site. Cependant,
compte tenu de l’homogénéité de l’occupation, cette installation pourrait correspondre à une nouvelle colonisation du
terroir et à une mise en valeur progressive de terres 13. Le
modèle reconnu du Travers de Saint-Hilaire est comparable
aux établissements ruraux isolés de type ferme, souvent
enclos par des fossés, apparaissant dès le VIe s. av. J.-C. et
se développant surtout au second âge du Fer (Menez 1996,
202-215, fig. 170 ; Baigl et al. 1999, 87). Bien que la date
d’apparition de ces “nouveaux” domaines ne soit pas
connue avec précision sur la bordure occidentale du Massif
central, et compte tenu des lacunes actuelles de la recherche
dans le sud-ouest de la France, la fondation de ce système
d’exploitation pourrait correspondre à un nouvel essor de la
société du IVe et du début du IIIe s. av. J.-C en Quercy. De
précieuses indications nous sont révélées par le mobilier
collecté. Si les traditions stylistiques du premier âge du Fer
se maintiennent avec la céramique d’usage courant, la
petite série de céramiques fines et la fibule attestent en
revanche de l’évolution progressive des mutations et de la
Laténisation en cours du Quercy, alors qu’à la même
époque l’Aquitaine septentrionale et le Centre-Ouest ont
totalement adopté les styles laténiens (Bolle et al. 19971998, 18). L’analyse typo-chronologique du mobilier tend à
situer ce corpus entre la fin du IVe et le début du IIIe s.
av. J.-C.
Les données recueillies sur ce site s’avèrent donc particulièrement importantes, tant dans l’organisation spatiale
mise en évidence, que dans le mobilier recueilli. Ce site,
bien qu’incomplètement fouillé, livre des éléments essentiels
pour la compréhension de l’évolution de la culture laténienne en Quercy et au-delà, pour la connaissance du
second âge du Fer de la Gaule du Sud-Ouest. Le site du
Travers de Saint-Hilaire appartiendrait à une époque de
mutation (fin du IVe - début du IIIe s. av. J.-C.), période
encore fort mal connue sur la bordure occidentale du Massif central (Izac 1995 ; Buchsenschutz, Izac 2000).
Notes de commentaire
* Jean-Michel BEAUSOLEIL - INRAP Grand Sud-Ouest. 28, av. E. Zola – 87570
Rilhac-Rancon; chercheur associé à l’UMR 154 du CNRS, Lattes - Montpellier.
** Pascal BERTRAN - Base INRAP Grand Sud-Ouest. Base de Pessac. 156, avenue
J. Jaurès – 33600 Pessac.
*** Anne BOUCHETTE - INRAP Grand Est-Nord.
**** Christian VALLET - INRAP Grand Sud-Ouest. Base de Limoges. 44, rue
Rhin et Danube – 87280 Limoges.
7 Cette observation sur la nature du sol géologique a son importance. En effet,
la tranchée de fondation est mieux conservée ici que sur le reste du site.
L’aménagement de cette dernière dans une roche dure et compacte a permis
sa conservation partielle. Sur ce secteur, les travaux aratoires n’ont pas eu le
même effet destructeur, en raison précisément de la composition du substratum.
8 Quelques fragments d’amphores et des fragments de céramiques tournées,
mobilier peu abondant sur le site.
1 J.-M. Beausoleil, R. Bernard, M. Coutureau, L. Gros et L. Loiselier,
Montfaucon, Travers de Saint-Hilaire (Lot). Opération A 20 - section 3,
rapport intermédiaire, évaluation E.E.08, sous la direction de Luc Detrain.
SRA de Midi-Pyrénées, AFAN Grand Sud-Ouest, 1998, 5 p., 5 fig.
9 L’état de cet objet laisse supposer qu’il aurait pu être destiné à être refondu.
D’après R. Boudet, la rareté d’objets en métal sur les habitats du IVe et du
IIIe s. av. J.-C. s’explique peut-être par la récupération systématique et la
refonte qui pouvaient en être faites (Boudet 1987, 200).
2 Opération réalisée avec le concours des Autoroutes du Sud de la France.
10 Quantité saturée d’eau pour un volume prélevé sur le terrain d’une vingtaine
de litres.
3 Coordonnées Lambert, zone III : X : 539,150 ; Y : 3263,090 ; Z : 403 m ; Section
G, parcelle 242, commune de Montfaucon (Lot).
4 Le propriétaire nous a confirmé que la parcelle était régulièrement labourée
depuis une trentaine d’années.
11 Cette hypothèse séduisante a été proposée par Y. Menez dans son étude sur
l’implantation des établissements bretons et picards (Menez 1996, 205).
5 La superficie occupée de ce gisement pourrait atteindre les 1 800 m2 environ.
Toutefois, cette estimation prend seulement en compte la surface décapée,
l’étude de ce site étant limitée à l’assiette de l’autoroute. Si l’on s’en tient à
cette estimation, la superficie de ce site serait alors comparable à celle de
l’habitat primitif du Boisanne à Plouër-sur-Rance dans les Côtes-d’Armor
(Menez 1996, 188 et 213).
12 Il est important de signaler la découverte récente d’un ensemble céramique
original, associé à des structures d’habitat et attribué entre la fin du Hallstatt
D3 et le début de La Tène B1, sur le site de Combe Fages II à Loupiac
(Lot). L’étude de ce mobilier permet d’aborder pour la première fois en
Quercy la période transitoire entre l’extrême fin du premier âge du Fer et le
début de la période laténienne dans la haute vallée de la Dordogne (Sireix et
al. à paraître).
6 On notera que la région est soumise aux influences océaniques, qui se caractérisent surtout par des vents dominants chargés d’humidité.
13 Sa situation est privilégiée par les terres chaudes, faciles à travailler, du
Causse central du Lot.
Documents d’Archéologie Méridionale, tome 28, pp. 71-89 © ADAM éditions, 2005
L’ÉTABLISSEMENT DE LA TÈNE ANCIENNE DU TRAVERS DE SAINT-HILAIRE (LOT)
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