Bulletin de la SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1996 / TOME 92, n° 2
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NOTE SUR TROIS POINTES DE PALMELA
DES ENVIRONS D'OSUNA (Province de SEVILLE, ESPAGNE).
Alain BEYNEIX et Marcel HUMBERT
C'est à l'occasion d'un séjour dans le Sud de l'Espagne (Andalousie) qu'il nous a été possible d'étudier chez un particulier les trois pointes qui constituent la présente note. Elles furent récoltées aux alentours de la ville d'Osuna, située au Sud-Est du cours inférieur du Guadalquivir et au Nord-Ouest de la chaîne de Bétique, dans la province de Seville (fig. 1).
Il ne nous a malheureusement pas été permis de procéder à des prélèvements en vue d'analyses métallo- graphiques, aussi nous nous résumerons seulement à décrire ces trois pièces, qu'il est désormais possible de verser au dossier des pointes de Palmela.
— Pointe n° 1, fig. 2
Pointe d'allure vaguement losan- gique dont une face est marquée par trois facettes se poursuivant jusque sur la soie, du reste peu développée. La facette centrale est peu marquée, ce qui donne à la section du limbe une coupe bi-convexe.
Longueur totale : 75 mm Largeur maximum : 22 mm Épaisseur moyenne : 2 mm
— Pointe n ° 2, fig. 2
Pointe cassée de type évolué dont la partie distale manque. Une face porte trois facettes longitudinales, la facette centrale est sensiblement convexe alors que les deux latérales
Fig. 1 - Localisation des découvertes et répartition des pointes de Palmela dans la Péninsule ibérique et en France (d'après Harrison, 1986).
sont très légèrement concaves. La soie assez développée présente une section quadrangulaire avec des angles adoucis.
Longueur conservée : 76 mm Largeur maximum : 19 mm Épaisseur moyenne : 2 mm
— Pointe n° 3, fig. 2
Pointe de petite taille, de forme lo- sangique, dont une face porte trois facettes. La soie présente une section losangique. Son profil légèrement courbe est dû à une déformation.
Longueur totale : 43 mm Largeur maximum : 12 mm Épaisseur moyenne : 2 mm
Ces armatures de flèches en cuivre typiquement ibériques sont traditionnellement incluses au sein du package campaniforme. Elles traduisent, en général, d'une phase avancée de ce complexe, marquée par un développement du travail du métal (poignards losangiques, haches, alênes, parures...) (Harrison, Quero, Priego, 1975).
Leur confection s'obtenait au départ à la fonte au moyen d'un moule, puis la finition s'opérait à froid par martelages et affûtages.
Sans développer outre mesure sur la question campaniforme dans le cours inférieur du Guadalquivir, un court rappel s'avère nécessaire afin de mieux cerner le contexte culturel dont les pièces évoquées précédemment sont issues.
Le style maritime et ses dérivés apparaissent les premiers sous forme intrusive au sein de cultures autochtones plus anciennes. Les meilleurs témoignages demeurent ceux reconnus dans les réemplois des grands monuments mégalithiques. A ce titre l'exemple de la nécropole d'Acebuchal en constitue une magnifique illustration (Harrison, Bubner, Hibbs, 1976).
C'est vers 2100 av. J.-C. que se développent des faciès locaux dont la céramique, reconnus par le biais de quelques tombes à cistes individuelles et de grottes sépulcrales, se
